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Principales observations ________________________

3. Q UELS SONT LES PARAMETRES DONT L’EVOLUTION DANS LE BRUIT EST

2.3. Tendances opposées

Figure 58. Représentation des différences interindividuelles d’évolution de l’amplitude des mouvements

articulatoires labiaux dans le bruit pour la 2ème base de données, et pour les voyelles [a], [i] et [u]. La courbe bleue en pointillés représente l’amplitude moyenne des mouvements d’étirement, d’ouverture, de l’aire intéro-labiale et des mouvements de protrusion de chaque locuteur en condition silencieuse. Nous avons ordonné les locuteurs par ordre croissant de cette amplitude des mouvements articulatoires en condition silencieuse. Cet ordre n’est pas le même pour tous les mouvements labiaux ni pour toutes les voyelles. Les valeurs de cette courbe peuvent être lues grâce à l’axe de droite de la figure. Chaque diagramme représente pour chacun des locuteurs l’évolution de l’amplitude de ses mouvements articulatoires labiaux entre la condition de silence et la condition de bruit blanc (en rouge) et entre la condition de silence et la condition de bruit cocktail (en jaune). Les barres d’erreur représentent l’écart type de ces évolutions. Les valeurs de ces évolutions et de ces écarts-type peuvent être lues grâce à l’axe de gauche de la figure.

2.3. Tendances opposées

Il reste encore quelques paramètres pour lesquels on observe une évolution significative dans le bruit mais avec des tendances opposées selon les locuteurs.

Ainsi, le débit de parole est parfois ralenti, parfois accéléré selon les locuteurs, et même au sein d’un même locuteur ou d’une même locutrice. Nous remarquons également que cette variabilité intra-individuelle est beaucoup plus importante dans la première base de données que dans la deuxième base de données. Cela provient sans aucun doute de la plus grande liberté de placement des mots-cibles dans l’énoncé dans la BD1, conduisant à un biais non négligeable lorsqu’on calcule l’évolution de la durée syllabique du silence au bruit. Dans la BD2, le débit de parole est significativement ralenti pour toutes les locutrices. Cependant, L6 et L2 allongent beaucoup plus leurs syllabes dans le bruit que L11, avec une différence interindividuelle moyenne de 22ms, équivalente à la moitié de l’effet global d’allongement des syllabes dans le bruit. Dans une étude antérieure, Ternström et al. 2002 [346]

rapporte que le temps de phonation dans le bruit est plus important pour les femmes que pour les hommes. Dans notre 1ère base de données, nous observons également une tendance (non significative) chez les femmes à davantage ralentir leur débit de parole que les hommes, mis à part le locuteur L5 augmentant sa durée syllabique dans le bruit de façon très semblable aux locutrices.

127B2. QUELLES SONT LES TENDANCES PARTAGEES ET LES DIFFERENCES INDIVIDUELLES ?

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Figure 59. Représentation des différences interindividuelles d’évolution de la durée syllabique dans le bruit pour

la 1ère base de données (à gauche) et la 2ème base de données (à droite). La courbe bleue en pointillés représente la durée syllabique moyenne de chaque locuteur en condition silencieuse. Nous avons ordonné les locuteurs par ordre croissant de cette durée syllabique en condition silencieuse. Les valeurs de cette courbe peuvent être lues grâce à l’axe de droite de la figure. Chaque diagramme représente pour chacun des locuteurs l’évolution de sa durée syllabique entre la condition de silence et la condition de bruit blanc (en rouge) et entre la condition de silence et la condition de bruit cocktail (en jaune). Les barres d’erreur représentent l’écart type de ces évolutions. Les valeurs de ces évolutions et de ces écarts-type peuvent être lues grâce à l’axe de gauche de la figure.

De même, on observe une tendance majoritaire de diminution du quotient ouvert dans le bruit (cf. Figure 60). C’est le cas dans la BD1 de L7, L8, L5, L3 (hommes) et L9 (femme), qui montre la plus forte diminution. D’autres locuteurs cependant ne présentent pas d’évolution significative du quotient ouvert dans le bruit (L4 (homme), L10, L1, L6 (femmes)). Enfin, une locutrice, L2, se démarque nettement des autres par une augmentation conséquente du quotient ouvert. Ce comportement est de nouveau observé dans la BD2. Les différences interindividuelles d’évolution du quotient ouvert ne semblent pas reliées à la valeur du quotient ouvert dans le silence.

Figure 60. Représentation des différences interindividuelles d’évolution du quotient ouvert laryngé dans le bruit

pour la 1ère base de données (à gauche) et la 2ème base de données (à droite). La courbe bleue en pointillés représente le quotient ouvert moyen de chaque locuteur en condition silencieuse. Nous avons ordonné les locuteurs par ordre croissant de ce quotient ouvert en condition silencieuse. Les valeurs de cette courbe peuvent être lues grâce à l’axe de droite de la figure. Chaque diagramme représente pour chacun des locuteurs l’évolution de son quotient ouvert entre la condition de silence et la condition de bruit blanc (en rouge) et entre la condition de silence et la condition de bruit cocktail (en jaune). Les barres d’erreur représentent l’écart type de ces évolutions. Les valeurs de ces évolutions et de ces écarts-type peuvent être lues grâce à l’axe de gauche de la figure.

Enfin, l’élévation du larynx dans le bruit montre également une grande différence entre les locutrices de la BD2. Ainsi, seules L6 et L11 montent davantage leur larynx dans le bruit que dans le silence, et L6 de façon plus importante (20% d’écart). Nous remarquons que L6 est la locutrice maintenant son larynx le plus bas en condition silencieuse. Au contraire, L2 conserve sensiblement la même hauteur de larynx dans le bruit, voire même parfois une hauteur moins importante.

F H H H H F F F H F F F F

Figure 61. Représentation des différences interindividuelles

d’évolution de l’amplitude des mouvements verticaux du larynx dans le bruit pour la 2ème base de données. La courbe bleue en pointillés représente le quotient ouvert moyen de chaque locuteur en condition silencieuse. Nous avons ordonné les locutrices par ordre croissant de leur élévation du larynx en condition silencieuse. Les valeurs de cette courbe peuvent être lues grâce à l’axe de droite de la figure. Chaque diagramme représente pour chacune des locutrices l’évolution l’amplitude de ses mouvements verticaux de son larynx entre la condition de silence et la condition de bruit blanc (en rouge) et entre la condition de silence et la condition de bruit cocktail (en jaune). Les barres d’erreur représentent l’écart type de ces évolutions. Les valeurs de ces évolutions et de ces écarts-type peuvent être lues grâce

à l’axe de gauche de la figure.

4. CONCLUSION DU CHAPITRE 5

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3. QUELS SONT LES PARAMETRES DONT LEVOLUTION DANS

LE BRUIT EST DEPENDANTE DU TYPE DE BRUIT ?

Nous avons vu au cours des paragraphes précédents qu’une partie de variabilité d’adaptation pouvait provenir du type de bruit dans lequel le locuteur est immergé. Nous allons examiner ici plus en détail l’effet du type de bruit sur l’évolution des descripteurs de la voix dans le bruit.

Pour chaque paramètre, nous avons calculé l’évolution de chaque syllabe (toujours les mêmes qu’au paragraphe 1) du silence au bruit blanc et du silence au bruit cocktail. Nous avons ensuite comparé ces évolutions pour chaque locuteur, et tous locuteurs confondus. Pour évaluer la significativité de l’effet du type de bruit, nous avons effectué un test Anova à un facteur (TYPE DE BRUIT).

Cependant, une différence peut être statistiquement significative et pour autant très faible, sans aucun impact perceptif. Aussi, nous n’avons pas uniquement considéré la significativité des tests Anova mais également comparé pour chaque locuteur la grandeur de l’effet du type de bruit relativement à la grandeur de l’effet d’évolution du silence au bruit et relativement à la variabilité intra-individuelle de chaque locuteur. Les détails de ces différents résultats sont consultables en Annexe Res5.

3.1. Paramètres dont l’évolution dans le bruit ne dépend pas du

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