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Les structures de délimitation sur poteaux

et occupation gallo-romaine

4.3 La ferme sud

4.3.4 Les structures de délimitation sur poteaux

L’enclos a

Au sud de la cabane en fosse 53 (fig. 57), la répartition spatiale du mobilier met en évidence une surface de 5 x 4 m totalement vide de vestiges, délimitée par les trous de poteau 5, 237 et 360 (fig. 107). Les empreintes des poteaux dont les diamètres oscillent entre 31 et 37 cm (fig. 88a), ont été découvertes à la base de la couche 3.1.1 (237, 360) ou dans la couche sous-jacente 3.1.2 (5).

La conservation médiocre de la couche 3.1.1 et la fouille méca-nique de l’endroit n’expliquent pas à elles seules cette absence totale de mobilier et de détritus. De manière générale, l’enclos a se situe à un point de rupture dans la répartition des vestiges de la ferme sud. Il coïncide en effet avec une ligne vide d’objets qui s’étire d’ouest en est, au sud des cabanes en fosse 53 et 116 jusqu’aux structures 265 et 257 situées au sud du bâtiment S1. Simple délimitation entre les structures de la ferme sud ou limite entre la ferme sud et une autre ferme symbolisée par le bâtiment S1 ? La question, déjà soulevée (fig. 56), ne trouve pas de réponse au vu de la faiblesse des données à disposition.

L’enclos b

Les trous de poteau 439, 476.1 et 480 dessinent un angle droit au nord du bâtiment S2 (fig. 57). Ils délimitent une surface de 2,5 x 2,5 m pauvre en vestiges autour du silo 460. Aucun trou de poteau formant l’angle sud n’a pas été repéré, mais la répartition spatiale du mobilier met en évidence un effet de paroi sur le côté sud-est, suggérant une continuité de cet aménagement de ce côté aussi.

Un piquet, 476.2, est accolé au poteau 476.1. Comme le poteau 480, 476.1 et 2 sont implantés dans le remplissage du fossé gallo-romain 438. Le fond du trou de poteau 439 a été observé dans la couche 3.1.1. Les diamètres oscillent entre 12 et 43 cm (fig. 88b). Un système de délimitation et de protection autour de fosses silos

a aussi été observé sur le site de Sillégny 24 où trois palissades

ceinturent une batterie de silos. On relèvera aussi le parallélisme de cet ensemble clôture-structure de stockage avec celui formé, dans la ferme nord, par l’aménagement N5 qui entoure le petit grenier à quatre poteaux N4 (fig. 118).

L’alignement c

L’alignement c, formé par les trous de poteau 265, 257 et 327, est situé au sud-est du bâtiment S1 (fig. 57). Cet aménagement, certainement plus conséquent à l’origine, se trouve en bordure de la ferme sud, dans la zone remaniée par le creusement des fossés récents 56 et 32.

Les trous de poteau ont été repérés dans la couche 3.1.2 seu-lement. Le trou de poteau 26, arasé par le fossé récent 56, a un fond tapissé de calcaires (fig. 88c). Plusieurs exemples de fosses d’implantation de poteau, renforcées par des pierres dis-posées sur leur fond, ont d’ailleurs été observés sur le site de Develier - Courtételle. Des pierres de calage ont été trouvées dans le comblement des trous de poteau 257 et 327. Le diamètre des poteaux oscille entre 37 et 60 cm.

Trou de poteau Localisation Forme Dim. (cm) Prof. (cm) Remarques 491 angle ouest quadrangulaire 20x10 40 fosse d’implantation 502 angle sud ovoïde 18x15 16 fosse d'implantation 504 angle nord quadrangulaire 28x24 40 fosse d’implantation

Fig. 86. Cabane en fosse 467. Propriétés des trous de poteau.

Les trois couches qui composent son comblement renferment 243 pièces de mobilier (fig. 87), des macrorestes végétaux ainsi que de nombreux charbons de bois.

La couche basale r3, d’une épaisseur moyenne de 8 cm, est consti-tuée de silts fortement argileux avec une importante densité de charbon de bois et quelques graviers rubéfiés. Avec un mobilier composé à plus de 50 % par des déchets osseux, aucun indice archéologique ne permet de relier cette couche à une phase d’oc-cupation de la cabane. Elle comble également l’empreinte des poteaux, ce qui place son dépôt après leur récupération.

Le second remplissage r2, dont l’épaisseur varie entre 10 et 22 cm, est un silt argileux hétérogène, avec quelques cailloux épars ainsi que de nombreux charbons de bois et des nodules de terre cuite évoquant des rejets de foyer. Le mobilier recueilli suggère le net-toyage d’une zone d’activité domestique.

Le comblement final de la fosse est un silt faiblement argileux, de consistance grumeleuse, avec peu de charbon de bois mais de nombreux graviers et cailloux calcaires altérés. Plus des deux tiers de son mobilier sont formés par des ostéorestes animaux. La fonction première de cette cabane ne peut être identifiée. La présence de trous de poteau dans les angles indique l’existence d’une superstructure, les matériaux de construction demeurent toutefois inconnus. La couverture, vraisemblablement en matière périssable (bois ou chaume), n’a laissé aucune trace. La phase d’abandon est quant à elle mieux connue. L’utilisation de la fosse en tant que dépotoir ne fait aucun doute. Le comblement a été rapide, comme le suggèrent la bonne conservation des ossements, la taille et le faible taux de fragmentation des céramiques. Les trois niveaux reconnus correspondent à des rejets anthropiques liés à une activité domestique aux alentours. Des assemblages céramiques au travers de ces trois couches impliquent une cer-taine contemporanéité de ces dépôts.

r1 r2 r3 Total % Os 67 47 27 141 58,0 Céramique 17 25 9 51 21,0 Terre cuite 6 17 5 28 11,5 Scorie 4 6 2 12 4,9 Fer 2 1 2 5 2,1 Lithique 2 2 0,8 Verre 1 2 3 1,2 Bronze 1 1 0,4 Total 99 97 47 243 100,0 r1 41% r2 40% r3 19% No catalogue Céramique 3, 82, 162, 187, 252, 254, 255, 271, 302 Objet métallique 687, 757 Autre 930

Fig. 87. Cabane en fosse 467.

a décompte du mobilier par

couche et par genre. b répar-tition du mobilier par couche.

c objets caractéristiques

Fig. 88. Enclos a, enclos b et alignement c. Plans et coupes des trous de poteau.

3.1.2 4.1.1 005 448,70 m 3.2.3 3.1.1 360 449,10 m 4.1.1 237 4.1.1 3.1.1 449,30 m a 3.1.2 448,50 m 327 3.1.2 r1 r2 r3 448,30 m 257 3.1.2 448,50 m 265

Fosse / Fosse de creusement

Trou de poteau Pierre

c 0 40 cm N 480 4.1.1 r1-438 449,70 m 476.1 449,40 m r1-438 476.2 439 b

Une datation 14C réalisée pour la structure 257, la place entre 340

et 550 ap. J.-C.25. Un fragment de récipient en pâte 3 trouvé dans

le trou de poteau 265 est apparié avec un individu céramique trouvé dans la cabane en fosse 184 de la ferme nord.

4.3.5 Les foyers, fours et autres vestiges de combustion

Le four ou foyer 59

Cette structure, située au sud du bâtiment S1, a été découverte dans la couche 3.1.1 sous le fossé récent 56 (fig. 57). Il n’en sub-siste qu’une sole de terre cuite entourée, partiellement, d’une couronne de pierres (fig. 89). Le tout mesure environ 1,2 x 1 m. Des petits nodules de limon cuit épars sont présents dans la couche sur 30 cm de profondeur, sans qu’aucune limite de fosse ne soit visible (fig. 90).

En l’absence d’éléments pouvant appartenir à une voûte, il est difficile d’établir si la structure de combustion 59 est un foyer aménagé avec pourtour de pierre ou un four arasé. Selon les

observations réalisées par G. Bruley-Chabot 26 sur plusieurs

cen-taines de structures de combustion du Haut Moyen Age, il semble qu’une surface plane et rubéfiée soit davantage la résultante d’un four que d’un foyer, observation qu’il convient de tempérer à cause de ressemblances certaines avec les restes de plaques foyères. Quant à la couronne de pierre, il n’est pas possible d’éta-blir si elle a servi d’assise à une voûte ou si elle a simplement servi de délimitation à un foyer.

Un clou de fer à cheval à tête triangulaire, trouvé sur la sole, résulte d’une pollution par le fossé récent 56 qui est posé au-dessus d’elle.

Fig. 89. Four ou foyer 59. Vue. Une partie de la couronne de pierres est encore en place autour du coeur rubéfié de la

structure. Fig. 90. Four ou foyer 59. Plan. Surface rubéfiée Caillou brûlé

0 40 cm

L’aire rubéfiée 229

Une zone rougie par le feu a été repérée à la base de la couche 3.1.1 à proximité de la paroi sud du bâtiment S1 (fig. 57). Elle s’étend sur environ 1,1 x 0,75 m. Les limons cuits sont présents sur une dizaine de centimètres d’épaisseur. Quelques pierres brûlées y sont associées. Aucune limite de fosse n’a été décelée. Cette aire est interprétée comme l’empreinte calorifique laissée par une structure de combustion dont la surface de travail a disparu (fig. 91).

La présence de scories et de fragments de terre cuite scorifiée en aval de cette structure (chap. 4.3.8, zone 7) signale l’éventualité d’un travail du fer sur place et donc d’une fonction métallurgique pour cette structure 229. Une barrette de suspension de fourreau

(769) et un clou plié (CTD 001/9398 CR) sont mêlés à ces

ves-tiges.

Le four ou foyer 240

Cette structure de combustion, située à 1 m à l’ouest de la struc-ture 59, est mal conservée (fig. 57). La surface de chauffe, de forme quadrangulaire, mesure 0,85 x 0,9 m. Quelques cailloux brûlés sont tout ce qu’il subsiste d’une couronne la ceinturant (fig. 92). Les limons sont cuits sur 12 cm de profondeur. Aucune limite de fosse n’est décelable. Comme pour sa voisine 59, il est difficile d’établir s’il s’agit d’un foyer à plat avec un entourage de pierre ou d’un four très arasé dont les éléments de la superstruc-ture ont disparu.

Cette structure se trouve dans la couche 3.1.1. Elle a aussi été arasée par le fossé récent 56. Les pièces prélevées sont en position secondaire et sont liées au fossé comme l’indique un clou de fer à cheval récent.

Le foyer en fosse 245.2

Cette fosse de forme irrégulière est recoupée par le poteau 245.1 du bâtiment S2 (fig. 57). Ses dimensions peuvent être estimées toutefois à 0,9 x 0,55 m. La profondeur observée est de 10 cm. En coupe, cette structure a des parois évasées et un fond concave (fig. 93). Son fond est tapissé d’un amas de limon cuit et de charbon de bois (r2). Un sédiment de silt brun gris clair charbon-neux mêlé de petits nodules de limon cuit (r1) comble le tout. Cette structure peut être interprétée comme un foyer en fosse dont les parois rubéfiées sont tombées. Elle n’a livré aucun mobilier.

Le four 282

Située à l’extrémité ouest de la fouille (fig. 57), la structure 282 se présente comme deux fosses accolées dont les parois sont évasées et le fond concave (fig. 94). Elle est implantée en partie dans la couche 3.3 et en partie dans le remplissage brun-jaune de la fosse ancienne 463 adjacente et est recouverte par une couche de rem-blais modernes. Bien que le lien stratigraphique avec le niveau du Haut Moyen Age soit absent, le mobilier de son comblement permet de la rattacher sans équivoque avec cette phase d’occupa-tion du site. Il faut donc admettre que toute la partie haute de la structure a été emportée en même temps que la couche 3.1.1 et qu’il n’en subsiste que le fond.

0 40 cm

N

Caillou brûlé

Surface rubéfiée

Fig. 91. Aire rubéfiée 229. Plan et coupe. Fig. 92. Four ou foyer 240. Plan. Fig. 93. Foyer en fosse 245.2. Plan et coupe. 449,70 m 3.2.3 245.1 245.1 r1 r2 245.2 0 40 cm N

Amas rubéfié Limons cuits épars Fig. 94. Four 282. Vue du fond des deux cuvettes évidées.

La fosse ouest mesure 2 x 0,9 x 0,2 m et la fosse est, 2,4 x 1,6 x 0,2 m. Leur fond est recouvert de pierres éparpillées dont certaines sont rubéfiées. Un niveau charbonneux (r2) tapisse les parois de la cuvette ouest et s’étire jusque dans la cavité est. Il est recouvert par un dernier remplissage (r1) de silts argileux hétérogènes (fig. 95). De nombreux nodules de terre cuite ont été retrouvés dans le comblement des deux cuvettes (169 pièces pour un poids total de 1225 g).

Les pierres rubéfiées, le comblement charbonneux et les élé-ments en terre cuite attestent une structure de combustion qui s’apparente, avec ses deux fosses accolées, aux vestiges laissés par un four à coupole arasé et à une fosse de travail attenante. L’importante concentration de nodules en terre cuite trouvés

448,63 m 3.1.1 3.1.2 0 40 cm N Caillou brûlé Surface rubéfiée

aux alentours de la structure et surtout dans les remplissages du fond de cabane 450 situé en aval (303 pièces pour un poids total de 1184 g), trouve très probablement son origine dans le démantèlement de cette structure et vient encore ren-forcer l’idée d’une structure fermée par une coupole. La grande quantité d’os d’animaux, dont plusieurs portent des traces de passage au feu et de couteau, et des écailles de poisson confirme une utilisation domestique de cette structure. Cependant une concentration de minerai, située à proximité de cette structure, permet d’envisager aussi un usage ponctuel à des fins métallur-giques (chap. 12.4.2).

Un abondant mobilier a été prélevé dans le comblement des deux cuvettes. La céramique est représentée par une trentaine de pièces. Parmi elles, on note la présence de quelques gobelets en pâte 1c

(92, 94, 100). Un pot en pâte 3h (296) présente des encroûtements

sur ses parois internes et externes. Un couvercle en pâte orange 3c1 (249) et un tesson en pâte 4, trouvés dans le remplissage

r2, indiquent une datation qui ne peut précéder le milieu du 7e

siècle. Parmi les six objets métalliques, deux sont caractéristiques. Il s’agit d’un rivet en bronze de fourreau de scramasaxe (773) et d’une aiguille à chas en fer (630). De cette structure proviennent encore trois fragments de récipients en verre dont deux morceaux de bol T51 et deux aiguisoirs-polissoirs.

L’aire rubéfiée 283.1

La structure 283.1 est située à l’est de la structure de combustion 282 (fig. 57). Elle se présente comme une aire rougeâtre de 2,75 x 1,65 m avec, par endroits, des poches de terre plus fortement rubéfiées (fig. 95). A son extrémité nord-ouest, elle recouvre par-tiellement le trou de poteau 283.2 et est traversée par le trou de poteau 449 (fig. 96).

Fig. 95. Four 282 et structures associées. Plan d’ensemble et coupe du foyer 282. Le four 282 a été installé sur le comblement d’une fosse ancienne (463). L’aire rubéfiée 283.1, qui correspond cer-tainement à une aire de rejet, s’étend à l’aval et recouvre le calage de poteau 283.2. La fosse 462 et quelques trous de poteau complètent cet ensemble de structures. 433 434 451 m 3.3 r1 r1 r2 r1-463 r1 r2 r1 463 462 282 283.2 283.1 449

Fosse / Fosse de creusement Trou de poteau

0 40 cm

N

Observée en coupe, cette surface rubéfiée se compose d’une suc-cession de fins litages de terre cuite rougeâtre qui ressemblent à des niveaux de sols brûlés piétinés et qui suggèrent une zone de rejet de restes de combustion extraits du four.

Le foyer en fosse 386

Les restes de cet hypothétique foyer situé dans le bâtiment S6 sont décrits plus haut, avec les autres structures de cette bâtisse (fig. 64). Ils se présentent comme une tache peu épaisse de sédi-ment charbonneux et un caillou brûlé que nous interprétons comme l’empreinte laissée par le fond arasé d’une fosse charbon-neuse.

Le foyer en fosse 517

Cette structure très érodée est creusée dans le remplissage caillou-teux (r2) du fossé gallo-romain 438 (fig. 57 et 97). Elle n’a mal-heureusement pas été repérée immédiatement lors de l’ouverture du terrain et a été abîmée par les déplacements de la pelle rétro. Elle est constituée d’une petite fosse circulaire de 0,38 m de dia-mètre et de 0,1 m de profond, placée dans le prolongement d’une fosse oblongue à fond plat, moins profonde (0,55 x 0,5 x 0,5 m). Un seul remplissage de silts argileux charbonneux a été observé (r1). Les paillettes de charbons de bois, quelques minuscules fragments de limon cuit et des pierres brûlées mêlés à ce comble-ment suggèrent une activité de combustion dans cette structure. L’aménagement d’une plateforme devant l’aire de chauffe serait en adéquation avec ce type de structure.

Ce foyer se trouve dans une zone spécialisée dans la préparation ou consommation d’aliments, signalée par une grande quantité de pots à cuire et d’ossements brûlés et coupés. Il a livré un fond de récipient en pâte orange 3c (209).

L’aire rubéfiée 600

Cette aire rubéfiée, qui se situe dans le bâtiment S4 (fig. 57 et 62), se présente comme une surface d’environ 1,1 x 1,2 m rougie par le feu et charbonneuse (fig. 98). Les limons cuits et les paillettes de charbons de bois sont présents sur une épaisseur de 7 cm, mais aucune limite de fosse n’a été repérée.

Cette structure se trouve à la base de la couche 3.1.1, au-dessus du comblement du fossé romain 438 (fig. 47 et 57). Y sont associés un fragment de céramique en pâte 3c et un tesson protohisto-rique, ainsi qu’un objet en fer indéterminé. Deux os d’animaux et deux scories y ont aussi été trouvés.

Cette aire rubéfiée recouvre un trou de poteau (452). Elle peut être interprétée soit comme l’empreinte du foyer du bâtiment S4, soit comme la trace de l’incendie de ce même bâtiment (chap. 4.3.1). C’est cette seconde hypothèse que nous avons privilégiée. Fig. 96. Structure 283.2. Vue en plan.

450,90 m r2-438 r1 r1 0 40 cm N

Fig. 97. Foyer 517. Plan et coupe.

Fig. 98. Aire rubéfiée 600. Plan. Cette surface rubéfiée recouvre le trou de poteau 452.

452

Trou de poteau

0 40 cm

N

Surface rubéfiée Limons cuits épars

Les aires charbonneuses 3 et 413

La surface charbonneuse 3 se trouve à l’extrémité est de la ferme occidentale. Elle s’étend sur une trentaine de mètres, du bâtiment S6 au bâtiment S1, et recouvre leurs vestiges (fig. 57). Cet épan-dage de charbons de bois d’une dizaine de centimètres d’épaisseur se mêle au sommet de la couche 3.1.1 (fig. 22 PRF1). Il corres-pond à un épisode postérieur à la phase d’habitat des bâtiments S1 et S8. Bien qu’il puisse s’agir d’une simple trace d’essartage, la juxtaposition de cet épandage charbonneux au plan des deux bâtiments S1 et S6 semble témoigner du niveau de destruction de ces deux constructions. Typologiquement, le mobilier trouvé dans ce niveau charbonneux ne se distingue pas de celui de la couche 3.1.1 sous-jacente, liée à l’occupation des bâtiments (une

plaque-boucle du 7e siècle, 691, p. ex.). Ce qui est cohérent avec

un niveau d’abandon sans trace de réoccupation ultérieure. La zone charbonneuse 413 se trouve à l’ouest du bâtiment S1 (fig. 57). Elle s’étend sur une surface de 1,4 x 0,5 m à la base de la couche 3.1.1. Les morceaux de charbons de bois sont présents sur une épaisseur de 5 cm. La présence de quelques os et de fragments de tuile dans la couche 3.1.1 nous incite à interpréter cette trace comme un rejet domestique.

Les fragments de planches carbonisées 120

La concentration de charbons de bois 120 a été suivie sur une longueur de 21 m, de l’ouest du bâtiment S2 et s’étirant jusqu’à la cabane en fosse 116 (fig. 57). Il s’agit de plusieurs fragments de planches carbonisées dont la structure ligneuse est encore obser-vable (fig. 99). Les plus grands morceaux mesurent jusqu’à 50 cm de long pour une largeur maximale de 18 cm. Leur épaisseur ne dépasse pas 1,5 cm. Le bois carbonisé repose dans la couche 3.1.1 qui recouvre le remplissage du fossé gallo-romain 438 et suit le tracé de cette ancienne structure (fig. 100). A l’est, où la base de la couche 3.1.1 montre des signes d’hydromorphie liés à un effet de cuvette créé par le remplissage du fossé 438 (3.1.1d), le dépla-cement par flottement des charbons est évident. Les morceaux, délités et soulevés sous l’action de l’eau, se sont redéposés sous forme de fines lamelles entremêlées.

4.3.6 Les fosses

La fosse 270

Cette structure de forme allongée mesure 0,93 x 0,78 m pour une profondeur conservée de 0,22 m (fig. 101). Elle se trouve sur la ligne de croisement des bâtiments S3 et S4 (fig. 57). A cause de ses grandes dimensions, elle détonne des autres trous de poteau reliés à ces deux édifices et s’apparente plutôt à la catégorie des fosses. Son fond est irrégulier et ses parois évasées. Deux rem-plissages légèrement charbonneux avec quelques nodules de limon cuit ont été distingués : un sédiment brun gris foncé qui contenait de nombreuses pierres et un bloc de marne grise (r1) et un sédiment brun gris clair qui tapisse le fond et les parois de la fosse (r2). Les pierres dégagées dans r1 et dont certaines sont posées de chant, dessinent un cercle et laissent un espace central vide d’environ 0,3 m qui indique que cette structure a été réutilisée au moins une fois comme fosse d’implantation pour un poteau des bâtiments S3 ou S4 (fig. 61 et 62). Mais il est aussi possible que les grandes dimensions de cette structure aient été engendrées par la superposition de deux trous de poteau suc-cessifs, le premier appartenant au bâtiment S3 et le second au bâtiment S4.

Un fond de récipient en pâte 4 (440) trouvé dans le remplissage r1 indique une datation qui ne peut précéder le deuxième tiers

du 7e siècle pour le comblement final de la seconde utilisation

de cette structure.

La fosse 275.1

Cette fosse de forme plus ou moins circulaire mesure environ 0,75 m de diamètre. Son fond est plat et ses parois sont évasées. Sa profondeur maximale observée est de 28 cm. Elle est creusée dans la couche 4.1.1 (fig. 101). Elle a été recoupée une première fois par le trou de poteau 275.3, puis une seconde fois par le trou