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Conclusion du chapitre 1

4. Le triptyque institutions / organisations / professions

4.2. Les travaux de Lise Demailly

Les travaux de Lise Demailly prêtent beaucoup moins le flanc à ces différentes critiques. Ses travaux initiaux sur les enseignants (1985, 1987, 1991) se sont progressivement élargis à une analyse des activités professionnelles relationnelles. Le modèle qu’elle en a tiré en 2008 croise les trois entrées institutions, organisations et professions et étudie les configurations historiques de ces croisements, dans différents secteurs d’activité (notamment l’enseignement, la psychiatrie, la formation). Présentons ce modèle, en soulignant d’emblée qu’il s’inscrit dans une perspective de sociologie du travail, attachée à l’analyse des pratiques professionnelles ou encore de ce que Demailly appelle des « registres d’action ». Chacun des registres qu’elle a qualifiés se définit par : « a) le sens de l’action, la source de sa légitimité ; b) le statut symbolique de l’autrui concerné ; c) les tensions professionnelles observables autour de ce registre » (2008, p. 115). Cette définition paraît particulièrement adaptée aux activités professionnelles relationnelles, puisqu’elle place le statut de l’autrui concerné au cœur du registre d’action. A cette réserve près, il nous semble qu’elle peut être étendue à l’analyse de ce que nous avons appelé « action au travail » pour d’autres métiers. « Registre d’action » et « action au travail » qualifient selon nous une même appréhension globale de l’activité des individus, en ne se limitant pas à quelques actes professionnels, mais en interrogeant la cohérence générale des pratiques, à partir des sens de l’action, des raisons qui l’animent, des tensions ressenties entre visées et mises en pratiques.

Le modèle analytique de Demailly croise explicitement les trois entrées institutions, organisations et professions. Il donne cependant un poids central aux groupes professionnels, la professionnalisation et la professionnalité. Demailly appelle groupe professionnel « des ensembles d’individus occupant objectivement des places semblables dans la division technique et sociale du travail (dans l’échange social autour du travail), ces groupes ayant pour leurs membres une existence subjective plus ou

moins présente, disposant d’une organisation interne et de capacités d’intervention

externes plus ou moins fortes, sur la base de principes de structuration divers » (p. 78). Cette définition, proche de celles évoquées précédemment (cf. chapitre 1, § 1.3.) de Dubar (1999), de Demazière et Gadéa (2009), met en avant trois critères : la place similaire dans la division du travail, de façon extra-organisationnelle ; l’existence collective subjective ; la capacité spécifique et collective d’intervention dans le champ social. Comme le souligne Demailly, cette définition s’inscrit pleinement dans les débats sociologiques français sur les groupes professionnels et met à distance certains des critères mobilisés dans les théories anglo-saxonnes (longueur des études, existence d’un ordre professionnel, idéologie professionnelle de service). La définition est à la fois plus large et précise que la nôtre. Notre définition (cadres et collectifs transversaux de pairs exerçant la même activité professionnelle) ne retient finalement que le premier critère de Demailly. La question de la reconnaissance subjective (qui amène les individus à se considérer comme des pairs) et celle de la capacité d’intervention externe (qui amène les individus à intervenir collectivement dans le champ social) nous

181 paraissent caractériser un état de certains groupes professionnels, en l’occurrence les collectifs qui ont déjà atteint un certain niveau de structuration et de reconnaissance interne et externe, qui sont engagés dans un processus de professionnalisation.

Demailly relie d’ailleurs sa définition des groupes professionnels à ce qu’elle appelle la « professionnalisation » conçue comme « les modes de construction sociale d’un groupe professionnel, autrement dit les processus qui transforment une collection d’individus à la fois en un groupe spécialisé dans la division du travail et en un acteur collectif » (p. 78). Sa définition des groupes professionnels semble ainsi particulièrement adaptée aux ensembles d’individus déjà fortement avancés dans ce processus de professionnalisation. Elle l’est sans doute moins pour les ensembles d’individus, ayant certes une activité commune ou proche, mais avec une très faible conscience commune et une très faible reconnaissance externe. Pourtant – c’est du moins notre hypothèse –, c’est peut-être cette activité commune ou proche qui est à la base des dynamiques du collectif. C’est ce que nous semble d’ailleurs souligner Demailly quand elle finit de positionner son approche des groupes professionnels par une interrogation sur la professionnalité, définie comme « l’ensemble des compétences considérées comme caractérisant normalement les membres d’un groupe professionnel donné à une époque donnée » (p. 80). Selon elle, la professionnalité est la résultante d’une construction sociale entre trois phénomènes : des caractéristiques, qualités ou propriétés physiques, psychiques, sociales des individus ; des exigences liées à des situations de travail ou à des postes, des requis définis par rapport à des tâches, par des employeurs, un marché du travail, une organisation, des besoins sociaux ; la reconnaissance sociale de cette adéquation entre des caractéristiques des personnes et les requis des situations (p. 81). Finalement, comme nous souhaiterions le faire, l’approche de Demailly met bien au centre de l’analyse des groupes professionnels la question de l’activité, celle des modes d’accomplissement d’un faisceau de tâches, celle des modes d’exercice d’une spécialisation fonctionnelle. Son modèle est néanmoins plus ambitieux que le nôtre, en intégrant l’ensemble des processus de reconnaissance sociale dans sa définition de la professionnalité et des groupes professionnels. Le concept d’« agencement symbolique de mobilisation professionnelle » (Demailly, 1991) lui permet ainsi de rentrer au cœur de systèmes de représentations et de croyances qui organisent la structuration interne et externe des groupes professionnels. C’est en explorant ces systèmes que Demailly a croisé les deux autres entrées qui nous préoccupent : les institutions et les organisations. Si ces deux entrées paraissent en retrait par rapport au statut donné à la notion de groupe professionnel, elles n’en sont pas moins clairement définies et intégrées dans un modèle global d’analyse des registres d’action du travail relationnel.

Demailly entend par institutions « des organisations particulières, des articulations de statuts et de rôles, qui ont un rôle central pour faire lien dans une société entre les individus et cette société » (p. 130)81 et par organisation « tout collectif où travaillent

81 Il est intéressant de souligner ici le choix analytique de l’auteure (définir l’institution comme des organisations particulières), différent du nôtre (élargir le concept d’institution à celui de projet sociétal se

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des salariés, donc aussi bien les entreprises de production et de services que les associations et les administrations » (p. 181). Avec ces définitions, elle analyse les articulations entre professions-professionnalité-professionnalisation et organisations d’une part, institutions d’autre part. Elle évoque par exemple le rôle des organisations dans la production des professionnalités : à travers la gestion des savoirs professionnels ou la production de compétences dans le domaine de l’agencement et de l’encadrement du travail, les organisations « contribuent durablement à générer les conduites professionnelles, à construire des groupes professionnels en façonnant leurs univers mentaux et en gérant activement la construction de l’expérience professionnelle » (p. 181). De la même façon, elle analyse l’effet des institutions et de leurs transformations sur les pratiques professionnelles : passage de l’organisation-boîte ou encore de l’organisation-mammouth homogène sur le territoire national à l’organisation-réseau, de l’organisation solide à l’organisation liquide ; déplacement des centres de gravité institutionnels. Elle défend à ce sujet un point de vue critique à l’égard des thèses de la désinstitutionnalisation, en soulignant les dangers d’une illusion rétrospective, les processus permanents et concomitants de désinstitutionnalisation / réinstitutionnalisation.

Le projet de Lise Demailly, ainsi résumé, est un modèle dont nous nous sentons proches. On peut d’abord situer cette proximité au regard des apports que ce modèle fournit au modèle proposé par Monjardet. Les définitions des notions employées sont clairement référées aux débats classiques en sociologie (notamment sur les professions et les institutions). Son modèle met aussi au centre de l’analyse l’étude des pratiques de travail et des registres d’action, avec une perspective qui entend donner place aux façons dont les professionnels construisent leur activité, non pas seulement de façon contrainte et déterminée par des formes sociales pensées comme extérieures, mais aussi de façon choisie et en participant de la construction des formes sociales, ce que Demailly exprime en se référant aux travaux de Bruno Latour : « Le travail scientifique de mise en relation de l’individuel et du social doit concerner aussi bien le « social » au sens numéro 1 de Bruno Latour (2006), comme force déjà constituée et influençante, que du « social » au sens 2, comme processus d’association et construction de nouveaux acteurs collectifs » (p. 113). Avec cette entrée, les professions, institutions, organisations n’apparaissent pas comme des agrégats extérieurs aux individus mais bien comme des constructions sociales où les logiques individuelles ont toute leur place. Demailly met par ailleurs au centre de son analyse, l’étude des « registres d’action » des professionnels, en soulignant qu’ils relèvent à la fois de raisons et d’émotions. Son projet est à la fois distinct et proche du nôtre. Il est distinct parce qu’il intègre dans ses angles d’explication les motifs affectifs et émotionnels, à partir des approches déclinant sous la forme de cadres juridiques, politiques et administratifs) : elle centre l’analyse sur la dimension organisationnelle de l’institution. Elle intègre cependant aussi la dimension du projet sociétal (et notamment du projet politique) lorsqu’elle questionne la légitimité, la mission, les rôles des institutions. L’institution ne se réduit donc pas selon elle à une organisation.

183 psychologiques et psychanalytiques. Il est proche parce qu’il n’entend pas limiter l’étude des raisons aux seules raisons utilitaristes et stratégiques. Les valeurs éthiques et politiques sont aussi selon elle au cœur de nombreuses pratiques professionnelles individuelles et de dynamiques collectives : l’acteur au travail n’est pas seulement un acteur utilitariste, il est aussi un acteur politique, « politico-éthique » selon ses termes, c’est-à-dire un acteur attaché éthiquement, instrumentalement82

et passionnellement à des valeurs et des projets. De la même façon, Demailly ne réduit pas l’analyse des relations entre institutions d’une part, organisations et professions d’autre part, à des instrumentalisations des secondes par les premières ; elle propose plutôt de considérer ces entités collectives comme des « champs symboliques concurrentiels », dont il convient justement d’analyser les articulations concurrentielles, dans des modèles historiques et sociétaux donnés, pour une activité donnée. Autrement dit, les articulations qu’elle analyse ne relèvent pas seulement du seul registre des dépendances instrumentales privilégié par Monjardet dans le champ de l’activité policière.

Nous nous distinguerons néanmoins de ce modèle sur quelques points. Tout d’abord, notre projet est beaucoup plus délimité et restreint que le sien : les terrains que Lise Demailly explore sont plus vastes (avec notamment une entrée internationale), ils croisent des observations in situ et des entretiens, ils analysent les pratiques relationnelles à partir du point de vue des professionnels mais aussi en prenant le point de vue des destinataires, ils analysent la dimension passionnelle des engagements, ils croisent différentes disciplines (principalement la sociologie et la psychanalyse, mais aussi l’ergonomie, les sciences de gestion, la psychologie). Partant d’un regard mono-disciplinaire sur trois terrains nationaux, avec le seul point de vue discursif d’acteurs engagés dans des professionnalités hétérogènes du point de vue des relations qu’elles engagent entre les professionnels et leurs publics, notre modèle est moins stabilisé et ne prétend pas à la même ambition. Il ouvre néanmoins des pistes de discussion, autour de l’extension possible d’une analyse plurielle des pratiques professionnelles, depuis des activités « centralement » relationnelles jusqu’à des activités où la dimension relationnelle est plus discontinue et moins capitale dans la définition des régimes d’action. De même, il ouvre à une interrogation sur les effets propres de l’intervention publique et de ses transformations, qui n’est pas au cœur du modèle de Demailly qui ne se focalise pas sur les secteurs publics d’intervention. Enfin, notre projet se veut moins polarisé sur l’entrée des groupes professionnels : même si Demailly intègre les trois entrées institutions, organisations et professions (en leur donnant des définitions parfois un peu différentes des nôtres, notamment en rapportant les institutions à des organisations), elle donne un poids prédominant à l’explication des registres d’action par les dynamiques des groupes professionnels. C’est sans doute tout à fait

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« Ce serait trop simpliste de concevoir l’acteur politique comme uniquement en affaire avec les valeurs. Il contribue aussi au développement de la rationalisation instrumentale de cette pratique politique, et cela fonde dans de nombreux cas la légitimité du travail relationnel quand il est évalué comme efficace » (2008, p. 93).

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compréhensible à l’échelle des terrains qu’elle a analysés ; peut-être l’est-ce moins sur des terrains où les poids des projets institutionnels et des cadres organisationnels pourraient être prédominants. C’est en tout cas une hypothèse que nous aimerions éprouver sur nos terrains.

Notre schématisation du modèle de Demailly

Commentaire :

Ici, nous avons voulu mettre en avant quatre traits saillants de l’analyse de Demailly :

- la volonté initiale d’une mobilisation concomitante des trois entrées institutions, organisations et professions pour rendre compte des registres d’action dans les activités relationnelles ; - une lecture qui conçoit les registres d’action à la fois comme des produits et des matrices des institutions, organisations et professions (d’où des flèches bidirectionnelles) ;

- la saisie des « articulations concurrentielles » qui relient entre elles les institutions, les organisations et les professions ;

- la place dominante donnée aux groupes professionnels dans l’analyse des registres d’action.

Comme nous l’avons vu au cours de ce chapitre, Dominique Monjardet et Lise Demailly ne sont pas les seuls sociologues à avoir utilisé simultanément les notions d’institution, d’organisations et de professions et à avoir analysé leurs articulations. Ils sont néanmoins à notre connaissance ceux qui l’ont le plus explicitement fait, en tâchant de donner à chacun des niveaux une place importante dans l’analyse des pratiques professionnelles. Nous serons donc amenés à nous confronter prioritairement à leurs travaux. Professions Institutions Organisations registres d’action articulations concurrentielles articulations concurrentielles articulations concurrentielles

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Conclusion du chapitre 2

De notre parcours dans la sociologie française du travail ressortent de nombreux enseignements. Tout d’abord, il y a eu ces dernières décennies de nombreux auteurs qui se sont interrogés, plus ou moins explicitement, sur les articulations entre action au travail, institutions, organisations et professions, sur les relations entre ces trois dernières formes sociales, sur l’intérêt qu’il pouvait y avoir en sociologie à leur réserver des poids analytiques singuliers. Ces auteurs ont produit des théories qui sont loin de toutes converger. On y reconnaît, comme dans tout autre champ sociologique, des modèles holistes et individualistes, des visions déterministes ou anti-déterministes, des lectures endogènes ou exogènes à l’objet d’étude délimité (faut-il notamment rapporter les configurations observées à des rapports de production jugés « supérieurs » ou au poids d’un Etat jugé « extérieur » ?). Il ne peut s’agir maintenant de produire un modèle unique, à moins de perdre les forces propres de chaque modèle. Mais une lecture croisée permet de se donner des guides pour l’analyse.

Revenons sur nos deux intentions principales :

- comprendre, à l’échelle individuelle, les différentes relations que les acteurs, dans un champ d’activité donné, établissent avec les institutions, les organisations et les groupes professionnels qui les entourent et qu’ils contribuent à faire évoluer ;

- expliquer, à l’échelle sociétale – mais en passant par la compréhension des actions individuelles et de leur composition –, les relations qui s’établissent, dans un champ d’activité donné, entre les différentes institutions, organisations et professions en présence.

Les relations acteurs / institutions, organisations, professions

La prise en compte des actions individuelles n’est jamais inexistante dans les différents travaux que nous avons explorés, ne serait-ce que parce que la très grande majorité de ces travaux s’appuie sur des matériaux empiriques de « terrain » faits d’entretiens, d’observations ou de questionnaires conduits auprès de professionnels. Mais cette prise en compte reste très différente selon les analyses. Certains modèles lui donnent une place faible (Benguigui et Monjardet ; Monjardet) en faisant de la « place des agents » un produit largement mécanique du triptyque Institutions-Organisations-Professions ; d’autres (par exemple, Paradeise, Lazega, Giraud) donnent une place centrale aux logiques d’action et décisions individuelles, saisies comme des interactions sous

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contraintes, dans la constitution du même triptyque. La majorité des modèles se situent dans un entre-deux, ce qui est désormais classique (sinon banal) en sociologie. Il reste que cet entre-deux – légitime (mais peut-être aussi trivial) s’il s’agit de dire que toute action est à la fois contrainte et autonome et que toute forme sociale est à la fois le produit et la matrice des actions individuelles – laisse parfois quelques zones d’ombre dans l’analyse des pratiques professionnelles.

La variété possible des logiques d’action au sein d’un même ensemble professionnel ayant la même activité, dans la même organisation, encadrés par les mêmes cadres et projets institutionnels nous semble être l’une de ses zones d’ombre. Au-delà des déclarations de principe disant qu’il faut saisir les actions individuelles dans leur complexité, certains modèles accordent une importance analytique à cette diversité, beaucoup d’autres n’y prêtent finalement qu’une faible attention, en insistant particulièrement sur la diversité des régimes d’action entre différentes professions : il s’agit alors de parler des enseignants, des soignants, des ingénieurs, … dont les contours collectifs sont certes considérés comme le produit des actions individuelles, mais dont la caractérisation des pratiques reste très générale. Par exemple, les actions des différents policiers chez Monjardet, des différents infirmiers chez Dubet, sont perçues de façon beaucoup plus homogène que ne le sont celles des différents marins chez Paradeise, des différents avocats d’affaire chez Lazega, des différents enseignants chez van Zanten. Est-ce seulement lié aux activités étudiées ? Ou bien aussi à un effet du regard porté par le sociologue et en l’occurrence le choix d’un zoom et des angles morts qu’il suppose ? Au regard de nos expériences de terrains, nous choisirons pour notre part le choix d’un zoom résolument individualiste, qui met au cœur de l’analyse, l’appréhension de la variété des actions au travail. Ce zoom a bien sûr aussi ses propres angles morts qu’il conviendra d’identifier.

Le parcours du présent chapitre permet aussi de préciser ce que peut recouvrir la notion d’action au travail. Nous l’avons dit dans le 1er

chapitre, nous avons fait le choix de ne pas nous centrer sur une dimension singulière de l’action (par exemple, le geste technique, l’identité, les repères normatifs, …), mais d’appréhender l’action d’un professionnel au sens large, comme ce qui pourrait être transversal à ses actes, ce qui donnerait sens global à son activité. Ce faisant, nous avons bien conscience de perdre en précision ce que nous espérons gagner en appréhension globale de l’action. En nous référant à des modèles qui ont fait des choix plus circonscrits, se dégagent différents niveaux de l’action individuelle auxquels il est utile de prêter attention pour étudier les articulations Institutions-Organisations-Professions.

- le niveau des repères individuels qui donnent « sens » à l’action : les « motivations », les « raisons », les « motifs », « les significations », et à un niveau plus

187 approfondi de qualification, les « intérêts », les « valeurs », les « repères éthiques », les « idéaux »…

- le niveau des repères collectifs qui guident l’action : d’autres « valeurs », des « règles », des « normes », des « rôles », des « codes », des « sources de légitimité ». - le niveau des mises en pratique : les « pratiques », les « techniques », les « gestes », les « actions élémentaires » au sens de Parsons.

- le niveau des tensions éprouvées entre les repères individuels / collectifs et les mises en pratique.

- le niveau des mises en forme discursives des actions.

- le niveau des produits individuels des actions : les identités au travail, les expériences.

- et le niveau des produits collectifs des actions, dont les trois formes sociales qui nous intéressent : les institutions, les organisations, les professions.

Ces niveaux sont parfois imbriqués : par exemple, les identités et les expériences ne