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Le tourisme dans le monde

Dans le document Note d’information (Page 92-96)

M. Hamid Bentahar, membre du Conseil d’Administration

V. Présentation du secteur d’activité du Groupe Risma

V.1.1. Le tourisme dans le monde

Le tourisme à l’échelle mondiale, un secteur en croissance régulière

Figure 7 Evolution des arrivées au niveau mondial entre 1995 et 2017 (en millions de touristes)

Source : Organisation Mondiale du Tourisme (OMT)

Le nombre de touristes internationaux passe de 530 millions en 1995 à 1235 millions en 2017, soit une croissance annuelle moyenne de 4,2%. L’Europe en est le premier marché émetteur avec 50,8% de touristes dans le monde en 2017.

Cette progression s’explique, d’une part, par la généralisation des congés payés, la réduction du temps de travail, la hausse des revenus des ménages et l’allongement de la durée de vie de la population, et d’autre part par l’augmentation structurelle des déplacements à l’échelle planétaire, grâce notamment à une démocratisation du transport aérien.

La croissance du secteur a également été rendue possible grâce à l’apparition de l’hôtellerie de chaîne dotée d’une forte image et dont le dépassement d’une taille critique permet une commercialisation agressive et une couverture plus large des segments de la demande.

En 2009, les arrivées au niveau mondial reculent pour atteindre 894 millions. Ces derniers étant principalement impactés par l’effet de la crise financière. Cette baisse est largement compensée en 2010 par une augmentation du nombre d’arrivées qui enregistrent un effet de rattrapage de 6,2%.

Sur la période 1995 – 2016, la progression des arrivées de touristes s’accompagne d’une croissance des dépenses du tourisme international.

Le niveau de dépenses des touristes à l’international sur la période 1995-2016 se présente comme suit :

487 487 461 486 516 534 566 576 605 619 671 182 184 181 205 218 234

251 269 284 306 324 143 147 141 150 156 163 168 182 194 201

207

92 101 98 108 104 104 105 110 111 113 120

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Europe Asie - Pacifique Amériques Afrique et Moyen Orient Monde

911 929 894 952 996 1 035 1 094 1 1381 193 1 239 806 851

689 760 698 678 678

605 627 563 589

530

1 322

Figure 8 Évolution des dépenses du tourisme international entre 1995 et 2016 (en Mds USD)

Source : Organisation Mondiale du Tourisme

Les dépenses touristiques internationales progressent de 5,4% sur la période 1995-2016. En effet, les recettes s’établissent à fin 2016 à 1 220 Mds USD contre 403 Mds USD en 1995 suite à l’augmentation du nombre d’arrivées.

En 2009, les recettes affichent une baisse de 9,4% en raison de la crise financière mondiale impactant de ce fait à la fois le nombre d’arrivées et les dépenses par touriste cette même année. Il est à noter que cette baisse accompagne la diminution du nombre d’arrivées enregistré la même année.

Un secteur ayant démontré sa résistance aux chocs

Grâce à ses fondamentaux solides, le secteur du tourisme dispose d’une forte capacité à absorber, à l’échelle mondiale, les chocs, qu’il s’agisse de menaces terroristes, de conflits politiques, d’épidémies, de catastrophes naturelles ou de crises économiques.

En effet, sur le plan géopolitique, un fort climat d’insécurité s’installe suite aux attentats perpétrés dans les différentes régions du monde depuis 2001 et suite à la Seconde Guerre du Golfe en 2003. A ceci, s’ajoutent en Asie l’épidémie du SRAS en 2003 et le Tsunami fin 2004. En 2009, le tourisme a subi l’impact de la crise économique mondiale combinée à la propagation de la grippe A (H1N1).

La période (2010-2013) a connu plusieurs catastrophes à savoir l’éruption du volcan « Eyjafjallajökull » en Islande, les révolutions arabes au Maghreb et au Moyen-Orient ou encore de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon et l’ouragan Sandy. Paradoxalement, le secteur enregistre une augmentation de 6,5% en 2010, suivit par 4,0% et 4,8% en 2011 et 2012 respectivement.

Sur les trois dernières années, le nombre d’arrivées et les dépenses en tourisme gardent une variation quasi stable aux alentours de 4% ralentie par la propagation des deux épidémies Ebola et Zika ainsi que le choc économique et politique causé par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

L’impact des crises survenues sur la période 1999-2016 sur les arrivées mondiales se présente comme suit : Figure 9 Chronologie des crises et évolution des arrivées mondiales entre 1999 et 2016

Source : Organisation Mondiale du Tourisme 403 475

680

944

856 930 1 042 1 075 1 204 1 252 1 196 1 220

1995 2000 2005 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

8,1%

99/00 00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 10/11 11/12 12/13 13/14 14/15 15/16 Attentats

Sous l’effet de la crise économique, les ménages à revenus supérieurs ont tendance à ne pas réduire leur budget voyage.

De plus, le facteur risque, sous toutes ses formes (attentats, épidémies, catastrophes naturelles, crises économiques, etc.) est aujourd’hui complètement intégré dans les comportements, preuve de la maturité et de la capacité d’adaptation du secteur.

Ainsi, face à l’ensemble de ces évènements, le secteur enregistre une progression annuelle moyenne de 4,1% en nombre de touristes et de 5,4% en dépenses de touristes entre 1999 et 2016.

Sur la période 2015-2017, l’évolution des arrivées touristiques par région se présente comme suit : Figure 10 Evolution entre 2015 et 2017 des arrivées dans le monde par région

Source : UNWTO World Tourism Barometer (Janvier 2018)

Les arrivées touristiques mondiales progressent de 6,7% sur la période 2016-2017 (vs. 3,9% de hausse sur la période 2015-2016) ce qui représente la plus forte croissance enregistrée au cours des 7 dernières années.

La demande touristique européenne enregistre une hausse de 8,4% en 2017, une belle performance positive d’un marché relativement mature avec 671 millions de touristes. Par ailleurs, les arrivées en Europe représentent 50,8% de l'ensemble des arrivées internationales en 2017. Cette hausse résulte des résultats positifs réalisés en Europe du Sud et en Méditerranée (+13%) et en Europe de l’Ouest (+7%). Par ailleurs, l’Europe reste le premier contributeur mondial aux recettes touristiques avec 36,7% des recettes touristiques mondiales, et ce malgré le léger recul intervenu entre 2015 et 2016 (449,6 milliards de dollars à fin 2015 contre 447,3 milliards de dollars à fin 2016).

En 2016, la région Asie et Pacifique a concentré 30,1% des recettes touristiques mondiales (soit 366,7 milliards de dollars). En 2017, la région accueille 324 millions de touristes soit une augmentation de 5,8% par rapport à 2016. Les arrivées en Asie du Sud ont crû de 10,4% tandis que celles vers l’Océanie ont progressé de 6,5%, ainsi en 2017, l’Asie et le Pacifique ont concentré près de 24,5% des arrivées mondiales.

En 2016, les Amériques ont généré des recettes de 313,2 milliards de dollars soit 25,7% des recettes touristiques mondiales. En 2017, les Amériques accueillent 207 millions de touristes internationaux, soit une hausse de 2,9% par rapport à 2016 alimentée par l’Asie du Sud (+7%) suivie par l’Amérique centrale et les Caraïbes (+4%), cette dernière ayant montré des signes de reprise à la suite des ouragans Irma et Maria. En Amérique du Nord, les performances robustes affichées par le Mexique et le Canada contrastent avec la baisse enregistrée aux Etats-Unis, la destination la plus prisée de la région.

L’Afrique confirme son rebond en 2017 avec une augmentation de 7,8% du nombre d’arrivées de touristes internationaux à 62,1 millions de visiteurs. L’Afrique du Nord a ainsi profité d’une reprise avec une croissance des arrivées de 13% tandis que celle en Afrique subsaharienne ressortait à 5% en 2017.

En 2016, le Moyen-Orient a généré des recettes de 57,6 milliards de dollars soit 4,7% des recettes touristiques mondiales. En 2017, les arrivées pour la région sont estimées à 58 millions correspondant à une hausse de 4,8% portée par une croissance soutenue vers des destinations couplée à une reprise vers d’autres. Ladite région représente une part 4,4% du total des arrivées mondiales en 2017.

3,9%

Un secteur en mutation qui bénéficie d’importants leviers de croissance Parmi les principaux leviers de croissance du tourisme, on retrouve :

Les facteurs sociologiques et l’aspect démographique avec la croissance des populations, l’augmentation de la durée de vie et la baisse du temps de travail ;

L’émergence de nouvelles économies telles que la Chine, l’Inde et l’Europe de l’Est, entraînant la hausse des revenus de nouveaux touristes. Ces pays constituent une niche importante de croissance. Ils feront partie des premiers marchés émetteurs de demain, aussi bien pour le tourisme d’affaires que de loisirs ;

La poursuite de la démocratisation (i) des achats par Internet et (ii) de l’accès au transport aérien grâce aux compagnies low-cost.

Le secteur du tourisme devrait tirer profit de l’ensemble de ses leviers pour poursuivre sa croissance et connaître à l’échelle mondiale d’importantes mutations.

En effet, l’analyse approfondie du secteur effectuée par le cabinet international IPK fait apparaître des changements majeurs dans les tendances de voyage avec :

Une tendance claire à la désintermédiation permise par la disponibilité et la transparence de l’information d’une part, et la volonté croissante de personnalisation du voyage d’autre part ;

Le développement des voyages via les compagnies aériennes « low-cost » avec, pour conséquences majeures, la démocratisation de l’avion et la diminution de la part du transport dans le budget de voyage pour les courts et moyens courriers ;

Les Européens sont revenus à la plage l’année (2017) avec une augmentation de plus de 7% du nombre de vacances de segment Sun & Beach après une croissance nulle l'année précédente ;

Les City Trips (Tourisme de courte durée dans les métropoles) sont également restés très populaires au cours des huit premiers mois de 2017 avec une hausse de 20%, contre une hausse de 15% en 2016. La moyenne globale des dépenses par voyage a augmenté de 4% à 945 euros ;

Une forte progression des achats en ligne : les outils électroniques exercent une influence croissante sur le choix des destinations de voyage ;

Une croissance des courts séjours (1 à 3 nuits) en raison notamment de la réduction du temps de travail. Cette tendance a impliqué une domination des voyages au sein de la même région rendue possible grâce à la mondialisation ;

Une tendance à la segmentation de la demande avec :

 Le développement du Tourisme Seniors en raison du vieillissement de la population des pays occidentaux, impliquant des durées de séjours plus longues, un pouvoir d’achat plus élevé et une plus grande résistance à la crise ;

 La formation de niches : tourisme économique et durable, tourisme golfique, tourisme de santé et bien-être, etc.

Perspectives d’avenir prometteuses

Figure 11 Arrivées des touristes en 1995 à 2030 (en millions)

Source : Organisation Mondiale du Tourisme 528

940

1 360

1 809

1995 2010 2020 2030

Selon les prévisions de l'OMT, le nombre d'arrivées de touristes internationaux dans le monde approchera 1,4 milliard en 2020 et 1,8 milliard en 2030.

Par région, les perspectives de croissance du tourisme international à horizon 2020 se présentent comme suit :

L'Europe demeurerait la destination la plus visitée au monde, avec 620 millions de touristes en 2020. Le taux de croissance moyen prévu s’élève à 2,7% par an à horizon 2020 et 4,6% par an à horizon 2030. et demeure inférieur à la croissance moyenne mondiale du secteur. Cette évolution conduira sa part de marché à 45,6% à horizon 2020 et 41,1% à horizon 2030 ;

L’Asie et le Pacifique affichent des arrivées en progression de 5,7% par an à horizon 2020 et 10,1% à horizon 2030, elles détiendraient ainsi, selon les prévisions, 26,1% du marché en 2020 (soit 355 millions), et 29,6% des arrivées touristiques mondiales en 2030 (soit 535 millions d’arrivées) ;

Les perspectives de croissance sont moins prometteuses pour les Amériques, notamment pour l'Amérique du Nord, alors qu'elles sont plus encourageantes pour l'Amérique latine, l’Amérique du Sud et pour les Caraïbes. Les arrivées touristiques mondiales en 2020 s’établiraient à 199 millions d’arrivées pour 248 millions d’arrivées en 2030 ;

Les prévisions de l’OMT affichent des taux de croissance pour l'Afrique et le Moyen-Orient supérieurs à la croissance moyenne du secteur à savoir 5,3% de croissance des arrivées touristiques à horizon 2020 et 9,8% à horizon 2030. Leurs parts de marché respectives devraient progresser et s’établir à 13,7% en 2020 et 15,6% en 2030.

Dans le document Note d’information (Page 92-96)