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Thrombopénies liées à l’X Données nosologiques

Dans le document Les thrombopathies : étude bibliographique (Page 138-143)

PARTIE I : LES THROMBOPATHIES

FAMILIALES A- Syndrome MYH9

E- Thrombopénies liées à l’X Données nosologiques

La maladie est transmise de manière autosomale dominante. C’est une pathologie rare décrite chez une douzaine de familles. Cette thrombopénie associe un dysfonctionnement plaquettaire de type aspirine-like. Il s’agit donc d’un déficit en cyclo-oxygénase ou en thromboxane A2 synthétase avec une réponse altérée à l’adrénaline [17]. Sur le plan génétique, la pathologie est due à des délétions localisées au niveau du gène situé sur le chromosome 21 (21q22) et codant pour le facteur de transcription AML1 (RUNX1). Ce gène régule l’expression de plusieurs autres gènes impliqués dans l’hématopoïèse tels que GM-CSF, IL-3, M-CSF. Il joue aussi un rôle dans l’hématopoïèse primitive et la mégacaryopoïèse [6].

La morphologie plaquettaire est anormale avec ,en plus, une thrombopénie modérée

[93]. Les symptômes hémorragiques sont fréquents. La moitié des patients développent une affection maligne (2/3 une leucémie aiguë myéloïde et 1/3 des cancers solides).

Traitement

Le traitement repose sur les topiques et l’administration de desmopressine. La transfusion plaquettaire est utilisée en cas d’importants saignements [88].

E- Thrombopénies liées à l’X Données nosologiques

La transmission comme l’indique le nom est lié au chromosome X. Ce sont des atteintes rares [88] dues à des mutations au niveau du gène GATA-1(Xp11.23) qui est un facteur de transcription agissant sur la mégacaryopoïèse et l’érythropoïèse. Il

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en résulte une diminution des granules et la présence d’une anomalie de l’organisation du système membranaire interne. Les plaquettes sont de grande taille et les mégacaryocytes normaux. La thrombopénie, modérée à sévère, est associée fréquemment à une β-thalassémie mineure [93].

Exploration biologique

L’intérêt du diagnostic différentiel avec le syndrome de Wiskott-Aldrich est important mais difficile en raison de l'existence de formes modérées et incomplètes du syndrome. En fait, les études génétiques récentes ont montré dans ces thrombopénies liées au sexe, des anomalies du gène responsable du syndrome de Wiskott-Aldrich. Il s'agirait donc peut-être de formes atténuées du syndrome. On observe cependant un seul type de mutation, contrairement à la forme classique du syndrome [134].

Traitement

Les mesures préventives et les traitements locaux sont toujours conseillés en premier lieu. La transfusion plaquettaire est en règle efficace. On peut avoir également recours à la greffe de moelle osseuse [88].

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IX- AUTRES THROMBOPATHIES CONSTITUTIONNELLES A- Maladies héréditaires du collagène et du tissu élastique

1- Syndrome d’Alport

Données nosologiques

Le syndrome d’Alport est une néphropathie héréditaire génétiquement hétérogène. Le mode de transmission le plus fréquent est celui lié à l’X sinon, la transmission peut se faire de façon autosomique récessive ou dominante [135]. Son incidence est de 1/5 000 individus. Il est causé par des modifications de la membrane basale glomérulaire découlant d’anomalies génétiques affectant les chaînes du collagène de type IV, principal composant des membranes basales. Les gènes touchés sont : COL4A1 et COL4A2 situés sur le chromosome 13 ; COL4A3 et COL4A4 situés sur le chromosome 2 ; COL4A5 et COL4A6 situés sur le chromosome X. Concernant les anomalies fonctionnelles plaquettaires, elles associent un défaut d’adhésivité, d’activation, de sécrétion et d’agrégation sûrement lié aux anomalies du collagène

[136].

Le nombre des plaquettes est diminué de façon sévère. De plus, elles sont de grande taille. Les sujets atteints présentent des hémorragies, une néphropathie hématurique progressive, une surdité, une léïomyomatose diffuse, des anomalies oculaires (un lenticône antérieur bilatéral, une myopie axiale, une cataracte) [135].

Exploration biologique

Les résultats biologiques dans ce groupe de pathologie suggèrent l’existence de plaquettes présentant une anomalie de libération de l’ADP [30].

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2- Ostéogenèse imparfaite ou osteogenesis imperfecta

Données nosologiques

La transmission est le plus souvent autosomique dominante mais il existe des cas de transmission autosomique récessive. C’est une maladie rare mais qui représente la plus fréquente maladie héréditaire du tissu conjonctif [137]. L’anomalie constitutionnelle a pour origine une mutation des gènes COL1A1 ou COL1A2 codant pour les chaînes α1 (17q 21-22) et α2 (7q 21-22) du collagène de type I (le plus important de l’organisme). Le collagène est quantitativement et/ou qualitativement anormal [137 et 138]. Biologiquement, les plaquettes sont anormalement grandes

[30].

Les patients atteints d’ostéogenèse imparfaite ont classiquement des sclérotiques bleutées (rarement blanches), une petite taille, des déformations du squelette (la scoliose en particulier). Une hyperlaxité membranaire est fréquemment rencontrée de même que des hématomes post-traumatiques, des cicatrices cutanées atrophiques et des atteintes neurologiques [137].

3- Syndrome de Marfan

Données nosologiques

Le syndrome de Marfan a été décrit pour la première fois en 1896 par Antoine-Bernard Marfan qui en a colligé ensuite plus de 150 cas [139]. C’est une anomalie autosomique dominante du gène de la fibrilline [137 et 140]. C’est l’une des plus fréquentes maladies du tissu conjonctif après l’ostéogenèse imparfaite. Son incidence est de 2 à 3/10 000 [138, 139 et 141].

La maladie de Marfan est une dégénérescence des fibres élastiques avec désorganisation des fibres de collagène. On sait que ces lésions sont liées à la

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mutation de gènes localisés sur le chromosome 15. L’un FBN 1 code pour la protéine constitutive majoritaire du tissu élastique : la fibrilline 1 et l’autre FBN 2 code pour la fibrilline 2 [142]. Il faut préciser que la fibrilline 1 est un constituant des microfibrilles, structures de la matrice extracellulaire largement distribuées dans l’organisme [139]. La fibrilline 2 quant à elle est responsable de l’orientation de l’élastine et est surtout présente dans le cartilage, la média aortique.

Les plaquettes sont anormalement grandes [30]. Bon nombre de ces malades ne présentent pas d’antécédents hémorragiques. Aussi, ils présentent une atteinte musculosquelettique (dolichosténomélie, arachnodactylie), une atteinte oculaire (ectopie du cristallin, myopie sévère, décollement), une hyperélasticité cutanée, une atteinte cardiaque (anévrisme aortique, une insuffisance cardiaque) [138].

4- Syndrome d’Ehlers-Danlos

Données nosologiques

C’est une maladie génétique décrite en 1901 par Danlos puis par Ehlers qui ont donné leur nom à cette affection. La transmission est souvent autosomique dominante, plus rarement autosomique récessive ou liée à l’X. C’est une maladie génétique rare. La littérature retient une fréquence de 1/5 000 à 1/10 000 [143]. Elle est causée par des mutations de différents gènes dont ceux du collagène de type II, de la lysyl oxydase, de la fibronectine et de l’élastine [137]. Les plaquettes sont de grande taille [30]. Ce syndrome est caractérisé par des ecchymoses multiples et parfois importantes, des hématomes. On a également par une hyperélasticité cutanée, une hyperlaxité articulaire, une fragilité tissulaire, une scoliose [137 et 138].

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B- Déficit en Glucose-6-Phosphate Déshydrogénase (G-6-PD)

Dans le document Les thrombopathies : étude bibliographique (Page 138-143)