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Une spécialisation des zones de production

Première partie : Caractérisation spatiale et temporelle de l’offre vivrière du Nord-Cameroun

Chapitre 1 : L’offre vivrière locale et ses contraintes La gestion des disponibilités alimentaires a toujours rythmé la vie des populations du La gestion des disponibilités alimentaires a toujours rythmé la vie des populations du

1.1. Caractérisation spatiale de la production et disponibilités régionales

1.1.1. Une spécialisation des zones de production

La production vivrière nord-camerounaise est marquée au plan spatial par une certaine spécialisation en rapport avec les facteurs naturels qui ont contribué à l’aménagement de l’espace dans le cadre de la mise en œuvre de la politique agricole d’une part, et aux évolutions socioéconomiques récentes d’autre part. D’un point de vue naturel, l’aménagement des périmètres irrigués dans le Logone-et-Chari et à Lagdo destinés à la production rizicole avait par exemple été motivé par la présence de vastes plaines inondables, tout comme l’avait été la création de la SODEBLE sur le plateau de Wassandé dans l’Adamaoua pour les potentialités pédoclimatiques du site. Malgré les efforts entrepris pour assurer la diffusion de certaines cultures (cas du maïs ou du manioc dans l’Extrême-Nord), la cartographie agricole individualise les zones à prédominance céréalière des bassins des racines et tubercules et de légumineuses.

1.1.1.1. Le Nord-Cameroun : un espace céréalier

La production nord-camerounaise de l’ensemble des bases amylacées (céréales, racines et tubercules) se situe actuellement autour de 1 800 000 tonnes. La distribution statistique de cette production confirme le caractère céréalier dominant, en même temps qu’elle met en relief l’importance des céréales locales (mil/sorgho) dans les systèmes de production sur le vivrier (figure 2).

Figure 2 : Proportion de chaque culture dans la production des bases amylacées en 2007 (en %)

Les mil/sorgho sont des graminées des zones semi-arides chaudes avec des températures moyennes de 28°C pendant la saison de culture. Elles sont généralement cultivées dans les zones ayant une pluviométrie variant entre 500 et 800 mm répartie sur trois à quatre mois correspondant à la longueur de la saison des cultures. Le mil moins exigeant que le sorgho est cultivé sur des sols légers et sablo-argileux bien drainés. Il tolère la sécheresse, un faible niveau de fertilisation des sols et des températures élevées. La germination du sorgho demande un sol humide et des températures journalières supérieures à 20°C. Cette céréale présente en outre de bonnes aptitudes à supporter les périodes de sécheresse, surtout en début de culture. Mil/sorgho s’adaptent bien à l’environnement soudano-sahélien du Cameroun et particulièrement dans l’Extrême-Nord.

La production est actuellement concentrée dans six des quinze départements que compte le Nord-Cameroun : Mayo-Tsanaga (198 000 tonnes), Diamaré (127 000 tonnes), Mayo-Danay (98 000 tonnes), Bénoué (90 000 tonnes), Mayo-Louti et Mayo-Kani (90 000 tonnes chacun) (figure 3a). La culture du mil/sorgho connaît depuis une dizaine d’années une forte régression sur le plan spatial. Abondamment produit dans l’Adamaoua et le Nord jusqu’à la décennie 1990 (Abraao, 1994), le mil/sorgho est de plus en plus contenue dans les limites de la zone sahélienne (Bénoué et Mayo-Louti). Ce fait serait davantage lié aux évolutions socio-économiques qu’à la dynamique naturelle, notamment l’implication de la SODECOTON dans la diffusion de la culture du maïs dans le nouveau front cotonnier de la vallée de la Bénoué.

Le maïs est cultivé dans des conditions écologiques très diversifiées, certes, mais les caractéristiques pédoclimatiques du Nord-Cameroun semblent avoir marqué une certaine sélection pour cette céréale. Pour pallier les contraintes d’ordre climatique, plusieurs variétés [Cameroon maize selection (CMS) 8501, 8704, 8806, 9015] ont été développées à partir de 1985 par l’Institut de Recherche Agronomique devenu plus tard Institut de Recherche Agricole pour le Développement, avec l’appui de ses partenaires internationaux - NCRE, Projet Garoua II - (Njomaha, 2002). La production est aujourd’hui concentrée dans six grands bassins correspondant administrativement aux départements du Logone-et-Chari (45 000 tonnes), Mayo-Tsanaga (50 000 tonnes), Mayo-Louti (55 000 tonnes), Bénoué (53 000 tonnes), Mayo-Rey (44 000 tonnes) et Mayo-Banyo (83 000 tonnes) plus au sud de l’Adamaoua (figure 3b). Les deux premiers départements situés dans l’Extrême-Nord, zone à climat sévère bénéficient des micro-climats plus favorables à la culture du maïs qu’à celle du mil/sorgho. Dans le Logone-et-Chari en effet, les zones de décrue des abords sud du lac

Tchad (Blangoua, Hilé-Halifa, Darak) assurent plus de 80 % de la production de maïs de ce département. La région administrative du Nord dispose des caractéristiques pédoclimatiques particulièrement favorables à cette culture (une pluviométrie comprise entre 900 et 1 200 mm/an assez bien répartie dans le temps). Elle assure 37 % de la production régionale contre 35 % dans l’Adamaoua et 28 % dans l’Extrême-Nord. Le maïs introduit au Nord-Cameroun par le Système national de recherche dans la décennie 1980 aura donc connu des niveaux d’adoption assez variables d’un espace à l’autre.

Parmi les céréales cultivées, le riz est assurément celle qui fait l’objet d’une plus grande exigence au plan pédoclimatique. La production rizicole est en effet concentrée dans l’Extrême-Nord [Mayo-Danay (11 800 tonnes), Mayo-Sava (11 000 tonnes) et Logone-et-Chari (9 700 tonnes) (figure 3c)]. Ces trois départements fournissent 80 % de la production du Nord-Cameroun et plus de 60 % au plan national. La culture du riz bénéficie ici des conditions hydrographiques adéquates qui ont permis des aménagements spécifiques dans le cadre de la SEMRY.

1.1.1.2. Les racines et tubercules

Le manioc, la patate et l’igname sont les principaux tubercules cultivés dans le Nord-Cameroun. La production des trois cultures se situe autour de 300 000 tonnes. Elle est largement dominée par le manioc (55%) tandis que les deux autres cultures sont relativement produites à des proportions égales. Le Nord-Cameroun a produit en 2007 164 000 tonnes de manioc (6 % seulement de la production nationale), 68 700 tonnes de patate (31 %) et 65 600 tonnes d’igname (22 %). Ces disproportions s’expliqueraient davantage par des facteurs agro-écologiques particulièrement peu favorables pour l’igname et le manioc dans le Nord et l’Extrême-Nord. Historiquement les racines et tubercules ont toujours été considérés notamment dans ces deux régions administratives comme des cultures d’appoint permettant de renforcer la sécurité alimentaire. L’introduction et la diffusion ont été soutenues par l’administration coloniale française suite à de multiples crises de sécheresse22, et par l’Etat du Cameroun à partir de l’indépendance avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Tout comme pour les céréales, la recherche a activement participé au développement des variétés adaptées à l’écologie notamment sur le manioc et la patate. Elle est menée par l’IITA et l’IRAD.

L’analyse spatiale de la production présente deux schémas. D’un côté le manioc et l’igname participent très faiblement à la formation des systèmes de production dans le Nord et l’Extrême-Nord, contrairement à la patate qui marque par sa répartition spatiale relativement régulière une plus grande présence dans les systèmes de production (figure 4a-b). Ces schémas transparaissent, comme on le verra plus loin, dans la structure de consommation des ménages urbains. A priori, on pourrait émettre l’hypothèse que le manioc et l’igname contribueraient peu à l’accroissement des disponibilités alimentaires dans les deux régions administratives sus évoquées.

22 Lire à ce sujet Beauvilain A. (1989). Nord-Cameroun : Crises et peuplement, Thèse de Doctorat de Géographie, Université de Rouen, France, 2 vol., 625p.

1.1.1.3. Les légumineuses : cultures spécifiques des zones de savane

L’arachide (Arachis hypogaea L.) et le niébé (Vigna unguiculata L.) font aujourd’hui partie des ressources génétiques du Nord-Cameroun qui présentent la plus grande diversité. Pasquet et Fotso (1994) ont identifié plus de 4 000 numéros de collection de niébé au Cameroun appartenant à quatre cultigroupes dont plus de la moitié dans le Nord-Cameroun. Ces deux cultures représentent environ 8 % des bases alimentaires produites dans la région. Elles ont une contribution significative tant du point de vue social qu’économique. Au plan social, leur consommation a toujours été encouragée par les pouvoirs publics et les acteurs de développement pour leur apport en protéine dans un environnement marqué par un faible niveau de consommation en protéines animales. Elles constituent d’excellents aliments de complémentation pour les rations infantiles. Ce fait a d’ailleurs induit la mise en œuvre des programmes de sensibilisation dans les structures sanitaires sur les valeurs nutritives des légumineuses dans la croissance des enfants ; ainsi que des programmes de recherche (Habiba, 2005). Au plan économique, l’arachide et le niébé alimentent depuis une cinquantaine d’années des circuits commerciaux qui s’étendent au-delà des frontières nationales. Les échanges transfrontaliers essentiellement orientés vers le Nigeria par le port de Garoua il y a une trentaine d’années, se sont diversifiés et intègrent aujourd’hui les marchés Gabonais et Equato-Guinéens davantage demandeurs.

Avant l’introduction du coton en 1951, l’arachide était la principale culture de rente dans le Nord-Cameroun. L’augmentation de sa production ouvrira de nombreuses perspectives commerciales et d’emplois (stockage, transformation, transport, création des huileries). L’évolution chronologique de cette culture dans l’ensemble régional est marquée par une instabilité de la production, des exportations et des prix officiels d’achat (Essang et al., 2002 ; Hamasselbé, 2008). Du statut de culture de case en 1928 assuré à partir des variétés traditionnelles, l’arachide bénéficie à partir de 1940 de l’encadrement de l’administration coloniale. Elle fait l’objet de recherches variétales pour accroître le rendement. Dans les années 1980 sa diffusion est assurée par la SODECOTON du fait des apports en azote dans les assolements. La production actuelle se situe autour de 225 000 tonnes (soit 54 % de la production nationale), ce qui fait du Nord-Cameroun un espace d’approvisionnement prioritaire pour les marchés sud-camerounais. La production est dominée depuis 1992 par la variété dite « kampala » ou « délavée » à cause de sa couleur pâle et veinée de sa grosse graine. Elle s’est substituée à la variété « soudan 28-206 » qui a longtemps dominé le marché

dans le Nord-Cameroun à partir de 1940 après la disparition des variétés traditionnelles (Seignobos et Tourneux, 2002).

La culture du niébé quant à elle connaît un accroissement des superficies et productions de plus de 50 % au cours de la dernière décennie. En 2007 la production régionale était de 107 000 tonnes (soit 99 % de la production nationale). La productivité reste assez faible avec des rendements grain de 400 à 800 kg/ha par rapport au référentiel de 1000 à 1500 kg/ha. Le système de production est peu productif en raison de la forte utilisation des semences non sélectionnées, du traitement phytosanitaire irrégulier. La culture cotonnière qui permettait aux producteurs d’avoir accès aux insecticides (à crédit ou par des détournements des produits destinés au cotonnier) pour le traitement de leur niébé est actuellement en crise ; d’où le relâchement dans la protection phytosanitaire qui se traduit ainsi par la baisse des rendements. La vulnérabilité du niébé aux attaques des prédateurs [en l’occurrence les bruches (Callosobruchus maculatus)] a très tôt préoccupé la recherche qui propose depuis une trentaine d’années des techniques de traitement et de conservation des grains de niébé [technique du stockage dans la cendre, traitement à l’aide des graines de neem (Azadirachta indica)]. Les pertes au stockage sont de l’ordre de 20 - 30 %, ce qui impacte sur les disponibilités pour les marchés. L’autoconsommation des grains dans les zones rurales et urbaines du Nord-Cameroun a été estimée à 20 – 30 % de la production. La spatialisation de la filière dans le cadre du projet PRASAC/ARDESAC (2004-2009) a permis de déterminer que 8 000 à 10 000 tonnes de niébé sont exportées annuellement vers le Nigéria et 40 000 à 45 000 tonnes vers le Sud-Cameroun y compris les pays frontaliers (Gabon, Guinée Equatoriale).

L’arachide et le niébé peuvent être considérées comme deux cultures caractéristiques du Nord-Cameroun. Du point de vue spatial la production semble se confiner dans la zone sahélienne, faisant ainsi des départements du Mayo-Tsanaga, Mayo-Louti, Bénoué, Diamaré, Mayo-Sava et Mayo-Danay, des zones de productions spécialisées (figure 5). Du point de vue économique, l’accentuation de la crise cotonnière avec une baisse de production de plus de 50 % en une dizaine d’années est un facteur de repositionnement des légumineuses sur l’échiquier commercial régional, par leur contribution à la revalorisation des revenus des producteurs mais également des commerçants.

L’analyse spatiale de la production vivrière régionale met en exergue des territoires théoriquement à l’abri des risques d’insécurité alimentaire d’un point de vue global, lorsqu’on tient compte de toutes les bases amylacées d’une part ; et des zones à risque élevé d’autre part. Elle indique également la localisation prioritaire des points d’approvisionnement vivrier pour les villes. Autrement dit, elle permet d’apprécier la disponibilité pour les marchés régionaux.

La disponibilité est la première dimension d’appréciation de l’état de la sécurité alimentaire dans un pays ou un espace donné tel que défini par la FAO. Elle désigne la quantité d’aliments physiquement présents dans un pays ou une région (production nationale, stocks, importations commerciales et aide alimentaire). C’est un indicateur abondamment utilisé pour caractériser les pays d’un point de vue alimentaire. Pour se faire, des méthodes et outils complémentaires ont été développés pour évaluer la disponibilité alimentaire (FAO, 2004) : le bilan alimentaire ; la méthode d’estimation de la production végétale ; l’estimation des réserves des ménages ; la disponibilité des marchés à travers notamment les systèmes d’information de marchés (SIM).

L’évaluation de la disponibilité alimentaire au Nord-Cameroun présente des contraintes relatives à l’applicabilité des méthodes et outils sus cités, au nombre desquelles l’incertitude sur les données statistiques de production agricole, de stocks, de la consommation et des échanges. Malgré des réserves qui peuvent être portées sur les conditions d’évaluation des disponibilités, elles restent un précieux outil d’aide à la décision permettant d’anticiper sur les scenarii probables d’insécurité alimentaire.

L’estimation des disponibilités dans le Nord-Cameroun est donc un exercice délicat auquel se prête le ministère de l’agriculture avec l’appui du PAM et de la FAO, au moyen des bilans céréaliers pour se faire une idée de la situation alimentaire dans la région. La démarche méthodologique repose sur un calcul différentiel entre la production nette estimée (les pertes post récoltes étant exclues) et les besoins annuels estimés de la population sur la base des normes de consommation FAO (171,1 kg/pers/an) (tableau 2).

Tableau 2 : Bilan céréalier du Nord-Cameroun en tonnes (2010)

Régions Population

estimée 2010 Besoin estimés

Production disponibilité Excédent (+) Adamaoua 905 562 184 612,3 252 767,2 + 68 154,9 Extrême-Nord 3 384 230 617 621 679 468,4 + 61847,4 Nord 1 895 576 380 536,8 465 720 + 85 183,2 Total 6 185 368 1 182 770,1 1 397 955,6 + 215 185,5

Source : MINADER/DESA, septembre 2010.

NB : Le bilan céréalier prend en compte la production de céréales et des racines et tubercules.

A partir du bilan réalisé en 2010 des insuffisances méthodologiques peuvent être relevées.

- Il a été réalisé en août 2010, mois correspondant à la période de soudure. Les stocks initiaux globaux pourraient donc avoir largement été sous estimés compte tenu de la précocité et de l’importance de la vente post récolte. Ces stocks initiaux globaux ont été obtenus par un système déclaratif de l’échantillon enquêté avec des risques de minoration des quantités, les enquêtés espérant un apport supplémentaire de la part des pouvoirs publics sous forme d’aide alimentaire ;

- Le bilan n’intègre pas suffisamment les données réelles d’exportations vers les pays voisins (Nigeria, Tchad, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine) ni les importations, au vue de la fragilité des dispositifs de suivi des échanges transfrontaliers ;

- L’absence de maîtrise des stocks alimentaires sur les marchés urbains eu égard à l’importance de la pratique du stockage spéculatif par les commerçants établit un biais dans l’appréciation des disponibilités globales, qui peuvent se révéler davantage excédentaires et orienter une politique de redistribution spatiale de l’offre sur les marchés régionaux (urbains et ruraux), plutôt que des importations ;

- Il se pose un problème d’unité de comparaison entre les racines/tubercule et les céréales d’une part, et les céréales sont globalisées d’autre part, dans un espace marqué par une « territorialisation » des spécificités alimentaires ;

- Les besoins estimés n’intègrent pas les normes qualitatives.

Ces insuffisances montrent que les bilans demandent à être améliorés pour constituer un outil d’orientation de l’action publique plus efficace. Toutefois malgré la fragilité du bilan ci-dessus, on note que la production nord-camerounaise a été largement excédentaire en 2010,

situation plutôt paradoxale, la zone soudano-sahélienne ayant reçu de l’aide alimentaire d’urgence au cours de la même année. Si l’on considère les habitudes alimentaires dominées par les céréales, de profondes disparités peuvent être observées d’une zone à une autre. Une spatialisation à partir des statistiques de production de 2007 montre à l’échelle régionale des poches à risque d’insécurité sévère (Logone-et-Chari, Mayo-Danay, Mayo-Sava), des zones fortement excédentaires, en tenant compte de tous les types de céréale (figure 6). Elle peut permettre d’envisager une régulation des échanges entre zones excédentaires et déficitaires.

En outre, le bilan donne la situation globale de la sécurité alimentaire à l’échelle régionale pour une année considérée comme excédentaire, il ne permet pas de saisir la réalité dans les villes en termes de disponibilités annuelles sur les marchés. L’imprévisibilité des variations des prix sur les marchés urbains est à la fois inter-annuelle et intra-annuelle. Pour les commerçants, cette imprévisibilité a des conséquences pouvant conduire à la perte du capital. Par exemple, le stockage spéculatif à la suite d’une année de hausse significative des prix s’est souvent traduit par une baisse drastique des prix l’année suivante. L’absence de maîtrise des disponibilités alimentaires pour les villes reste ainsi un vide à combler autant par les pouvoirs publics que par la recherche.