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Troisième considération sur la sensibilité: l’hypothèse d’une conscience non-verbale

Suite aux observations des différentes recherches en neurosciences, portant sur l’importance de l’affectivité dans la vie humaine, il nous a semblé difficile de comprendre pourquoi elle échappe si souvent à notre attention. En considérant certaines recherches portant sur la conscience et les hémisphères cérébraux y correspondant, nous avons pensé avancer une hypothèse pour expliquer cette situation. Suivant ces études, il semble qu’une des propriétés de la conscience est d’accorder plus d’importance et de crédibilité à ce qu’on peut nommer avec des mots. Si les recherches actuelles en neurologies tendent à démontrer

159 « Nous commençons àdevenir vraiment rationnels quand nous reconnaissons la rationalisation incluse

dans notre rationalitéet reconnaissons nos propres mythes, dont le mythe de la toute-puissance de notre raison et celui du progrès garanti. » Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires àl’éducation du futur, Paris,

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que la conscience n’est pas seulement verbale, il semble que celle-ci soit davantage développée dans le système scolaire et plus valorisée dans nos sociétés (que le sont les arts par exemple). Mais considérons l’étude de deux chercheurs pour mieux comprendre cette idée. Les chercheurs Gazzaniga et Sperry se sont interrogés sur le «centre cérébral de la conscience » et ont fait des découvertes inédites. Ils tentaient de trouver si la conscience était seulement redevable de nos actions logiques, rationnelles, langagières, ou si elle était plus vaste que cela. Leur intuition était que les deux hémisphères du cerveau avaient une conscience et non pas seulement l’hémisphère responsable du langage comme on l’a cru longtemps. En fait, ils observaient les éléments suivants chez les patients « split-brain », c’est-à-dire des personnes ayant des lésions de l’hémisphère gauche et du corps calleux (la partie qui relie les deux hémisphères et qui sert à tenir ces deux derniers informés de l’activité du côté opposé). La personne ayant un hémisphère droit intact semblait avoir:

[…] un sens du moi, puisqu’il connait le nom qu’il partage collectivement avec l’hémisphère gauche. Il a des sentiments, puisqu’il décrit son humeur. Il a un sens de ce qu’il aime et de quoi il a envie, il a un sens du futur et des inspirations pour le futur puisqu’il peut nommer les métiers d’avenir désirés. Enfin, le choix des réponses n’est pas influencé et correspond bien à la volonté propre de l’hémisphère droit.160

Le fait que les deux hémisphères semblaient avoir une volonté qui leur était propre, c’est-à-dire avec un ensemble de valeur qui leur permettait d’avoir leurs préférences respectives, a conduit les chercheurs à émettre certaines hypothèses au niveau du développement de la personnalité et à déceler une sorte de limite à la rationalité. Par exemple161, on a montré des mots à un patient ayant une lésion au corps calleux et une

capacité à comprendre le langage verbal par les deux hémisphères (alors que normalement cela est principalement réservé à l’hémisphère gauche), et on lui a demandé de dire à haute voix de quoi il s’agissait. Le patient était incapable de décrire verbalement le mot puisque seuls les stimuli arrivant à son hémisphère gauche pouvaient faire l’objet d’une description verbale. Or, les stimuli arrivant à l’hémisphère droit ne pouvaient être décrits par des mots,

160 Jean-Jacques Feldmeyer, op.cit., p.316. 161 loc.cit.

91 mais étaient compris du patient parce que celui-ci mimait avec tout son corps l’image ou le mot qui lui était présenté. Par exemple pour le mot boxeur, le patient se recroquevillait et agitait ses poings en donnant des coups devant lui de façon simultanée. Toutefois, lorsque la personne était interrogée sur son comportement (pourquoi vous comportez-vous de cette façon?) « […] son hémisphère gauche parlant [était] placé devant le problème cognitif d’expliquer une action manifeste, mais dont il ignore la raison. »162. Il constate qu’il se place

dans cette position, mais il ignore pourquoi il le fait parce que la présence du stimulus montré à l’hémisphère droit ne peut être communiquée à l’hémisphère gauche par le biais du corps calleux. Ainsi, soit la personne était forcée d’admettre qu’elle ignorait pourquoi elle faisait ces simagrées, soit elle inventait une raison afin de donner un sens à cet événement apparemment inexplicable pour le patient. Il semble donc qu’essai après essai, la conclusion était la même, à savoir que systématiquement l’hémisphère gauche tentait de donner une raison pour expliquer le pourquoi de son comportement, et ce malgré le fait que la vraie raison lui échappait complètement. Par exemple, elle pouvait dire des choses comme j’avais besoin de faire de l’exercice, ou j’ai été surpris par un événement, etc. Elle n’avait aucune idée qu’elle se mettait dans cette position parce qu’on lui avait demandé d’exprimer le mot qui s’affichait à l’écran, en l’occurrence le mot « boxeur ». Comme le propose Feldmeyer:

Nous pressentons que le moi verbalement conscient n’est pas toujours au courant de l’origine de nos actions et lorsqu’il observe une personne se comportant pour des raisons inconnues, il attribue une cause à cette action comme s’il savait pourquoi, alors qu’il l’ignore. C’est comme si le moi verbal regardait ce que la personne fait et à partir de cette connaissance interprétait la réalité. Cependant, le cerveau n’émet pas une suggestion sur le ton d’une supposition, mais au contraire il affirme sans sourciller une déclaration de faits.163

Cet exemple invite à penser que ce qui passe par notre conscience verbale est donné sur le ton d’affirmations et de certitudes, même dans le cas où nous sommes dans l’erreur ou

162 loc.cit.

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dans l’ignorance totale. Il s’agit peut-être d’un avantage évolutif nous permettant de mettre de l’ordre rapidement dans la pluralité des sensations. Si nous n’avions que des doutes et des suppositions, nous plongerions, peut-on le penser, dans une sorte d’apathie, étant incapables de faire de l’ordre dans ce qui nous entoure. Cela dit, il nous apparaît que la raison rencontre une sorte de limite si elle se borne à prendre pour vrai seulement ce qu’elle est capable de verbaliser.

Le réflexe le plus spontané est de se fier à ces premières affirmations pour construire une vision du monde cohérente. Nous construisons grâce à ces affirmations, des croyances, des valeurs, et une première forme de connaissance qui permet de ne pas réinterpréter chaque seconde la multiplicité des stimuli qui nous atteignent. Cette caractéristique de notre « moi verbal » est alors comme une sorte d’automatisme qui ne s’active pas seulement lorsqu’il y a matière à réflexion, ou lorsqu’il y a des liens véritables entre ce qui est mis en relation par la pensée. Il semble que ce soit plutôt l’inverse, à savoir que le mouvement de la pensée, ou la volonté d’ordonner ce qui nous entoure est là indépendamment de fondements véritables pour construire le savoir. Ce qui pourrait donner lieu à une relecture très contemporaine de la méthode socratique qui consistait d’abord et avant tout à interroger l’origine de nos connaissances afin de dépasser les évidences et fonder notre savoir à partir d’une réflexion consciente, et non automatique. Ce type d’activité rationnelle est nommé rationalisation par Edgar Morin qui la différencie de la vraie rationalité, qui elle, s’ouvre à la vérification empirique, à ce qui est non-verbal. Comme il le dit:

La rationalisation se croit rationnelle parce qu’elle constitue un système logique parfait, fondé sur déduction ou induction, mais elle se fonde sur des bases mutilées ou fausses, et elle se ferme à la contestation d’arguments et à la vérification empirique. La rationalisation est close, la rationalité est ouverte.[…] La vraie rationalité, ouverte par nature, dialogue avec un réel qui lui résiste. Elle opère une navette incessante entre l’instance logique et l’instance empirique; elle est le fruit du débat argumenté des idées, et non la propriété d’un système d’idée. Un rationalisme qui ignore les êtres, la

93 subjectivité, l’affectivité, la vie est irrationnel. La rationalité doit reconnaître

la part de l’affect, de l’amour, du repentir.164

Ainsi, comme nous l’avons évoqué plus haut, le corps, par le biais de nos sens et de notre sensibilité, semble être capable de réagir au monde, en exprimant une certaine forme de conscience. Nous y sommes moins éveillés parce que tout cela ne s’exprime pas par des mots, par la logique, comme nous y sommes habitués culturellement. Cela dit, notre façon de ressentir le pathique, peut se traduire par un état d’âme, une émotion, un mouvement, une attitude, etc. Dans le cas d’une personne qui n’a pas de lésions cérébrales, comme dans le cas des « split-brain », l’hémisphère gauche demeure constamment informé de cette appréhension non verbale. Toutefois, elle ne semble pas toujours être retenue dans les comportements que nous décidons d’adopter face à une situation. Par exemple, les travailleurs qui sont confrontés à des épuisements professionnels ou des dépressions sévères, ont probablement été informés à plusieurs reprises par différentes manifestions corporelles de la pente glissante dans laquelle ils s’engageaient, avant de recevoir le diagnostic du médecin. Toutefois, le contrôle de la raison qui cherche à expliquer et à rationaliser sans faute ces manifestations a peut-être maintenu celui-ci dans ses activités plutôt que de lui faire rechercher des solutions plus saines et lui éviter cette inconfortable position. C’est pourquoi nous avançons, à la suite de Jean-Jacques Feldmeyer, l’hypothèse de la coexistence d’une multitude de systèmes mentaux indépendants et ayant leurs valeurs respectives. Sans se concerter, les différentes informations retenues par ces systèmes entreraient dans une sorte de compétition qui aboutirait au comportement. Ce dont nous sommes conscients se limiterait

grosso modo à ce qu’on peut verbaliser, laissant dans l’ombre de notre compréhension

consciente, ce qui s’exprime plutôt par des attitudes que par des mots. Selon lui, la personnalité se développerait peut-être en accord avec ce paradigme. À savoir qu’on s’identifierait peu à peu à ce qu’on est capable de verbaliser :

Il se pourrait que dans l’organisme en développement une constellation de systèmes mentaux coexistent, chacun avec leurs propres valeurs et

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probabilités de réponses. À mesure que la maturation progresse, il se pourrait que les comportements de ces différents systèmes soient de plus en plus contrôlés par le système du langage. […] Le processus de maturation psychologique dans notre culture est en grande partie celui par lequel le système verbal apprend à contrôler, en accord avec les standards sociaux, les impulsions comportementales des nombreux moi qui cohabitent en nous. […] L’individualité de l’homme se résumerait à son aptitude à verbaliser et aussi à créer un sens personnel de la réalité et une unité de conscience à partir des multiples systèmes mentaux en présence.165

Autrement dit, on se définirait surtout à la lumière de ce qu’on peut expliquer de nous par la parole. Cela confère une unité, une stabilité et une sécurité qui sont peut-être au fond quelques-unes des valeurs principales faisant partie de notre « système verbal ». Comme le fait remarquer René A.Spitz: une « […] appréciation indifférenciée, non verbale, d'une

situation ou d'une personne, disparaît de la vie de beaucoup d'adultes. La communication cénesthésique166 tend à diminuer au fil de notre développement au profit d'une expérience

perceptuelle consciente diacritique. « Nos sensations profondes n'atteignent pas notre conscience, ne possèdent pas de signification pour nous : nous ignorons et refoulons leurs messages ».167 Dans l’enfance, nous nous abandonnons encore beaucoup à nos sens externes

et à notre imagination. La rigueur, la clarté et la concision du langage, ne sont pas encore les valeurs exclusives auxquelles nous aspirons.

Finalement, les sociétés dans lesquelles nous sommes, soucieuses de fonctionnalité, d’ordre et d’efficacité, nous amènent peut-être à intérioriser des valeurs qui sont plus compatibles avec les valeurs du « moi verbal », « à la volonté réflexive et langagière ». Nous pouvons supposer que nous sommes beaucoup plus que ce que nous sommes capables de verbaliser ou de nommer à propos de nous-mêmes, comme la psychanalyse se plaît d’ailleurs à le réitérer. Toutefois, il semble que ce qui soit surtout développé dans notre société

165 Jean-Jacques Feldmeyer, op.cit, p.320

166 Lorsque nous sommes proches des expériences sensibles de notre corps, cela ne nous apparaît pas comme un assemblage de plusieurs modes de perceptions spécifiques. Cela nous apparaît plutôt comme une

expérience globale et unifiée du corps. C’est ce que René A. Spitz nomme la communication cénesthésique.

95 occidentale, ce soit la pensée abstraite, conceptuelle et verbale, comme les thèses sur la société liquide l’expriment. Donc, même si cette part nous apparaît moins importante, nous venons de voir qu’elle a un rôle primordial dans notre vie et notre activité rationnelle.

Des aspects méconnus de nous se manifestent à travers la souplesse de la spontanéité, du désordre et de l’inconnu. Or, cette part de mystère n’a pas tendance à se développer si les modèles sociaux dominants d’une société valorisent des idéaux comme la virilité, l’invulnérabilité, le contrôle total, etc. Comme le souligne Martha Nussbaum: « Lorsque les

jeunes gens approchent de l'âge adulte, l'influence de la culture du groupe d'âge augmente. Les modèles de l'adulte accompli (l'homme ou la femme accomplit) ont une grande influence sur le processus de développement, tandis que la compassion lutte avec l'insécurité narcissique et la honte. »168 Par conséquent, si les modèles sociaux dominants ne favorisent

pas la vulnérabilité, la quête de soi, ou même simplement la possibilité d’avoir une personnalité complexe, et partiellement indéfinie, il est fort possible que les individus tentent de se définir et de se rapprocher de ce qui s’apparente au contrôle conscient de la raison par le langage, délaissant les autres formes de conscience de soi.

Ce qui concerne notre sensibilité169 ou encore la dimension pathique de notre vie peut être

dans ce type de modèle associé à des stéréotypes où: dégoût, méfiance et mépris sont mis en scène. Par exemple, dans une société où la virilité est synonyme de succès individuel, il se peut que la faiblesse (ou la qualité de s’émouvoir en public) soit dévalorisée, voire ridiculisée. Pourtant la capacité d’être affecté par son environnement ne nous met pas forcément en position de faiblesse et peut même être un redoutable avantage. Pensons aux joueurs de poker qui détectent au moindre détail le bluff de l’adversaire. Il en va de la sorte pour les hauts dirigeants, les entrepreneurs et beaucoup d’autres professionnels qui doivent compter sur leur

168 Martha Nussbaum, Les émotions démocratiques-Comment former le citoyen du XXIe siècle?, Paris,

Climats, 2011, p.53

169 « Cette notion concerne notre capacitéde réaction pathique élémentaire aux apparences, aux

changements et aux difficultés, l’exposition constante et inévitable du corps aux impressions. » Gabor

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créativité et leur intuition pour repérer les bonnes affaires ou développer une vision innovante à long terme. Si les modèles sociaux dominants peuvent être un facteur d’inhibition pour la sensibilité dans la vie adulte, ne faudrait-il pas s’interroger sur la façon d’éduquer les jeunes à prendre davantage en considération les messages de leur sensibilité? Évidemment, notre but n’est pas de discréditer la formation des facultés logico-mathématiques, mais bien de ne réduire notre système scolaire à ces aptitudes. Voilà pourquoi nous défendrons dans la section qui suit l’importance d’éduquer l’humain dans sa totalité.

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Éduquer le tout

Comme nous avons pu le voir, nos sens physiques, notre mémoire, notre imagination, et la conscience de soi (qui s’élabore à travers la proprioception entre autre) ne tiennent pas des rôles secondaires dans notre vie. Ils font partie intégrante de ce que nous sommes en tant qu’être humain. En les niant, nous ne les faisons pas disparaître, mais nous nous exposons à atteindre plus difficilement l’équilibre nécessaire au bien-être. Parmi ces conséquences indésirables, nous pourrions nommer une sorte de conformisme moral et intellectuel, à une

dépassionalisation, à une apathie, une difficulté à s’engager à long terme dans ce qui donne

un sens notre existence, etc. Nous avons vu les effets dévastateurs que peut avoir une négation de la dimension sensorielle et affective sur le développement des enfants. Dans certains cas, ils peuvent même en garder des séquelles tout au long de leur existence. Cela dit, en dehors du milieu familial, nos sens conservent-ils une place aussi importante dans nos vies? Et si oui, est-ce que la société doit en prévoir l’éducation? Doit-on plutôt penser qu’ils se « forgeront » d’eux-mêmes en fonction des expériences que chacun vivra? Avant de tenter de répondre à ces questions, nous allons définir la notion d’éducation: une notion qui ne fait pas consensus et qui est employée afin de désigner toute sorte d’activité qui tourne autour de la transmission de l’apprentissage.

Commençons donc par rappeler que l’étymologie du mot Educere signifie conduire un tiers au-delà de lui-même, hors de soi, faire éclore170. C’est de cette signification première que nous vient le mot « élève » qui se rapporte à l’idée que l’éducateur guide l’enfant à s’élever dans son humanité, pour devenir cet être humain épanoui au meilleur de ses qualités. Si nous nous positionnons en accord avec cette signification dans ce mémoire, nous devons ajouter que pour arriver à cette fin, il y a plusieurs moyens qui ont été mis de l’avant. Nous pourrions évoquer les termes: instruction, dressage, formation, culture, et beaucoup d’autres

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encore. Qu’est-ce qui distingue ces activités les unes des autres ? Dans le cas de l’instruction, nous pourrions dire qu’elle se rapporte surtout à la transmission de savoirs et vise par cette action la formation de l’esprit. Le sens du mot formation s’inscrit dans la même direction, à la différence que la transmission de savoir vise à rendre les individus capables d’exercer une activité particulière. Le terme dressage, qui dénote une certaine qualité péjorative, renvoie quant à lui à l’action de faire acquérir une discipline à un individu sous la contrainte d’une punition ou récompense. Si on peut observer que ces dernières méthodes se retrouvent toutes en partie dans l’éducation contemporaine, comme des moyens d’apprendre des savoirs aux enfants, nous trouvons que le mot « culture » est peut-être celui qui décrit le mieux la direction dans laquelle devrait s’inscrire un projet éducatif digne de ce nom.

Ce que le terme «cultiver» a de différent par rapport aux termes d’instruction et de dressage, et qui fait que nous le préférons aux autres, c'est qu'il implique l’idée de soin. Cultiver, ce n'est pas seulement transmettre un savoir mesurable et quantifiable comme dans le cas de l'instruction, ou encore imposer par la force, ou la récompense, l'adoption de nouveaux comportements (dressage). L'idée de culture renvoie à l'action d’accorder des soins à un être dans le but de le faire croître. Il se rapporte à la pratique d’un art et implique l’idée d’honorer ce qu’on cherche à faire grandir. Nous reprendrons ici la célèbre analogie de Cicéron qui comparait l’éducation humaine à l’activité de l’agriculteur qui prend soin de son champ171. Par les soins que l’enseignant apporte à un être vivant dans sa globalité, celui-ci