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L’éclatement du discours des élus n’est-il qu’apparent ? Les positions contradictoires qu’ils affichent sur la stratégie de mixité sociale ne recouvre-t-il pas tout simplement les lignes de partage classiques entre les partis et les idéologies ? Pour vérifier cette hypothèse, nous allons reprendre les différents points de controverse et voir s’il y a polarisation des positions en fonction des appartenances partisanes. En d’autres termes, il s’agit d’examiner si les élus de même tendance tiennent ou non les mêmes positions sur les mêmes questions.

La mixité sociale, catégorie pertinente ou contestée de l’action publique ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 9 1 0

UDF 3 1 1

PS 5 5 1

PCF 5 0 2

Verts 3 0 1

Conformément à ce qui s’observe au plan national, des élus de tous bords politiques se retrouvent dans l’expression « mixité sociale » qui leur semble pertinente comme référence pour l’action publique. Les courants politiques les plus homogènes sont de ce point de vue l’UMP, le PCF et les Verts. Un élu UMP affiche cependant une position dissidente car il conteste l’épithète « social ». Selon lui, la question n’est nullement sociale mais uniquement culturelle et ethnique :

« Comme c’est le seul terme autorisé, je me réfère au texte de la Commission pontificale "Justice et paix" qui recommandait à l’État de veiller à éviter les réactions de rejet à cause de la concentration excessive d’immigrés. Je ne sais pas comment le dire autrement, car c’est tout de suite le tribunal. »

La réticence d’une élue communiste porte sur le vocabulaire puisqu’elle préfère parler de « diversité de la population ». Ce choix sémantique ne dessine pourtant aucun clivage entre la droite et la gauche, deux élus UDF affichant aussi une préférence pour le terme « diversité ». L’un d’eux y voit d’ailleurs une occasion de se démarquer de la gauche :

« Sous le terme de mixité, la municipalité veut développer le logement social. Ce n’est pas notre vision. Le terme de diversité donne plus de contenu. On veut marquer une différence. »

C’est à l’UDF et, surtout, parmi les élus socialistes que les positions sont les plus hétérogènes. Cinq élus socialistes n’éprouvent aucune difficulté à se référer à la mixité sociale, tandis que cinq autres expriment leur malaise, non tant pour des raisons idéologiques que pragmatiques face à une notion qui relève de « l’incantation », n’est « pas opératoire », revient à « faire des plans sur la comète » ou dont le contenu est indiscernable « d’un point de vue pratique. »

Quartiers « handicapés » ou quartiers « ressources » ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 10 0 0

UDF 0 3 2

PS 0 3 8

PCF 5 0 2

Verts 0 1 3

La totalité des élus de l’UMP interrogés adhère à une lecture des quartiers objets de la rénovation urbaine dans le registre exclusif du handicap. Ces élus regardent avant tout la concentration comme un trouble à l’ordre public, avec son lot de violences et de conflits inter-communautaires. On ne trouve en revanche aucun élu de droite (y compris à l’UDF) pour analyser spontanément la concentration comme une injustice sociale, liée notamment aux inégalités de richesse entre communes. Cette lecture est seulement évoquée par des élus socialistes et, plus encore, par des élus communistes. Mais ces derniers ne développent dans leur majorité aucun discours positif sur les quartiers, qu’ils considèrent comme les emblèmes d’une société inégalitaire.

Hormis ceux de l’UMP, les élus de tous les autres partis oscillent en fait entre une lecture en termes de handicaps et une lecture plus positive des ressorts d’intégration dans les lieux de concentration, sans pour autant se livrer à une apologie du « quartier-ressource ». Même les élus Verts interrogés, dont le parti est pourtant le plus multiculturaliste au plan idéologique, ne se risquent pas à ce type d’analyse. Il existe bien un groupe d’élus de différents partis (UDF, PS, Verts) réfractaires à une lecture dans le registre exclusif du handicap. Mais cette position s’explique par les contingences locales (tous ces élus appartiennent à des communes du sud des Hauts-de-Seine, cf. infra) et non par une adhésion au paradigme du « quartier-ressources ».

L’ethnicité est-elle un enjeu en soi ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 10 0 0

UDF 1 2 2

PS 5 4 2

PCF 1 0 6

Verts 0 1 3

Ici encore, la position des élus de l’UMP apparaît très homogène et contraste avec les contradictions ou hésitations qui marquent les autres courants politiques. Par exemple entre ces deux élus UDF… :

« La mixité sociale c’est d'abord un critère socio-économique. Mais la question culturelle entre aussi en ligne de compte. »

« La mixité sociale, c’est la diversité des CSP. La dimension ethnique n’a rien à voir. »

… ces deux élus socialistes… :

« Bien sûr qu’il faut prendre en compte l’origine des gens. »

« Dans mon esprit, ce n’est en aucun cas lié aux origines culturelles. »

…ou ces deux élus communistes :

« L’ethnicité ne devrait pas entrer en ligne de compte, mais on se rend compte que c’est un paramètre inévitable de nos réflexions car on en arrive à ce type de concentrations, voire de ghettos au niveau des cages d’escaliers, même s’il s’agit de Français la plupart du temps. »

« Ce n’est pas un problème ethnique. »

Les élus communistes paraissent en fait les plus hésitants, oscillant entre une lecture ethnicisante et une lecture classiste, plus conforme à l’idéologie traditionnelle de leur parti. De façon presque systématique, nos interlocuteurs commencent par admettre la dimension ethno-raciale de la question, mais finissent par la réduire « en dernière instance » à sa dimension socio-économique :

« La mixité sociale est d'abord économique. Ce n’est pas pour des raisons ethniques qu’on retrouve cette population dans certains quartiers mais parce qu’ils sont pauvres. (…) La municipalité est en échec par rapport au commerce ethnique. Ce n’est pas une bonne chose pour la mixité. »

« Des quartiers ethnicisés avec des différences sociales, ce ne serait pas la mixité. (…) On peut avoir des critères d’origines, mais la dimension socio-économique prime sur la notion de race. »

Mixité exogène ou endogène ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 10 0 0

UDF 0 4 1

PS 2 4 5

PCF 1 2 4

Verts 0 1 3

Les élus de l’UMP se singularisent par une adhésion unanime à la stratégie de mixité exogène avec la visée explicite de changer la population de certains quartiers par une action volontariste. Les autres courants politiques sont éclatés entre positions diverses et parfois contradictoires, par exemple entre ces deux élus socialistes… :

« La mixité sociale est une référence importante pour nous. Je ne serais pas choquée que dans un bâtiment HLM, on ait un cadre supérieur à côté d’un Rmiste. »

« Je ne me réfère jamais à la mixité sociale. D’autant moins que je suis élu d’une ville où ça ne peut avoir qu’un sens, celui du rééquilibrage social au bénéfice de gens plus riches et éventuellement le départ de pauvres. »

…ou ces deux élus communistes :

« La mixité sociale est importante pour mon parti. »

« Je ne crois pas à la mixité par l’extérieur en changeant la population. Il faut stabiliser la population. Je diverge avec la direction du PCF qui ne se réfère plus à la classe ouvrière. »

S’il se trouve des élus de gauche pour défendre la mixité exogène, on ne trouve en revanche qu’un seul élu de droite (UDF) pour prôner une forme de mixité endogène. L’opposition des autres élus UDF à la mixité exogène s’explique par le contexte local davantage que par une opposition de principe à une stratégie volontariste tendue vers l’arrivée de populations extérieures (cf. infra).

Privilégier la mixité résidentielle ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 5 0 5

UDF 1 3 1

PS 2 2 7

PCF 3 0 4

La stratégie faisant du logement le levier privilégié d’une mixité sociale limitée à l’espace résidentiel suscite un faible niveau d’adhésion par rapport à d’autres entrées. Les élus qui ne développent aucun autre discours que celui de la mixité dans le logement ou qui envisagent d’autres leviers (écoles, commerces…) uniquement comme moyen d’attirer des populations extérieures -soit une forme de désenclavement à sens unique- se recrutent dans tous les partis.

Pour les autres élus, ce n’est pas l’instrument du logement en tant que tel qui suscite des réserves (seuls six élus sont réfractaires à son utilisation comme levier de mixité), mais son caractère réducteur. Des élus de tous bords estiment en effet qu’il s’agit là d’un levier insuffisant, y compris à l’UMP, même si aucun élu de ce parti ne conteste frontalement la politique de rénovation urbaine engagée depuis 2003 :

« La faiblesse du projet, c’est le volet emploi et transports. Mais je ne critique pas la politique Borloo. Je n’ai pas d’états d’âme. »

L’un des points les plus controversés porte sur l’enjeu de la mixité scolaire, mais les appartenances partisanes ne sont pas prédictives des positions défendues. On trouve des partisans du renforcement des moyens dans les établissements défavorisés -soit une logique de discrimination positive- au sein de différents partis :

« On a repriorisé sur les écoles, sur la réfection des collèges. Ça c’est du concret, du rapide ! » (UMP)

« Il faut mettre le paquet là où l’on a des difficultés, sinon on va vider certaines écoles. » (UDF)

« Il faut une politique nationale pour augmenter les moyens dans les collèges défavorisés. » (PS)

« Le problème c’est la formation des enseignants, les nominations, les moyens de l’Éducation nationale… » (Verts)

Inversement, on trouve des partisans de la désectorisation (ou de la resectorisation) dans différents partis… :

« On pourrait y songer si on construisait un nouveau lycée. » (UMP)

« On peut faire sortir les gens du ghetto et accorder des dérogations à la carte scolaire. La sectorisation des lycées est épouvantable. » (UDF)

« Je suis favorable aux dérogations dans mon champ de compétences, le primaire. » (PS)

…et des opposants à cette stratégie dans les mêmes partis :

« Je suis contre la désectorisation. On risque de vider certaines écoles. » (UDF)

« Si on assouplit fortement la carte scolaire on fera sortir des élèves, mais on condamnera définitivement les autres. » (PS)

Démolir ou ne pas démolir ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 8 1 1

UDF 2 3 0

PS 1 6 4

PCF 2 1 4

Verts 0 1 3

A nouveau, le niveau d’adhésion le plus élevé à une stratégie de démolitions massives se rencontre à l’UMP, à deux exceptions près qui s’expliquent pas des contingences locales (cf. infra). Tous les autres partis sont partagés, là aussi pour des considérations essentiellement locales. Cependant, rares sont les élus de gauche à exprimer une adhésion sans nuance à la politique de démolitions. Beaucoup plus nombreux parmi ces élus sont ceux qui, sans être hostiles au principe des démolitions, se montrent réservés face à la méthode de l’ANRU. Cette position est particulièrement répandue au Parti socialiste, certains élus de ce parti regardant les démolitions comme une entreprise à peine voilée de « chasse aux pauvres » ou s’inquiétant que les logements reconstruits ne soient pas forcément attribués aux mêmes habitants :

« Borloo ne doit pas nous prendre pour des andouilles car il sait bien qu’en démolissant du logement social, il chasse une population. »

« Il y a une commande du ministre : réussir le plus vite possible. Notre position consiste à dire qu’il faut loger en priorité les demandeurs de la ville. »

Alors qu’un seul élu socialiste sur 13 adhère sans la moindre réserve aux démolitions voulues par l’ANRU, le PCF est, lui, traversé par des contradictions internes, comme le reconnaissent deux de ses élus favorables aux démolitions :

« J’y suis favorable, mais certains de mes collègues pensent qu’il ne faut pas perdre de logements. »

« Les socialistes sont les plus farouchement opposés à la démolition. L’approche du PC a évolué, mais certains regardent encore l’avenir dans un rétroviseur ! »

Logements privés ou défense du logement social ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 5 0 5

UDF 3 0 2

PS 2 2 7

PCF 0 5 2

C’est sur cette question que se rencontrent le moins de positions hostiles. De façon attendue, c’est au Parti communiste que se trouvent le plus d’élus réfractaires à la promotion privée, par attachement au logement social et méfiance envers la promotion privée qui, selon eux, ne répond pas à la demande des habitants :

« Il y a 4 000 demandeurs de logements sociaux dans la ville, dont beaucoup de jeunes. Les enraciner localement, ça ne passe pas forcément par l’accession à la propriété. »

Sans être aussi réticents, deux élus socialistes expriment aussi des réserves par rapport à l’accession privée. Mais on trouve autant de partisans que d’adversaires de la privatisation du logement au PS :

« La mixité sociale, ce n’est pas que le logement social. Cela inclut aussi le parc privé à loyer modéré. »

« Le plus grand vol, c’est la location ! »

Témoin de l’évolution de la gauche sur ce thème, il se trouve aussi des élus communistes pour adhérer à la promotion privée ou du moins pour ne pas la récuser par principe :

« Il faut un habitat de qualité à loyer modéré, qu’importe s’il est public ou privé. »

Cette évolution du discours d’une partie des élus de gauche ne signifie pas que les clivages idéologiques soient entièrement abolis. Si plusieurs élus de droite sont mitigés par rapport à la promotion du secteur privé, c’est essentiellement en regard du contexte local (cf. infra). Les autres restent solidement campés sur les positions idéologiques de la droite, tant à l’UMP qu’à l’UDF :

« Si quelqu'un accède à la propriété, il n’a qu’une envie, c’est de gagner plus pour maintenir le bien acquis. Pour s’intégrer, il faut avoir envie de s’élever dans la hiérarchie sociale. Et quand il y a seulement du logement social, on ne peut pas. » (UMP)

« Il faut favoriser l’accession à la propriété. Il faut que les gens se sentent chez eux. » (UMP)

« On est pour le libre marché. » (UDF)

« Il faut laisser faire un peu le marché. » (UDF)

La droite est d’autant moins complexée dans sa défense du marché qu’elle crédite J.-L. Borloo d’avoir relancé le logement social :

« Il n’y a jamais eu autant de logements sociaux construits depuis que Borloo est au gouvernement. »

« On est le gouvernement qui a construit le plus de logements sociaux ! »

Un constat partagé par un élu socialiste :

« C’est Borloo et pas la gauche qui a relancé le logement social ! »

Mais c’est chez les élus UMP que se trouvent les discours les plus hostiles au logement social, non en tant que tel, mais à cause de sa concentration excessive sur certains territoires :

« Lorsqu’on a des revenus trop faibles, des petits loyers, ça fait baisser l’attractivité du quartier. C’est pourquoi il faut fondre le logement social dans l’habitat privé. »

« On a entre 50 et 70% de logements sociaux dans la commune, c’est beaucoup trop quand on voit que certaines villes n’en ont aucun. »

Des élus UDF sont sur la même ligne… :

« Ici, on est à 50% de logements sociaux. C’est une anomalie alors que le législateur parle de 20%. »

« On veut diminuer le nombre de logements sociaux pour éviter d’en mettre davantage dans les secteurs saturés. »

…mais aussi des élus socialistes et Verts :

« On ne doit pas en rajouter là où il en y a déjà. »

« On paie très cher aujourd'hui le fait de n’avoir fait que du HLM. »

Homogénéisation ou spécialisation des territoires ?

Convaincus Réfractaires Mitigés

UMP 5 5 0

UDF 1 3 1

PUBLICS 2 4 5

PCF 3 0 4

Verts 1 3 0

Interrogés sur leur vision de la ville idéale -homogène ou spécialisée- les positions des élus sont tranchées, mais les clivages partisans semblent exercer une faible influence en regard des contextes locaux (cf. infra) puisque des propos contradictoires sont tenus au sein de chaque parti qui développent selon les cas des arguments favorables à l’homogénéisation ou au contraire à leur spécialisation. Sans être unanimes à défendre cette position, les Verts paraissent les plus enclins à accepter la spécialisation de leur territoire :

« Je ne veux pas que les pauvres s’en aillent, mais améliorent leur situation. »

Les élus de tous les autres partis développent un discours de refus des « ghettos » pour riches et pour pauvres, éventuellement en référence à la loi SRU ou à un passé quelque peu mythique :

« Il faut appliquer la loi SRU pour répartir les logements entre territoires et éviter des ghettos de populations défavorisées comme de riches. » (UMP)

« Il faut de la solidarité intercommunale. J’ai condamné publiquement les villes qui ne respectent pas la loi SRU et j’ai été approuvé par l’ensemble de mon groupe. » (UDF) « Certaines communes refusent de construire des logements sociaux et préfèrent payer l’amende. C’est le refus de la mixité, la peur des autres, des étrangers. » (PS)

« La mixité sociale, c’est le fait d’avoir toutes les fonctions dans un quartier et la représentation des différentes couches sociales. C’est le contraire du ghetto. Dans les années 50, il était courant d’avoir des commerçants, des instituteurs, des ouvriers, dans le même immeuble. » (PCF)

Ceux qui voudraient assortir la loi SRU d’une disposition visant à limiter la concentration du logement social dans les communes où il est déjà très présent se rencontrent surtout à droite, mais aussi au Parti socialiste qui se distingue en cela du Parti communiste :

« Quand j’ai eu connaissance de la loi SRU, je suis intervenu auprès du député et je lui ai dit que j’étais d’accord avec le quota de 20% dans toutes les villes qui n’en ont pas, mais qu’il fallait aussi limiter le logement social dans les autres. Il aurait fallu un maximum de logements sociaux dans certaines villes. » (UMP)

« Ici, on est à 50% de logements sociaux. C’est une anomalie alors que le législateur parle de 20%. Mais s’il y a des cons comme Raoult et Sarkozy, il faut leur taper dessus ! » (UDF)

« Cela ne me choquerait pas que le pourcentage de logements sociaux diminue dans certaines villes et augmente dans d’autres. » (PS)

La visée de répartition uniforme et de dispersion des différentes catégories de population se rencontre également dans tous les partis :

« Il faudrait un éparpillement et un mixage des populations dans le tissu urbain. » (UMP) « Une fois qu’on aura déconcentré, on pourra travailler avec les populations et amener d’autres populations. Il faut dédensifier en permettant les transferts d’un quartier à l’autre. » (PS)

« La mixité sociale, ce sont des gens de toutes les catégories sociales, du cadre au Rmiste au niveau d’un immeuble. (…) Dans le cadre de cette rénovation, on pourra rebrasser la population. On pourra alors accroître la mixité en relogeant une partie des gens dans d’autres quartiers et attribuer les logements de façon adaptée. » (PCF)

Les élus réfractaires à la notion d’homogénéisation sociale des territoires se retrouvent également dans tous les partis. Pour certains, de droite comme de gauche, les différenciations territoriales sont légitimes :

« On sait qu’on ne pourra pas casser l’existant. Il est normal que toutes les villes ne soient pas identiques. » (UMP)

« Je crois à l’homogénéité des territoires, mais la question est de savoir à quelle échelle on raisonne. Il n’est pas choquant qu’une ville soit bourgeoise et que d’autres villes soient plus populaires. » (UDF)

« Comme socialiste je ne condamne pas le fait qu’il existe des quartiers plus privilégiés. C’est normal, comme dans toutes les villes du monde. On ne va pas construire des tours au milieu du pavillonnaire ! Le sujet n’est pas là, il est dans les zones en difficulté. Mon idée de la ville est de permettre à chaque quartier de trouver son développement et son mode de vie en sachant les quartiers garderont leurs spécificités. » (PS)

Les élus socialistes sont les plus enclins à adopter une posture… libérale, dénonçant l’illusion du volontarisme politique en matière de rebrassage des populations :

« On peut concevoir une stratégie de mixité, mais la ville évolue d’elle-même. » « Je ne crois pas que la mixité sociale se fasse par la volonté politique. »

« Ce n’est pas à la puissance publique de créer le peuplement. Je suis un libéral invétéré de ce point de vue ! »

Le scepticisme prévaut au sein de chaque parti politique sur la capacité de la loi SRU ou des solidarités