• Aucun résultat trouvé

4.1 .Transmission oro-orale et gastro-orale :

1. Facteurs de virulences

H.pylori dispose de nombreux facteurs nécessaires à la colonisation de l’estomac et donc la

survie dans l’environnement gastrique. On les répartit en trois groupes :

Facteurs de colonisation Facteurs de persistance Facteurs de pathogénicité

1.1. Facteurs de colonisation

1.1.1. Mobilité

La mobilité d’H.pylori est un facteur indispensable à la colonisation de la muqueuse gastrique, qui grâce, à ses 5 à 7 flagelles et à sa morphologie spiralée, vont pénétrer dans le mucus gastrique. Les flagelles sont codés par de nombreux gènes tels que flgE, flbA, flgR, flaA et flaB. Les lipo-polysaccharides d’H.pylori sont porteur d’antigènes Lewis identiques à ceux retrouvés au niveau des cellules épithéliales de la muqueuse gastrique qui permettent ainsi à la bactérie d’échapper à la réponse immunitaire de l’hôte.

1.1.2. Uréase

L’activité uréasique d’H.pylori est un déterminant primordial à la virulence de la bactérie, des mutants non uréolytiques sont incapables de coloniser la muqueuse gastrique [55].

Elle joue un rôle de neutralisation de l’acidité gastrique par hydrolyse de l’urée du suc gastrique en ammoniac et en dioxyde de carbone, ce qui alcalinise l’environnement gastrique qui favorise donc l’implantation et la survie de la bactérie. Les gènes qui codent l’uréase sont principalement ureA et ureB. Helicobacter pylori va traverser le mucus, se multiplier et adhérer à la surface des cellules épithéliales gastriques grâce à l’expression d’adhésines. BabA et SabA représentent les principales adhésines

1.2 Facteurs de persistance

Hوpylori est capable de persister et de survivre des dizaines d’années au niveau de la

muqueuse gastrique malgré un système immunitaire constitué d’une réponse humorale spécifique. Elle possède de nombreux atouts pour résister [56]:

La catalase

Le superoxyde dismutase

Une famille d’enzymes dénommées peroxyrédoxines dont la plus connue est l'alkylhydroperoxyde réductase

Une série d’enzymes qui réparent les dommages oxydatifs de l’ADN Une thioredoxine réduisant le stress oxydactif

Des protéines antioxydantes dont une protéine

Ces enzymes permettent la résistance au stress oxydatif engendré par les cellules phagocytaires. H.pylori peut échapper à la réponse de l’hôte par mimétisme moléculaire ; le lipo-polysaccharide de la bactérie présente une analogie de structure entre la chaine O de HP et les déterminants Lewis X et Y exprimés aussi bien par les globules rouges que à la surface des cellules épithéliales gastriques. Cela permet donc à plusieurs bactéries d’échapper à la réponse humorale.

1.3 Facteurs de pathogénicité

H.pylori présente de nombreux facteurs conférant à la bactérie des propriétés pro-inflammatoires, responsables de l’inflammation et des lésions tissulaires pouvant être rencontrées dont les principaux facteurs sont représentés par l’îlot de pathogénicité cag, la protéine Cag, le gène IceA1, la protéine OipA, , la protéine DvpA et la cytotoxine vacuolisante (VacA).

L’îlot de pathogénicité cag est un locus d’une trentaine de gènes ; il code pour un système de sécrétion de type IV, une sorte de « seringue » qui relie le cytoplasme bactérien aux cellules épithéliales gastriques.

Cette interaction provoque :

Sécrétion et translocation de la protéine CagA dans la cellule. CagA est phosphorylée par des kinases bactériennes au niveau des résidus tyrosine provoquant ainsi un réarrangement du cytosquelette des cellules avec formation de structures en piédestal et au phénotype dit « colibri » c’est-à-dire des cellules allohngée.

Activation de la voie de signalisation mito-génique pouvant aboutir à une prolifération incontrôlée et/ou à la mort cellulaire

Injection d’un composant soluble du peptidoglycane bactérien dans la cellule dont sa reconnaissance par le récepteur intracellulaire de l’immunité innée (Nod1) provoque une activation du facteur nucléaire kappa B, qui active par la suite la transcription d’une série de gènes y compris ceux de certaines cytokines pro-inflammatoires notamment l’interleukine 8 (IL-8) mais aussi IL-10 et IL-12. Ceci entraîne donc une inflammation de la muqueuse gastrique. Le gène IceA1 s’accompagne d’un risque accru d’inflammation gastrique et d’une probabilité plus élevée d’ulcère gastroduodénal. DvpA est un facteur de virulence associé à des processus inflammatoires, aux ulcères duodénaux et il active la sécrétion de cytokines

pro-OipA protéine de la membrane externe pro-inflammatoire induisant la sécrétion d’IL8 et donc aggrave l’inflammation. La cytotoxine vacuolisante sécrétée par un système de transport de type V, engendre la formation de larges vacuoles au niveau la membrane des cellules épithéliales, induisant alors une diminution de la production de mucine et l’apoptose des cellules en agissant sur des mitochondries.

Plusieurs facteurs de pathogénicités d’ H.pylori ont la capacité d’induire et d’aggraver l’inflammation de la muqueuse gastrique caractérisée par la prolifération et l’infiltration de la lamina propria par des monocytes et des polynucléaires neutrophiles(PNN) ; cet infiltrat est responsable des lésions.

L’activation du facteur nucléaire kappa B provoque la production de cytokines pro-inflammatoires comme l’interleukine 8 (IL-8). D'autres facteurs bactériens comme le facteur soluble Hp- NAP (H. pylori - protéine activant les neutrophiles) et la protéine membranaire Hp -MP1 (protéine antigénique associée à H. pylori -membrane) sont susceptibles d'activer directement les neutrophiles et les macrophages et d'entrainer l'expression d'IL-1 et d'IL8. Il existe deux types de souche principale d’ H.pylori:

 Type I : CagA+ induisant la production de cytokines pro inflammatoires  Type II : CagA – n’induisant pas la production de cytokines pro inflammatoires. En répondant à l’infection par H.pylori la muqueuse gastrique va sécréter des IL surtout l’IL-8 provoquant l’influx, l’activation et la migration des polynucléaires neutrophiles qui vont infiltrer la muqueuse. Des radicaux libres et le monoxyde d’azote en forte quantité vont être libérés. Ces anticorps sont dirigés contre les antigènes d’ H.pylori. Malgré cette réponse cellulaire et humorale la bactérie persiste [57].