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commentaire et analyse linguistique des résultats

Colonne 5 Remarques métalinguistiques

3) Commentaire et analyse des résultats : 3-1) Lieu du repérage (colonne 1):

La recherche a porté sur les éléments linguistiques susceptibles d’être des néologismes115 -

les lexies néologiques peuvent être des unités lexicales formellement variées - dans la presse écrite francophone algérienne. Il est important de rappeler que ces journaux sont d’information générale et qui n’ont aucun caractère spécialisé. La source à dépouiller est donc la chronique journalistique Tranche de vie (TV) apparaît dans le journal Le Quotidien d’Oran. Comme a été déjà souligné qu’un tel choix de chronique s’explique par le fait que cette rubrique a le plus tendance à créer des néologismes par rapport à d’autres chroniques journalistiques. Pour illustrer ces tendances, il suffit de consulter les numéros qui apparaissent quotidiennement pour s’en convaincre. En effet, la période de la collecte des mots néologiques s’étend sur trois ans (2009-2010 et 2011). Rappelant que cette période est marquée par de grandes transformations politiques et sociales qui laissent émerger de nouvelles idées qui se traduisent au moyen de nouvelles lexies.

115Les néologismes sont très variables dans leur statut, leur taille et leur complexité (voir. J-F Sablayrolles 1996 :

180 3-2 Remarques sur l’émetteur (colonne 2):

Etant donné que la seule source de recueil des données des néologismes est la chronique

Tranche de vie nous rappelons que cette chronique est constamment animée par le même rédacteur ou chroniqueur BABA HAMED Fodil dont la signature journalistique est El guellil. « Etant des néologues prolifiques, les journalistes (tout comme les écrivains et les rédacteurs scientifiques) proposent une création individuelle à un moment donné pour décrire une situation précise ou reprennent à leur propre compte une innovation lexicale créée par une tierce personne ». (L. Sader Feghali, 2005 :528) Il est donc l’émetteur des néologismes trouvés dans cette chronique et la responsabilité de l’énonciation de ces créations lexicales lui

incombe, sans prendre en compte bien sûr des différentes marques typographiques.

Ce foisonnement et cette tendance à créer des lexies néologiques pourrait, peut être, s’expliquer par les différentes conditions d’énonciation dans lesquelles sont émis les néologismes (néologismes hybrides, alternance codique, différents registres de langues,…) favorisant ainsi l’apparition des innovations lexicales. « Il faut prendre en compte sans doute aussi des différences dans les types d’énoncé et dans les niveaux de langue […] les circonstances académiques et le registre élevé qui y est associé, sans interdire la création de néologismes, n’y font recourir qu’avec parcimonie, alors que des registres courants dans des situations moins surveillées y font sans doute plus largement appel. » (J-F Sablayrolles, 2000 :195).

L’auteur de la chronique Tranche de vie utilise plus d’un seul niveau de langue. Il pratiquait à la fois les registres courant et familier. Cela peut expliquer l’abondance des lexies néologiques dans ses chroniques.

Ainsi, intéressons-nous à la maîtrise de la langue maternelle qui est l’un des caractéristiques le plus important dans la création lexicale. L’indice d’emprunts (mots arabes) et de calques qu’utilise le chroniqueur dans des chroniques journalistiques francophones favorise l’apparition des lexies surtout hybrides.

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Comme il a déjà été souligné que l’émetteur de ces mots nouveaux dans cette chronique journalistique est seulement un chroniqueur. Donc, ces néologismes dépendent de leur émetteur.

3-3 L’unité lexicale néologique repérée (colonne 3):

Dans cette colonne, les unités lexicales néologiques repérées sont présentées et classées selon l’ordre alphabétique, conformément à la tradition lexicographique. Comme on l’a déjà souligné, notre corpus a été constitué au cours d’environ de trois ans et un relevé assez régulier et systématique mais non exhaustif, nous a conduit à relever exactement 925 lexies néologiques. La lexie néologique retenue se situe entre morphème et syntagme y compris le syntagme prépositionnel, etc. Il s’agit donc de lexies, qu’elles soient simples, composées ou complexe. Cela concerne aussi bien les emprunts116 que les sigles, les hybrides (même si la forme attestée n’est pas conforme au système graphique français), les acronymes et autres formes contactées et autres noms de marques, termes en jeux graphiques.

Par ailleurs, ces items néologiques ont été retenus avec tâtonnement parfois sur leur caractéristique de nouveauté ou sur leur statut ainsi que leur complexité. « Le néologisme est une notion mouvante qui selon l’angle sous lequel il est considéré, revêt un caractère différent. En règle générale, le statut de néologisme est reconnu à toute innovation lexicale susceptible de devenir une unité lexicale. » (L. Sader Feghali, 2005 :528) Donc, pour nous l’unité lexicale néologique est toute innovation qui touche une unité lexicale, dans sa forme, son sens, ses emplois, sans écarter les hapax car pour le statut de néologisme, Pruvost et Sablayrolles affirme qu’ « ’il n’est pas opportun d’exclure des hapax du champ de la néologie évoquant à juste titre le « poids du mot lâché » de Blanche-Noëlle et Rolang Grunig » (Pruvost et Sablayrolles, 2003 :36). Cela fait tout de même une démarche très importante de notre part pour cerner ces tendances.

3-4 Catégorie grammaticale (colonne 4):

La répartition des lexies peut être aussi déterminée par la catégorie grammaticale de ces

lexies dans leur contexte.117 En d’autres termes, toute lexie néologique dépend du contexte

syntaxique dans lequel elle se trouve prise. Par ailleurs, la catégorie grammaticale peut

116 Pour les emprunts, nous n’avons pas fourni de transcription phonétique. 117

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constituer à elle seule une particularité. Pour indiquer l’appartenance catégorielle des lexies relevées, nous utilisons les abréviations habituelles : N pour nom, V pour verbe, Adj pour adjectif, Adv pour adverbe, pp pour participe passé, ppré pour le participe présent, gér pour gérondif et pper pour pronom personne.

Ainsi, il nous paraît nécessaire d’observer et d’analyser le corpus selon la catégorie grammaticale des mots.

En examinant les lexies néologiques employées par le chroniqueur, il est fort de constater que les disparités numériques des catégories grammaticales est flagrante. Ainsi, les catégories de formation de nouvelles unités significatives sont extrêmement variées, mais certaines sont naturellement plus récurrentes que d’autres et sont, de ce fait, reconnues comme caractéristiques du langage de la presse. On insiste généralement sur la nominalisation puis sur l’adjectivation-fait qui se confirme dans notre corpus d’étude- et qui consistent à dériver, à partir d’un nom (propre ou commun) des noms communs ou des adjectifs, comme par exemple :

→ régionaliseurs Région

→régionalisé

Ainsi, dans les exemples suivants, nous avons relevé un adjectif obtenu à partir d’un nom : « Pas question qu'il laisse le chauffeur partir sans payer les «impôts trottoiresques» » ou encore dans l’exemple suivant : « Devant les lycées, …Les filles d'un côté, presque toutes en hidjab, c'est plus économique, et les garçons de l'autre, gominés et rasés comme des fachos ». Dans le petit passage ci-dessous, le chroniqueur a crée un nom (gazouzerières) à partir d’un adjectif (gazeuses) (mais avec une prononciation arabe) « Les joueurs de Tizi Ouzou nous ont réconciliés avec le produit national, comme certains limonadiers locaux qui ont damé le pion à toutes les gazouzerières multinationales. »

Mais, la comparaison des catégories grammaticales révèle que la catégorie la plus surreprésentée est la classe des noms. En effet, les noms occupent la première place. Ils accomplissent à eux seuls prés des trois tiers de notre corpus, soit une proportion très considérable de 80,43%. Bien loin derrière cette catégorie, les adjectifs viennent en seconde position, presque huit fois moins que les noms, avec un taux de 10,27%. En revanche, les

verbes sont encore moins représentés. Ils arrivent en troisième position, avec une proportion

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uniquement un pourcentage de 0,97%. La représentation des autres catégories grammaticales restantes telles que le participe passé, présent, le gérondif ainsi que le pronom personnel est

très infime 0,32%, 0,21%, 0,10% et 0, 10% seulement.

-Figure 4 : Graphique 1-

3-5 Remarques métalinguistiques (colonne 5):

Certaines lexies néologiques sont parfois accompagnées ou non de commentaires métalinguistiques. En d’autres termes, les journalistes recourent dans certains cas à l’explication du terme introduit. Certains commentaires peuvent également fournir des informations complémentaires, préciser éventuellement les raisons qui justifient l’emploi de la lexie. Ceci fait partie essentiellement des critères les plus importants pour le repérage de ces néologismes. « Un des critères de repérage des néologismes est la présence de commentaires métalinguistiques à leurs propos. » (J-F Sablayrolles, 2000 :260). Ces commentaires manifestent donc les attitudes métalinguistiques visiblement différentes dans le traitement de l’innovation lexicale de la part de son émetteur. « L’information concernant les marques métalinguistiques contient des commentaires ou des observations qui nous apportent des

80,43% 10,27%

6,81%

0,97% 0,32% 0,21% 0,1% 0,1%

Distribution des néologismes selon la