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Chapitre troisième : Les différentes typologies et classification des

2) Quelques typologies :

De nombreuses typologies37 sont proposées par des linguistes et autres néologues ou

terminologues, mais rares sont celles qui prétendent à l’exhaustivité. La plupart rangent les différents procédés dans trois grands procédés de formation de néologismes (néologie de

forme, néologie de sens et la néologie par emprunt)38, souvent sans souci de détail.

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Nous avons déjà signalé dans le premier chapitre les classements des néologismes dans certains dictionnaires, mais il nous paraît encore plus intéressant de revenir de manière relativement détaillée sur les classements auxquels les linguistes ont abouti.

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Pour J-F Sablayrolles, près d'une centaine de typologies différentes sont reproduites dans le cadre de sa thèse de doctorat entièrement consacrée à la néologie : la néologie en français contemporain, soutenue en 1996 et publiée en 2000.

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73 2-1) K. Nyrop :

Kristtofer Nyrop divise les néologismes en deux groupes essentiels : la créativité primitive et la créative conventionnelle.

La création primitive consiste à former des mots totalement nouveaux, sans aucun rapport historique avec les mots qui existent dans la langue. Elle cherche à éviter tous les procédés de formation connus. C’est la création « des mots entièrement nouveaux, sans aucune étymologie avec ceux déjà existants »39

Cependant Cette forme de créativité est extrêmement rare, car il est très difficile de construire un mot nouveau sans aucune relation étymologique avec les unités lexicales déjà existantes.

La création conventionnelle se sert quant à elle des éléments qui se trouvent déjà dans la langue et respecte les modes de formation connus :

- La suffixation ou la dérivation. Ce qu’il appelle « l’addition de terminaison

spéciales »

- La composition : consiste à former un mot en assemblant deux ou plusieurs mots déjà existants.

- La préfixation ou parasynthétique, c’est-à-dire la formation « des mots par l’adition des syllabes initiales. »

- La dérivation impropre : selon Nyrop, par ce procédé « on ne crée pas des mots nouveaux proprement dits, mais on donne aux mots déjà existants un emploi ou une fonction nouvelle, sans que ce changement soit accompagné d’aucune modification de la forme. »

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- La dérivation régressive se fait par la suppression d’un suffixe. C’est « la contre- partie de la dérivation ordinaire, qui a toujours pour résultat un allongement du mot »40

A ces procédés inégalement productifs, Nyrop rajoute d’autres modes de création qui selon lui sont « secondaires ».

Parfois une nouvelle unité lexicale est formée par la « contamination » de deux mots existants, exemple : foultitude de foule et multitude.

Un nouveau mot peut également être crée par une simple « réduplication » d’un mot d’une partie d’un mot, exemples : fifi, dodo, bonbon.

On peut aussi rencontrer des mots nouveaux qui ont été formés par la « mutation » ou la substitution d’un mot à un autre, exemple : malagauche pour maladroit.

2-2) H. Mittérand :

Mittérand fait la distinction entre les néologismes obtenus par la composition ou la dérivation et ce qu’il appelle le changement de sens.

En effet, H.Mittérand s’oppose au schéma traditionnel qui fait la distinction entre les néologismes de forme et les néologismes de sens.

Pour lui, tout néologisme étant nécessairement morphosémantique, en ce sens qu’il accroît le nombre des unités du système ou le nombre des combinaisons possibles dans l’énoncé.

Mittérand (1963 :99) affirme qu’il « opposerait sans doute plus justement –en référence au seul jeu des signifiants- les néologismes paradigmatiques (unité signifiante nouvelle) et les néologismes syntagmatiques (collocation nouvelle d’une unité ancienne. »

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Pour ce qui est des néologismes de sens, Méttirand distingue les « changements irréversibles » et les « variations occasionnelles », les deux changements mettant en œuvre deux mécanismes complémentaires : le rayonnement des sens et leur enchaînement (enchaînement des sens).

Pour sa part, les échanges sémantiques se font à deux niveaux intralinguistique et interlinguistique ; le deuxième correspond au calque, qui « unit à une forme française une valeur sémantique empruntée à la forme étrangère correspondante. » (H. Méttérand, 1963 : 94-128).

Il affirme que certains domaines du lexique contemporain sont plus néologiques que d’autres et les néologismes sont rendus encore plus sensibles par la disparition des archaïsmes.

Enfin, pour H.Mittérand, la néologie est une activité sociolinguistique. Elle « n’est pas une mode passagère, mais la conséquence durable d’un fait de civilisation qui n’épargne aucune des grandes langues ».

2-3) P. Guiraud :

Guiraud, lui, propose d'étudier la caractérisation du néologisme sous quatre angles différents :

- Type onomatopéique désigne des mots créés à l'aide d'un bruit, son ou cri de la réalité extralinguistique.

- Type morphologique rassemblant tous les produits de la dérivation et de la composition.

- Type sémantique qui désigne le changement de sens.

- Type allogénique qui inclut les emprunts aux langues étrangères, aux dialectes, à la technique, etc.

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Pierre Guiraud (19969 : 120-123) précise que toute catégorie lexicale est qualifiée de catégorie morphosémantique, ce que sous-entend l’identification du signe, à la manière de Saussure, comme « une association d’une forme et d’un sens. »

Guiraud ajoute que tous les éléments de créativité indiquent l’existence de faisceaux étymologiques impliquant le dynamisme comme caractéristique de la langue et comme facteur de créativité dépendant d’abord du système.

2-4) L. Guilbert:

Appartenant à la grammaire générative traditionnelle et considéré comme l’un des plus grands théoriciens, dont le domaine de recherche était centré sur la création lexicale, L. Guilbert (1975 :31) auteur de la monographie La Créativité lexicale, il est d’ailleurs le fondateur du Centre d’Etude de la néologie lexicale, définit la néologie par « la possibilité de création de nouvelles unités lexicales en vertu des règles de production incluses dans le système lexical. »

Selon Guilbert (1975 : 32) « le recensement des néologismes implique donc, d’une part, la délimitation d’un état de la langue où se situe l’apparition, d’autre part, des critères de décision du caractère néologique pour tous les où l’usager ne se dénonce pas comme l’auteur de la création. L’étude de la néologie lexicale présuppose à la fois une définition de la relation entre synchronie et diachronie et de la relation entre langue et parole. »

Pour lui, les néologismes se distinguent les uns des autres, ceux allant de la langue à la parole (relevant du système) et ceux empruntant le chemin inverse (individuel rejoignant la langue quand consacrés par l’usage).

Il oppose donc, les néologismes de dénomination ou néologismes de chose aux néologismes de paroles ou néologismes d’auteurs, le premier relevant de la langue dans son ensemble, le deuxième, tout en se soumettant à ses règles porte une empreinte personnelle qu’exemplifie l’écrivain ou le poète dont la création, d’abord personnelle, peut être consacrée par la langue. Le cas extrême de Shakespeare à qui on identifie la langue anglaise n’est pas de ce point de vue sans nous renseigner sur le rapport de l’individu à la langue et vice-versa.

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Pour les critères de classement des néologismes, Guilbert ajoute qu’il faut prendre en considération les changements phonologiques, l’évolution phonique et graphique du système et la relation du mot avec les autres mots de la chaîne. C’est ce dernier élément qui permettra d’identifier le sens nouveau.

Pour pouvoir classer les différentes sortes de néologismes, Guilbert (1973 : 09-29) tente de donner la définition suivante « Le néologisme est un signe linguistique comportant une face « signifiant » et une face « signifié ». Ces deux composantes sont modifiées conjointement dans la création néologique, même si la mutation semble porter sur la seule morphologie du terme ou sur sa seule signification. »

En se fondant sur cette définition, Guilbert permet de distinguer les néologismes :

- La néologie phonologique : Dans cette catégorie de néologismes, il en distingue les néologismes issus de la formation d’une nouvelle séquence phonologique à partir de substances préexistantes (abréviation, siglaison), et les néologismes

onomatopéiques, la création ex-nihilo41 . Cette dernière est une combinaison

arbitraire de sons conforme aux contraintes morpho-phonologiques d’une structure linguistique. Ce procédé est très peu utilisé dans la néologie. L’exemple qui revient souvent en français pour illustrer ce procédé est celui du terme gaz auquel Guilbert propose l’étymon grec khaos.

- La néologie syntagmatique : par ce néologisme, nommé aussi des synthèmes pour A. Martinet (1970, p.134) des synapsies pour E. Benveniste (1967), Guilbert désigne toute formation qui s'opère par la combinaison d'éléments différents préexistants dans la langue. Elle est morphosyntaxique et rassemble toutes les formes de dérivation, indépendamment de la place respective des composants, de la nature formelle de leur relation, qu’elle se présente sous la forme d’un mot ou

d’un groupe de mot42

. Selon L. Guilbert (1975 : 83) « ces unités doivent être considérées comme parties intégrantes du lexique au même titre que les lexèmes simples. »

41 Idem, pp.18-19. 42

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- La néologie sémantique : c’est « tout changement de sens qui se produit dans l'aspect signifiant du lexème sans qu'intervienne concurremment un changement dans la forme signifiante de ce lexème. » L. Guilbert (1975 : 21).

- Autrement dit, la néologie sémantique, caractérisée par la mutation sémantique dans la création d’une substance signifiante nouvelle.

- L'emprunt : « La néologie par emprunt consiste à faire passer un signe linguistique tiré d'une langue où il fonctionnait selon les règles propres au code de cette langue dans une autre langue où il est inséré dans un nouveau système linguistique.» (L. Guilbert, 1975 : 23) Selon lui, ces néologismes sont de deux types : - dénotatifs désignant tous produits, de concepts qui ont été créés dans un pays étranger et- connotatifs désignant les mots étrangers qui résultent d’une certaine adaptation à la conception de la société et au mode de vie d’un autre pays.

- La néologie graphique : selon lui, l'opposition entre la langue parlée et la langue écrite pourrait être source de néologie. En effet, le passage d'un code à l'autre permet de créer de nouvelles formes.

L. Guilbert a produit plusieurs grilles, à quelques années d’intervalle. Il a aussi inspiré d’autres linguistes et qui ont apporté, selon J-F Sablayrolles (2000 :79), des modifications substantielles qui conduisent à reproduire également leur grille (F.Dougnac 1982 par exemple). Toutes ces grilles ainsi que les grilles des autres linguistes sont, comme on l’a auparavant cité, reproduites dans le cadre de la thèse de J-F Sablayrolles.

2-5) J. Bastuji :

J. Bastuji fait d’abord la distinction entre néologie et néologisme. Cette distinction articule une opposition pertinente entre le PROCES et le PRODUIT.

La néologie affirme-t-il « est à la fois usage du code et subversion du code, reconnaissance de la norme et transgression de la norme, bref, « créativité gouvernée par les règles » et « créativité qui change les règles »

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Toutefois, J. Bastuji (1974 : 18) ne s’oppose pas à la distinction mécanique et traditionnelle entre néologisme de forme et néologisme de sens. Il soutient qu’ « on distingue classiquement deux sortes de néologismes : le néologisme ordinaire, unité pourvue d'une « forme » et d'un « sens » nouveaux, et le « néologisme de sens », acception nouvelle pour une unité déjà constituée. » Mais, il porte beaucoup son intention sur les néologismes de sens et s’intéresse exclusivement à la néologie sémantique (création d’un sens nouveau et évolution du sens des mots) car la liberté d'innover semble plus grande dans la néologie sémantique.

Pour sa part, le néologisme ordinaire pourrait à première vue s'accommoder de la définition saussurienne du signe comme « union indissoluble d'un signifiant et d'un signifié » le néologisme de sens quant à lui, fait aussitôt éclater ce postulat d'une correspondance bi- univoque entre signifiant et signifié. (J. Bastuji, 1974 : 06).

Pour cela, J.Bastuji (1974 : 07) évoque la dimension polysémique de la néologie sémantique. Cette dernière affirme-t-il « est un cas particulier de la polysémie, avec un trait diachronique de nouveauté dans l'emploi, donc dans le sens » il ajoute que la néologie sémantique est toujours produite et repérable par le « contexte ». A cet effet, la polysémie déclare-t-il y produit une variation infinie, et les « dépouilleurs » sont souvent bien en peine pour discriminer les « vrais néologismes », ils s'en remettent alors à leur intuition linguistique.

2-6) Le guide de la néologie:

Selon le guide de la néologie de M.Diki-Kidiri (1981), il existe trois grands types de néologismes. Ceux-ci se basent sur la forme, sur le sens et sur l’emprunt.

A) Les néologismes de formes sont des créations soit par : - la création ex-nihilo,

- la création par combinaison d’éléments lexicaux existants ou par la construction d’un syntagme à partir de mots connus,

- la composition, - les mots valises,

- la siglaison, l’acronymie, la contraction et la troncation,

- la lexicalisation des noms propres et la synonymie (signifiants doubles pour un même signifié).

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B) Les néologismes de sens sont créés par l'adoption d'un sens nouveau pour une forme ancienne.

C) L’emprunt.

Il est nécessaire de distinguer la néologie de forme de la néologie de sens et l’emprunt.

Dans le schéma classique cité par J-F Sablayrolles (2000 : 95), il est possible d’opter pour une approche dichotomique ou trichotomique. La dichotomie consiste à distinguer la néologie de sens d’une part et la néologie de forme et les emprunts d’autre part.

Les typologies dichotomiques opposent ordinairement la néologie formelle (l’apparition d’un mot qui n’existait pas auparavant) à la néologie sémantique (attribution d’un nouveau sens à un mot qui existait déjà). Ce cas de typologie se trouve dans le Littré (1863), le dictionnaire de l’Académie (1935), le Grand Robret (1985) ou dans le TLF (1986). Mais, certains linguistes et chercheurs s’écartent un peu de cette typologie (J-P Goudaillier 1997), qui fait figurer l’emprunt dans la néologie sémantique et non dans la néologie formelle.

Néologie de forme et néologie de sens relèvent en effet d’une distinction classique qui demeure utile tant elle attire notre attention sur ce qui relève de la forme seule (morphologie) que sur ce qui relève autant de la forme elle-même que de la sémantique. Il faudrait signaler tout de même que ce rapport n’est pas du tout facile à établir. Un autre problème se pose pour les emprunts que la langue d’accueil emprunte et intègre à son système à la fois comme forme nouvelle, et comme sens nouveau.

Un autre type de classement est possible ; l’emprunt est considéré comme un procédé à part et les néologismes de forme et de sens de l’autre part. C’est là encore une approche dichotomique des néologismes mais où l’on oppose cette fois les néologismes de sens et de forme, dans cette approche réunis, aux emprunts. (M. Diki –Kidiri et al, 1981 : 48-56).

Cette idée ressemble à celle de L. Guilbert que nous retrouvons dans son ouvrage intitulé La création lexicale page. 58 « une langue nationale fonctionne selon son propre code en vertu duquel sont produits aussi bien les énoncés de discours que les formations lexicales. Tout ce qui provient d’une langue autre doit être considéré comme relevant d’un autre code »

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La trichotomie consisterait à placer les trois procédés néologiques sur un même niveau, sans les subordonner l’un à l’autre. Ce classement s’établirait à partir de l’idée que les trois procédés sont distincts, présentant chacun une catégorie de formation néologique différente. Certaines typologies présentent plus de trois grandes catégories. Elles incluent les trois principales de la trichotomie, mais en ajoutant d’autres distinctions. (J-F Sablayrolles, 2000 : 95).

D’autres typologies bousculent complètement le schéma classique contrairement à

d’autres linguistes qui ont opéré un réaménagement originel43

. Nous pouvons citer entre autres L.Deroy (1971), H.Walter (1984), A. Borell (1986), j.R-Debove (1987), …etc.

2-7) Typologie et classement des néologismes selon J-F Sablayrolles:

Comme on vient de le voir plus haut, plusieurs avis divergent concernant le classement et la typologie des néologismes. Cela ne permet pas l’élaboration d’une typologie consensuelle au sein de la communauté linguistique.

Après avoir examiné et analysé de plus prés les travaux des grammairiens et linguistes du XIXème et XXème siècles consacrés à la néologie, en établissant une grille de comparaison des différentes typologies ou travaux théoriques, l’émérite linguiste et lexicologue J-F Sabayrolles propose d’établir sa propre typologie des procédés de formation pour rendre compte des néologismes de ses corpus (six corpus, environ un millier de lexies néologiques) étudié dans le cadre de sa thèse de doctorat en sciences du langage, soutenue en 1996 à Paris VIII.

Ce spécialiste, tente de combiner les travaux des principaux auteurs tels que Rey (1974), Picoche (1977), Bonnard (1980), Boissy (1988), Cheriguen (1989), Mounin (1990), etc. En présentant une typologie englobant les principales classes et les principaux niveaux issus des typologies antérieures ainsi que de ses propres recherches dans un tableau des procédés néologiques. Cette typologie convient davantage à la description des néologismes de la langue générale puisqu’elle contient des classes dénotant des distinctions très fines entre certains phénomènes.

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Ainsi, il faut signaler que, J-F Sablayrolles s’est largement inspiré des travaux du linguiste Jean Tournier (1985-1991) pour la langue anglaise. « Parmi toutes les typologies fondées sur les procédés et bien qu'elle ait été formulée pour l'anglais, c'est celle de J. Tournier que j'ai prise pour base de travail de préférence à d'autres, fort intéressantes aussi, pour plusieurs raisons. » (J-F Sablayrolles, 1996-199 : 29) Il a cependant essayé d’apporter quelques remaniements mais légères aux procédés de formations appelés aussi « matrices lexicogéniques », termes emprunté à J.Tournier. Il présente alors sa typologie en deux grandes matrices qu’il distingue les unes des autres : la matrice externe et les matrices internes.

- La matrice externe comprend les emprunts, les calques, les xénismes, …

- Les matrices internes se composent des sous-matrices suivantes :

- Les matrices morpho-sémantiques.

- Les matrices syntaxico-sémantiques.

- Les matrices morphologiques.

- La matrice pragmatique.

Les matrices internes sont à leur subdivisées en différents sous classements :

2-7-1) Les matrices morpho-sémantiques : contiennent les procédés de création néologiques suivants :

2-7-1-1) L’affixation par la préfixation : c’est l’ajout d’un affixe (morphème non libre)

devant la base44. Exemple : désunion.

2-7-1-2) L’affixation par la suffixation : c’est l’ajout d’un affixe, élément non autonome, à droite d’une base. Exemple : négritude.

2-7-1-3) La dérivation inverse, dérivation régressive : la lexie néologique est obtenue à partir d’une lexie déjà existante dans la langue par la suppression d’un affixe. Exemple : galop.

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2-7-1-4) La dérivation flexionnelle: il existe deux types de dérivation flextionnelle.

- C’est la fabrication ou réfection analogique de formes « anormales » pour des verbes défectifs ou irréguliers. Exemple : ils closirent.

- C’est le changement de genre, surtout la création de substantifs féminins pour des activités, professions pour lesquelles seule une appellation masculine est possible. Exemple : écrivaine, gladiatrice.

2-7-1-5) Les parasynthétiques, circumfixation : c’est l’ajout simultané d’un préfixe et d’un suffixe à une base. Exemple : dépigeonnisation.

2-7-1-6) La composition : c’est la fusion ou la juxtaposition de deux lexies autonomes pour former une seule unité lexicale. On peut avoir :

2-7-1-6-a) Composé régulier : deux ou plusieurs lexies indépendantes peuvent être soudées, reliées par un trait d’union ou non .Exemples : timbre-poste, compte rendu.

2-7-1-6-b) Composé juxtaposé : c’est une composition dans laquelle les deux éléments sont sur le même plan, autrement dit, il n’y a pas un élément qui détermine l’autre. Exemple : ingénieur-conseil.

2-7-1-6-c) Composé relationnel, par rection : un des deux lexies du composé est subordonné à l’autre. Exemple : les saute-frontière.

2-7-1-6-d) Composé à l’anglaise, de dépendance, régressif : à l’inverse de l’ordre habituel du français, et sous l’influence de la langue anglaise, ce type de composés suivent l’ordre déterminant-déterminé. Exemple : tabaculteur au lieu de producteur de tabac.

2-7-1-6-e) Composé décroisé : malgré l’influence de l’anglais, certains mots composés français rétablissent l’ordre déterminé-déterminant. Exemple : gratte-ciel pour skyscraper.

2-7-1-6-f) Composé à relation sous-jacente : Exemples : rouge-gorge, essuie-glace.

2-7-1-6-g) composé par synapsie, synthème : sont des lexies autonomes qui sont jointes par des prépositions. Exemple : lanceur d’alertes.

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2-7-1-6-h) Composé savant : c’est un composé français avec des formants anciens qui viennent le plus souvent du latin ou du grec, appelés des quasimorphèmes, des paléomorphèmes ou des pseudomorphèmes. Exemple : vidéoludique, nanomania, bibliothérapie.

2-7-1-6-i) Composé hybride : les deux éléments constitutifs de la lexie hybride ne sont pas issus de la même langue. Exemples : fish pédicure, nounoursologie.