• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE SECOND : Cadre méthodologique et description du corpus

4) Les étapes de la recherche et le repérage des lexies néologiques :

4-1 Les étapes de la recherche :

Comme on l’a déjà souligné plus haut, les sources à dépouiller sont des chroniques journalistiques. Il est important de signaler que ces chroniques sont d’information générale et traitent surtout des problèmes relatifs à la vie quotidienne de la société algérienne. Ainsi, notre étude se fond sur le principe que relève la néologie toute innovation qui touche une unité lexicale et passe par les étapes suivantes :

4-1-1) Lecture :

D’abord, une lecture attentive et constante des chroniques de la rubrique Tranche de vie du journal le Quotidien d’Oran s’avère très essentielle pour le repérage et la collecte de nouvelles unités lexicales.

162 4-1-2) Dépouillement :

La phase préliminaire est le dépouillement. La détection et le repérage des phénomènes néologiques se fait manuellement, contrairement à la collecte automatique, qui selon J-F Sablayrolles (2002 : 97-111) « engendre des erreurs par excès qui lui sont propres, et aussi des erreurs par défaut, dont elle n’a pas l’apanage mais qui ont des conséquences plus graves puisque ces omissions ne sont pas récupérables automatiquement. »

4-1-3) La collecte des données:

Au début de la recherche, le dépouillement des chroniques de presse a été fait

manuellement106au moyen de fiches mais peu après, nous avons réfléchi à un dépouillement

d’une façon plus assistée, c’est-à-dire, nous avons essayé de récupérer les chroniques

journalistiques en format électronique107 puis nous avons essayé de copier-coller en fichier

Word et le marquage structurel HTLM se fait automatiquement. Les résultats obtenus est une liste d’unités lexicales non reconnues par le dictionnaire électronique et que nous avons considérées comme des néologismes après leur vérification dans les dictionnaires sélectionnées (corpus d’exclusion). Nous avons continué le dépouillement d’une façon manuelle pour sélectionner les néologismes sémantiques, pragmatiques et les néologismes formels syntagmatiques. Chaque néologisme est recueilli une seule fois dans chaque chronique et nous avons laissé de côté les autres occurrences de ce même néologisme dans les autres chroniques mais on le recueille si le néologisme apparaît différemment (morphologie, contexte,...)

4-2Repérage des néologismes :

4-2-1) Le contexte / le cotexte des néologismes :

Lorsque l’on cherche à repérer des néologismes, il faut également porter une attention particulière au contexte de leur apparition. D’où « l’importance des contextes qui encadrent le néologisme pour expliquer son sens, justifier son émergence et en assurer une éventuelle diffusion. Ainsi, tout contexte qui annonce l’émergence d’un néologisme est le support idéal où il est possible de puiser autant de traits notionnels nécessaires à l’élaboration d’une définition. » (Sader Feghali, 2005 : 532) Une étude donc approfondie du contexte s’avère

106

D’ordre pratique, le dépouillement se faisant manuellement et l’extraction automatique n’a pas été envisagée car les logiciels d’extraction sont inexistants pour nous.

107

163

essentielle. Pour mieux comprendre le sens des néologismes potentiels, Humbley (2003 : 260- 278) aussi affirme qu’il est plus important de connaître le contexte d’un néologisme.

C’est ainsi que D. Candel (2003 :237) affirme que « le repérage néologique n’a pas

grand intérêt s’il est indépendant d’une approche du sens de nouveaux termes ou de leurs nouveaux emplois. Nous insistons pour cela sur le rôle déterminant, dans le domaine lexical, du contexte. Il faut noter : le contexte proprement dit, c’est-à-dire l’entourage textuel du mot ou de la séquence à laquelle il appartient… »

Pour pouvoir comprendre ces deux concepts de contexte et cotexte, nous nous sommes référées à la définition détaillée donnée par P. Charaudeau et D. Maingueneau (2002 :134). D’après ces deux auteurs :

« Le contexte d’un élément X quelconque, c’est en principe tout ce qui entoure cet élément. Lorsque X est une unité linguistique (de nature et de dimension variable : phonème, morphème, mot, phrase, énoncé), l’entourage de X est à la fois de nature linguistique (environnement verbal) et non-linguistique (contexte situationnel, social, culturel). Selon les auteurs, le terme de « contexte » est utilisé pour renvoyer surtout, soit à l’environnement verbal de l’unité (que d’autres préfèrent appeler, conformément à un usage en voie de généralisation, cotexte), soit à la situation de communication ».

Dans leur Dictionnaire de Linguistique J. Dubois et al (2002) donnent presque la même définition en faisant la distinction entre le contexte verbal et le contexte situationnel. 1. « On appelle contexte ou contexte verbal est l’environnement du texte dans lequel se situe une unité déterminée, c’est-à-dire les éléments qui précèdent ou qui suivent cette unité, son environnement ». 2. « On appelle contexte situationnel ou contexte de situation l’ensemble des conditions naturelles sociales et culturelles dans lesquelles se situe un énoncé, un discours. Ce sont les données communes à l’émetteur et au récepteur sur la situation culturelle, et psychologique, les expériences et les connaissances de chacun des deux ».

Aussi pour notre cas d’étude, le cotexte indique le groupe de termes dans lequel se trouve le néologisme. Autrement dit, le cotexte est limité par, le mot, la phrase dans laquelle se situe la lexie néologique étudiée ainsi que les phrases qui la précèdent et qui la suivent.

164

Tandis que pour le contexte ou contexte non-linguistique, nous prenons en considération tous les éléments extralinguistiques dans lesquels apparaissent les lexies néologiques (toutes les situations et tous les évènements sociaux, culturels, politiques, les informations sémantiques thématiques, sociolinguistiques ainsi que la date de parution des chroniques, etc.) et cela conformément à la citation de F. Cusin Berche cité par S.Adaci (2008) qui selon laquelle le concept de contexte désigne « tous les éléments cognitifs situationnels ou intertextuels susceptibles d’intervenir dans le processus de construction ou d’identification de sens ». Donc, le contexte est très riche en informations et c’est sur cette base qu’on pourra ensuite procéder à la description des nouveaux mots.

Enfin, il est également nécessaire pour nous de noter que la connaissance du contexte permet toujours de clarifier la situation dans laquelle se trouve le néologisme et le retour au contexte s'avère nécessaire, à plus forte raison. C’est grâce au contexte par exemple que l’on peut lever les ambiguïtés dues aux différentes interprétations.

4-2-2) Critères de sélection pour la collecte et le repérage des lexies néologiques :

4-2-2-1) L’intuition comme critère de sélection des éléments néologiques:

Le repérage et la sélection des néologismes posent un grand problème. Une certaine compétence du lexique conventionnel est nécessaire pour la délimitation de ces néologismes. Car elle nous permet de travailler à l’intuition. Dans le modèle chomskyen cité par M.F Mortureux (2011 :11-24), ce repérage devait s’appuyer d’abord sur « l’intuition(…) » Méthode qui, bien que n’étant pas exempte d’imperfection, demeure indispensable.

Ainsi, pour entreprendre le dépouillement du corpus de presse, nous nous donnons comme tâche de repérer et relever tous les mots ou expressions qui nous paraissaient néologiques.

En effet, les relevés se fondent d’abord sur l’intuition. Le savoir lexical conventionnel108,

emmagasiné depuis l’enfance, signale comme nouveaux ou étrangers les mots inconnus. Il y a supposition de néologisme sur certain éléments, mais l’intuition peut induire en erreur, par excès ou par défaut. Par défaut, car des néologismes peuvent échapper à la vigilance et ceux- ci sont alors irrémédiablement perdus pour leur intégration dans l’ensemble des innovations lexiclaes. En tout cas, un sentiment de singularité ou de nouveauté qui ne signifie pas

*J-F Sablayrolles souligne que le poids du savoir conventionnel est cependant lourd, et l’on remarque souvent des réactions de rejet ou de reprise quand les interprétants estiment qu’un mot lu ou entendu n’est pas français, c’est-à-dire qu’il n’appartient pas à leur stock lexical, ou pas dans le sens où ils l’emploient.

165

nécessairement que le terme n’a pas été attesté dans un état antérieur de la langue, mais qui indique qu’on ne l’avait jamais rencontré ou qu’on l’avait oubliée.* (J-F Sablayrolles ,2000 :254-255)

4-2-2-2) Le recours aux dictionnaires comme critère lexicographique : quel corpus d’exclusion ?

Un deuxième critère ou paramètre, qui est le plus souvent pris en compte par les néologues, à savoir le critère lexicographique qui permet de déterminer si une lexie est néologique en vérifiant sa présence ou son absence dans un corpus de dictionnaires prédéterminé. Même si ce paramètre est relativement facilement vérifiable dans ce cas. En pratique, le repérage de néologismes s’opère par le recours à un corpus d’exclusion. On considère alors comme néologiques les unités qui ne sont pas recensées dans les ouvrages lexicographiques existants : dictionnaires, recueils de mots nouveaux, etc. Autrement dit, on se contente de regarder la présence ou l’absence d’une entrée de dictionnaire pour fixer le statut néologique ou non d’une lexie.

En effet, nous considérons comme néologique tout mot qui n’apparait pas dans le corpus lexicographique d’exclusion tout en mettant en évidence les deux critères évoqués par

Cabré109, à savoir le paramètre temporel ou diachronique (apparition récente de l’unité

lexicale dans la langue) et le paramètre psychologique (une unité lexicale est néologique si les locuteurs d’une langue la perçoivent comme nouvelle).

En revanche, ce critère lexicographique, selon M.T Cabré et al. (1998) peut permettre de recueillir comme néologismes de nouvelles unités qui ne représentent aucune nouveauté parce qu’elles sont parfaitement intégrées dans la langue, mais qui, pour des raisons diverses, n’apparaissent pas dans les dictionnaires. Ainsi hittisme ou hittistes, muristes sont depuis quelques années des néologismes les plus utilisés en Algérie.

Nous établissons un corpus d’exclusion qui détermine les néologismes obtenus après dépouillement des chroniques journalistiques. Pour ce faire, nous sélectionnons des dictionnaires d’usage courant, remis régulièrement à jour et contemporains. « Pour mesurer le caractère néologique d’unités lexicales, il semble bon de se référer à des dictionnaires d’usage courant, remis à jour régulièrement et contemporains des énoncés sur lesquels on

166

effectue le relevé […]» (J-F Sabalayrolles, 2002:101). De façon systhématique, on considère en règle générale qu’un mot n’y figurant pas est un néologisme. « En règle générale, un mot n’est pas non néologique parce qu’il est dans le dictionnaire, mais il entre dans le dictionnaire parce qu’il n’est plus néologique ».

Ainsi pour cette étude, s’il faut recourir à des dictionnaires en guise de corpus d’exclusion, on ne peut consulter que les quelques ouvrages largement répandus et utilisés dans la vie courante comme :

- Trésor de la langue française informatisé : T.L.F.I. : http://atilf

- Le Littré, Electronique, le logiciel à source ouverte, version 1.0.

- ROBERT P. et al., (2012), Le Nouveau Petit Robert Electronique De La Langue Française. - REY A. et CHANTREAU S., (2007), Dictionnaire Des Expressions Et Locutions, Paris, Le Robert, nouvelle présentation.

-Dictionnaire combinatoire du français, (2003) Expressions, locutions et constructions. La

maison du Dictionnaire, Paris, 2ème trimestre.

- P. Rolland, (2002), Dictionnaire du français usuel, De Boeck et Lancier s. a, Editions

Duculot http://www.deboeck.be.

- Dictionnaire Le Robert, (2008), Dictionnaire de citations du monde. Sous la direction de F Montreynaud avec la participation de J Matignon, Nouvelle édition, mise à jour par F. M. A ces ouvrages dits normatifs s’ajoute un ouvrage descriptif qui représente une nomenclature (un inventaire) des particularités lexicales du français en Algérie (algérianismes). Cet ouvrage est sous la direction de QUEFFELEC.A et al., (2002), dont l’intitulé est Le français en Algérie : lexique et dynamique des langues, Louvain-la-Neuve, De Boeck-Duculot-AUF.

Cette liste de dictionnaires constitue en effet notre corpus d’exclusion.

Par ailleurs, ce critère lexicographique, malgré son importance, ne suffit pas à lui et est complété par d’autres critère dans le sens où J-F Sablayrolles (1996 :15) affirme qu’« on pourrait penser légitime de s’en remettre au dictionnaire pour décider du statut néologique ou non d’une lexie au sujet de laquelle on a des doutes. Le dictionnaire est d’ailleurs une

167

sorte de réflexe sur lequel on ne s’interroge guère mais, à y regarder de plus près, il est peu satisfaisant. »

Ainsi, dans son article très récent, J-F Sablayrolles (2010) montre au moins cinq raisons ou groupes de raisons justifient qu’on se méfie d’une utilisation mécanique des dictionnaires comme corpus d’exclusion. Pour diverses raisons le recours au(x) dictionnaire(s) comme corpus d’exclusion montre ses limites et une réflexion linguistique sur le sentiment néologique et ses facteurs de variation s’impose.

4-2-2-3) Critère de la variation du sentiment néologique ou compétence lexicale: La nouveauté concerne le surgissement de quelque chose qui n’existait pas auparavant est associée au sentiment de la nouveauté. A l’instar de J-F Sablayrolles (2003 :279-2995), le sentiment néologique varie d’une personne à une autre. En effet, ce qui peut paraître nouveau pour certains, ne l’est pas pour d’autre. « Le néologisme dépend d’un jugement relatif et même subjectif, lié à sa définition même, qui repose non pas sur la nouveauté objective, mais sur un sentiment de nouveauté. » A. Rey (1988 :282).

La perception de la nouveauté est variable selon les individus et les objets examinés. Le même objet sera encore perçu neuf ou récent par l’un et déjà ancien et vieilli par un autre. Et pour que le sentiment de nouveauté soit pris en considération, il doit être collectif et partagé par la majorité des locuteurs. C’est le sentiment collectif de la nouveauté qui caractérise socio-culturellement le néologisme, et qui rend compte de l’emploi concret des termes néologie, néologisme, dans l’usage, précise A. Rey (1976, p.14).

Une autre linguiste (M-F Mortureux, 2011 :18) parle de la compétence lexicale au lieu du sentiment néologique. Cependant, la compétence lexicale n’est pas «homogène», contrairement à l’hypothèse chomskyenne concernant la syntaxe. Elle est nécessairement liée à la pratique socio-culturelle des locuteurs, elle-même diversifiée notamment par l’origine sociale, le parcours scolaire, l’activité professionnelle, et même l’âge.

Selon Humbley (2003), le sentiment néologique varie aussi d’un individu à l’autre parce qu’il relève à la fois de la sociolinguistique, mais aussi de la dimension politique et cognitive. En tant que terminologue, il souligne qu’une excellente connaissance du domaine (de la terminologie) est essentielle afin de repérer les néologismes. On peut donc supposer que le sentiment néologique variera davantage selon l’expérience du terminologue dans un domaine donné.

168

Ceci dit que chaque personne sent le sentiment néologique différemment et qu’il est possible de constater lors de la collecte des variabilités des lexies néologiques. Par ailleurs, quand on sait les problèmes que posent le repérage et la sélection des néologismes, le flou de leur délimitation et la difficulté de leur connaissance, la compétence linguistique est nécessaire car elle permet de travailler à l’intuition, méthode qui demeure indispensable.

Donc, le critère du sentiment néologique, il s’est avéré incontournable, malgré son caractère subjectif, et parce que l’extraction ne s’est pas faite automatiquement.

4-2-2-3-a L’enquête menée sur le sentiment néologique110 :

Il faut reconnaître qu’il est difficile de repérer les innovations lexicales car cela est dû au sentiment néologique. Par ailleurs, l’identification des néologismes est en grande partie liée aux compétences lexicologiques. « plus on est instruit et cultivé, plus on est apte à reconnaître ce qui n’est pas attesté conventionnellement : on développe une sorte d’intuition lexicologique qui permet de décider- non sans risque d’erreur bien sûr- si une lexie rencontrée pour la première fois est un mot existant dont on ignorait accidentellement l’existence ou si c’est une création. » (F Sablayrolles, 2002 : 97-111)

Lors de la collecte des néologismes, nous avons considéré comme néologique toute lexie dans laquelle on reconnaît une nouveauté par rapport au savoir conventionnel. « […] la néologie est toute innovation qui touche une unité lexicale, (désormais une lexie ou item), dans sa forme, son sens, ses emplois, ou pour être plus général, est néologique toute nouveauté par rapport au savoir intégré, mémorisé par un locuteur natif à propos de cette lexie. » (J-F Sablayrolles, 2003 : 280)

En revanche, pour l’identification de ces néologismes, une enquête nous a été conseillée dont l’objectif est de dégager le sentiment néologique comme il serait important de connaître en quoi consiste-t-il et voir même les variations du sentiment néologique étant donné que l’ensemble de l’équipe des dépouilleurs ne sont pas natifs et que les mots qui paraissaient pour les uns comme nouveaux pouvaient ne pas être distingués comme tels par les autres.

110 La première enquête sur le sentiment néologique a été menée en 1974 (langages 1974) parles disciples de L.

Guilbert qui ont travaillé sur un corpus de presse générale Le Point. La deuxième expérience a été menée en 1999 par J-F Sablyrolles et deux autres spécialistes de littérature francophone. Une pièce de théâtre a été prise comme corpus de travail. Enfin, une troisième a également été conduite par J-F Sablayrolles et trois autres membres de l’équipe du laboratoire LDI de Paris 83 sur un corpus de presse.

169 4-2-2-3-b) Description de l’enquête :

Il est intéressant d’observer la conception du mot néologique car le mot n’est senti comme néologique que si un groupe de locuteurs partagent le sentiment de nouveauté, soit l’ensemble du groupe peut se rendre compte de la nouveauté de l’expression soit aucun d’eux n’a conscience du néologisme utilisé.

« La perception de la nouveauté est variable selon les individus et les objets examinés. Le même objet sera encore perçu neuf ou récent par l’un et déjà ancien et vieilli par un autre. Il n’en va pas autrement des innovations lexicales que sont les néologismes : les jugements des locuteurs natifs peuvent diverger à leur sujet. C’est un gros problème […] » (J-F Sabalyrolles, 2010).

4-2-2-3-c) Les étapes de l’enquête :

Pour cette enquête, nous avons voulu touché un nombre important d’enseignants dont l’expérience est incontournable dans ce domaine de recherche. Malheureusement, quelques enseignants seulement ont accepté d’y collaboré. Donc, l’enquête a été conduite par trois enseignants seulement du Centre Universitaires d’Ain Témouchent dans le quel nous travaillons. Le premier enseignant (B.A) est spécialisé en sciences des textes littératures, la deuxième enseignante (I.D) ainsi que moi-même (I.S), spécialistées en sciences du langage. Cette enquête s’est déroulée en mois de janvier 2013.

Tout au début de l’enquête, nous avons d’abord voulu tester la capacité de la conception de

la néologie111 et du néologisme car la recherche de tel élément dépend de la conception que

l’on a de la néologie.

Pour ce faire, une fiche signalétique (âge, spécialité, etc.) à remplir est indispensable puisque « plusieurs facteurs responsables des variations du sentiment néologique sont identifiables qui tiennent les uns aux personnes (âge, culture, expérience dans le domaine…), d’autres aux objets (certains types d’innovation sont plus perceptibles que d’autres…), […] » (J-F Sabalyrolles, 2010).

111

Pour la mise en œuvre de cette enquête, nous nous sommes largement inspirée de l’enquête menée par J-F Sablayrolles, Cf. « Le sentiment néologique », (2003), In L’innovation lexicale, sous la direction de J-F

Sablayrolles, Honoré Champion, pp.279-295. Ainsi que celle de B. G et al. (1974) « A propos du sentiment néologique », In Langages n° 36, pp.45-52. Disponible sur le site :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458726X_1974_num_8_36_2273. Site consulté le 25/02/2012 mais avec quelques manipulations du questionnaire.

170

Pour la deuxième étape de l’enquête, un questionnaire composé de six questions simples et claires a été adressé à l’équipe pour obtenir une définition des néologismes.

Le questionnaire se présente comme ceci : 1) en littérature, est-ce que les auteurs écrivent tous de la même façon ? 2) connaissez-vous des auteurs qui utilisent des néologismes ? 3) pouvez-vous définir qu’est-ce qu’un néologisme ? (sans la consultation du dictionnaire) 4) pouvez-vous repérez un néologisme dans un texte ? 5) avez-vous été déjà frappé par un ou plusieurs néologismes utilisés par l’auteur dans un texte lu ? 6) si oui, est-ce que vous pouvez faire la distinction entre des néologismes simples et des néologismes composés par exemple ? La troisième étape se poursuit par une consigne dont l’objectif est de relever les lexies qui paraissent comme néologiques aux dépouilleurs à partir d’un même corpus puis d’identifier les procédés responsables dans la formation de ces lexies néologiques. La consigne est la suivante : Voici un texte dont vous relevez les lexies considérées comme des néologismes et identifiez les procédés de formation de cette lexie néologique.

Par ailleurs, pour ne pas embrouiller les dépouilleurs, nous ne leur avons pas présenté le tableau des matrices lexicogéniques, ce qui rend la recherche plus simple et en fonction de