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Un objectif de dispersion résidentielle… à l’échelle de la commune

La politique de démolitions est ancienne dans la partie des Blagis située à Bagneux. Suite à l’adoption d’un programme de référence pour ce quartier, en 1994, les barres Schweitzer, Schoelcher et une partie de la barre Mirabeau ont été détruites dans les années 90. Puis, le traitement des deux barres les plus imposantes du site, celles des Tertres et des Cuverons, a été au cœur de l’Opération de renouvellement urbain (ORU) signée en juin 2001. « Atteindre à une certaine forme de mixité sociale est un objectif fondamental du projet, peut-on lire dans la convention d’ORU. II s'agit d'enrayer la tendance lourde qui a vu ce quartier se paupériser et se "spécifier" par la présence de populations en difficultés. C'est pourquoi l'enjeu du peuplement apparaît comme un élément majeur et moteur pour la réussite de cet objectif ». Tout en reconnaissant que ce secteur des Blagis « souffre d'une très mauvaise image auprès d'éventuels investisseurs ou de futurs propriétaires ou locataires », la convention faisait état des atouts du site : « le coteau des Blagis bénéficie objectivement d'un site naturel privilégié. II possède une attractivité non négligeable dans un secteur très résidentiel des Hauts- de-Seine. En effet l'orientation principale des terrains est plein Sud avec en perspective les frondaisons du Parc départemental de Sceaux ».

Le transfert des financements de l’ORU à l’Agence nationale de rénovation urbaine témoigne d’une grande continuité dans cette quête de mixité sociale. Le dossier présenté à l’ANRU propose « une restructuration complète du secteur dans le cadre d’une convention définissant les objectifs urbains, économiques et sociaux avec pour enjeu majeur la requalification en profondeur du quartier par le renouvellement de l’habitat avec pour objectif une plus grande mixité sociale », les futurs logements devant être « une occasion de mixité et de changement d’image »249. Au cœur de ce projet urbain figure

la démolition de la barre des Tertres, soit 273 logements. Les justifications avancées portent sur les aspects physiques de la barre, mais comme le précise un élu, « ce sont les problèmes sociaux qui ont justifié la démolition en dernier ressort. ». « Il n’y avait pas d’autre solution, souligne un autre, la vie sociale était gangrenée par les deals. » Un représentant de l’État le confirme : « La drogue est l’une des raisons de fond pour lesquelles ont s’attaque à certains lieux comme les Tertres ou la barre Gérard Philippe à Gennevilliers. A Bagneux, le trafic était plutôt le fait des Africains. » Selon un acteur social du quartier, la municipalité communiste a toutefois du mal à assumer cette stratégie qui « n’est pas une politique de gauche » :

« Comme Jambu (l’ancienne maire) et ses proches n’arrivaient pas à trouver de solution au problème de la drogue, ils ont décidé de raser les Tertres. Ils voulaient faire une opération lourde qui change une partie de la population. Ils ne le diront jamais comme ça, car ce n’est pas une politique de gauche. »

Après une âpre discussion avec l’ANRU (cf. infra), il a été décidé que l’autre grande barre du site, celle des Cuverons, serait réhabilitée et non détruite. Ce choix a été justifié par des motifs techniques et financiers : la bonne qualité technique du bâtiment et les coûts induits par la démolition-reconstruction et les relogements. Mais l’argument de la mixité et de l’image a tout autant pesé car la barre des Cuverons est moins visible et ses logements offrent une meilleure diversité que ceux des Tertres qui concentrent des cages entières de F5 et F6. L’occupation sociale des Cuverons est en effet décrite par

les acteurs locaux comme plus mixte, avec un nombre nettement moins important de familles nombreuses et de meilleures relations de voisinage :

« Il n’y avait pas le même niveau de dégradation dans les deux barres. La mixité était plus importante aux Cuverons et la situation géographique plus valorisante. » (élu)

« Les Cuverons sont moins visibles que les Tertres. On voit les Tertres de partout autour. La barre est perçue comme la source de tous les maux. » (représentant de l’État)

« Les deux barres ne sont pas du tout identiques. Elles ne présentent pas la même typologie de logements, car on trouve surtout des F5 et F6 aux Tertres, ce qui ne favorise pas la mixité de la composition familiale. » (technicien urbain)

Derrière la composition familiale, de nombreux acteurs invoquent une raison plus tacite de la démolition des Tertres et non de celle des Cuverons, celle de la présence importante de familles nombreuses d’origine africaine :

« La composition de la barre des Cuverons n’est pas la même. Il n’y a pas de grandes familles et on ne va pas les bousculer. Aux Cuverons il y a déjà une certaine mixité contrairement aux Tertres où il y a une majorité de familles polygames et la drogue. » (élu) « La démolition des Tertres répondait à des considérations techniques et au type de population. On détruit à cause d’une problématique de mixité. » (technicien du logement) « Outre la structure du bâti, la différence de composition sociologique -notamment la présence de familles polygames- aux Tertres a joué en faveur de la démolition. C’est clair. » (technicien social)

« Il y a eu conjonction entre l’état du bâti, la classe de gens qu’on y trouvait et la question des trafics. » (acteur associatif)

Une hypothèse que seul un technicien de l’ORU récuse :

« Il y a certes une différence de composition familiale entre les deux barres, avec une présence de familles africaines beaucoup plus importante, à côté de personnes âgées qui vivent seules ou à deux dans de très grands logements. Mais la présence de populations noires n’a pas été un élément décisif dans le choix de la démolition des Tertres. »

Démolir une barre pour en changer la composition sociale, que reste-t-il de la spécificité communiste ? Elle réside en fait dans la méthode consistant à conserver la maîtrise du logement social que dans la finalité de mixité « sociale ». En 2003 et 2004, la municipalité a en effet procédé au rachat des deux barres qui appartenaient à l’ex-SCIC (devenue ICADE). La barre des Cuverons a été rachetée via une société d’économie mixte détenue à 75% par la ville, la SEMABA ; celle des Tertres a été rachetée par le Syndicat mixte (une entité regroupant la ville de Bagneux et le Conseil général des Hauts-de-Seine), la SEMABA en assurant la gestion quotidienne jusqu’à sa démolition. Grâce à cette opération, les logements de la barre des Cuverons soustraits à ICADE (devenue une société privée) ont été maintenus dans le secteur social. La municipalité n’a pas été en reste dans la combat contre le déconventionnement du patrimoine de l’ex-SCIC, l’ancienne maire, également députée, ayant défendu (en vain) un amendement à la loi SRU visant à « Hlmiser » ce patrimoine.

A l’échelle de la ville de Bagneux, le passage de l’ex-SCIC au secteur libre s’est traduit par une réduction du parc social de 67% du parc total en 1999 à 50,6% en 2003, cela en dépit du rachat d’une partie du patrimoine d’ICADE. Mais la démolition de la barre des Tertres accentuera cette baisse, en ramenant la proportion de logements sociaux dans le quartier à seulement 17,8% ! Le secteur comporte toujours 806 logements locatifs intermédiaires appartenant à ICADE. Le passage de ces logements

dans le secteur libre se traduit par une augmentation des loyers à la relocation et une augmentation possible, depuis juillet 2006, pour les occupants actuels. Les acteurs locaux s’attendent en conséquence à une recomposition importante de l’occupation du parc d’ICADE liée à la venue de catégories de population plus aisées et au départ des ménages les plus pauvres. Déjà, l’écart s’est creusé depuis 2000 entre le type de ménages entrants dans le parc social conventionné et celui d’ICADE, la part des précaires, chômeurs et sans profession parmi les emménagés récents des Tertres et Cuverons étant nettement plus importante dans le premier que dans le second (18% contre 1,2%)250.

Dans ce contexte, le dossier présenté à l’ANRU fait part du souhait de la commune « de conserver du logement social ancien mais fortement réhabilité dans un souci de diversité patrimoniale ». Le programme de construction sur le quartier doit également « prendre en compte le déficit de logements sociaux en offrant de nouveaux logements dans le respect des équilibres de logements ». Mais le projet approuvé par l’ANRU a marqué une inflexion par rapport à la première convention ORU de 2001. La ville de Bagneux prévoyait alors de reconstruire le nombre de logements démolis dans le périmètre de l'ORU et de reconstituer une partie du stock de logements sociaux démolis sur le reste de la commune. Avec l’ANRU, les logements reconstruits sur le site (250) seront en nombre inférieur à celui des logements démolis (273) et sur les 250 logements à reconstruire, seuls 113 seront des logements sociaux ; 84 autres logements seront en accession sociale à la propriété et 40 en secteur libre gérés par l’Association foncière logement. Poursuivant un objectif de dédensification, les 150 logements sociaux non remplacés doivent être reconstruits en dehors du périmètre de l’ORU, dans un secteur appelé « Gibon III » située dans la ZAC du Moulin Blanchard. Le projet d'aménagement du futur quartier de cette ZAC repose sur un principe d’équilibre entre les logements en accession à la propriété (50%) et les logements sociaux (50%).

La SEMABA permet donc à la ville de conserver une politique en faveur du logement social, en particulier dans le secteur des Blagis, mais il sera difficile de résister au processus de valorisation de la ville et au développement du marché privé du logement. La plupart des acteurs locaux observent une pression foncière croissante et l’arrivée probable de nouvelles populations aux Blagis qu’il sera difficile de contenir :

« La transformation du quartier peut amener une population différente car Bagneux est très proche de Paris. Si des gens de Paris veulent accéder à la propriété, c’est beaucoup moins cher de s’installer à Bagneux, surtout que dans le cadre de la rénovation urbaine on va construire des petites maisons de ville. La composition sociale des Blagis va également changer avec le départ de la société Thalès, remplacée par la Direction générale de l’armement. Cela va drainer de nouveaux actifs qui vont peut-être souhaiter habiter à proximité de leur lieu de travail. » (représentant de l’État)

Le projet urbain pour les Blagis ne peut qu’encourager cette évolution puisqu’il repose sur la dispersion résidentielle des habitants des Tertres. Au total, près du tiers de la population du secteur de l’ORU devra déménager en dehors du quartier, les 1 300 personnes habitants des Tertres, mais également une partie des habitants des Cuverons, du fait de la réhabilitation. La ville s’est formellement engagée à permettre leur retour dans le quartier, mais un élu admet que cet engagement pourra difficilement être tenu :

« On s’est engagé à permettre le retour des gens des Tertres dans le quartier, mais tout le monde ne reviendra pas. Presque tous les gens relogés dans les autres quartiers de la ville resteront en fait dans leur nouvelle habitation. »

Des acteurs locaux confirment cette perspective de non-retour :

« Si on avait pu reloger les familles des Tertres dans le quartier, on l’aurait fait, mais ce n’était pas possible car on n’avait pas le foncier pour pouvoir reconstruire très vite. L’intention dominante est de disperser à l’échelle de la ville. » (technicien urbain)

« Les gens des Tertres ne sont pas dupes quand on leur dit qu’il pourront revenir car ils savent que les loyers ne seront plus les mêmes. On ne dit pas qu’il faut renvoyer ceux qui n’auront pas les moyens, mais en fait ça revient à ça. » (acteur associatif)

Les conventions ORU et ANRU consacrent de substantiels développements à cette question des relogements induits par la restructuration urbaine du quartier, qu’il s’agisse de la démolition des Tertres ou de la réhabilitation en profondeur des Cuverons. Le processus de relogement est conçu pour satisfaire l’objectif de mixité sociale. L’opération est prévue pour durer au moins dix ans et une évaluation prévue en 2008 devra vérifier si la tendance du quartier à concentrer les ménages les plus pauvres s’inverse. Les acteurs du relogement se montre également très attentifs à la localisation des relogements pour éviter de reconcentrer les habitants dans d’autres secteurs de la ville. La MOUS chargée des relogements mobilise 13 bailleurs dans un souci de « maîtrise des attributions sur l’ensemble de la ville de Bagneux » et « d’amélioration de la mixité sociale »251. Élus et techniciens

précisent cette volonté de dissémination qui doit notamment éviter toute reconstruction de la population des Tertres dans l’autre ZUS de la Pierre-plate située au nord de la ville :

« On veille à ce que les gens des Tertres ne soient pas relogés dans une cité, dans une même cage d’escaliers, à ce qu’ils soient dispersés si on peut dire. » (élu)

« Avec les relogements, on fait éclater les concentrations. On évite de reloger les familles dans le secteur Nord. Tous les partenaires sont sensibilisés. On ne fait pas de proposition de relogement dans ce secteur. » (technicien du logement)

« On a constamment la mixité sociale en tête dans les opérations de relogement. On fait toujours très attention à ne pas déplacer les problèmes vers d’autre quartiers qui ont la même problématique. » (technicien du logement)

« On a été très attentifs à ne pas recréer les Tertres ailleurs, même si certains souhaitent se retrouver ensemble. » (acteur associatif)

Cependant, cet objectif n’est pas aisé à atteindre, en raison notamment de la difficulté de faire accepter les familles des Tertres dans les autres quartiers et par manque de rotation dans le parc social des autres quartiers. Du coup, contrairement à l’intention affichée, une proportion significative d’entre elles seront tout de même relogées dans les quartiers Nord, voire au Blagis dans la barre des Cuverons :

« Il y a une interrogation de tous les Balnéolais pour savoir s’ils ne vont pas récupérer la racaille. » (acteur associatif)

« Il y a des gens des autres quartiers qui ne veulent pas des gens des Tertres. En pratique, entre un quart et un tiers seront relogés dans les quartiers Nord. Il y a trop peu de rotation dans les autres quartiers. Il nous reste deux ans pour reloger les gens des Tertres. Donc on est obligé aussi d’en reloger certains aux Cuverons, contrairement à la position qu’on avait adopté au début. Cela ne va pas sans poser de problèmes, notamment avec une famille mêlée à des histoires de drogue. » (technicien urbain)

S’il se passe dans des conditions décrites comme globalement satisfaisantes, le processus de relogement bute sur d’autres obstacles. L’un concerne l’importance des demandes de décohabitation parmi la population des Tertres (28% de souhaits), alors que 39% des ménages de la barre sont des familles nombreuses de 5 occupants et plus (dont 9,5% de ménages de 8 occupants et plus, 2,9% de familles de 15 occupants et plus, et 6 familles polygames). Bien qu’en nombre limité, ces familles polygames préoccupent tout particulièrement la mairie :

« Aux Blagis, les familles nombreuses représentent moins de 5% des ménages. Pourtant, la maire de Bagneux est traumatisée par les familles polygames. Elle ne sait pas quoi en faire. » (représentant de l’État)

« Je ne sais pas combien il y a de familles polygames sur la ville, mais ce ne sont pas elles qui sont les plus gênantes. On peut régler facilement le problème en séparant le familles dans des logements distincts et en facilitant les divorces. » (acteur associatif)

L’autre difficulté concerne les familles « irréductibles » qui s’accrochent et ne veulent pas quitter leur logement :

« Il y avait 273 logements à vider. 100 l’ont été. Reste le noyau dur des réfractaires. Sur les gens relogés, 60% sont contents et 40% ne le sont pas. Chez ceux qui restent la proportion est inverse. Ils sont parfois réfractaires au départ, mais finalement contents d’habiter ailleurs. C’est ambivalent. » (technicien du logement)

Une étude sur les ménages des Tertres avait montré, en 2002, que seuls 23% d’entre eux souhaitaient être relogés sur le même quartier, mais 74% sur la commune de Bagneux. Selon l’Observatoire social de l’ORU, certains ménages éprouvent des difficultés à s'inscrire dans un parcours résidentiel, notamment par manque de ressources dans un territoire où les loyers comme le foncier ont tendance à augmenter rapidement. L’Observatoire faisait aussi état de l’appréhension des habitants devant la perspective d’un relogement. L’intervention d’un psychologue a d’ailleurs été suggérée pour accompagner les familles pour qui un déménagement constituerait un bouleversement252. Plusieurs

acteurs locaux confirment l’importance de cette dimension psychologique :

« Beaucoup sont là depuis des décennies et c’est un déchirement pour eux. » (technicien du logement)

« Le relogement est très difficile, par exemple avec les personnes âgées. » (représentant de l’État)

« Partir est un arrache cœur, les appartements sont fabuleux avec de l’espace et une vue extraordinaire. » (acteur associatif)

L’héritage communiste : une scène publique sous contrôle

Comme dans les autres villes étudiées, on trouve aux Blagis des « anciens » du quartier, Français de souche vieillissants qui supportent mal la coexistence avec les immigrés arrivés plus récemment, notamment d’origine africaine. Ces « anciens » sont, de loin, les plus impliqués dans les associations de locataires et fortement demandeur de « mixité sociale » en référence à un âge d’or révolu.

Les propos qui suivent ont été tenues par deux personnes représentative de cette catégorie d’habitants qui tiennent des discours similaires, même si l’un est proche des socialistes et l’autre proche de la droite :

« Quand on a construit des pavillons à taux préférentiels, les classes moyennes ont déménagé, c’est normal. Mais la SCIC est fautive. A partir des années 80, elle a fait entrer des gens qui n’étaient plus de la même classe sociale. L’ambiance a changé. Le fait qu’il y ait beaucoup d’étrangers n’est pas forcément contradictoire avec la mixité, mais il faut respecter les lois du pays. Un jour l’Afrique va envahir l’Europe à cause de la famine ! Il ne faut pas faire de ghettos. Il faut que ça change dans le sens de la mixité. Le PS veut faire une commune plus attrayante. Ce qui a été fait à Clamart ou Fontenay-aux-Roses, c’est notre idéal pour Bagneux. »

« On paie tous le laxisme du passé. Je ne suis pas du tout pour la municipalité actuelle, mais il y a une autre politique possible : ne pas concentrer autant de personnes d’origine étrangère sur la commune. Je sais bien que la ville de Bagneux ne contrôle pas 100% des manettes. Pasqua a donné des instructions pour concentrer une majorité de populations immigrées à Bagneux et Nanterre, pour mieux les surveiller. Mais chaque appartement libéré est occupé par des gens de couleur. Il y avait 30% de personnes d’origine maghrébine et de rapatriés quand je suis arrivé et on vivait très bien. Le problème est venu avec les Noirs. Les Arabes sont aujourd'hui nettement en minorité. Dans mon immeuble, il y a une trentaine de Blancs et une soixantaine de Noirs. Si en arrivant en 1969, ça avait été ça, je ne serais pas resté. On vivait très bien à l’époque. On avait des rapports conviviaux avec nos voisins. Aujourd'hui ce n’est plus du tout le cas. Chacun ferme sa porte. On a des voisins qui font des travaux jusqu’à deux heures du matin. Ils s’en fichent complètement que ça gêne Pierre, Paul ou Jacques. On en voit certains étaler leur tapis pour faire la prière devant le centre commercial plusieurs fois par an. Au moment de l’Aïd, il n’est pas rare de voir à deux heures du matin un semi-remorque bourré de moutons qu’ils font descendre dans les caves des immeubles. J’ai de plus en plus de mal à supporter de vivre là-dedans. On essaie d’entretenir les immeubles, mais on