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Les transports dans la ville : lieux et structures du transport de migrants

DEUXIÈME PARTIE

II. Les transports dans la ville : lieux et structures du transport de migrants

Les migrants étrangers sont encadrés par des coxeurs dès l’entrée de la ville. Dans les rares cas où ils ne sont pas remarqués par les policiers à leur passage de la barrière, d’autres

coxeurs les attendent dans l’enceinte de la gare routière ou dans les garages des compagnies

d’autocars. Dans cette cité qui leur est inconnue, ils se laissent généralement diriger vers les « agences de courtage »111, structures centrales du système de transport permettant le passage des migrants de la rive sahélienne à la rive maghrébine du Sahara.

109 Trois compagnies de téléphonie mobile se sont récemment implantées à Agadez (Celtel en 2002, puis Sahel-

Com et Télécel). Les cartes de recharge sont vendues de 1 000, 2 500, 5 000 et 10 000 FCFA.

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Terme qui désigne les rabatteurs chargés de trouver des passagers et de les emmener aux agences de transport. A l’origine, terme du jargon militaire et policier qui signifie « attraper », « arrêter ». Pour plus de détails concernant l’origine du terme dans le secteur des transport en Afrique, voir (Hazemann, 1992).

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Encadré n°6. Les coxeurs, figures de la débrouille et acteurs « fluidifiants » du secteur des transports

Les coxeurs, que l’on retrouve à travers toute l’Afrique, constituent une catégorie d’acteurs informels du secteur des transports dont le rôle consiste à mettre en contact l’usager avec le professionnel. Au Niger, il s’agit généralement de jeunes urbains sans emploi qui ne viennent pas du milieu des transports, mais qui réussissent à s’y imposer (à la différence d’autres pays où l’on retrouve également des chauffeurs sans véhicules ou trop âgés pour conduire). Du fait d’une présence répétée et longue dans les lieux de transport et notamment les gares routières, ils apprennent à en connaître tous les acteurs et le fonctionnement, et s’instituent comme intermédiaire incontournable en orientant et accompagnant tous les usagers vers les professionnels avec qui ils devront traiter selon leurs destinations. Chaque client ainsi guidé leur vaut une petite rétribution. Cette activité, qui fluidifie réellement les activités de transport, est devenue dans biens des grandes agglomérations africaines indispensable au fonctionnement des lieux de transport.

À Agadez, le rôle des coxeurs est particulier car la plupart d’entre eux se sont « spécialisés » dans l’intermédiation entre les migrants et les responsables d’agence de courtage, activité qui leur rapporte bien davantage que celle qui consiste à orienter les clients vers les lignes interurbaines régulières des taxis brousses de la gare routière. Nombreux et souvent désoeuvrés, ils se livrent une concurrence acharnée d’autant que toute les agences de courtage peuvent potentiellement transporter tous les migrants. Les coxeurs travaillent donc généralement de manière privilégiée avec un directeur d’agence à qui ils amènent tous les clients qu’ils réussissent à guider. Ils n’hésitent pas à user du mensonge tant pour s’accaparer un migrant et jouer les traducteurs si besoin, que pour se faire rétribuer pour un travail qu’ils n’ont pas accompli, ce qui entraîne nombre d’altercations.

Le métier de coxeur est un métier de l’entre-deux, complètement informel mais devenu indispensable, à la charnière de la mobilité et de l’immobilité (les coxeurs, totalement immobiles puisque attachés à une ville dont ils connaissent les gens et les lieux, vivent de la mobilité des autres).

Carte 9. Les lieux du transport de personnes à Agadez

1. Les « agences de courtage », structures centrales des transports sahariens

Une nouvelle agence de courtage est apparue à Agadez en 2005, portant à treize le nombre d’agences officiellement enregistrées en mairie en tant qu’entreprises de transport organisant le convoyage de personnes entre le Niger et les pays limitrophes d’Afrique du Nord (Algérie et Libye)112. Malgré le caractère équivoque de cette activité au regard de la loi (les migrants ne possédant que rarement les papiers leur permettant de circuler

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Onze sont réellement en activité. Deux agences ont cessé de fonctionner au début des années 2000 pour des raisons que nous n’avons pu identifier avec précision (manque de clients, problèmes avec les autorités publiques ?). Une partie des membres de ces deux structures travaillent depuis lors avec d’autres agences.

légalement au Niger et au Maghreb, et les passages de frontière étant le plus souvent effectués de manière irrégulière et clandestine), la création officielle d'une telle agence ne pose pas de difficulté. « N'importe qui peut ouvrir une agence, il suffit d'aller à la Chambre

de Commerce et à la Mairie et c'est fini. C'est la Mairie qui donne l'autorisation même,

affirme-t-on à la gare routière, on peut faire ça en une ou deux journées »113. Si l’on s’accorde à considérer que les démarches officielles sont simples, chacun sait que l'exercice d’une telle activité au sein de la ville et dans le Nord du pays nécessite de posséder d’importants réseaux sociaux, intégrant à la fois des acteurs privés (rabatteurs – coxeurs –, propriétaires de véhicules, chauffeurs, passeurs-guides114) et publics (policiers, gendarmes, militaires)115. C’est pourquoi peu de personnes tentent leur chance dans cette profession, bien qu’elle soit très rémunératrice. Parmi les onze directeurs d’agence en activité, six sont originaires d'Agadez, trois de zones situées sur les routes migratoires (Zinder, Niamey et Bilma), et deux sont des Nigériens nés et ayant vécu dans un pays d'émigration (Ghana et Nigeria). Les réseaux sociaux des uns sont donc centrés sur la ville même d’Agadez, ceux des autres intégrant davantage des acteurs du système migratoire basés dans leur région d’origine. Ainsi, le directeur d’agence originaire de Bilma possède d’importants réseaux arabes et toubous, étant lui-même Toubou et arabophone, ce qui lui permet d’envoyer des véhicules en Libye plus aisément que ses confrères. Celui qui a vécu à Accra est devenu le contact privilégié à Agadez des migrants originaires du Ghana, non seulement grâce à ses contacts qui lui « envoient » des passagers depuis la capitale ghanéenne, mais aussi parce qu’il parle ashanti et anglais en plus du haoussa, sa langue maternelle.

Les bureaux des agences, situés dans l’enceinte de la gare routière, sont constitués d’une simple petite pièce en béton de 5 ou 6 m², sur lesquelles sont accrochées des enseignes peintes indiquant le nom de l’agence (« Agence de courtage de l’Aïr », « Ténéré voyage », « Sahara

Tour », etc.) accompagné parfois d’une maxime telle « In God we trust ». À l’intérieur sont

accrochés des panneaux indiquant les tarifs des transports suivant les destinations proposées, et très fréquemment des posters à l’effigie du guide libyen Muammar Kadhafi, du président nigérien Mamadou Tandja, ou de propagande anti-américaine (sur la guerre en Afghanistan ou en Irak, où se retrouvent pêle-mêle des montages photographiques de George W. Bush, Saddam Hussein et Ben Laden, apposés là, semble-t-il, davantage en décoration que par

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Une patente doit tout de même être réglée ainsi que deux ou trois mois de loyer d'avance pour le bureau qui est octroyé dans l’enceinte de la gare routière (le loyer mensuel de ces bureaux de 5 m² est de 5 000 FCFA).

114 Les passeurs-guides sont également désignés par le terme haoussa « yan tchaga ».

115 Le réseau social est entendu ici comme étant un ensemble de personnes ou de groupe entretenant des relations

prosélytisme). Les agences affichent également des cartes du continent africain, centre d’intérêt des migrants qui y projettent leurs parcours et les utilisent parfois pour décider de la suite de leur itinéraire. Enfin, des photos du Sahara sont également exposées, notamment des photos de migrants allègres en plein désert de sable ou dans les montagnes du Sud algérien, censées montrer le sérieux de l’agence et la qualité du « service » qu’elle propose, et rassurer ainsi les futurs passagers. Le mobilier des agences est sommaire. Un bureau ou une table avec une chaise et un ou deux bancs qui accueillent à longueur de journée des migrants et de nombreux autres individus dont les rôles ne sont pas aisément identifiables. Autour des directeurs officiels des agences de courtage, riches et enviés, gravitent en effet une multitude de personnes. Outre les chauffeurs et les coxeurs « officiels », nombreux sont ceux qui essaient de gagner un peu d’argent en se faisant occasionnellement coxeurs, ou en rendant des services réguliers en matière de secrétariat (tenue de registres avec les noms des passagers, leur nationalité, leur destination et l’argent qu’ils ont versés à l’agence), en jouant les intermédiaires auprès de certaines institutions publiques, ou plus simplement en attendant l’opportunité de petites tâches à réaliser (payer des factures, apporter le repas, de l’eau fraîche, etc.). Ces individus, sans-emploi fixe et débrouillards, tentent de profiter de la manne que constituent les flux migratoires sans réellement y parvenir tant leur rétribution par les directeurs d’agence est aléatoire et minime.

« Ça nous fait honte de rester à la maison sans rien faire, alors tous les matins on part à heure fixe au travail, même si on ne gagne rien. [...] Est-ce que seulement on est payé… vraiment… On fait ça parce que… ça nous fait pitié de rester à la maison sans rien faire. Mais obéir comme ça… mais comme ça on va sortir de la maison, on va aller au service, au travail, bon, on fait semblant comme si on est heureux… heureux… mais au fond c'est pas ça… seulement nous avons des relations avec les gens et… mais nous n'avons pas de salaire. » (I., membre d'une agence de courtage, Agadez, 28 novembre 2004).

Une fois guidés jusqu’au bureau d’une agence, c’est entourés de plusieurs de ces personnes, de coxeurs et parfois du directeur de l'agence que les migrants devront expliquer où ils souhaitent se rendre, choisir le type de véhicule (camion ou pick-up) qu'ils prendront et négocier le tarif de leur transport. Le départ d'un véhicule qui est toujours promis très prochainement, voire « demain ou après demain incha Allah », la fatigue des passagers étrangers suite à leur déjà long périple, l'animation des discussions où l'on parle en même temps des papiers qu'il faut pour voyager, des dangers du désert, de ce qu'il faudra prévoir pour sa traversée et d'un lieu pour rester en ville en attendant le départ, sont autant de

facteurs qui poussent les migrants à payer rapidement leur place. Ce qui permet aux membres des agences de ne pas risquer de perdre leurs clients au profit de leurs concurrents, car, une fois l’argent donné, à quelques exceptions près, les migrants ne peuvent plus le récupérer. Les migrants qui en ont les moyens paient donc tout de suite leur transport, relativement cher. Ceux dont les moyens financiers sont insuffisants cherchent à se faire employer à Agadez (dans quelque domaine que ce soit, en valorisant leur seule force de travail ou des compétences particulières) ou contactent leur famille pour demander une aide. Certains ne paient que pour se rendre au Kawar, soit à mi-chemin entre Agadez et la Libye, poussés par une volonté d’avancer autant que possible, systématiquement, en considérant qu’une étape, aussi courte soit-elle, est toujours un pas de plus effectué vers la destination finale116.

Les tarifs des transports proposés par les agences varient selon divers facteurs tels que les tensions entre les États qui se traduisent par une hausse des contrôles dans les zones frontalières, les périodes « d’ouverture » et de « fermeture » de la frontière libyenne, la disponibilité et le coût du carburant. Le tableau ci-dessous expose les moyennes hautes et basses de ces tarifs en 2003-2004 et en 2005, sachant que sur cette base, les prix réellement payés par les migrants varient selon le nombre de passagers par véhicule, selon leur capacité financière et leur capacité à négocier leur place individuellement ou en groupe.

116 À la différence des lignes de transport à destination des pays du golfe de Guinée (Boyer, 2005a), les

paiements à l’arrivée, dits « arrivée-payé », ne sont ici jamais acceptés, pour la simple raison que les migrants sont déposés clandestinement dans les pays de destination où ils ne sont attendus par personnes.

Tableau 3. Tarifs des agences de transport d'Agadez et de Dirkou (en francs CFA, 2003- 2004 et 2005). Trajet Type de véhicule Tarifs (en FCFA, 2003-2004) Tarifs (en FCFA, 2005) Agadez-Tamanghasset pick-up 40 000 à 50 000 50 000 à 60 000 Agadez-Djanet pick-up 50 000 60 000 Agadez-Ghat pick-up 80 000* 70 000* camion 10 000 à 20 000 10 000 à 20 000 Agadez-Dirkou pick-up 20 000 à 30 000 20 000 à 30 000

Agadez-Al Katrun pick-up - 70 000*

Agadez-Murzuq pick-up - 60 000*

Agadez-Oubaghi pick-up - 70 000*

camion 40 000 à 60 000* - Agadez-Sebha

pick-up 50 000 à 80 000* 90 000*

* Durant certaines périodes, lorsque la Libye « ferme » sa frontière avec le Niger, ce qui arrive de plus en plus fréquemment, les itinéraires en direction des villes libyennes sont indiqués « no road » dans la plupart des agences. Les migrants qui se rendent en Libye sont alors envoyés soit à Djanet soit au Kawar, où ils sont mis en contact avec d’autres réseaux de passeurs qui leur permettent de franchir la frontière.

Sources : enquêtes 2003, 2004 et 2005.

Encadré n°7. Exemple de répartition des recettes d’une agence de courtage

L’organisation d’un voyage d’Agadez à Tamanghasset, payé en moyenne 50 000 FCFA par les migrants, à raison de 32 passagers par pick-up, rapporte 1 600 000 FCFA par véhicule au directeur d’agence. Celui-ci doit alors rémunérer les différentes personnes qui participent à l'organisation et à la réalisation du transport. Sur les 50 000 FCFA réglés par un passager, jusqu’à 5 000 FCFA peuvent être reversés au coxeur qui a amené le passager, 35 000 sont pour le chauffeur-guide qui emmènera les migrants (et qui a la charge de l’entretien du véhicule, du carburant pour l’aller et le retour, etc.), et 10 000 sont gardés par le chef d'agence117.

Sur 1 600 000 FCFA perçus, le gain du directeur de l’agence est de 320 000 FCFA. Sachant que les agences font partir plusieurs véhicules par semaine, les sommes importantes que gagnent les directeurs des agences de courtage leur permettent d’entretenir aisément leurs réseaux sociaux, au sein desquels se retrouvent en premier lieu des agents de l’État118.

117 Il s'agit d'une répartition moyenne car le prix payé par les passagers et leur nombre par véhicule varient, tout

comme le montant des rémunérations des coxeurs et des chauffeurs. Dans certains cas les chefs d'agence peuvent faire partir quelques migrants pour 35 000 ou 40 000 FCFA (après négociations) au lieu des 50 000 fixés au départ. Le chef d'agence gagne alors un peu moins mais peut faire partir davantage de véhicules. De même, il arrive que des véhicules circulent avec moins d’une trentaine de passagers.

118 Par comparaison, les salaires moyens des fonctionnaires nigériens vont de 30 000 à 80 000 FCFA par mois

2. La gare routière, lieu de transport, de contact, de négociation

Dans un pays où le transport ferroviaire est inexistant et où le taux de motorisation privée est extrêmement faible, le transport routier collectif demeure prépondérant dans les liaisons interurbaines. Les gares routières, appelées localement « autogares », sont de ce fait des lieux d’animation privilégiés des villes nigériennes, tant du fait des activités mêmes de transport que des multiples autres activités commerciales qui s’y déroulent. Structures publiques d’organisation et de contrôle des transports interurbains de personnes, les gares routières sont également des lieux de mise en relation des pouvoirs publics et des acteurs privés du transport.

La particularité de la gare routière d’Agadez, est d’accueillir en son sein les locaux des agences de courtages (figure 3). Cette gare constitue donc le lieu par excellence de la reconnaissance officielle de l’activité de ces agences par les pouvoirs publics nigériens.

La gare routière d’Agadez, rénovée en 1998 grâce à des fonds libyens119, n’est pas animée de la même manière que celles des grandes villes du Sud du pays où une foule de vendeurs ambulants se presse en permanence autour des véhicules pour vendre aux passagers une multitude de produits et de quoi agrémenter leur voyage. L’activité de transport y est moindre, notamment depuis la libéralisation du secteur et l’essor du transport par autocar à partir des gares des quatre compagnies privées qui desservent la ville. La gare routière d’Agadez est sous certains aspects une gare calme où l’on circule sans mal, et qui peut même paraître inactive aux heures chaudes de la journée lorsqu’il n’y a aucun mouvement de véhicule pendant de longs moments, lorsque même les petits vendeurs de sachets d’eau fraîche restent assis à l’ombre et ne se déplacent que lorsqu’ils se font héler d’un « ksitt » caractéristique de l’appel à distance au Niger.

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Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est particulièrement apprécié à Agadez où de nombreux grands projets ont été financés par la Libye, notamment depuis le début des années 2000 la rénovation de la gare routière et de la piste de l’aéroport, la construction de la plus grande mosquée de la ville et d’un complexe hôtelier de luxe (l’hôtel de la Paix), ainsi que le goudronnage d’une partie de la route Agadez-Zinder. Chacune de ses venues est l’occasion de festivités organisées par les autorités locales.

Figure 3. Schéma de la gare routière d’Agadez

La principale animation de la gare routière ne vient en effet ni du centre de la gare, où se trouvent les minibus (taxis-brousse) qui desservent les lignes nationales, ni du fond, où se trouvent quelques vieux cars qui desservent Arlit et Tahoua, mais davantage des petits locaux en ciment qui constituent plus de la moitié de l’enceinte, dont font partie les bureaux des

agences de courtage (figure 3). Avec l’implantation des agences de courtage, la gare routière d’Agadez s’est petit à petit transformée et accueille aujourd’hui de nombreuses échoppes directement liées au transit des migrants (vente des ustensiles nécessaires à la traversée du Sahara, revente d’objets ayant appartenu à des migrants, change de monnaies) mais également des locaux vides loués par des agences qui y logent certains de leurs passagers. Le stationnement de pick-up devant les agences de courtage, ou encore la présence permanente de migrants de nombreuses nationalités qui passent là une partie de leur temps, renforce l’impression d’une gare animée davantage par ses activités de transport transsaharien que par celles de transport à destination des autres villes du pays.

a. Négocier les taxes officielles

La gare routière est un lieu d’organisation des activités de transport. Cependant les transports transsahariens et les transports interurbains ne relèvent pas systématiquement de la même règlementation ni surtout des mêmes habitudes. Les taxes relatives au fonctionnement de la gare routière et à l’entretien de la voirie que sont censés reverser les professionnels du transport au prorata du nombre de passagers qu’ils font voyager sont payées de manière beaucoup plus aléatoire par les directeurs des agences de courtage que par les autres opérateurs de transport. En effet, chaque voyageur nigérien ou étranger qui prend un moyen de transport à partir de la gare routière doit se voir délivrer un billet de transport sur lequel est collé un timbre fiscal de 100 FCFA. La recette issue de la vente de ces timbres contribue au budget de fonctionnement de la gare routière, mais malgré les efforts du responsable de la structure pour imposer le respect de cette règle, les directeurs d’agence passent fréquemment outre. Ils achètent épisodiquement un carnet d’une cinquantaine de timbres qu’ils déposent dans leur bureau et dont ils ne délivrent que de temps à autre le contenu. Lorsque le responsable de la gare routière chargé de récolter la recette de la vente des timbres passe, il ne