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Facteurs influençant l’efficacité du traitement

Figure 13 : Algorithme de traitement en cas d’infection à H.pylori [98]

3. Facteurs influençant l’efficacité du traitement

Parmi les principaux facteurs de résistance au traitement médical sont : Le nonrespect du schéma thérapeutique d’éradication et le non-respect des mesures hygiéno-diététiques.

3.1. Défaut d’observance du traitement

Avant de commencer un traitement d’éradication, il est primordial d’insister sur la bonne prise du traitement par les malades. En effet, quand les patients sont mieux informés sur les effets secondaires de traitement d’éradication$ cela peut faciliter l’adhésion à ce dernier. Au cours ou après le traitement, le patient doit éviter les médicaments gastro-agressives qui sont des médicaments ulcérogènes ainsi les anticoagulants sont dangereux parce qu'ils font saigner les lésions ulcéreuses préexistantes. La suppression de ces médicaments n’est pas toujours possible, d’où la nécessité d’évaluer le rapport bénéfice/risque par le médecin prescripteur. Finalement, le patient doit prendre en considération les effets secondaires du traitement. Les effets indésirables seront le plus souvent engendrés par les antibiotiques et plus rarement par les IPP.

La clarithromycine engendra le plus souvent des dyspepsies et des diarrhées, ainsi l'apparition de gout métallique, de dyspepsie et d’effet antabuse avec le métronidazole qui lui, sera dose-dépendant. Finalement, l’Amoxicilline peut induire des céphalées et des diarrhées.

Pour la quadrithérapie bismuthée, le fait de prendre 3 gélules, 4 fois par jour pendant 10 jours peut être un frein à l’observance. Il est donc primordial d’informer les malades sur les effets indésirables attendus, dès la 1ère prescription. Le fait de parler de ces effets avec les patients améliore l’observance ; ceux-ci auront moins souvent tendance à arrêter leur traitement en cours [98].

3.2. Règles hygiéno-diététiques et conseils associés

Le malade doit éviter les aliments qui irritent la muqueuse de l'estomac .Des études relatives aux boissons ont monté que le café aussi est nocif. Le lait qui, s’il soulage dans les lO premières minutes, peut augmenter la douleur ulcéreuse par la suite vu que le calcium stimule la sécrétion acide [140].

Eviter toute prise d’alcool durant le traitement et au moins jusqu’à 24 heures après, parce qu'une consommation élevée freine la cicatrisation de l’ulcère, notamment gastrique ainsi que le tabagisme vu son effet néfaste.

Suite à une prescription de traitement d’éradication à H.pylori, il faudra apporter à la délivrance des conseils associés [137]:

Connaitre les effets secondaires les plus souvent observés

La durée et la posologie de traitement doit être respecter pour une meilleure observance

Prise de gélules ou comprimés avec un grand verre d’eau après un repas . Pour le Pylera*, de préférence prise de gélules au coucher avec une collation.

Pride de gélules d’IPP 30-60 minutes après le repas, avec une double prise journalière. Sous Pylera* et face a des symptômes neurologiques , il faudra arrêter le traitement et

alerter rapidement le médecin prescripteur .

Contrôler systématiquement l’éradication de H.pylori vu des multiples échecs liés aux antibio-résistances.

3.3. Résistances aux antibiotiques

En France, et depuis la dernière décennie, (Figure 15) les résistances aux antibiotiques ne cessent d’augmenter. Cette bactérie développera des résistances aux antibiotiques par

Figure 15: Carte européenne de l’évolution du taux de résistance aux antibiotiques [141].

3.4. Résistance à la Clarithromycine

Actuellement en France , la résistance aux macrolides est prés de 2O% ce qui aura un négatif impact sur le traitement d’éradication de H.pylori. Les macrolides aient une mutation ponctuelle de leur ARN23S limité, chose qui va engendrer une perte d’affinité de ces derniers pour leurs cibles ribosomales.

Le taux élevé de résistance à cet antibiotiques favorise à le tester systématiquement avant son utilisation à l’aide d’un antibiogramme ou d’une PCR qui donne résultat fiable en deux voir trois heures [137].

3.5. Résistance au Métronidazole

Le métronidazole a un taux de résistance proche de 3O% pourtant influence peu les résultats de l’éradication bactérienne contrairement à la clarithromycine. Des mutations du gène rdxA nécessaire à l’activation de l’antibiotique, sont en liées aux résistances bactériennes. Ces mutations agiront sur le groupement nitro du métronidazole et alors empêcheront son activation par la nitro-réductase. Cette résistance n’est pas à rechercher en routine [135].

3.6. Résistance aux fluoroquinolones

En France, le taux de résistance aux fluoroquinolones ne cesse d’augmenter afin d'avoisiner les 2O% dans les années 2OlO. Une utilisation importante de ces antibiotiques dans les infections respiratoires et urinaires peut expliquer l’augmentation de ces résistances. En plus des risques de tendinopathies, cet antibiotique ne peut être recommandé en 1ère ligne pour un traitement d’éradication [98].

Le gène gyrA de H.pylori, et plus précisément la zone " région déterminante pour la résistance aux quinolones "sera victime de mutations et donc entrainera une résistance aux fluoroquinolones [137].

3.7. Risques d’une surconsommation des IPP au long cours

Depuis la fin des années l98O et leur début de commercialisation, les IPP sont vite devenus incontournables comme médicaments prescrits au long cours.

Actuellement, leurs prescriptions ne sont pas constamment adéquates et très souvent abusives, produisant souvent des iatrogénies médicamenteuses évitables.

Une étude cas témoin réalisée au Royaume-Uni conclut qu'une surconsommation d’IPP est liés à un risque de 44% de fracture du col de fémur; Une association donc entre risque fracturaire et consommation d’IPP au long terme semble être confirmée.

Quelques hypothèses ont été avancées afin d'expliquer le rôle des IPP dans le cancer digestif ; une consommation d’IPP au long cours augmenterait la concentration gastrique en nitrates, qui elle, sera carcinogène. De plus, l’hypochlorhydrie provoquée par les IPP sera un terrain favorable au développement d’H.pylori.

Après une consommation au long cours d’IPP d’autres accidents iatrogènes seront à déplorer , pourtant certains restent encore controversés et hypothétiques comme : certains infections digestives à Clostridium difficile, une carence en vitamine B12 liées à une anémie et une

La prescription systématique d’IPP dans la population devient actuellement un problème de santé publique et il est important que les professionnels de santé soient vigilants à cette consommation trop souvent banalisée. En pratique, il est conseillé de suspendre le traitement par IPP avec une décroissance des posologies après une amélioration ou disparition des signes gastriques et d’assurer une réévaluation constante du traitement si les signes persistent [142].