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Vécu de l’allaitement

Dans le document THESE UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (Page 62-80)

III. RESULTATS

III.2. Vécu de l’allaitement

Chaque femme rencontrée a vécu son ou ses allaitements de façons différentes. Les mères multipares confirment, en évoquant le souvenir de l’allaitement de leurs premiers enfants, qu’il existe bien un allaitement pour chaque enfant allaité. Il nous est paru intéressant d’analyser ce vécu, en citant les avantages et inconvénients de l’allaitement perçus par les mères, mais également le déroulement de cette période, de son initiation à son arrêt.

a) Avantages de l’allaitement

La totalité des femmes a répondu à cette question facilement, et la plupart ont organisé leurs réponses selon différents thèmes, que l’on retrouve ci-dessous.

Avantages pratiques :

Il a été évoqué le côté pratique de l’allaitement, avec notamment l’absence de préparation de biberons.

« Ben c’est facile, t’as rien besoin de préparer, dans le sens où, où que tu ailles, tu as du lait à portée de main, enfin à portée de sein ! » (Mère 1).

« C’est pratique, finalement, parce qu’on a toujours du lait à portée de main, sans avoir à prendre un biberon, le nettoyer, prendre de la poudre de lait, avec des grumeaux… » (Mère 17).

Les mères décrivent la facilité organisationnelle d’une alimentation par allaitement maternel, notamment la nuit.

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« Cette facilité, la nuit, quand t’as pas à te lever et à préparer le biberon. On prend juste son sein, et c’est bien ! » (Mère 7).

« Je dirais aussi la facilité. […]Moi j’ai… euh… enfin j’ai toujours continué de sortir, d’aller boire des coups dans des cafés, tout ça, et donc du coup, hop, je la glissais sous le bras. […] Enfin, ça offre une grande liberté. » (Mère 4).

Sur le plan médical :

Les bienfaits pour la santé de l’enfant sont évoqués au premier plan.

Plusieurs mères parlent des bienfaits pour la santé au sens large, pour

le développement et les apports nutritifs :

« La première chose qui me vient en tête, c’est la santé de l’enfant. Euh… voilà. Le meilleur lait pour ma fille. » (Mère 15).

« On n’a rien fait de mieux que le lait maternel. » (Mère 6).

« Bon ben, pour la santé de l’enfant. Euh… ouai… pour la qualité nutritive de ce qu’on lui donne » (Mère 8).

« Ben déjà, je pense que c’est bien pour le développement de l’enfant.» (Mère 21).

L’impact sur le système immunitaire de l’enfant est cité:

« C’était aussi pour tout ce qui était immunité, enfin je trouvais que c’était un meilleur lait que le lait infantile, que ça lui donnait peut-être de meilleures chances pour plus tard. »

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« Donc je pense qu’il y a beaucoup de qualités immunitaires dans l’allaitement. Après, c’est ma vision à moi, en comparaison avec d’autres mamans avec qui je discutais, qui n’avaient pas allaité, et dont les enfants étaient quand même souvent malades. » (Mère 26).

Les femmes décrivent une diminution des tracas quotidiens,

concernant les coliques ou l’érythème fessier :

« Ensuite, au niveau digestif, c’est mieux digéré, y’a moins de coliques. […]Et puis aussi, y’a moins d’érythème fessier. » (Mère 1).

Certaines participantes mentionnent une diminution du risque

allergique et un développement du goût :

« Le risque d’allergie est diminué aussi, grâce aux différentes choses que je mange et qu’il va pouvoir goûter.» (Mère 3).

Le risque d’obésité diminué chez les enfants allaités est également évoqué :

« Ensuite, y’a moins d’obésité chez les enfants allaités. » (Mère 1).

Les femmes soumettent aussi leurs idées sur les bienfaits pour la mère.

Elles décrivent un risque diminué de cancer du seinchez les femmes

qui allaitent :

« Et le côté médical, enfin l’idée qu’on s’en faisait, avec la… euh… la prévention du cancer du sein. » (Mère 7).

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Certaines femmes mentionnent un amaigrissement accéléré chez les

mères allaitantes :

« Et aussi pour moi, parce que dans le même temps, au niveau de l’utérus, tout ça, ben ça rétracte bien, et, je dirais pas que ça fait maigrir, mais c’est pas mal ! » (Mère 19).

Parmi les avantages de l’allaitement, hormis la santé de l’enfant et de la mère, beaucoup de mères ont pensé au lien affectif avec leur enfant apporté par l’allaitement maternel, et l’ont même parfois placé au premier plan :

« Ben pour moi, le premier, c’est vraiment… euh… le côté finalement plus affectif, enfin… le lien que ça permet de mettre en place avec le bébé, depuis la naissance. » (Mère 13).

« Et après, y’a l’échange affectif où… enfin… j’ai été très vite reconnue par ma fille, parce que j’étais la cantine quoi ! » (Mère 6).

« On prolonge un peu la maternité, le bébé qui reste contre soi, des petits moments de câlins… » (Mère 21).

L’avantage économique a été avancé :

« Déjà financiers (ndrl, les avantages), puisqu’on n’achète pas de lait en poudre ». (Mère 18).

Quelques mères ont également évoqué un avantage esthétique :

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« En plus j’ai retrouvé ma ligne assez vite, donc j’étais toute fine avec des seins énormes, et du coup j’ai eu plein de moments de… de… où ça me valorisait aussi. » (Mère 4).

Le lien entre allaitement et écologie a été signalé une fois :

« Pour… pour l’écologie. » (Mère 8).

b) Inconvénients de l’allaitement :

La question sur les inconvénients de l’allaitement a été posée aux participantes juste après celle sur les avantages.

Certaines mères ne décrivent aucun inconvénient à l’allaitement.

« Moi, j’en ai pas. » (Mère11).

« Moi, j’en ai pas vus… J’en ai pas vus ! » (Mère 5).

Plusieurs mères évoquent des inconvénients physiques :

La fatigue :

« J’ai oublié de dire dans les inconvénients… la fatigue ! » (Mère 26).

« C’est très fatigant ! »(Mère 16).

Les douleurs :

« La difficulté au début de trouver sa… la bonne façon de faire, la douleur, parce que j’ai eu très mal au début. » (Mère 22).

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Les complications de l’allaitement :

« J’ai eu des complications. […] Des crevasses. C’était hyper douloureux ! J’ai fait aussi deux… je sais plus comment ça s’appelle… j’avais énormément de lait… […] Des engorgements. Euh, je changeais de T-shirt toutes les deux heures ! » (Mère 4).

« Alors, les inconvénients, moi, ça a été la douleur au départ, parce que j’ai eu une crevasse à un sein, qui est restée pendant un mois, et ça, c’était vraiment pas terrible. » (Mère 6).

Contraintes anatomiques :

« J’avais un problème, c’est que… mes enfants, ils étaient tous les deux rétrognates, c’est-à-dire avec le menton un peu en arrière, comme ça, et en plus, moi, j’ai le bout du sein qui n’est pas du tout développé. […] Donc du coup, j’ai eu des bouts de sein en silicone. » (Mère 9).

Sur le plan organisationnel :

Les mères ont dû se rendre disponibles à 100% pour leur enfant, et décrivent l’allaitement comme une dépendance, parfois même une contrainte.

« Euh… Contraignant… C’est surtout le rythme. » (Mère 12).

« Les inconvénients, ce serait… Je dirais… le manque d’autonomie… d’indépendance, par rapport aux activités qu’on peut reprendre après la grossesse, hormis le travail. » (Mère 14).

« Après, les autres inconvénients, c’est que… c’est qu’on doit toujours être avec lui. […] On est… on est collés quoi ! » (Mère 19).

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La fréquence des tétées a également été vue comme un inconvénient, car

chronophage.

« C’est assez astreignant. On a un peu l’impression d’être une machine. » (Mère 7).

« Euh… c’est chronophage. » (Mère 9).

Des mères évoquent la difficulté à savoir ce que l’on donne en quantité, notamment lors d’un allaitement mixte.

« C’est vrai que le midi, c’est un peu compliqué, parce que voilà… Qu’est-ce qu’on lui donne en quantité. […] C’est difficile de dire à quelqu’un : « Bon ben ce matin, il a pris tant, donc ce midi, il prendra tant ». Donc voilà, c’est ça qui est compliqué, pour ce côté organisation. »

(Mère 17).

Certaines participantes ont parlé du régime alimentaire nécessaire pendant l’allaitement.

« Les inconvénients… Faut faire attention à ce qu’on mange. » (Mère 20).

Les inconvénients peuvent être liés à la relation avec le père de l’enfant.

Certaines mères critiquent la difficulté à faire participer le père dans l’alimentation de son enfant.

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« Je dirais que c’est pour le père l’inconvénient surtout, où je trouve qu’il y a vraiment une relation qui se crée mère-enfant, et que le père est un peu exclu au début de cette relation… qui est pas évidente pour le papa à gérer… » (Mère 15).

La relation avec le père de l’enfant existe aussi au-delà du rôle de père, en tant que le compagnon de la mère. Des inconvénients dans la vie de couple

ont été décrits par certaines femmes interrogées.

« Ca joue pas mal aussi sur, je pense, euh… la sexualité. […] Ca peut arriver que ça coule… enfin c’est très rebutant ! » (Mère 26).

« Mais y’a aussi un énorme inconvénient. Ca tue la libido, mais complètement ! » (Mère 17).

Plusieurs mères ont évoqué des difficultés psychologiques, en lien avec l’allaitement.

Certaines femmes décrivent des moments de solitude ou de désœuvrement

par rapport à l’allaitement.

« Désœuvrée, ouai, complètement désœuvrée. Ouai… » (Mère 1).

« La journée, je me sens seule. Même si j’ai ma famille, ma mère qui vient me voir assez souvent, qui m’aide, y’a des journées, je craque. » (Mère 3).

Les difficultés psychologiques peuvent être en rapport avec une pression liée à la dépendance avec l’enfant et entretenue par l’allaitement, ou encore à la prise de poids du bébé.

« Cette histoire de pression, à me dire, ben, j’ai quand même envie de redevenir une femme, qui sort avec ses copines, qui fait la bringue, ou qui va au ciné. » (Mère 4).

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« Je trouve que tu as beaucoup de pression, parce que maintenant il faut sortir vite des maternités, et tout est autour du poids de ton bébé. Tous les jours, c’est « Ah ben, t’as pas assez de lait ! », et ça c’est dur. » (Mère 1).

La nécessité d’aller au-delà de la pudeur ressentie par quelques mères.

« Une question de pudeur, plutôt ! Quand on est à l’extérieur, c’est… c’est surtout ça. » (Mère 16).

« Et j’étais pas forcément non plus très douée pour euh… dès que je sortais ou quoique ce soit, enfin j’avais pas spécialement envie de montrer mes seins à l’assemblée. […] J’avais vraiment peur de sortir, parce que je me disais, mince si elle se met à pleurer parce qu’elle a faim… » (Mère 6).

Quelques mères ont été confrontées à une maladie chronique, ayant nécessité une adaptation de l’allaitement maternel.

« Il a été déclaré une maladie quand j’étais enceinte, qui est la spondylarthrite ankylosante. […]Oui ça… et puis euh… de pas pouvoir prendre de médicaments, pour moi, c’était vraiment… Donc je continuais d’allaiter sans dormir… […] Moi, ça m’a vraiment ruinée physiquement. » (Mère 4).

« Moi, j’ai eu un cancer… un cancer du sein. Donc, j’ai allaité que d’un sein, et donc je lui donnais un complément. Euh… Donc, c’était un petit peu contraignant. » (Mère 18).

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c) Déroulement de l’allaitement

Le déroulement de l’allaitement fait partie intégrante du vécu. Nous avons décidé de diviser cette partie en trois phases : à l’initiation de l’allaitement, au moment de la fin du congé maternité et à l’arrêt de l’allaitement. Il est intéressant d’observer que chaque étape a été vécue d’une façon différente par chacune des mères interrogées.

A l’initiation :

A la maternité :

Quelques mères ne décrivent aucune difficulté à l’initiation de l’allaitement, au moment où elles sont encore à la maternité.

« Ca s’est bien passé dès le départ. Y’a pas eu de… Enfin, voilà, y’a eu le lait qu’il fallait, j’ai pas connu de difficultés particulières, ni d’engorgements, ni de grosses crevasses. » (Mère 13).

Cependant, la majorité des mères évoquent des difficultés à l’initiation de l’allaitement, à la maternité :

Poids du bébé à la maternité :

« De la part des… du personnel soignant, encadrant, médecins, etc… y’a aussi pas mal de pression, concernant la prise de poids du nouveau-né, et du coup une sorte de pression sur l’efficacité des tétées, et donc un sentiment de responsabilité… de culpabilité. Surtout quand ça se passe pas forcément très bien. » (Mère 23).

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Sentiment de solitude :

« Alors, en fait, moi, je me suis sentie seule dès l’accouchement. Parce que… j’ai pas eu d’accompagnement. Je suis restée […] 5 jours à l’hôpital et j’ai pas eu du tout d’accompagnement euh… pour cet allaitement. » (Mère 5).

Difficultés secondaires à un accouchement difficile :

« Euh… simplement, à la fin, à la sortie de l’enfant, j’ai fait une hémorragie de la délivrance. […] Donc, du coup, on était séparées dès les premières secondes, et elle n’a pas cherché le sein toute seule, ce que fait normalement l’enfant, en naissant. […] Quand j’ai voulu la mettre au sein quand même après le… après l’accouchement… en fait, ben… elle a… elle a pas voulu quoi. » (Mère 14).

Au retour à la maison :

Pour quelques mères, le retour à la maison n’a pas compliqué

l’initiation de l’allaitement.

« Hyper bien ! Parfaitement, enfin, nickel. » (Mère 8).

D’autres mères ont souffert, au retour à la maison, de bénéficier de

conseils contradictoires concernant l’allaitement.

« Après, y’a un suivi avec la sage-femme, avec les PMI, et tout ça, c’est autant de personnes différentes qui vont vous conseiller différemment, et en ayant des avis contraires… […] C’est difficile de s’y retrouver. » (Mère 23).

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Plusieurs mères ont ressenti des moments de découragement, pour

différentes raisons :

Manifestations douloureuses :

« Ben au début, j’avais des crevasses, c’était assez douloureux. » (Mère 7).

Solitude au retour à la maison :

« Ben quand on rentre de la maternité, en plus j’ai fait un petit baby blues, donc voilà… Plus l’allaitement, ça fait beaucoup de choses, quoi. » (Mère 20).

Impression d’insuffisance de lait :

« Et en fait, y’a eu 2-3 jours où elle était en train de stagner, et euh… premier enfant, moi j’étais juste paniquée, en train de me dire « Mon Dieu, mais j’ai pas assez de lait, ça se passe pas bien, je suis pas bonne pour l’allaiter, faut faire autre chose… » […] Enfin voilà, le début était assez particulier. » (Mère 6).

Période de la fin du congé maternité :

Les participantes ont expliqué leur situation au moment de la fin du congé maternité, c’est-à-dire à dix semaines post-natales, en fonction de leur vécu du déroulement de l’allaitement.

Interruption de l’allaitement avant la fin du congé maternité.

Certaines mères ont dû arrêter leur allaitement avant les 10 semaines de congé maternité post-natal, et ce pour différentes causes:

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Causes liées à une maladie chronique :

« J’étais tellement épuisée, j’avais tellement mal au dos à cause de… de mon truc-là (ndrl, spondylarthrite ankylosante)(Mère 4).

« J’ai eu un cancer… un cancer du sein. Donc j’ai allaité que d’un sein, et donc je lui donnais un complément. […] J’ai été jusqu’à presque ses deux mois. […] C’était trop compliqué avec un seul sein en fait. » (Mère 18).

Causes liées à un mauvais démarrage :

« Elle le prenait, mais en fait elle s’endormait sur le sein. […] Au début, elle a grossi un petit peu pour sortir de la maternité, et puis après elle grossissait pas. […] Donc ça a fini à un moment où on la gavait parce qu’il fallait que je lui donne absolument tout le temps, pour qu’elle prenne plus de poids. […] Puis après, j’ai arrêté parce que ça devenait trop compliqué en fait. […] J’ai fait pendant vraiment un mois le sein, et après un demi mois l’allaitement mixte, et après j’ai arrêté… » (Mère 10).

« J’ai fait une hémorragie de la délivrance. […]Donc, du coup, on était séparées dès les premières secondes […]. Quand j’ai voulu la mettre au sein […], elle a pas voulu. […] Donc j’ai tiré mon lait au final, en rentrant à la maison, pour lui donner en fait mon lait, pendant un mois environ. […] J’ai arrêté avant la fin de mon congé maternité. » (Mère 14).

Causes liées à une reprise précoce du travail :

« J’ai repris très tôt, elle avait deux mois. Donc du coup, je l’ai allaitée pendant les deux premiers mois. » (Mère 7).

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D’autres mères ont interrompu l’allaitement à la fin du congé maternité, afin de reprendre le travail :

« J’ai arrêté avant de reprendre le travail. Je l’ai allaitée deux mois et demi. » (Mère 15).

Quelques femmes ont poursuivi l’allaitement après la reprise du travail :

Allaitement exclusif :

« Mon congé maternité s’est fini… J’ai repris le travail… […] J’ai repris, elle avait 2 mois et demi. […]Donc, je tire mon lait le midi pour la petite, et je donne mon lait à la crèche. […] Je lui donne la tétée quand elle est avec moi, et quand je suis absente, elle prend au biberon

(ndrl, biberon de son lait maternel). » (Mère 16).

Allaitement mixte :

« Ben, euh, j’étais déjà bien avancée, puisque j’ai eu les vacances d’été. Donc, quand j’ai repris, mon fils avait 5 mois quand il est rentré à la crèche. Et donc, du coup, euh… je pouvais déjà faire matin et soir. […] Matin et soir pendant les cinq mois qui ont suivi. » (Mère 8).

Plusieurs mères ont décidé de prolonger leur congé pour continuer à allaiter exclusivement :

Prolongement du congé maternité :

« J’ai eu un mois de congé patho, pour prolonger, et j’ai posé deux semaines. Donc, elle avait 4 mois pile quand j’ai repris. […] Par rapport à l’allaitement, c’est sympa aussi de pouvoir profiter vraiment plus longtemps. […] Je l’allaite toujours le matin et le soir, et puis quand elle est fatiguée. » (Mère 13).

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Prise d’un congé parental :

« Alors en fait, mon congé maternité est terminé… […] Et donc après, j’ai pris un congé parental (ndrl, son enfant a 6 mois). » (Mère 2).

« Pour l’instant, ça fonctionne, j’ai pris du plaisir, j’ai pris quatre mois de congé parental pour pouvoir continuer l’allaitement, c’était mon souhait. Je n’ai pas arrêté, je ne voulais pas sevrer mon enfant à 4 mois. » (Mère 17).

Peu de mères n’avaient pas de travail à reprendre, et ont ainsi pu continuer l’allaitement au-delà du congé maternité :

« Oui donc là, c’est un peu compliqué, parce que j’ai pas de travail à récupérer, parce que je vais quitter mon travail. » (Mère 3).

Arrêt définitif de l’allaitement :

Dans le déroulement de l’allaitement, la période de l’arrêt de celui-ci est essentielle. Les femmes ont, pour la plupart d’entre elles, mûrement réfléchi à cette décision. Ici, on parle de l’arrêt définitif de tout allaitement maternel, c’est-à-dire soit de l’allaitement mixte, soit de l’allaitement exclusif.

Causes liées à l’enfant :

Des mères se sont fixé des durées limites d’allaitement, en lien avec les étapes de la vie de leur enfant.

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A l’entrée en crèche :

« Donc s’il va à la crèche ou en garde, forcément je vais être obligée de… Enfin… arrêter. […] Mais de toutes façons, quand il est en crèche, je leur avais demandé, ils voulaient pas que je donne mon lait. » (Mère 3).

Au moment de la diversification alimentaire :

« Donc, j’ai commencé à arrêter au moment de la diversification. Donc voilà, c’était un cap que je voulais me donner. […] Enfin voilà, c’était pas par manque de lait, mais bien un cap que je m’étais donné. » (Mère 25).

Âge défini par l’OMS :

Allaitement exclusif de 6 mois :

« Après 6 mois. » (Mère 24).

« Moi, mon objectif, ce serait les 6 mois, les 6 mois de l’OMS. » (Mère 1).

Jusqu’à 2 ans :

« Si je peux faire comme la première, vers 2 ans ! […] Parce que l’OMS dit 2 ans, et je me dis, tant qu’elles ont besoin de lait, et si j’arrive à en avoir suffisamment, et à m’organiser pour qu’elles en aient, pourquoi pas. » (Mère 22).

Quand le bébé aura ses premières dents :

« Et là, en fait, elle a ses deux dents du haut qui sont sorties, donc là je me dis que bon… ça commence à devenir le moment ! » (Mère 6).

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« Je m’étais dit que le jour où il aura des dents, j’arrêterai. […] Ca va pas pouvoir continuer, ça fait mal ! » (Mère 17).

Causes liées à la mère : Reprise du travail :

« Bon les raisons, c’était le travail, avant de reprendre le travail. » (Mère 15).

« Il va falloir aussi que je commence à penser à passer au lait artificiel, puisque du coup, là, je vais reprendre le boulot bientôt. » (Mère 20).

Fatigue, besoin de déléguer :

« J’ai décidé d’arrêter. Et en même temps, je l’ai mal vécu, et en même temps, c’était impossible pour moi de continuer quoi. C’était trop quoi… C’était… Pfff… Et, à la fin, j’y prenais plus de plaisir du tout. » (Mère 9).

« Alors, en fait, j’ai arrêté autour de 9 mois, parce que je l’allaitais que la nuit. Euh… parce que je commençais à en avoir marre en fait, moi, de me lever la nuit. » (Mère 11).

Impression d’un lait plus suffisamment nourrissant :

« J’avais l’impression qu’elle avait faim, que mon lait était pas assez nourrissant. » (Mère 7).

Volonté de faire un deuxième enfant :

« C’était parce que je voulais faire un deuxième ! J’ai essayé de faire un deuxième, je

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