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Résultats des analyses Evaluation des analyses chimiques

et occupation gallo-romaine

Annexe 1 – Carte et liste des sites mentionnés dans le chapitre 4

5.2 Présentation des groupes de pâte

5.2.1.3 Résultats des analyses Evaluation des analyses chimiques

Avant d’entamer l’interprétation proprement dite des données chimiques, il convient de vérifier dans quelle mesure les compo-sitions chimiques pourraient être modifiées par l’enfouissement dans le sol, afin d’évaluer les paramètres chimiques fiables en vue des déterminations de provenance. Plusieurs études sont

consa-crées aux problèmes de la contamination 24. Il en ressort que

c’est principalement la teneur en phosphore (P2O5) qui en est

influencée. Ce paramètre sert alors uniquement d’indicateur de contamination, sans être utilisé pour les comparaisons : la teneur dans la majorité des sédiments naturels reste en dessous de 0,5 %

poids 25. Le manganèse est parfois lié aux contaminations de

phosphore et sera de ce fait également écarté des traitements sta-tistiques multivariés, tout comme les éléments-traces cuivre (Cu) et zinc (Zn).

Si nous passons en revue les analyses chimiques de l’échantillon-nage de Courtedoux - Creugenat, nous devons constater que les

valeurs de P2O5 dépassent 0,5 % poids dans la majorité des

com-positions. Des concentrations de P2O5, autour de 1 %, voire jusqu’à

2 %, se sont avérées négligeables dans des études antérieures, et ne devraient pas influencer l’interprétation. Quand il s’agit de teneurs plus élevées, cependant, il faut en tenir compte dans la discussion.

JU448 136 2b JU449 468 6 JU450 175 3c JU451 269 3g JU452 285 3h JU4 53 353 3h JU454 294 3h JU455 307 3h JU456 340 3h JU457 308 3h JU458 274 3h JU459 280 3h JU460 309 3h JU461 345 3h JU463 46 1a JU465 81 5 JU466 86 5 JU467 188 5 JU468 358 3h JU469 360 3h JU470 131 2a JU471 130 2a JU472 267 3g JU473 271 3g JU474 264 3f JU475 265 3f JU492 129 2a JU493 276 3h N° analyse N° catalogue Pâte

Ainsi, une pièce comme JU474, avec un enrichissement de plus de

4 % poids de P2O5, n’est plus comparable à des pièces ayant conservé

leurs compositions originelles. Il apparaît que les céramiques riches en CaO sont les plus susceptibles de subir cette altération (fig. 179), ce qui est conforme aux observations de Véronique Walter et Yves Besnus – à l’exception de pièces bien cuites comme les

représen-tants du sous-groupe 3 g 26. Par contre, nous n’avons pas constaté

de corrélation de la contamination en P2O5 avec l’emplacement du

tesson sur le site au moment de la trouvaille, puisque des tessons

riches en P2O5 jouxtent des tessons non altérés. Pour la même

raison, nous avons exclu une relation évidente entre la contamina-tion et des concentracontamina-tions d’os, par exemple.

Par la suite, les données pétrographiques, chimiques et minéra-logiques sont discutées ensemble pour répondre aux questions posées.

Les importations des ateliers autour de Sevrey : pâte 3c1 (év. 1c)

Au niveau macroscopique, l’identification des poteries appartenant à ces productions est plus délicate, que ce soit parmi la vaisselle « orange » ou encore parmi les gobelets à surface grise ou noire. Pour cette raison, nous avons analysé cinq tessons à pâte orange, dont un moins typique, et cinq pièces à pâte 1c, tous proches des céramiques de Develier - Courtételle attribuées à Sevrey. Les ana-lyses montrent que les quatre exemplaires à pâte orange typique, ainsi qu’un des échantillons à pâte fine s’intègrent parfaitement dans le groupe de référence de Sevrey comme le montre par exemple la figure 181, ainsi que la pétrographie (fig. 188). La petite écuelle JU441 (199), par contre, plus riche en FeO et MgO, plus pauvre en Zr, ne fait pas partie de cette production. Elle se distingue aussi au niveau pétrographique par sa répartition gra-nulométrique clairement bimodale. Parmi les échantillons à pâte fine, plusieurs s’approchent des références de Sevrey par leur com-position chimique, mais aucun n’en possède les caractéristiques pétrographiques. On ne peut donc pas les attribuer avec certitude à cette région de production. Les références analysées appar-tiennent toutes à la céramique grossière, car les fouilles d’ateliers n’ont fourni que récemment la preuve d’une fabrication en

paral-lèle de céramique fine 28. De ce fait, on ne connaît pas encore la

variété des céramiques fines produites et les seules analyses de céramiques fines sont actuellement celles de Develier - Courtételle.

Fig. 179. Diagramme bivariant oxyde de phosphore / oxyde de calcium com-prenant tous les échantillons.

Les importations de la région bâloise (pâte 4) et d’Alsace (pâtes 5 et 7)

Ces groupes de pâte ayant été étudiés de manière intensive

aupa-ravant 27, il s’agit simplement de confirmer l’identification de ces

pâtes dans le mobilier de Courtedoux - Creugenat. Les échan-tillons s’avèrent parfaitement conformes aux groupes de com-paraison au niveau analytique. La figure 180, illustre leur bonne insertion chimique dans les champs de variation des références respectives.

Fig. 180. Diagramme bivariant oxyde d’aluminium / oxyde de potassium avec les groupes de pâtes 4, 5 et 7 de Courtedoux et 4 de Develier-Courtételle, ainsi que leur groupe de référence respectif. ALS gpeC : céramique claire d’Alsace groupe C ; ALS mixte : céramique micacée à montage mixte d’Alsace du sud ; RE sabl : groupe des céramiques sableuses fabriquées à Reinach.

Fig. 181. Diagramme bivariant strontium / zirconium avec les échantillons des groupes 3c1 et 3h de Courtedoux, ainsi que les échantillons du sous-groupe 3e et ceux attribués à Sevrey de Develier-Courtételle. Le champ de variation du groupe de référence de Sevrey est indiqué par un ovale.

Description et discussion des céramiques fines analysées

Une série de quinze échantillons concerne la céramique fine des sous-groupes 1a, 1c et 6.3 (fig. 182). En plus des cinq pièces testées pour leur appartenance à Sevrey, quatre tessons ont été analysés afin de contrôler leur ressemblance à des pièces trou-vées à Montsevelier - La Chèvre. Les six autres appartiennent à des ensembles sans parallèle à Develier - Courtételle. Les analyses chimiques révèlent que trois pièces possèdent des compositions assez particulières : JU425 (488) à teneur particulièrement haute

en SiO2 ; JU437 (83) avec des valeurs maximales de MnO, Cr et

Ni ; et surtout JU429 (65) avec plus de 10 % poids de CaO, qui est à considérer comme une céramique à pâte calcaire, (avec

enri-chissement en P2O5). Au niveau pétrographique (fig. 183), on

constate que JU425 (488) possède une matrice particulièrement riche en inclusions fines, que JU437 (83) contient beaucoup de mica et que JU429 (65) se distingue par une proportion impor-tante d’inclusions de roches (granite à amphibole, volcaniques) et une distribution granulométrique bimodale.

0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 CaO %poids P2 O5 % po id s 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00 22,00 24,00 26,00 28,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 K2O % poids A l2 O3 % poi ds ALS gpeC CTD-CR 5 ALS mixte CTD-CR 7 RE sabl DEV-CTT 4 CTD-CR 4 50 75 100 125 150 175 200 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600 Zr ppm Sr p pm CTD-CR 3h1 DEV-CTT 3e CTD-CR 3h2 CTD-CR 3c1 DEV-CTT Sev

Les autres, tous pauvres en CaO, se répartissent en quatre

ensembles selon leurs teneurs en Al2O3 et en Fe2O3 :

a) JU432 (15), JU436 (43), JU438 (22) et JU439 (78) à faibles

teneurs en Al2O3 et K2O, ainsi que des concentrations moyennes

en Fe2O3. Dans cet ensemble, JU436 (43) se distingue par une

teneur en Zr plus élevée ; sans signes distinctifs au niveau pétro-graphique ;

b) JU434 (64) avec une valeur moyenne en Al2O3, des teneurs

hautes en K2O et Zr, basse en Fe2O3, une distribution

granulo-métrique sériale et un cortège d’inclusions granitiques ;

c) JU426 (62), JU427 (88), JU433 (94), JU435 (63) et JU463 (46) à fortes teneurs en Al2O3 et K2O, moyenne en Fe2O3. JU463

(46) se distingue dans cet ensemble par une teneur plus haute

en Zr. JU433 (94) ne possède pas de signes distinctifs au niveau pétrographique, tandis que les quatre autres sont à matrice micacée à inclusions fines, ainsi qu’à inclusions de feldspath potassique et rares fragments de roches et minéraux particuliers

– JU426 (62) avec un fragment granitique certain, JU427 (88) avec des inclusions fines d’amphibole ;

d) JU430 (1) et JU431 (2), avec de fortes teneurs en Al2O3 et

Fe2O3, ainsi qu’en K2O ; sans signes distinctifs au niveau

pétro-graphique, si ce n’est la présence de nombreux nodules ferrugi-neux.

L’échantillon JU429 (65) à pâte calcaire montre des ressemblances avec un groupe ajoulot analysé, à savoir des pièces à peinture sous

glaçure d’époque moderne trouvées à Porrentruy - Grand’Fin 29,

dont une production locale est fortement supputée à cause de leur qualité médiocre et leur composition compatible avec la géologie régionale. C’est bien le seul indice de provenance que nous ayons découvert, à part le rattachement évident de l’échan-tillon JU434 (64) au groupe de référence de Sevrey, discuté plus haut. Les autres céramiques ne correspondent pas entièrement à des productions connues. L’ensemble a) est chimiquement le plus proche de certaines pièces trouvées à Montsevelier (JU112,

JU113), mais possède des valeurs de Fe2O3 légèrement plus basses.

Sur la base des connaissances actuelles (groupe de comparaison très petit à variance minime), on ne peut donc pas les rattacher à cette production éventuelle de la vallée de Delémont. Il faut relever qu’il s’agit de compositions chimiques et pétrographiques très banales sans caractéristiques particulières, qu’on pourrait trouver partout, entre autres en Ajoie. L’ensemble c) se distingue

des productions ajoulotes non-calcaires, riches en Al2O3 connues

par leur teneur en Fe2O3 relativement élevé. Cet argument est

aussi valable pour l’ensemble d). Parmi les productions connues, c’est celle de Sevrey qui est la plus proche de l’ensemble c), avec les réserves discutées plus haut ; l’ensemble d) contient trop de fer par rapport aux références de Sevrey. Pour la grande majo-rité des céramiques fines, les analyses ne fournissent donc pas d’indication concrète et certaine concernant leur provenance. La comparaison entre les céramiques fines de Develier - Courtételle et celles de Courtedoux - Creugenat révèle peu de liens à part les importations de Sevrey et l’ensemble c) proche de Sevrey. Nous pouvons en déduire, que l’approvisionnement était certainement différent sur les deux sites en ce qui concerne cette catégorie.

Description et discussion des céramiques rugueuses et des céra-miques orange analysées (excepté groupe 3c1 attribué à Sevrey)

Compte tenu des problèmes rencontrés à différencier les groupes 2 et 3h, tous les échantillons des groupes de pâte 2 et 3 sont discutés ensemble ci-dessous, à l’exclusion des importations de Sevrey.

Ech. SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5 SUM Ba Cr Cu Ni Rb Sr Zn Zr

JU425 73,53 0,81 13,88 4,64 0,05 1,22 0,94 1,06 1,82 0,74 98,85 370 138 9 70 80 81 73 356 JU437 64,32 0,80 16,96 7,44 0,30 2,46 2,43 0,76 2,66 0,80 99,09 461 298 33 232 123 97 113 182 JU436 72,09 0,95 14,53 6,21 0,09 1,15 0,73 0,93 1,91 0,70 99,43 299 112 7 58 93 61 105 426 JU439 70,95 0,85 14,57 5,48 0,06 1,42 1,19 1,35 2,13 0,93 99,07 381 146 16 78 107 90 102 283 JU432 70,81 0,86 15,09 5,42 0,06 1,49 1,30 1,23 1,99 1,07 99,47 535 144 24 72 100 78 97 319 JU438 69,28 0,87 15,29 5,09 0,03 1,22 1,60 0,96 1,94 2,36 98,84 631 159 14 77 95 96 104 307 JU434 67,82 1,08 17,48 4,19 0,07 0,47 1,64 1,26 3,24 1,40 98,84 677 78 5 42 199 105 114 590 JU433 63,28 1,08 21,76 5,14 0,04 0,94 1,51 0,65 3,14 1,38 99,11 747 77 11 42 216 92 129 324 JU426 62,65 1,07 21,78 5,31 0,08 0,49 1,36 1,84 3,17 1,63 99,57 748 102 14 36 206 98 120 318 JU427 63,29 1,10 22,09 5,09 0,03 0,76 1,50 0,93 3,27 1,14 99,42 782 109 20 40 217 93 131 319 JU435 61,54 1,09 22,30 6,14 0,02 0,81 1,57 0,38 3,44 1,64 99,15 808 100 13 41 236 89 132 313 JU463 59,95 1,13 22,44 6,66 0,11 0,94 1,49 1,22 3,34 1,14 98,61 529 99 36 50 246 83 148 415 JU431 58,02 1,21 24,82 7,62 0,05 0,75 1,17 0,48 3,40 1,29 99,01 979 114 20 51 226 87 149 312 JU430 56,10 1,18 26,11 8,51 0,09 0,72 1,08 0,26 3,38 1,09 98,73 889 104 27 54 229 82 182 306 JU429 52,25 1,01 19,10 7,84 0,10 1,57 10,19 0,29 3,32 3,04 98,89 699 145 14 70 143 158 82 223

Fig. 182. Composition chimique des échantillons à pâte fine (groupe 1) selon leur ressemblance.

Analyse Matrice Inclusions

Maigre Grasse Opaque Quartz Feldspath

potassique Plagioclase Mica Autres Diam. max. (mm)

JU425 xx x x x x matricebiotite, opaques fins, silex 0,7 JU426 xx x x x matrice fragment granite graphique 1,45 JU427 x xx x x peu amphibole, roche à mica 1,7 JU429 carbo-naté x x x, séricitisé peu

granite à amphi-bole, volcan. ophitique, quartz rhyolitique

1,3

JU430 (sériale)x x peu peu x

très riche en mica, nodules ferrugineux de toute taille

0,3

JU431 (sériale)x x peu x

très riche en mica, nodules ferrugineux de toute taille 2,4 JU432 x x inclusions d'argile sableuse ou mélange de deux argiles 0,2 (qz), <1 incl. sabl. JU433 x x 1

JU434 (sériale)x x x x, altéré peu

rhyolite à quartz, fragment de roche indéterminée 0,7 JU435 x x x x fragment granite, nodules argileux très ronds 1,2 JU436 x xx x matrice nodules ferrugineux fins 0,2

JU437 x x x x xx aiguilles opaques brun foncé, silex, fragment de roche indéterminée 0,25

JU439 xx x xx amphibole, opaques 0,2

JU463 x x peu nodules argileux ferrugineux, épidote 0,55 Fig. 183. Tableau des caractéristiques pétrographiques principales des céra-miques fines analysées.

Chimie

Les tableaux 5.2/7a et b présentent les compositions chimiques de ces pièces, regroupées selon leur ressemblance. Nous constatons que les représentants des sous-groupes 3f et 3g se différencient nettement des autres céramiques orange et rugueuses par leurs

teneurs en CaO plus élevées 30. Les deux sous-groupes possèdent

des pourcentages élevés de K2O. Le sous-groupe 3g se distingue

en outre par des teneurs élevées en Al2O3 et en Sr, faibles en Zr. La

valeur basse en Sr de l’échantillon JU475 (265) surprend compte

tenu de son taux de CaO relativement élevé 31 : s’agit-il d’un autre

effet d’altération ? Le nombre d’échantillons est trop faible pour s’assurer de la validité du paramètre Sr dans ce cas.

La figure 185 illustre les regroupements parmi le reste des échan-tillons. La première partie du dendrogramme (I), de JU453 (353) à JU452 (285) inclus, rassemble les pièces au pourcentage élevé

de K2O (supérieur à 3 % poids). Les huit premiers exemplaires

réunis en Ia se distinguent par des taux de CaO faibles mais supé-rieurs à 3 % poids. L’ensemble de JU453 (353), JU469 (360), JU459 (280), JU455 (307) et JU460 (309) est caractérisé en outre

par des teneurs d’Al2O3 entre 18 et 19 % poids, les deux pièces

JU446 (312) et 468 (358), de composition presque identique, par des teneurs plus faibles, tandis que l’échantillon JU454 (294) se situe entre les deux. Sans référence provenant d’un atelier, il est

difficile d’évaluer si ces variations en Al2O3 sont propres à une

seule ou bien à deux productions. Les six cas (Ib et Ic) suivants

sont pauvres en CaO, mais plus riches en Al2O3 que les

précé-dents ; JU448 (136), JU458 (274) et JU493 (276) contiennent

des concentrations en K2O autour de 4 % poids, les plus élevées

de l’échantillonnage. La composition de JU452 (285) montre des valeurs extrêmes à l’intérieur de la partie I pour plusieurs

para-mètres : Al2O3, CaO (et Sr), K2O (et Rb), MnO et Zr, ce qui cause

sa position marginale.

La deuxième partie de la grappe rassemble les échantillons à

teneurs en K2O et Al2O3 plus basses et pauvres en CaO ; à part

deux paires (JU457 - JU461 et JU449 - JU471), qui sont attachées à une distance d’amalgamation relativement petite, il s’agit d’échantillons isolés au point de vue chimique.

Ech. SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5 SUM Ba Cr Cu Nb Ni Pb Rb Sr Y Zn Zr JU453 60,39 0,90 18,43 6,21 0,10 1,33 4,42 0,94 3,62 2,46 99,01 978 104 20 18 58 26 163 125 35 129 224 JU469 62,77 0,92 18,78 6,16 0,08 1,14 3,86 0,81 3,57 0,90 99,14 664 111 14 18 54 21 163 113 34 106 229 JU459 60,30 0,95 18,89 6,75 0,11 1,24 3,98 0,64 3,55 2,26 98,86 816 118 11 21 64 23 165 117 39 132 217 JU455 60,40 0,89 17,95 5,78 0,08 1,10 6,57 0,77 3,39 1,84 98,97 891 131 13 17 55 25 157 134 38 107 221 JU460 61,57 0,98 19,07 6,65 0,18 1,63 3,42 1,45 3,53 0,79 99,47 893 117 29 16 70 23 155 113 37 128 307 JU446 66,96 0,84 15,40 5,23 0,06 1,21 4,84 1,07 3,13 0,67 99,56 665 108 14 20 46 31 152 127 31 94 234 JU468 66,72 0,85 15,01 5,26 0,07 1,04 5,09 0,84 3,21 0,77 99,03 752 90 10 21 36 28 138 125 28 56 246 JU454 62,05 0,86 17,90 6,19 0,07 1,30 4,01 2,01 3,02 1,37 98,95 835 97 9 14 52 37 123 143 23 56 287 JU448 65,45 0,93 19,04 5,83 0,25 1,73 0,60 0,78 4,05 0,17 99,02 796 124 31 20 66 18 188 101 48 110 204 JU458 63,16 1,08 21,11 5,98 0,19 1,68 0,60 0,51 3,90 0,39 98,81 779 139 12 24 63 19 182 89 52 121 231 JU493 62,76 1,06 20,51 5,91 0,17 1,67 0,61 1,57 4,06 0,26 98,80 858 125 24 23 54 177 94 304 43 120 216 JU441 65,33 1,08 19,78 6,64 0,07 1,38 0,62 0,55 3,07 0,33 99,02 548 140 3 20 56 56 130 108 35 116 259 JU456 62,29 0,98 21,34 6,40 0,06 1,44 1,37 0,86 3,34 0,71 98,98 815 125 3 19 67 25 150 132 31 121 200 JU447 64,72 0,99 19,66 5,88 0,10 0,87 0,71 0,83 3,59 1,51 99,06 863 116 14 21 56 37 159 88 38 114 250 JU452 58,63 0,95 21,46 5,81 0,08 1,51 5,64 0,70 2,98 0,98 98,90 651 121 4 17 64 36 127 196 35 108 167 JU440 71,33 0,78 14,71 5,80 0,06 1,64 0,98 0,66 2,33 0,58 99,03 445 137 6 18 74 32 129 67 42 105 325 JU470 72,00 0,75 15,11 4,95 0,07 1,13 0,84 0,78 2,50 0,81 99,10 574 163 27 17 102 29 113 70 36 90 256 JU450 75,38 0,68 12,15 4,24 0,08 1,08 1,08 1,05 2,40 0,50 98,78 600 113 7 14 64 29 116 91 34 73 282 JU457 72,93 0,62 14,28 3,32 0,04 0,77 1,37 2,12 2,75 0,95 99,33 876 82 14 11 47 28 182 120 21 105 289 JU461 72,90 0,66 15,28 4,08 0,05 0,78 0,73 0,88 2,88 0,40 98,79 782 81 8 13 38 32 145 107 33 79 220 JU449 68,63 0,79 14,81 5,53 0,05 0,85 2,67 1,14 2,54 2,48 99,69 858 75 11 18 44 43 160 138 43 98 314 JU471 67,84 0,73 16,42 5,51 0,04 1,42 1,03 2,54 3,02 0,30 99,07 903 109 25 11 50 58 181 142 27 85 337 JU492 70,34 0,69 13,14 4,75 0,08 1,35 2,19 1,98 2,68 0,69 98,06 544 118 30 14 74 122 115 213 29 77 222 Ech. SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5 SUM Ba Cr Cu Nb Ni Pb Rb Sr Y Zn Zr groupe 3g JU451 58,58 0,85 19,92 5,39 0,09 1,51 7,44 0,80 3,07 1,01 98,80 414 92 8 16 58 27 136 335 33 103 157 JU472 58,34 0,83 19,59 5,29 0,09 1,53 9,25 0,65 3,25 0,36 99,35 580 102 13 16 58 24 150 366 29 100 154 JU473 58,39 0,86 20,12 5,38 0,09 1,56 8,41 0,83 3,22 0,52 99,57 786 109 28 16 59 26 142 357 32 102 156 groupe 3f JU474 59,85 1,00 16,43 6,47 0,08 1,42 4,18 1,21 3,78 4,94 99,53 493 130 3 21 53 25 80 92 37 66 306 JU475 59,05 0,89 15,14 5,84 0,05 1,51 10,47 1,19 3,55 1,67 99,50 498 95 4 20 46 23 77 99 36 43 293 groupe 9 JU419 52,95 1,03 22,79 7,37 0,15 1,12 9,57 0,31 2,26 2,38 100,10 624 170 16 20 77 34 103 107 39 143 197 JU420 54,12 1,05 22,77 7,64 0,17 1,00 7,50 0,26 2,26 2,03 98,95 455 160 17 22 82 36 106 96 42 145 205

Fig. 184. Composition chimique des groupes et sous-groupes 2, 3h, 3 (ordre : fig.185) ; composition chimique des groupes et sous-groupes 3f, 3g et 9.

Fig. 185. Dendro-gramme des échan-tillons à pâtes 2, 3c, 3h et 6. 0 5 10 15 20 25 JU453 9 JU469 19 JU459 15 JU455 11 JU460 16 JU446 3 JU468 18 JU454 10 JU448 5 JU458 14 JU493 23 JU441 2 JU456 12 JU447 4 JU452 8 JU440 1 JU470 20 JU450 7 JU457 13 JU461 17 JU449 6 JU471 21 JU492 22 Distance d’amalgamation Ia Ib Ic II I

Pétrographie

Les caractéristiques pétrographiques (fig. 186) seront discutées par rapport au groupement chimique selon la figure 185, afin de pouvoir mieux confronter les résultats des deux types d’analyses. Les échantillons réunis dans la partie I possèdent des caractéris-tiques pétrographiques assez proches, à savoir de nombreuses inclusions de nature très variée, notamment des fragments de roches volcaniques divers (dont certains à texture ophitique), de roches filoniennes et de roches granitiques, dans une matrice grasse (fig. 188, JU459). La présence de fragments d’une roche magmatique à amphibole dans plusieurs lames est à relever. Seules les pièces JU448 (136) et JU441 (199) se distinguent par une granulométrie différente : JU448 montre un mélange de deux matrices, l’une très riche en inclusions fines, l’autre grasse ; JU441 contient moins d’inclusions dans une matrice riche en inclusions fines. Mais les deux possèdent un cortège d’inclusions semblable aux autres. Les pièces de l’ensemble Ia contiennent en outre pour la plupart des fragments calcaires, voire des fossiles, à l’exception de JU460 (309) et de JU454 (294). Le manque de grains calcaires dans ces dernières a une explication technologique : elles ont été cuites à une température légèrement plus haute que les autres (env. 900°C), ce qui a provoqué la dissociation de la calcite qui n’est donc plus présente en tant qu’inclusion visible au

micros-cope 32. La taille des inclusions varie au sein des ensembles,

notamment dans partie Ia : JU460 (309), à inclusions

particuliè-rement grossières, se rattache à quatre pièces plus fines. JU452 (285), en marge de la partie I de la grappe, montre des inclusions

un peu moins variées dans une matrice carbonatée anisotrope 33.

La partie II de la grappe est composée de pièces à caractéristiques pétrographiques diverses, à l’image de l’hétérogénéité chimique constatée. Les échantillons JU470 (131), JU461 (345) et particu-lièrement JU457 (fig. 188, 308) contiennent un cortège d’inclu-sions similaire aux précédents (sans fragments calcaires, mais avec les mêmes types de roches volcaniques). Les différences sont d’ordre granulométriques : JU457 (308) et JU461 (345) possè-dent une matrice riche en paillettes de mica et autres inclusions fines et JU470 (131) montre une distribution granulométrique plutôt sériale, contrairement aux autres échantillons. Dans JU471

(130), JU449 (468) et JU492 (fig. 188, 129), également à matrice

maigre, mais à rares paillettes de mica, les inclusions consistent principalement en fragments de granite à feldspaths altérés. On n’identifie pas de fragments de roches volcaniques à texture ophitiques ; JU492 (129) contient cependant des fragments de rhyolithe ; JU449 (468) se distingue encore par une proportion élevée de grains arrondis. JU450 (175), à matrice grasse, contient surtout des grains de quartz mono- et polycristallins dans une matrice à inclusions fines nombreuses. JU440 (140), à inclusions silicatées banales et distribution granulométrique sériale est isolé au niveau pétrographique, conformément au classement macro-scopique (pâte 3a).

Analyse Matrice Inclusions fragments de roches Inclusions minéraux isolés Granulométrie Remarques Maigre Grasse Opaque Volcanique Calcaire Sédimentaire

autre Granitique Métamorphique Quartz Feldspath potassiquePlagioclase Mica Proportion de quartz mono- et polycristallin

Distribution 3c indéfini

JU441 x x x x x peu qz >> autres bimodale fragments de rhyolite

JU450 x x x x x peu qz >> autres bimodale aussi silex

3h

JU446 x x x foss. ? ? x x x qz < autres bimodale matrice entre maigre et grasse

JU447 x x x x ? x x x x qz <,= autres bimodale grains assez arrondis

JU449 x x x filon. x ? x x x x qz > autres bimodale biotite

JU452 x x carb x x x x qz >> autres bimodale

JU453 x x part ? x x x x x x qz <,= autres bimodale

JU454 x x part x x xx x x x qz <,= autres bimodale granite très altéré

JU455 x x part x x foss. x x x x x x qz < autres bimodale grains assez arrondis

JU456 x x peu xx x x x x x qz < autres bimodale

JU457 x x ? ? x x x x qz <,= autres sériale amphibole

JU458 x xx ? x x x x x x qz << autres bimodale matrice entre maigre et grasse

JU459 x x filon. ? x ? x x x x qz < autres bimodale grains assez arrondis, granite à amphibole JU460 x x x x x x x x x qz < autres bimodale inclusions grossières de max. 2 mm, granite à amphibole

JU461 x x ? ? xx x x x x qz <,= autres bimodale granite à biotite

JU468 x x x ? x x x qz << autres bimodale matrice entre maigre et grasse

JU469 x x x foss. ? x ? x x x qz << autres bimodale inclusions assez fines de max. 1,5 mm, granite à amphibole

JU493 x peu ? ? xx x x x peu qz < autres bimodale

2a

JU470 x ? x x x x x x qz <,= autres sériale matrice à mica fin

JU471 x x x ? ? x x x qz < autres bimodale grands feldspaths potassiques altérés

JU492 x x x x x x qz > autres bimodale fragments de molasse, de quartzite

2b

JU448 x x xx ? x x x qz < autres bimodale grains assez arrondis, matrices mixte (mélange gras-maigre) 3g

JU451 x x x x peu x x x qz > autres bimodale

JU472 x carb ? x ? x x x qz >> autres bimodale matrice vacuolaire, pores à bord de calcite

JU473 x x carb x ? x x x x qz >> autres bimodale biotite

3f

JU474 x x peu x x x x x x qz <,= autres bimodale matrice carbonatée à mica

JU475 x x peu x x x x x x qz <,= autres bimodale matrice carbonatée à mica

Les deux échantillons à pâte 3f (fig. 188) possèdent une matrice calcaire à mica anisotrope et peu d’inclusions de nature variée, principalement granitiques mais aussi, entre autres, un fragment de roche volcanique à texture ophitique et un grain de micas-chiste. Il s’agit donc d’un cortège très similaire à la majorité du sous-groupe 3h.

Les trois représentants du sous-groupe 3g (fig. 188) ont une matrice anisotrope ocre, très vacuolaire dans le cas de JU472

(267), et des inclusions principalement silicatées parmi lesquelles

dominent nettement des grains de quartz polycristallin. Il y a cependant également des fragments de roche volcanique isolés. L’analyse pétrographique montre donc une parenté de la majo-rité des céramiques des groupes 2, 3h, 3g et 3f au niveau de la nature des inclusions. A l’exception des échantillons JU471 (130) et JU440 (140), les pièces montrent une distribution granulomé-trique bimodale, ce qui signifie l’utilisation d’un mélange d’une argile pauvre en inclusions et de sable. La pièce JU448 (136) est la seule où nous avons détecté l’utilisation d’un mélange d’argiles. Dans la plupart des cas, nous trouvons beaucoup d’inclusions peu arrondies, un haut pourcentage de feldspaths et de fragments de roches, ce qui indique qu’il s’agit d’un sédiment d’érosion peu mûr, proche de la roche mère. Au pied des Vosges du Sud, aux flancs du Morvan, ainsi qu’autour du Massif de la Serre, on trouve des sédiments au cortège similaire à celui de ces céramiques.

Discussion

Les compositions chimiques montrent une hétérogénéité que l’on ne retrouve que partiellement sous le microscope. Ces com-positions chimiques différentes pourraient s’expliquer par l’utili-sation de diverses argiles dans plusieurs sites de production situés dans une même région. La proximité de ces ateliers se mani-feste dans l’utilisation de dégraissant provenant de gisements de sable au cortège similaire. Il s’agit d’une région qui n’a pas