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Typologie Ursule Babey

et occupation gallo-romaine

Annexe 1 – Carte et liste des sites mentionnés dans le chapitre 4

5.3 Typologie Ursule Babey

5.3.1 Définition des critères de classement

La définition des classes de céramiques et les spécificités techno-logiques propres à chacune d’elle étant posées, un classement typologique prend tout son sens, dans le but de trouver des indi-cations concernant tant la provenance que la fourchette chrono-logique par le biais de comparaisons.

La description formelle des récipients est basée sur trois niveaux de critères de classement hiérarchiques, objectifs et qualitatifs : 1 la morphologie : les types – ou formes principales – sont définis

au sein de chaque type de pâte en fonction du critère fermé/ ouvert, le premier groupe comprenant le pot verseur, le pot à profil continu, le pot biconique et le gobelet, le second l’écuelle, le bol et le couvercle. L’analyse des parties du récipient, en parti-culier des bords (forme, épaisseur, taille, inclinaison), les parties rajoutées telles les anses, et, lorsque cela s’avère possible, les rap-ports de dimensions entre le diamètre maximum de l’ouverture, de la panse et de la base, et la hauteur du récipient, déterminent les sous-types. Ainsi, seuls les pots verseurs possèdent une anse latérale. Ce vocable regroupe les pots verseurs à bec pincé (cruches), les pots verseurs à bec tubulaire et les pichets (épaule marquées). Les pots verseurs à bec tubulaire ne se trouvent qu’en pâte fine, les cruches qu’en pâte orange, alors qu’on peut trouver des pichets dans les deux qualités de pâte.

Les codes-formes adoptés par commodités et repris lorsqu’ils existent du CAJ 15, sont présentés dans des tableaux. L’idée est de comparer les sous-types entre les groupes technologiques, puis avec du mobilier d’autres sites datés dans un périmètre restreint au sein de chaque groupe technologique en tenant compte de la chronologie dans le but de voir s’il s’agit d’im-portations, d’influences, de copies ou d’imitations ;

2 l’ornementation : le premier critère descriptif est la technique d’application – à la molette (impression par roulement), au poinçon (impression ponctuelle), par modelage ou incision ; il est suivi de la description de la complexité du motif (simple ou composite) et de son agencement (localisation, nombre de lignes, orientation). L’établissement de ce répertoire sert à des comparaisons entre groupes technologiques et avec du mobilier d’autres sites. Son intérêt est d’ordre chronolo-gique, mais sous toutes réserves, car certains décors ont eu la vie longue. Cet exercice est également peu indicatif quant à la provenance, car les effets de mode lient tout le monde méro-vingien ; Le décor peut servir à rattacher le vase qui le porte à un groupe d’influence et aide parfois à en préciser la datation. Les différentes études consultées n’abordent cependant jamais le thème du décor comme un point central, mais plutôt complémentaire ;

3 la fonction supposée est déduite des traces d’usage, des critères formels et dimensionnels ;

4 l’approche quantitative statistique et les données taphono-miques (provenance exacte, collages, autre mobilier associé,

datations 14C) complètent les données ci-dessus.

Groupe NMI NR Poids (g)

Céramique fine 1 91 1065 5472,7

Céramique rugueuse 2 10 48 468,4

Céramique orange 3 228 2565 19397,1

Céramique sableuse 4 87 1084 7432,2

Céramique claire d’Alsace 5 2 46 360,3

Céramique tournée « exotique » 6 20 230 1264,3

Céramique micacée à montage mixte 7 13 186 1328,5

Céramique orange à dégraissant mixte 9 3 49 674,9

Total 454 5273 36398,4

Fig. 189. Représentation des groupes de pâtes en fonction du nombre mini-mum d’individus (NMI), du nombre de restes (NR) et du poids cumulé (g).

5.3.2 Nomenclature et description morphologique des parties du vase

Le bord est constitué du rebord (partie du bord séparée de la panse par un point d’inflexion) et de la lèvre (aménagement de l’extrémité du bord ou du rebord). En l’absence de point d’in-flexion, le bord se réduit à la lèvre. La panse constitue le corps du vase entre le rebord et la base. La base comprend le fond (face supérieure de la base située à l’intérieur du vase), l’assise (face inférieure assurant la stabilité du vase située à l’extérieur du vase) et éventuellement le pied (aménagement fixé sous l’assise qui surélève le corps du vase).

Les éléments de préhension sont des parties rajoutées au corps principal. Dans le corpus de Courtedoux, ils se limitent aux anses verticales en ruban.

Les éléments verseurs sont de deux types : le bec pincé, constitué par un pli du bord du vase avant séchage, et le bec tubulaire, élément tourné puis rapporté sur la panse du vase au niveau de l’épaule dans laquelle a été préalablement aménagé un trou d’écoulement.

L’extrémité de la lèvre est soit arrondie, carrée, biseautée, facettée, pointue ou à gorge.

L’orientation du rebord sortant est soit retombant (angle >90o),

horizontal (angle 90o), fortement sortant (angle 60o),

moyenne-ment sortant (angle 45o) ou encore peu sortant (30o) ; son

épais-seur varie : simple (même épaisépais-seur que la paroi de la panse) ou épaisse (plus épais que la paroi de la panse) ; son profil intérieur peut être pourvu d’une gorge ; son profil extérieur peut arborer une cannelure ou un bandeau ou simplement demeurer lisse. La panse est globulaire (point d’inflexion à mi-panse), ovoïde (point d’inflexion au tiers supérieur de la panse), biconique (carénée), hémisphérique, tronconique ou encore tripartite (segmentée). La base est dite continue en l’absence de point d’inflexion avec la panse ou discontinue dans le cas contraire ; son profil est généra-lement simple, ou légèrement saillant.

L’assise est plate ou légèrement concave, alors que le fond est soit plat, soit aménagé en spirale.

Le pied, attesté dans quelques cas seulement, est annulaire. Le seul moyen de préhension attesté est l’anse verticale unique de section en ruban attachée à la panse et au rebord et faisant face à l’élément verseur.

5.3.3 Terminologie descriptive

5.3.3.1 Formes de base : les types

Les cinq types principaux se répartissent entre formes fermées et

formes ouvertes 45.

Les formes fermées se caractérisent par un diamètre à l’ouverture inférieur au diamètre maximal de la panse. Elles rassemblent :

les pots verseurs (V), terme générique qui comprend la cruche (C), caractérisée par un bec verseur pincé et une anse verticale opposée au bec verseur, le pot verseur à bec tubulaire (PB), doté également d’une anse verticale opposée, enfin le pichet (P) qui ne possède pas d’élément verseur, mais une épaule marquée et une anse verticale opposée, les pots à tout faire à profil continu (P) et les pots biconiques.

Les formes ouvertes présentent, par opposition, un diamètre à l’ouverture plus grand ou égal au diamètre maximal de la panse. Il s’agit le plus souvent d’écuelle (E) dont le diamètre (D) est plus grand que la hauteur (h), la panse étant soit hémisphérique, soit carénée ou tronconique.

Le couvercle en céramique est extrêmement rare au Haut Moyen

Age jusqu’au 16e siècle ce qui répondrait à un mode de cuisson

lent sans couvercle 46 ; à Courtedoux ce type d’objet n’est

repré-senté que par un éventuel exemplaire, classé par commodité dans les formes ouvertes.

Les gobelets (G) sont classés à part : ils se distinguent avant tout par leur taille, car leur profil peut adopter un profil aussi bien tripartite (fermé) que tronconique (ouvert).

5.3.3.2 Les sous-types

Les sous-types sont donnés par les bords.

5.3.3.3 Décors : répertoire des techniques et des motifs

Les décors ornant les céramiques en usage au Haut Moyen Age à Courtedoux sont d’inspiration uniquement géométrique. Ils sont classés dans un premier temps selon la technique utilisée pour les obtenir (modelage, incision, impression à la molette, estam-page, lissage). Les impressions à la molette sont rangées par motif de base (carrés, rectangles, triangles) et par ordre de complexité croissante (fig. 190). Comme le corpus est assez fragmenté, l’ob-servation de l’endroit où ils sont disposés sur le vase (lèvre, panse haut, panse milieu, panse bas) n’a pas donné de résultat.

Modelage (fig. 190, décors 3.4 et 4.1)

Il s’agit essentiellement des cordons en relief tirés de la paroi lors du façonnage de l’objet.

Incision (fig. 190, décors 3.1 à 3.3)

Les sillons horizontaux (cannelures) et les lignes ondées simples ou doubles entrecroisées ont été exécutés à l’aide d’une seule pointe sur l’argile fraîche. Beaucoup de « cannelures » pourraient n’être en fait que des traces de travail. Malgré une érosion souvent forte des surfaces des tessons, certains fragments de céramique micacée mixte conservent des zones de traitement au peigne. Deux assises arborent clairement une marque incisée intention-nelle : celle du gobelet 90 (1c) est cruciforme et complète, en revanche, celle du pot 245 (3c1) est certes profondément et régu-lièrement incisée, mais trop incomplète pour pouvoir la décrire. C’est en Rhône-Alpes que le phénomène des fonds marqués est le

mieux connu 47, mais il s’agit de céramiques plus tardives (9e - 11e

siècle) et de marques en relief et non en creux. Pour l’instant, la littérature ne mentionne aucun parallèle pour la région de Sevrey à la pièce 245.

Fig. 190. Tableau synthétique des décors par sous-type de pâte. Décors associés à un seul sous-type de pâte. Décors attestés dans plusieurs sous-types de pâtes. 1.1-1.25 impression à la molette ; 2.1 impression estampée ; 3.1-3.3 incision ; 3.4-4-1 modelage ; 5.1 lissage ; 6.1 technique mixte.

Décors Pâtes 1a 1b 1c 1c1 3c 3c1 3c2 3f 3g 3h 4 6.2 6.3 7 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 1.10 1.11 1.12 1.13 1.14 1.15 1.16 1.17 1.18 1.19 1.20 1.21 1.22 1.23 1.24 1.25 2.1 3.1 3.2 3.3 3.4 4.1 5.1 6.1

Impression à la molette (fig. 190, décors 1.1 à 1.25)

Motifs simples : pas de décors anthropomorphes ou zoo-morphes, les décors simples sont constitués d’un seul motif de base plusieurs fois répété ; l’agencement de ces motifs créé diffé-rents effets :

– carrés : ligne simple (1.1), double (1.2) ou triple (1.3)

– rectangles : debout sur une ligne (1.4), sur deux lignes (1.5) ou sur trois lignes (1.6) ; couchés (1.7) ; penchés en parallèle sur deux lignes (1.8), penchés en arêtes de poisson (1.9), groupes de traits penchés alternativement vers la gauche et vers la droite (1.10)

– triangles : dents de loup, soit des triangles juxtaposés dans le même sens (1.11) ; tête-bêche sur une ligne (1.12), tête-bêche sur deux lignes (1.13), tête-bêche sur trois lignes (1.14) – losanges : en résille (1.15).

Motifs complexes : rassemblent les décors formés de plus d’un motif de base ou dont l’agencement est sophistiqué :

– dents de loup alternant avec des rectangles couchés sur une file (1.16)

– chevrons : tête-bêche sur une ligne (1.17) ; emboîtés sur une ligne (1.18)

– triangles hachurés (1.19)

– groupes de rectangles verticaux alternant avec un rectangle couché hachuré (1.20)

– parallélépipède hachuré alternant avec triangle hachuré (1.21) – parallélépipèdes hachurés alternant avec triangles quadrillé

(1.22)

– losanges hachurés (1.23)

– croix de Saint-André alternant avec rectangle vertical (1.24) – croix de Saint-André alternant avec carré quadrillé (1.25).

Estampage (fig. 190, décor 2.1)

Un seul motif est attesté : les casiers quadrillés (2.1).

Incision (fig. 190, décors 3.1 à 3.3) – ligne ondée simple (3.1) – ligne ondée double (3.2) – incisions peignées (3.3) – cannelure (3.4)

Lissage (fig. 190, décor 5.1)

Le seul motif à utiliser cette technique est le quadrillage lissé (5.1).

Technique mixte (fig. 190, décor 6.1)

Cette technique se définit par une combinaison de techniques décoratives. Un seul exemple illustre cette manière de décorer les vases : une ligne de dents de loup imprimées à la molette sur une paroi préparée d’incisions peignées (6.1).

5.3.3.4 Fonctions et usages (traces d’utilisation)

Les traces d’usage indubitables sont de deux types : les caramels alimentaires et les traces de feu laissées sur la panse, sur le rebord ou sur l’assise (changement de coloration superficielle de la pâte). On rencontre aussi parfois des dépôts blanchâtres ne réagissant pas à l’acide chlorhydrique, mais ils sont difficilement interpré-tables et pourraient avoir été déposés sur les parois durant l’en-fouissement.