• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 3. MÉTHODOLOGIE

3.1 Type de recherche effectuée

Cette première section relate le choix d’une méthodologie mixte pour notre recherche, se traduisant par l’utilisation conjointe de méthodes quantitatives et d’autres de nature qualitative. Quant à la méthode quasi expérimentale adoptée, elle est destinée à déterminer une relation effective entre notre variable intégration pédagogique des TIC et la motivation à l’apprentissage des mathématiques en contexte universitaire au Niger.

3. 1.1. L’approche mixte

Ancré dans une approche sociocognitive, nous avons retenu un cadre théorique selon la perspective du modèle attentes-valeur de Pintrich et Schrauben (1992) et de la théorie d’autodétermination de Deci et Ryan (1991, 1994, 1999, 2000, 2002b) pour examiner la dynamique de la motivation à l’apprentissage des mathématiques dans un

contexte d’innovation pédagogique au moyen d’une intégration pédagogique des TIC. Aussi, pour mieux cerner le changement de ce construit très complexe (Karsenti, 1997, 2033a, 2003b), notre recherche a dégagé une vision globale des principaux concepts afin de faire ressortir des liens significatifs de cause à effet entre les différentes variables identifiées, et contribuer à clarifier les questionnements soulevés au sein de nos objectifs spécifiques de recherche.

Dans le cadre d’une recherche quantitative, il est essentiel de rappeler que les nouvelles connaissances s’expliquent principalement au moyen de données présentées sous forme de nombres (Boudreault, 2004). Comme, il s’agit de réunir de nombreuses informations pertinentes, dans la perspective d’une contribution aux éléments de réponse à la question de recherche, il semble incontournable d’émarger à cette approche quantitative. Notre compréhension de cette approche est en parfaite harmonie avec la vision schématisée par le point de vue selon lequel « quantifier signifie énumérer, compter des unités, dénombrer les objets à étudier ou à décrire, relever les fréquences d’apparition d’un phénomène» (Grawitz, 1986, p. 378). Notre recherche possède bel et bien un volet quantitatif dans la mesure où elle veut établir le degré de motivation à l’apprentissage des mathématiques suivant le continuum d’autodétermination issu des travaux de Deci et Ryan sur la motivation. De manière plus concise, nous aurons besoin d’une mesure qui procède au classement d’éléments dans un certain ordre, par rapport un critère croissant ou décroissant (Grawitz, 1986).

Au-delà des avantages reconnus à l’approche quantitative, il existe toujours la possibilité de diversifier les moyens de collecte afin de faire émerger des explications plus complètes et plus riches en usant de la complémentarité avec l’approche qualitative (Savoie-Zajc & Karsenti, 2004). Dans cette perspective, les mêmes auteurs soulignent que tout choix dichotomique confine le chercheur dans une posture assez difficile, car il évoluera inévitablement avec toutes les faiblesses et limites particulières de l’unique méthode retenue. Par exemple, dans le cadre de notre recherche exploratoire, une approche exclusivement quantitative ne saura donner l’opportunité aux étudiants de livrer certaines informations « enfouies » sur des facteurs de leur changement de motivation en contexte d’apprentissage des mathématiques.

Savoie-Zajc et Karsenti (2004) illustrent cette situation en rapportant les travaux de Warschauer (1996) sur les aspects motivationnels liés aux TIC dans un contexte de l’apprentissage des langues secondes. Malgré la participation de 151 sujets à l’étude, l’approche quantitative semble avoir imprimé un déficit sur le plan explicatif. Par contre, les mêmes auteurs révèlent la puissance explicative de l’approche qualitative dans une étude analogue sur l’impact motivationnel des TIC auprès d’étudiants inscrits en formation des maîtres, dans laquelle Karsenti a préféré recourir à une approche qualitative par entrevue auprès de16 sujets seulement. Il apparaît que la dernière approche possède une capacité explicative plus poussée. Sans doute, l’approche mixte nous mettra à l’abri de situations où « les données provenant d’un questionnaire distribué à un grand nombre d’élèves pourraient révéler d’étranges résultats qu’il serait difficile d’expliquer sans, au minimum, aller interviewer les élèves afin de mieux comprendre leurs réponses.» (Savoie- Zajc & Karsenti, 2004, p.119).

En définitive, la méthode mixte semble bien appropriée, car elle s’intègre harmonieusement dans une stratégie méthodologique qui offre la possibilité d’aborder notre problème de recherche avec une vision assez complète des différents types de motivation et de l’évolution de la motivation à l’apprentissage des mathématiques chez les étudiants à l’UAM au Niger dans un contexte d’intégration pédagogique des TIC. Cette intention est confirmée par le fait qu’une méthodologie mixte assure toujours au chercheur la mise à contribution complémentaire des méthodes de collecte et d’analyse de données tant qualitatives que quantitatives (Savoie-Zajc & Karsenti, 2004).

Nous détaillons dans la sous-section suivante le modèle quasi-expérimental de notre approche quantitative.

3. 1.2. Le volet quasi expérimental de la recherche

Pour statuer sur le type de recherche quantitative, selon une classification de caractéristiques faites par Martella et al. (cités par Boudreault, 2004), le choix du chercheur repose sur une réponse négative aux trois éléments suivants :

1. l’échantillonnage des sujets s’effectue au hasard dans la population cible ; 2. seul le hasard détermine les sujets qui participeront à l’expérimentation ;

3. l’équivalence entre le groupe expérimental et le groupe témoin,

auxquels il faut rajouter l’existence d’un groupe de contrôle à côté du groupe expérimental. Dans le cadre de notre expérimentation, il est important de noter que plusieurs éléments de notre contexte académique restent très peu sous contrôle à la suite d’un simple ajout d’interventions pédagogiques supportées par les TIC. D’ailleurs, dans ce genre de contexte complexe et réel, il s’avère irréalisable de satisfaire les quatre exigences ci-dessus de contrôle des caractéristiques du type de protocole. Aussi, malgré que le modèle expérimental, le seul à satisfaire toutes les quatre caractéristiques, soit incontournable pour la vérification sans ambiguïté d’un lien causal entre les variables étudiées, la recherche se contentera d’un recours à un protocole de type quasi-expérimental.

Pour s’assurer que les effets sur la variable dépendante (la motivation à l’apprentissage des mathématiques) soient attribuables uniquement à la variable indépendante (l’intégration pédagogique des TIC), il devient impératif de disposer d’un groupe de contrôle qui ne bénéficiera pas de l’expérimentation. Notre protocole consistera en une mesure pré-test (en début de l’expérimentation) et une mesure post-test (à la fin de l’expérimentation) sur un échantillon formé d’un groupe expérimental et d’un groupe de contrôle, de sorte à disposer d’une condition de comparaison.

Le tableau 5 ci-dessous récapitule le processus de la formation des groupes. Tableau 5 : Le plan expérimental

Groupes Nombre Prétest Traitement expérimental

Post-test

Groupe expérimental 1 OUI OUI OUI

Groupe témoin

1 OUI NON OUI

Notre modèle quasi-expérimental se trouve complété par le choix des participants et la description du contexte particulier du déroulement de la recherche.