• Aucun résultat trouvé

Manifestations dermatologiques :

2. URTICAIRE CHRONIQUE IDIOPATHIQUE

2.2 UCS et H.pylori :

L'urticaire chronique (CU) est une maladie cutanée courante; cependant, son étiologie est rarement reconnue. L’infection due à H . Pylori a été démontré dans certaines études à jouer un rôle important dans la pathogenèse de CU[208].

Le rôle d'Helicobacter pylori dans la pathogenèse de l'urticaire chronique a été discuté pendant de nombreuses années avec des résultats controversés dans les différentes études présentées et n'est actuellement pas clarifié. Quelque auteurs nient toute implication directe, bien qu'ils admettent et démontrent dans leurs études une plus grande exacerbation des symptômes du patient infecté et établissent une relation directe entre sa gravité, l'inoculum bactérien et le degré d'infiltration inflammatoire démontrée par une biopsie gastrique [209]. Il existe de multiples mécanismes étiopathogènes qui tentent d'expliquer la relation entre l'infection par cette bactérie et la présence d'urticaire chronique.

Premièrement, il semble y avoir une réaction immunologique médiée par l'immunoglobuline E2, de sorte que les patients présentant des niveaux d'IgE plus élevés au moment du diagnostic connaissent une amélioration plus évidente des symptômes après un traitement visant à éradiquer la bactérie.Cependant, d'autres auteurs le nient, car ils ne trouvent pas de résultats statistiquement significatifs [210].

Deuxièmement, la présence de cette bactérie dans la muqueuse gastrique stimule la sécrétion par les éosinophiles activés de protéines cytotoxiques impliquées dans la production du tableau urticaire [3]. En plus, l'infection par ce micro-organisme semble aussi influencer par la production de cytokines pro-inflammatoires aussi que l'expression de certains épitopes d'adhésion des cellules endothéliales, intervenant ainsi dans l'initiation d'une réponse immunitaire systémique [211].

Enfin, un autre mécanisme physiopathologique proposé est l'augmentation de la réactivité des lymphocytes causée par l'infection elle-même [212].

La plupart des études sur l'implication étiologique de cette bactérie analysent des données provenant d'études observationnelles avec un petit nombre de patients et un suivi à court terme. En plus, les cas cliniques décrits ainsi que les études menées dans des populations pédiatriques sont actuellement très rares. Ces circonstances, associées au pourcentage élevé de maladies urticariennes auto-résolues et à l'existence de multiples facteurs influents, rendent difficile l'interprétation des résultats et l'évaluation d'un traitement efficace [210].

Il est donc nécessaire de mener des études basées sur une conception appropriée avec un plus grand nombre de patients, y compris des patients pédiatriques, et un suivi à plus long terme de ces patients pour évaluer le véritable bénéfice d'un traitement d'éradication dans les cas d'urticaire chronique et de personnes porteuses de Helicobacter pylori [212].

3. LA ROSACEE

3.1 Description :

3.1.1 Définition :

Elle s’agit d’une dermatose faciale chronique, fréquente, et bénigne, caractérise par des signes vasculaires paroxystiques ou permanents. Longtemps confondue avec l’acné dont le terme ancien d’« acné rosacée » doit être abandonné [213].

[213]. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. Item 109 — UE 4 Dermatoses faciales : acné, rosacée, dermatite séborrhéique. 2018 ; 10.

3.1.2 Diagnostic :

La rosacée est une pathologie centro-faciale qui touche préférentiellement le menton, le nez, les joues, ainsi que le front. Les zones périorbitaires et péribuccales, notamment sous-narinaires, sont habituellement épargnées. L’atteinte est généralement symétrique mais parfois des formes unilatérales ou à prédominance unilatérale sont décrites.

La rosacée privilégié les zones convexes du visage, c’est-à-dire les zones photoexposées pourtant elle peut s’accompagner de lésions extra-faciales : la zone glabre du cuir chevelu chez les hommes, le cou, la région présternale ou épigastrique. Le soleil joue absolument un rôle dans la création des lésions. Elle évolue en plusieurs étapes, mais le passage par tous les étapes n'est pas obligatoire. Le diagnostic est clinique repose sur l'interrogatoire et l'examen cutané dans la plus grande majorité des cas. La biopsie cutanée peut être utile dans le diagnostic différentiel.

Plusieurs classifications de la maladie existent. Pour les Français, la classification en quatre stades d’Édouard Grosshans a fait référence jusqu’en 2017 [214] :

Le stade III est celui des papules et des pustules qui évoluent par poussées.

Le stade IV se caractérise essentiellement par la survenue de rhinophyma. Il est l’apanage du sexe masculin.

En réalité, cette idée de « stade » ne correspond à l’évolution de la rosacée que dans un faible nombre de cas ; ainsi, le terme n’est pas adapté, faisant penser qu’on évolue d’un stade à l’autre de façon plus ou moins linéaire, ce qui est évidemment erroné. Cette idée est contraire à la réalité clinique puisqu’on sait que de nombreux patients peuvent parfaitement rester érythémato-télangiectasiques toute leur vie, alors que d’autres sont d’emblée papulopustuleux.

Les écoles allemandes n’en distinguent que trois se rapprochant de la classification des experts de la National Rosacea Society (NRS) dans les années 2000 qui eux décrivent plus des sous-types de la rosacée qui sont au nombre de 04 :

Rosacée érythémato-télangiectasique ; Rosacée papulo-pustuleuse ;

Phymas ;

Rosacée oculaire.

3.1.3 Traitement :

Les objectifs du traitement sont :

Diminuer l’intensité des bouffées vasomotrices et secondairement de l’érythème permanent

Réduire les papulo-pustules si présentes

Améliorer l’esthétique des patients grâce à la chirurgie dans le cas de phymas ou plus simplement par destruction des télangiectasies par diverses techniques

La prise en charge de la rosacée passe aussi par l’adoption d’un nouveau mode de vie afin d’éviter à la peau d’être trop souvent exposée aux facteurs aggravants, et doit passer par une hygiène stricte du visage. [215]

 Education:

Pour l’hygiène de vie, il est impératif d’éviter les facteurs déclenchants spécifiques à chacun, car ils aggravent aussi la symptomatologie préexistante. Il faut évite l’usage de traitements inducteurs de rosacée topiques, et / ou les vasodilatateurs générales.

Appliquer une protection solaire avec un indice minimum de 30, surtout en été et lors des sorties extérieures de plus de 15 minutes. En effet, plusieurs études ont démontré que la production de radicaux libres, issus du rayonnement UV solaire, provoquait une inflammation chronique de la peau.

 Stratégies thérapeutiques :

Selon le stade clinique de la rosacée auquel le patient se situe, la prise en charge sera différente. Dans tous les cas, le traitement repose d’abord sur des mesures hygiéno-diététiques qui éliminent les facteurs déclenchants ou aggravants. [216]

-Bouffées vasomotrices : ou flushs, constituent le symptôme le plus difficile à traiter dans la rosacée. La prise en charge consiste en premier lieu à identifier les circonstances favorisant l’apparition de ces flushs, et donc à les éviter au maximum. La clonidine (CATAPRESSAN), efficace quelle que soit la nature du flush, constitue le principal traitement médicamenteux. Le propranolol agit uniquement contre les flushs émotionnels du coup il peut être prescrit en continu ou avant une situation génératrice de stress ponctuellement pendant quelques heures . Les antihistaminiques H1 sont quant à eux utiles pour traiter les rougeurs engendrées par les aliments riches en histamine ou favorisant sa libération. Enfin, la vitamine B6 (50 mg/j) est parfois prescrite pour lutter contre les flushs induits par le glutamate contenu dans le poulet, les œufs, les laitages, les tomates et les champignons . La brimonidine est un produit délivré

-L’érythrose et la couperose : Le traitement au laser permet d’améliorer la rosacée vasculaire. Il permet d'atténuer les rougeurs ainsi que les télangiectasies visibles. L’électrocoagulation s’adresse aux couperoses avancées alors que le laser à la couperose et l’érythrose et la lumière intense pulsée aux rougeurs diffuses de type érythrose. Ces séances avec uniquement un but esthétique, ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie. [217]

-La rosacée papulo-pustuleuse : C’est à ce stade que les traitements sont les plus efficaces. Ils reposent essentiellement sur la prescription de l’acide azélaïque à 15 % qui est utilisé pour son action anti-inflammatoire ou au métronidazole en application locale associés la doxycycline par voie orale pour son action anti-inflammatoire. Il est contre indiqué chez les personnes avec une allergie aux cyclines et chez la femme enceinte. Dans ce cas, on fait recours à une autre classe d'antibiotiques généralement les macrolides le plus souvent. Le métronidazole se présente sous forme de gel, de crème ou de lotion qui s’applique lors des poussées pendant quelques semaines, puis en traitement d’entretien pour éviter les rechutes. Apres avoir terminer la prise des antibiotiques par voie orale, l’application de la crème au métronidazole doit être poursuivie en entretien, pour éviter une rechute liée à l’arrêt. En cas d’intolérance ou d’inefficacité de ces traitements, d’autres traitements locaux (hors AMM), habituellement réservés au traitement de l’acné vulgaire, comme le peroxyde de benzoyle (Cutacnyl) ou le phosphate de clindamycine (Dalacine T ou Zindacline) peuvent également se révéler efficaces dans cette indication. La métronidazole peut être prescris hors AMM per os si d’échec des cyclines . L’isotrétinoïne per os peut parfois être prescrite hors AMM à un stade papulo-pustuleux avancé avec œdème. [218]

-La rosacée hypertrophique : un traitement chirurgical est proposé dont son but est de restaurer la forme normale du visage grâce à des techniques spéciales. [216]

 Traitements locaux :

Le traitement local de référence de la rosacée reste le métronidazole pendant au moins six mois, voire plus pour le traitement d’entretien dans les formes avec tendance à récidiver et au moins trois mois dans le traitement d’attaque.