• Aucun résultat trouvé

DESCRIPTION DES ECHANGES OBSERVES : UNE CONTINUITE DYNAMIQUE

Chapitre 1 : Les pratiques tontinières

A) TYPOLOGIES : L’APPORT DES LANGUES VERNACULAIRES

a) Un phénomène omniprésent et polymorphe

Le dénominateur commun à toutes les formes de tontine réside dans le principe d’une épargne constituée collectivement et redistribuée sur le modèle rotatif. À partir de ce postulat, les auteurs ont largement insisté sur la grande diversité des pratiques tontinières. En effet, la grande souplesse organisationnelle de ces pratiques et leur essor dans des contextes et des environnements très différents entraînent un impressionnant polymorphisme. Les pratiques de cotisation varient autant par les caractéristiques sociologiques de leurs adhérents que par leurs modes de fonctionnement. Michel Lelart explique cette diversité en disant :

« Il n'existe pas de cadre préétabli s'imposant comme un modèle (...) ce ne sont pas les personnes qui s'adaptent à un schéma, c'est la tontine qui s'adapte aux besoins de ses membres» 160.

Ceci invite à parler d’une myriade d’arrangements financiers populaires se présentant chacun comme sui generis. Parmi cette grande diversité, les scientifiques ont tenté de dresser des typologies plus ou moins satisfaisantes. Jean-Michel Servet par

160

M. LELART, « Les informalités financières : le phénomène tontinier » in J.-L. LESPES, Les

108

exemple161 proposait d’identifier un certain nombre de variables opérant une classification possible selon :

Le groupe de personnes adhérant à la tontine :

-tontine : urbaine rurale

ou dépassant cette opposition162 -tontine de taille : petite (de 5 à 50 participants) moyenne (de 50 à 100 participants) grande (plus de100 participants) -tontine : de femmes

d'hommes mixte

Le règlement de la tontine:

-tontine fondée sur : des engagements oraux un règlement écrit

-tontine avec : une mise identique pour tout le monde

un nombre de parts différent selon la capacité -tontine dont le tour de rôle est : tiré au sort

discuté et fixé par accord déterminé par adjudication

Les objectifs fixés par le groupe:

-tontine : en nature (produits de première nécessité) en argent

mixte

-tontine : d'épargne et de crédit uniquement

comprenant en plus une caisse mutuelle de secours

161 J.-M. SERVET, 1995, op. cit., cf chapitre « Formes, raisons et devenir des modes informel d’épargne », pp. 19-36.

109

comprenant un fond de prêt collectif

Les caractéristiques formelles de la tontine :

-tontine à caractère : associatif : logique mutualiste et communautaire financier : logique financière et individuelle -tontine : permanente et durable

durable et saisonnière

ne connaissant qu'un seul cycle

-tontine : mutuelle (chacun reçoit exactement autant qu'il verse) commerciale (l'organisateur est rémunéré)

Cette typologie, bien qu’elle nous donne une idée de la variété du paysage tontinier, ne constitue pas un système de classification utilisable dans la pratique, en ce sens que la qualification d’une tontine passe par la combinaison de plusieurs variables, ce qui empêche une identification rapide. Cette typologie correspond d’ailleurs assez peu aux représentations que les membres eux-mêmes se font de leurs propres pratiques tontinières.

b) Quartiers, marchés, bureaux et familles

Abdoulaye Kane propose quant à lui une typologie plus simple et plus explicite, construite en fonction des lieux d’implantation. Dans le langage courant, les personnes interrogées situent en effet assez facilement leurs pratiques tontinières en fonction des contextes : « je fais partie d’une tontine « au marché », « dans le quartier », ou « dans ma famille. » De fait, les tontines ont tendance à remplir des rôles différenciés, à concerner des profils sociologiques différents, et à dessiner des formes différentes de sociabilité selon qu’elles s’organisent au niveau des quartiers, des marchés, des lieux de travail ou des réseaux de parenté.

110

Les tontines de quartier concernent majoritairement des femmes qui ont souvent grandi ensemble dans le quartier, conformément au système des classes d’âge, qui organise l’égalité entre garçons et filles de même génération. Ces groupes s’instaurent sur une homogénéité de statut et constituent un cadre privilégié de sociabilité décomplexée, dans une société par ailleurs hiérarchisée, comme on l’a vu. Donnant lieu à des rencontres hebdomadaires, ces tontines de quartiers sont une occasion de loisir et de discussion, elles correspondent à un moment d’intimité féminine, où sont mis en commun non seulement les cotisations, mais aussi conseils et nouvelles. Si les liens de voisinage sont forts, une tontine de quartier peut perdurer au-delà des déménagements successifs de ses membres, et même se transmettre par-delà les générations. Les enfants d’un groupe de voisinage constitué par des hommes à Dakar peuvent ainsi perpétuer les liens de cette tontine même s’ils sont aujourd’hui dispersés dans plusieurs villes du Sénégal, comme c’est le cas de la tontine Cosmos163. De même, la tontine dite « des Kayésiennes » en France s’est constituée à partir d’un noyau de femmes originaires du quartier khassonké de Kayes au Mali.

Les tontines de marché sont adaptées au rythme d’activité des participants, et ne donnent pas lieu à une réunion. Elles admettent la participation des hommes et des femmes, mais sont aussi plus majoritairement féminines, car la majorité des commerçants sur les marchés d’Afrique sont des commerçantes. Une gérante réunit, bien souvent quotidiennement, la cotisation de toutes les commerçantes adhérentes, avant d’en remettre la somme à l’une d’entre elles, chaque jour ou tous les cinq jours. Ce type de tontines vise principalement à alimenter les fonds de commerce des vendeuses. Elles impliquent des capacités de gestion importantes de la part de la tenancière, qui reçoit souvent une rémunération symbolique prélevée par la gagnante sur la somme des cotisations. Ces épargnes rotatives sont très dynamiques sur les marchés africains, et permettent à de nombreuses femmes de faire tourner leurs affaires.

Les tontines sur les lieux de travail s’organisent aussi parmi les salariés des entreprises, des banques et des administrations. Elles réunissent les employés hommes et femmes d’une même structure. Là encore, les tontines s’adaptent à leur milieu, les

163

111

contributions sont mensuelles et se font après la perception des salaires. Ndeye Cumba, par exemple, salariée d’une ONG à Saint-Louis du Sénégal, organise une tontine avec neuf collègues de son bureau (deux femmes et sept hommes). Chaque mois, le jour de la paie, ils se rendent au guichet pour retirer de l’argent et cotisent chacun 30 000 CFA, ce qui leur permet de toucher une somme de 300 000 francs CFA une fois tous les dix mois. Pour Ndeye Cumba, qui est la seule salariée d’une grande famille, et qui est donc soumise à de nombreuses demandes de liquidité, ce système représente l’unique moyen d’épargner et d’investir dans la maison qu’elle fait construire pour elle-même.

Enfin les tontines peuvent aussi ne pas être liées à un quartier ou à un lieu de travail, mais plutôt à un réseau de parenté. C’est le cas en particulier des tontines dites de

famille, qui réunissent les femmes d’une même parentèle à un, deux, trois, voir quatre

degrés de génération. On reviendra en détail sur ce type de tontine à travers l’exemple de la tontine des familles Sacko à Bafoulabé, qui comprend les femmes de patronyme Sacko, les filles de Sacko par leur mère, les épouses des Sacko, et parfois des alliées comme des co-épouses de Sacko, des forgerons associés à une famille Sacko… La participation des femmes à une tontine dans la famille n’est pas obligatoire, mais fortement recommandée. Ces tontines extrêmement fréquentes sont un moyen de renforcer les liens au sein de la famille élargie, notamment en intégrant les épouses, entrées dans la famille par le mariage : les belles-sœurs et belles-filles. Ces tontines sont aussi l’occasion de réunions festives, mensuelles, hebdomadaires ou annuelles, en fonction du degré de dispersion géographique des membres de la famille. Elles permettent de nouer et d’entretenir la cohésion entre les lignages par les femmes. En contexte migratoire, ces tontines de familles sont les premières à voir le jour au gré de relations de parenté. Néné par exemple participe en France à une tontine avec des femmes de son patrilignage.

Cette classification des tontines en fonction de leurs lieux d’implantation est particulièrement efficace, et prend sens dans les représentations des membres, mais elle ne rend pas compte des variations organisationnelles. Elle correspond pourtant assez bien à la typologie formelle que véhiculent les représentations populaires, que l’on peut

112

reprendre à partir des propos clairs et explicites d’une informatrice qui s’exprime en français, avant de revenir sur chaque cas à travers des études de terminologie vernaculaire. Binta explique :

« il y a plusieurs types de tontines :

- les tontines où l’on se regroupe pour cotiser, la femme qui reçoit son tour est tirée au sort, elle doit recevoir les participantes chez elle… - les tontines qui ne donnent pas lieu à une réunion, on donne l’argent à une gérante,

- et les tontines organisées pour régler les problèmes de mariage, décès, ou baptême… »

Pour bien cerner cette répartition des tontines en trois grands types, il faut comprendre que le terme français « tontine » n’est qu’un générique qui désigne une grande variété de pratiques, parmi lesquelles on peut souvent distinguer dans les langues vernaculaires les trois grands types cités par Binta. Le recours aux terminologies locales permet une compréhension plus fine de ces pratiques, dont les dispositifs recouvrent des rapports économiques et sociaux différents.

Dans la région du fleuve Sénégal, les trois langues dominantes sont le wolof, le puular, et le bambara. Il y a pour chacune de ces langues bien plus d’une manière de désigner le vaste panel des cotisations rotatives, dont le geste est une pratique courante de la vie quotidienne. Nous verrons que dans chacune de ces langues, les trois pratiques tontinières présentées ici sont désignées par des termes différents, qui ont signification et une histoire bien précises.

c) En wolof

Dans la langue dominante du Sénégal tout d’abord, on désigne les tontines simples par les termes natt (natti au pluriel), jamra ou tegg. Le terme natt signifie littéralement « mesure » 164, comme une mesure de riz, une partie définie précisément, et a priori, du tout que constituerait le sac de riz dont on l'aurait prélevée. On pourrait donc comprendre

164

113

natt comme « part » ou « participation ». Mais le terme natt désigne aussi la tontine

comme entité, comme groupe de femmes liées entre elles par une solidarité de classe d'âge et de voisinage, qui ont choisi d'épargner par la médiation du groupe. Le terme natt peut aussi s’appliquer au « tour de tontine », qui désigne le moment de la cotisation. Ces réunions sont associées dans le vocabulaire à la tontine elle-même, puisque tout ou presque se joue lors de ces tours. Ce terme tour emprunté au français désigne enfin assez largement un ensemble de pratiques féminines et rotatives de regroupement. Un tour peut avoir pour objet la danse, le chant, la cotisation ou d'autres activités. Quand on parle par exemple d'un « tour de thé » (en français dans la langue wolof), il s'agit d'un moment passé chez une des femmes d'un groupe solidaire, pendant lequel on dansera et partagera le thé. Les femmes se réuniront ainsi chaque semaine chez un membre différent du groupe, selon le principe de la rotation. En wolof, d’autres termes sont aussi employés pour parler d'un tour de tontine, par exemple yendu, qui évoque l'idée de « passer l'après-midi ».

Il y a également différents types de tontine qui donnent lieu à un regroupement des femmes. Le terme sani jamra par exemple fait référence au geste effectué par les musulmans lors du pèlerinage à La Mecque, dont une des étapes rituelles consiste à jeter (sani) des pierres sur une stèle représentant Satan, dans le village de Jamarat à La Mecque. Elle s'applique aux tontines en général mais plus particulièrement à un certain type de tontines, pour lesquelles les cotisations se font en nature, les lots que reçoivent les femmes à tour de rôle étant constitués de denrées ménagères non-périssables et de première utilité : du riz, du sucre, des sachets de lessive, de javel, des bouteilles d'huile, de vinaigre, parfois même des bassines ou de la vaisselle etc.. Outre l’existence historique de tontines permettant le financement du pèlerinage, cette correspondance nous a été expliquée sur le terrain par le fait que le geste est le même quand on jette un don dans un pot commun, que quand on jette des pierres sur la stèle pour vaincre Satan et la tentation. La correspondance entre les deux champs lexicaux invite donc à penser que la cotisation est une façon de lutter activement et par l’intermédiaire du groupe contre la tentation de la dépense immédiate.

114

vocabulaire tontinier est utilisé pour signifier la cotisation. Or à Diamouguène j'entendais souvent cette expression pour qualifier les tontines impersonnelles qui ne donnent pas lieu à un regroupement des femmes. Lorsque j'abordais avec les femmes le thème des tontines, que j'exprimais soit sous le vocable wolof natti soit en usant du français « tontine », celles-ci ne me parlaient jamais directement de l'épargne rotative impersonnelle. En effet, si elles n'étaient pas membres d'un groupement, elles ne considéraient pas qu’elles faisaient partie (natt) d’une tontine. Et elles me disaient : « Duma natt, mais damaï tegg », soit « je ne fais pas partie d’un groupe, mais je cotise ». Le vocable tegg est utilisé aussi dans les tontines simples pour désigner le seul fait de la cotisation. On prononce tout haut : « teggna » (elle a cotisé), lorsqu’à l’appel de son nom une participante fait parvenir sa cotisation jusqu’à la caisse commune.

Enfin, les mbootaay sont des tontines en argent et/ou en nature, dont la rotation dépend exclusivement de l’organisation d’une cérémonie familiale et n’est donc pas régulière à l’origine, bien qu’elle puisse le devenir dans l’intérêt des membres. Le terme

mbootaay est un dérivé du verbe mboot, qui désigne le fait de porter un enfant sur son dos

en l’accrochant avec un pagne, à la manière africaine. C’est donc l’idée du lien maternel et familial qui prévaut ici. Lors de mon premier terrain, j’avais trouvé à Dakar l’existence, contraire à la littérature, d’une tontine de famille que l’on me présentait comme étant un mbootaay, alors que les cotisations y étaient régulières et non pas seulement conditionnées par les cérémonies. Je compris petit à petit que ce terme désignait de manière générale les associations de famille, au sein desquelles les membres sont solidaires face aux dépenses cérémonielles. En l’occurrence, cette association avait progressivement décidé de prolonger la solidarité cérémonielle par l’organisation d’une tontine simple. Cet exemple, ainsi que d’autres du même type au Mali, renforce l’hypothèse selon laquelle les tontines correspondent à des pratiques issues des échanges cérémoniels. Les tontines spécifiques pour les cérémonies peuvent aussi parfois être désigné par le vocable spécifique nattu xew (tontine de cérémonie).

L’étude anglo-saxonne de Nici Nelson sur les tontines aux Kenya vient donner un appui à cette thèse 165. Selon cet auteur, les Kikuyus avaient une institution appelée itega

165

115

qui consistait en une réunion de contributions pour soutenir une personne ayant à faire face à un important rite de passage ou à une crise. Les hôtes étaient invités et apportaient des présents. Le terme itega étant aujourd’hui encore utilisé pour désigner les petites tontines, il paraît difficilement contestable que cette institution en soit une origine. L’instauration du principe de régularité et de stricte réciprocité dans les tours et les dons peut être dès lors considérée comme une forme de rationalisation du système.

d) En bambara

Pour revenir à notre région du fleuve Sénégal, les tontines simples sont désignées en bambara par le terme ton, qui fait référence au principe associatif en général. Selon Maurice Delafosse 166, le terme qu’il orthographie tò, désigne la règle, la loi, les associations obéissant à un règlement. Emile Leynaud dans un article de 1966 intitulé « Fraternités d’âge et sociétés de culture dans la Haute Vallée du Niger » présente l’histoire et le fonctionnement de ce type d’associations, qui sont dans la zone mandé un prolongement laïque des sociétés d’initiation (ntomo, koré 167). Bien que les sociétés

d’initiations bambara n’existaient pas chez les khassonké, les ton sont d’une manière générale des formes traditionnelles d’associations fondées sur l’appartenance de leurs membres à la même classe d’âge. Aujourd’hui les rituels collectifs d’initiation disparaissent, mais l’égalité d’âge et de statut et le respect d’une règle commune sont toujours au fondement des associations : « à la fois groupements d’entraide de secours mutuels, coopératives de travail, sociétés de jeunesse et associations de loisirs, elles combinent les activités productives et la formation civique et culturelle »168.

Ces formes originales d’organisation communautaire ont prévalu bien avant la colonisation. Emile Leynaud souligne la continuité historique de ces organisations en (1971-1990) », in Shirley Ardener (dir.), 1995, op. cit., pp. 23 à 49.

166

M. DELAFOSSE, La langue mandingue et ses dialectes. Dictionnaire Mandingue-Français, Paris, P.Geuthner, 1955, sv..

167

E. LEYNAUD, « Fraternités d’âge et sociétés de culture dans la Haute-Vallée du Niger », Cahiers d’Etudes africaines, Volume 6, Numéro 21 (1966) pp. 41-68.

168

116

s’inspirant des travaux de Charles Monteil et Louis Tauxier, qui ont insisté avant lui sur le rôle des ton dans l’histoire et la vie sociale des royaumes du Kaarta et de Ségou, notamment pour la constitution des corps armés des rois. Emile Leynaud montre quant à lui comment le parti de l’Union Soudanaise, au pouvoir dans la République du Mali des années 60, s’est appuyé sur ces institutions traditionnelles et puissantes pour l’encadrement de la jeunesse dans les zones rurales et la mise en œuvre d’un plan de développement économique. Aujourd’hui encore l’histoire se perpétue, puisque les femmes notamment s’approprient ce mode de fonctionnement défini par l’usage du ton, pour organiser des tontines et mener à bien des projets de développement. Mais le terme s’applique aussi à bien d’autres formes de groupements : tyike ton ou société de travail,

sene ton ou société de culture, gumbe ton ou madà ton qui sont des sociétés de danse, du

nom des tambours qui composent les orchestres, etc.. Ce sont en tout cas les classes d’âge qui servent d’armature à ces sociétés de l’entraide et du travail collectif chez les Malinkés. Les groupes rassemblent des individus qui appartiennent à une même génération, d’une amplitude d’une dizaine d’années en général, et qui ont vécu ensemble les grandes étapes rituelles de leur vie ( initiation, mariage, etc..) on y reviendra dans la partie suivante). Le terme ton implique, on l’a vu, l’idée de loi, et l’appartenance d’un individu à cet ensemble entraîne une obligation d’obéir à un ordre, d’où la force contraignante des tontines à l’épargne.

À l’époque où Emile Leynaud enquête, le terme ton était davantage employé donc pour désigner les jeunes générations organisées, utilisées pour les grands travaux des champs. Les rémunérations de ces travaux s’additionnaient aux cotisations régulières des membres d’un ton pour constituer le « trésor », ou la caisse du groupe. Le patrimoine collectif était ensuite dépensé pour l’organisation de fêtes religieuses et familiales. Si les adhérents ne sont pas des jeunes mais principalement des femmes, il y a beaucoup de points communs dans la structure organisationnelle des ton que décrit Leynaud et dans celle des groupements féminins que nous étudions aujourd’hui, à partir de ce même vocable ton. Dans les deux cas, la soumission à la règle du ton est la condition même de son existence. Le système de sanction pour non-respect de cette règle fonctionne