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Well understood solidarity, and examples of medical ethics following the Gospel values bring a solution to the deformed solidarity and to the ethical crisis characterizing our

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today world. It is the Christian way of thinking, putting the service of life and the integrity of man at the center of its vision, that can give an adequate response to the problems of health ethics and lack of true solidarity in this area.

Révérend Monsieur le Président, Révérends Collègues, Mesdames et Messieurs,

C’est un honneur pour moi d’avoir la possibilité de vous présenter cette conférence.

Pour pouvoir parler d’un thème, notamment de solidarité et d’éthique dans le domaine de la Santé, nous devons d’abord clarifier la signification des termes. Ce n’est pas parce que nous venons de différents pays d’Europe et que nous parlons différentes langues que cette clarification est nécessaire, mais surtout parce qu’il arrive que nous comprenions d’autres choses par les mêmes mots, et que nous courions ainsi le risque de l’équivoque ou de l’ambiguïté. Au cours du temps, les termes de solidarité et d’éthique ont connu une métamorphose, et parfois leur sens a été l’objet d’un glissement conscient.

La solidarité vient du mot solide, c’est-à-dire ferme.

Nous le retrouvons encore dans des expressions juridiques comme « in solidum », ainsi que dans le droit romain sous la forme « obligatio in solidum » qui garantissait l’unité de la famille et la responsabilité.

Depuis la révolution française le thème de la solidarité a reçu une place de plus en plus importante dans la vie politique et sociale. Or, selon les différents domaines de la vie, cette force, cette solidité, concerne des choses diverses. Nous constatons cette diversité dans l’abondance des synonymes : harmonie, concordance, amitié, et charité chrétienne. Ces synonymes se trouvent souvent toutes condensés dans le concept de solidarité qui signifie aide mutuelle, compassion envers les personnes touchées par la pauvreté matérielle ou la maladie. De nos jours même les

collaborations politiques peuvent être décrites par ce terme.

Constatant cette grande diversité d’emploi du mot solidarité, nous pouvons conclure qu’il s’agit d’une notion qui touche profondément notre humanité. Le fondement de cette solidarité profonde entre les hommes vient de notre humanité même. Si nous considérons l’homme comme une créature créée à l’image de Dieu, capable d’aimer, cela se présente avec évidence. En effet, comme nous lisons dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique, « ‘Cette loi de solidarité humaine et de charité’, sans exclure la riche variété des personnes, des cultures et des peuples, nous assure que tous les hommes sont vraiment frères. » (n°361). Outre cette unité découlant de notre création, l’Ecriture Sainte nous appelle à vivre effectivement cette charité et cette solidarité entre nous à la suite du Christ. L’apôtre Paul note clairement dans son épître aux Romains :

« nul de nous ne vit pour soi-même, et nul ne meurt pour soi-même. » (Rm 14,7). De même dans la première lettre aux Corinthiens : « […] si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. » (1Co 12,26-27). Cette solidarité qui se fonde sur notre nature et qui s’accomplit par la grâce est présente dans tous nos actes et transcende, selon notre foi, la vie terrestre.

Le Catéchisme de nous rappeler : « Le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints. Tout péché nuit à cette communion. » (n°953). Encore d’après le Catéchisme : « Le principe de solidarité, énoncé encore sous le nom d’"amitié" ou de "charité sociale", est une exigence

directe de la fraternité humaine et chrétienne. ». Le bienheureux pape Jean-Paul II, dans son encyclique

« Sollicitudo rei socialis », rappelle clairement que la solidarité « n'est […] pas un sentiment de compassion vague ou d'attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c'est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c'est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous. » (SRS n°38). De cette solidarité, Dieu lui-même nous en a donné l’exemple lorsqu’il est venu nous sauver par « notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour nous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. » (2 Co 8,9). Pour vivre la vraie solidarité, nous ne devrions que simplement suivre cet exemple dans tous les domaines de notre vie. Or, ceux qui, de nos jours, travaillent dans la santé publique, se trouvent de multiples façons exposés à des dangers, et ainsi ce comportement n’est plus évident.

Autre terme-clé, l’éthique médicale doit être elle aussi éclairée dans ses fondements. Le mot grec, signifiant en principe coutume, attitude habituelle ou tradition, s’est modifié au fur et à mesure du temps, mais nous pouvons établir qu’une vraie éthique (une morale juste) suit une échelle de valeur fondée sur la vérité. Il faut encore souligner que l’éthique n’est pas la même chose que le droit.

Il s’agit d’un organisme de valeur réglant la vie de la société dont les éléments sont plus profonds, et plus larges que le droit. L’éthique contient des normes écrites et non-écrites, des règles rigoureusement exprimées ainsi que des normes plus ou moins conscientes.

L’éthique de la médicine est plus spécifique et différente dans la mesure où il y est question du domaine spéciale d’un métier. L’éthique médicale se manifeste dans les relations entre les personnes capables d’offrir une aide professionnelle et des personnes attendant ce soin. Le médecin reçoit ici une signification large, car il s’agit de toutes les personnes formées et expérimentées qui œuvrent au service de l’homme lorsqu’il a besoin d’une aide spéciale, c’est-à-dire lorsqu’il est malade. C’est la liberté qui fait de l’homme un sujet moral (Cf.

Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 1749), et ce sont l’objet, l’intention et les circonstances qui forment les " sources ", ou éléments constitutifs, de la moralité des actes humains (Cf.: Ibid, n°1750).

L’éthique médicinale d’Europe se fonde sur le serment d’Hippocrate ainsi que sur les valeurs de la tradition judéo-chrétienne. Nous devons vivre profondément notre métier avec son éthique. Celle-ci doit influencer et pénétrer tous nos actes, toutes nos minutes, car elle concerne toute notre vie et elle

est irrévocable. Nous sommes donc responsables de vivre nos relations selon nos valeurs morales et c’est également notre responsabilité de faire rayonner ces valeurs.

Il est certain qu’une solidarité et une éthique authentiques ne se manifestent que par les actes libres, fruits d’une décision intérieure. Chaque fois lorsqu’il ne s’agit que d’une loi extérieure, ou d’actes accomplis à cause d’une certaine contrainte, cette solidarité et éthique apparente peut fonctionner pendant un certain temps, mais n’est pas durable.

Dans la période d’après-guerre, jusqu’à nos jours, nous constatons une dégradation de l’éthique médicale, et cette déchéance est due, entre autres, à la destruction de la confiance sociale, ainsi qu’à la déformation de la solidarité.

Nous en avons une expérience concrète, lorsque parfois, les hôpitaux ressemblent plus à une sorte d’atelier de réparation ou de montage d’hommes très forte, qui excède souvent la marge de tolérance de l’homme, le médecin n’arrive plus à évaluer d’une manière pure les intentions des actes, et les relations interpersonnelles ainsi que la vraie solidarité se trouvent souvent ruinées. Cela peut conduire à des comportements graves et dangereux.

Dans cette pression où il se retrouve, en accomplissant sa tache épuisante, le médecin est souvent incapable de reconnaître les dangers moraux qui s’avancent sous une apparence de bien, et ainsi il lui devient également impossible d’y résister. C’est ainsi que l’on accepte facilement la falsification de certains concepts et qu’on les introduit loyalement dans l’usage quotidien. Par exemple les termes qualité, performance, compétition, contrôle, bureaucratie sont des expressions bien connues, mais elles n’ont pas une signification adéquate dans l’éthique médicale spéciale. Ce sont des mots que l’on emprunte et que l’on emploie souvent mal dans le domaine de la santé, ou des termes que l’on y introduit consciemment.

Il faut toujours revenir à la base. Le sens de l’éthique médicale est de guérir, d’aider celui qui est en difficulté, celui qui est malade. Les étapes pour la guérison ne sont donc pas des prestations et

la guérison n’est pas comme un produit final, ni une qualité. La guérison est vie, et elle dépasse en tant que telle toute matérialisation. La vie ne peut pas être exprimée en chiffres. Le médecin accomplit les démarches pour la guérison de sa patient, tout simplement parce qu’il s’est engagé pour une forme de vie. Il s’est engagé pour donner toujours et partout ce qu’il peut pour la santé de ses frères, et il ne veut qu’aider, tout simplement. C’est là le sens de l’éthique médicale, et c’est là que cette éthique est étroitement liée à la vraie solidarité. La terminologie empruntée au monde de l’industrie -performance, qualité etc. - n’est pas applicable au service de guérir.

Au fond, la solidarité se manifeste dans trois types de relations : 1) la relation entre les malades et les médecins, 2) dans les relations entre médecins, ainsi que 3) dans celle entre les personnes en bonne santé, la société et les personnes malades.

1) La relation la plus fondamentale dans le domaine de la santé est la relation entre le médecin et le malade. En cette relation un des piliers les plus importants est justement la solidarité dans le sens où le bienheureux pape Jean-Paul II l’utilisait, notamment la solidarité en tant que responsabilité et charité qui, dans cette relation spéciale n’est possible que dans un climat de confiance.

Actuellement nous constatons, en général, quatre type d’attitudes dans cette relation entre le médecin et le malade. Premièrement il y a l’attitude de consommateur, lorsque le malade se comporte comme un acquéreur. Il choisit son médecin, il choisit pour lui-même le lieu du soin, la manière d’être soigné etc. Dans une seconde forme de comportement nous voyons la recherche d’un consensus. Le médecin et le malade reconnaissent que la guérison la plus rapide est leur intérêt commun et pour cela ils essaient de se mettre d’accord. Un troisième type d’attitude un peu semblable apparaît lorsque le médecin et le malade cherchent à parlementer entre eux. En ce cas soit le médecin joue un rôle prépondérant dans la relation et essaie de diriger le malade dans la direction qu’il juge bonne, soit il considère le malade comme un égal et ils décident ensemble du processus de guérison à suivre. Pour cela le médecin tâche de connaître le plus possible son patient, de découvrir son avis, ses attentes et il l’associe aux prises de décision. Enfin, il y a encore le type du rapport conflictuel. C’est le cas lorsque les intérêts, la vision, et les échelles de valeurs du médecin et du malade ne patient prend la place du client qui commande un service et où le médecin joue le rôle de celui qui doit exécuter son devoir selon les modes prescrits par la politique et par l’économie. Au lieu de la solidarité, la philanthropie (charité) et de la responsabilité, ce sont les aspects juridiques et fiscaux qui dirigent les rencontres entre le malade et le médecin. Dans ces rencontres ainsi règlementées apparaît également le « sourire » extérieur obligatoire, mais les vraies compassion et confiance manquent souvent. En conséquence de cette éradication de la vraie confiance entre médecin et malade la motivation originelle de l’activité de guérir se trouve également supprimée.

Presque obligatoirement, en résulte une attitude mécanique, machinale, technocrate, protocolaire et bureaucratique, avec toute sorte de conséquences. C’est ainsi que s’installe une soi-disant éthique médicale qui accepte l’avortement, l’euthanasie, la fécondation artificielle etc., et avec cette « éthique » (entre guillemets) se construit une fausse solidarité. En effet il ne s’agit plus du tout d’une solidarité, mais d’un asservissement de différents intérêts égoïstes qui conduisent à l’installation d’une culture de la mort. Bien au contraire, la vraie solidarité doit toujours aller dans le sens de la vie, elle est toujours au service de la vie.

2) La relation des médecins entre eux, la relation des médecins et des infirmières ainsi que la relation des médecins avec le personnel sont également importantes. Pour cela aussi, il faut être conscient que dans le travail médical il ne s’agit pas de produire quelque chose ni de vendre. L’autre médecin n’est donc pas un concurrent, et il ne doit exister aucune compétition pour le corps ou l’âme du malade.

L’avis d’un deuxième médecin est plutôt l’expression de la confiance. Il s’agit d’une confiance du patient envers les deux médecins, ainsi que d’une confiance entre collègues, sachant que le but n’est pas de discréditer l’autre, mais d’optimaliser les décisions. Si, par contre, le point de départ du système est juridique ou politique, ou s’il s’agit d’une intention de contrôler, cela peut gravement nuire à cette confiance mutuelle.

En effet, les relations entre les personnes travaillant pour la santé publique sont grandement infectées par des intérêts financiers et par la peur d’un éventuel procédé juridique et tout cela tend à détruire la solidarité et conduit à des chemins moralement faux.

Outre la destruction de la confiance mutuelle et outre un esprit de compétition, induit volontairement ou involontairement, nous observons également l’attitude d’une solidarité mal tournée. Il arrive, par exemple, que sous le nom de « solidarité », il y ait des lobbys qui cherchent à procurer des avantages financiers tout en causant des dommages aux malades et en endommageant également le bien commun. La soi-disant « solidarité » conduit aussi à des conséquences négatives lorsque ce sont des groupes du système de la santé publique (betegellàto rendszer) qui se lient entre eux contre d’autres, suivant des intérêts égoïstes au lieu de travailler ensemble dans le respect mutuel pour le bien des malades.

3) Les relations plus larges, notamment le rapport avec la famille et l’entourage des malades, sont également importants pendant le processus de guérison. Dans ces relations ce doit être encore la solidarité qui doit nous guider, surtout envers les pauvres, pour les aider afin que les frais croissant des soins ne pèsent pas excessivement sur les familles. De même, il est extrêmement important de se tenir près de ceux qui accueillent des enfants gravement handicapés et malades, ou des membres très âgés de la famille, pour renforcer ensemble la culture de la vie, en face d’une culture de mort.

Parmi les exemples positifs de la solidarité, nous ne devons pas oublier le don des organes qui représentent un acte de charité authentique et qui doit être aidé par une collaboration médicale responsable.

Tous ceux qui participent au système de la santé publique sont appelés à vivre des rapports dans l’esprit d’une vraie solidarité, surtout en ce qui concerne la sécurité sociale. Sans doute, cela ne peut fonctionner que dans un cadre discipliné, dirigé par des valeurs éthique.

Nous devons encore mentionner un conflit habituel qui s’exprime dans le dilemme :

« médicalement c’est possible, mais économiquement c’est impossible ». Seulement un comportement sincère entre médecins et une collaboration confiante permet de résoudre ces questions. Celui qui essaie de prendre chacune de ses décisions dans un esprit de vraie solidarité, sans se laisser influencer, pourra bien évaluer ce qui est possible, ce qui est suffisant et ce qui est économiquement faisable. Surtout il faut avoir toujours dans l’esprit la finalité de nos actes. En même temps le but de guérir ne concerne pas le malade seulement comme individu, mais également comme membre de la société. Ainsi les décisions doivent se baser sur

des considérations plus larges et il faut retrouvent plutôt dans un climat d’insécurité et de précarité.

C’est à nous, médecins catholiques, chrétiens, d’établir un rapport de charité avec nos malades pour les guérir, dans leur corps et dans leur âme, dans l’esprit d’une solidarité authentique selon toutes les possibilités de la science.

La parabole bien connue du bon samaritain, Jésus la termine avec une exhortation : « Va, et toi aussi, fais de même ».

Faire de même est possible pour nous tous, si nous nous laissons guider par le Saint-Esprit, chacun à sa place. Pour cela, il est bon de nous rappeler des beaux exemples qui nous stimulent sur ce chemin d’authentique solidarité. Le bienheureux pape Jean-Paul II a béatifié en 2003 le compte László Battányi-Strattmann. Né en Hongrie, en 1870, cet ophtalmologue de famille riche a employé sa aujourd’hui à Köpcsény, Kittsée en Autriche. On le nommait le « médecin des pauvres » et il est devenu un vrai exemple.

Permettez-moi de terminer par un témoignage personnel. Il y a 20 ans, répondant à un appel du Saint-Esprit, nous avons fondé un petit dispensaire médical avec la communauté des moniales Cisterciennes dans laquelle nous sommes engagés en tant qu’oblats avec ma femme. Ce dispensaire ne reçoit aucune subvention de l’Etat, pourtant les malades ne sont pas obligés de payer ni pour les consultations ni pour les traitements. Chacun est invité à contribuer selon ses possibilités. C’est le miracle d’une vraie solidarité qui fait fonctionner ce dispensaire et nous constatons que cette manière de fonctionner appelle les malades et leurs familles à vivre les uns envers les autres et dans leur entourage cette même solidarité. La charité envers les malades, l’appréciation de la qualité professionnelle et le respect mutuel des collaborateurs crée une atmosphère où tout le monde peut travailler sans peur et sans spéculation.

Maintes fois nous avons pu voir comment le travail collectif, fondé sur la confiance, devient une vraie collaboration créative.

A la guérison de nos malades et au maintien de cet esprit évangélique contribuent grandement les prières de la communauté des moniales. A côté du soin physique nous essayons également d’écouter les patients qui partagent les soucis de leurs cœurs.

Tout cela est un chemin difficile où l’on n’avance pas sans lutte, et dans notre dispensaire aussi la confiance mutuelle et l’esprit de charité doivent être

chaque fois renouvelés, fortifiés. En même temps, il est clair que c’est seulement en cherchant une solidarité authentiquement vécue et en suivant nos valeurs éthiques que nous pouvons devenir les instruments de Dieu, chacun à sa place, pour contribuer par notre vocation de médecin à la construction du Royaume de Dieu.

N’oublions pas la promesse que le Christ nous donne dans l’évangile de Saint Matthieu : « Ce que vous avez fait pour l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25,40). Merci de votre attention.

16.30 : Session 6

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