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CHAPITRE SECOND : Cadre méthodologique et description du corpus

3) Le corpus journalistique :

3-1) Le choix de la presse comme corpus de base :

Le choix de la presse pour « traquer » les néologismes est tout d’abord justifié par le fait que l’actualité, est par définition, l’ « ensemble des évènements actuels, des faits tout récents » (P. Robert et A. Rey, 2012) ; elle est donc un réceptacle ouvert à toute nouveauté. Ensuite, le corpus qui a servi de base au travail de notre recherche est principalement constitué de chroniques journalistiques tirées de quotidiens en langue française, donc qui touche un domaine non spécialisé. Un tel choix de domaine spécifique qui ne répond pas aux conditions d’un domaine de spécialité est justifié par :

- L’accessibilité des sources et la possibilité de les cerner en vue d’un dépouillement efficace ;

- La variété des termes qui ne se limitent pas à un domaine précis ;

- Les quotidiens journalistiques portent dans leurs pages un flux journalier de nouvelles en plus ils abordent des sujets diversifiés qui touchent à différents domaines, et par conséquent, constituent un moyen privilégié de diffusion de nouvelle entités.

Tout au début de la recherche, nous nous sommes lancées dans la lecture des différents quotidiens journalistiques de la presse francophone, type de discours supposé propice à l’apparition de créations lexicales.

Le corpus de référence choisi a comporté, dans un premier temps, un ensemble de quotidiens choisis en fonction des deux critères : leur genre (des quotidiens) et leur tirage (les quotidien à grand tirage) et qui sont El watan spécialement la rubrique intitulée Point zéro , dont le chroniqueur est Amari Chawki, le Soir d’Algérie plus particulièrement la rubrique

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pousse avec eux dont l’auteur est Hakim Laalam et le Quotidien d’Oran et plus spécialement la rubrique intitulée Tanche de vie dont le chroniqueur est Baba Hamed Fodil, soussigné El- Guellil.

Cependant, nous avons décidé d’en réduire le nombre en ne gardant que le quotidien à grande diffusion. Autrement dit, au début, nous avons choisi de travailler sur toutes les chroniques journalistiques citées dessus mais nous n'avons pas pu disposer de la totalité du corpus même la recherche sur Internet était sans succès, car l'archive des journaux n'était pas disponible. Alors nous avons opté pour le Quotidien d'Oran, à grand tirage, notamment la chronique de Tranche de vie. Cette dernière bien connue, jouit d’une grande notoriété et est marquée par sa façon typique d’aborder des sujets variés qui reflètent la vérité et la réalité de notre société. Cette dimension a aussi motivé une part, subjective, du choix de notre corpus. Ainsi, nous avons limité notre travail à cette rubrique dans la mesure où cette chronique compte à elle seule un nombre important de créativités ou innovations lexicales dont le versant linguistique est pris en ligne de compte.

3-2) Le choix pertinent de la période :

Notre source de création néologique s’est limitée à la rubrique Tranche de vie du Quotidien d’Oran et nous avons pris comme période de l’élaboration du corpus les années 2009, 2010 et 2011. C’est pendant cette période-là que les lexies du corpus ont été trouvées et repérées.

Par ailleurs, nous tenons à préciser que le choix de la période n’est pas pris au hasard car comme l’a déjà noté J-F Sablayrolles que « le processus néologique n’est pas activé avec une intensité constante et régulière : certaines époques voient l’apparition de nombreux néologismes d’autre n’en voient apparaître que très peu. » (J-F Sablayrolles, 2000 : 133) En effet, la période détermine les conditions de création des mots. Nous relevons donc une relation entre l’emploi des néologismes et le contexte de la période. Ainsi Z. Xu (2001 :55) affirme que « l’analyse quantitative d’un corpus peut souvent servir à dégager une certaine tendance linguistique reliée au contexte d’une époque particulière dans une société donnée ».

Les conditions particulièrement extralinguistiques qui ont favorisé l’émergence des néologismes journalistiques peuvent s’expliquer comme suit : D’abord les évènements nationaux (sociaux : la rentrée scolaire, le mois de ramadhan, le mois sacré des musulmans, la fête de l’Aïd, la pénurie et le manque d’eau dans les grandes villes comme la willaya d’Oran,

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l’attente de concrétisation du projet du tramway dans cette ville ; économiques : les crises économiques ainsi que la cherté et la hausse des prix des produits alimentaires de base ; culturels : le Festival panafricain qui s’est déroulé en 2009 à Alger, …). Ensuite les évènements internationaux : sur le plan économique : le concombre espagnol tueur qui a semé la terreur dans le monde entier en 2011, la crise financière qui a touché et touche encore l’ensemble des systèmes économiques de la planète et particulièrement la Grèce ; sur le plan politique : : les relations tendues entre l’Algérie et l’Egypte à cause des matchs de football de l’année 2009, dans le cadre des éliminatoires pour la coupe du monde 2010, la réflexion à la réalisation du projet de l’Union méditerranéenne aux pays du Maghreb arabe ; dans le domaine médical, en 2009 l’OMS décrète la grippe porcine qui a attient le seuil de la pandémie, etc. Tous ces évènements qui marquent cette époque et font d’elle une période propice à l’activité de création et de découverte de nouveaux mots dans le domaine journalistique. Rappelant que cette créativité lexicale se constitue grâce à la liberté de l’expression et de la presse qu’ont connue les médias en Algérie depuis plus d’une trentaine d’années.