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Suivi du déficit d'évaporation estival pour trois scénarios SRES du GIEC

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 180-184)

E VOLUTION DE LA FREQUENCE ET DE

7.3 Tendances moyennes mensuelles de l'évolution des sécheresses au 21ème siècle selon trois scénarios du GIEC

7.3.1 Suivi du déficit d'évaporation estival pour trois scénarios SRES du GIEC

La figure 7.7 regroupe les cartes de déficit d'évaporation estival résultant du bilan hydrique mensuel moyen calculé pour quatre périodes de vingt ans d'après trois scénarios SRES du GIEC différents. Chaque colonne de cette figure correspond à une période du 21ème siècle, depuis 2020-2039 (à gauche) jusqu'à 2080-2099 (à droite), tandis que chaque ligne correspond à un scénario du plus optimiste au plus pessimiste : B1 pour la ligne supérieure, A1B pour la ligne intermédiaire et A2 pour la ligne inférieure. Le déficit estival est obtenu à partir du cumul des valeurs mensuelles de juin, juillet et août.

Le scénario B1 qui est le plus optimiste des trois scénarios analysés, prédit pour la période 2020-2039 une moitié ouest de la Bretagne moins sèche qu'à l'est avec un déficit estival moyen occidental compris entre 50 et 150 mm contre 100 à 200 mm à l'est. La région de Vannes et Redon connaitrait un déficit d'évaporation estival plus important que le reste de la Bretagne, avec des valeurs moyennes comprises entre 200 et 250 mm à l'année. La période 2040-2059 apparait moins sèche que les décennies précédentes, excepté pour le littoral finistérien. Cela est dû à la variabilité décennale avec des précipitations estivales plus importantes durant la période 2040-2059 qu'au cours de la période 2020-2039, sur toute la région sauf dans le Finistère. Pour autant, la distinction ouest/est persiste toujours. On aurait ainsi des valeurs moyennes de déficit d'évaporation comprises entre 50 et 150 mm à l'ouest et 100 à 200 mm à l'est. Le déficit estival moyen pour la période 2060-2079 augmenterait par rapport à la période précédente et deviendrait supérieur à la situation modélisée pour la période 2020-2039. Cette augmentation concernerait l'ensemble du territoire. A l'ouest le déficit estival moyen serait de l'ordre de 100 à 200 mm et à l'est il serait compris entre 150 et 250 mm. Pour la fin du 21ème siècle, le modèle prévoit une augmentation modérée de l'intensité des sécheresses par rapport à la période précédente. Au

sud-est, l'augmentation serait un peu plus marquée et l'on pourrait atteindre un déficit estival de l'ordre de 300 mm.

Même en étant optimiste sur les teneurs en gaz à effet de serre, le scénario B1 prévoit une nette augmentation de l'intensité des sécheresses en Bretagne. La variabilité décennale du climat fait que l'augmentation ne serait pas régulière. Ainsi, au milieu du 21ème siècle les sécheresses apparaissent moins intenses qu'au début du siècle. A la fin du 21ème siècle, des sécheresses de même intensité que celle de 1976 (DE de 300 mm) seraient souvent atteintes dans la région de Redon et Vannes.

Dans le cas du scénario A1B la situation serait quelques peu différente du scénario B1, dès la période 2020-2039. On peut en effet voir que sur cette période le déficit d'évaporation estival serait relativement similaire entre les deux scénarios pour la partie ouest de la région, tandis qu'il serait plus élevé à l'est dans l'hypothèse du scénario A1B. Cependant, la différence d'intensité des sécheresses entre l'ouest et l'est resterait globalement similaire à la situation modélisée dans le cas du scénario B1, avec un déficit d'évaporation estival moyen de 50-150 mm à l'ouest et de 100-200 mm à l'est. Le sud du Morbihan aurait le déficit d'évaporation estival le plus important de la région avec des valeurs moyennes de l'ordre de 250 à 300 mm. Durant les deux décennies suivantes (2040-2059) le déficit tendrait à diminuer à l'est et augmenter légèrement à l'ouest, réduisant ainsi l'écart entre les deux moitiés est et ouest du territoire. A l'ouest le déficit d'évaporation serait d'environ 100 à 200 mm et à l'est il diminuerait pour atteindre 150 à 250 mm en moyenne. A la suite de cette période de diminution de l'intensité des épisodes secs, la période 2060-2079 connaitrait des sécheresses plus intenses, dépassant ainsi les valeurs de la période 2020-2039. L'est de la Bretagne connaitrait ainsi une intensité moyenne de déficit estival de 200 à 300 mm. Pour la moitié ouest, l'intérieur des terres connaitrait des sécheresses plus intenses (moyenne de 150 à 250 mm) que sur le littoral (déficit moyen de 100 à 200 mm). La fin du 21ème siècle connaitrait des sécheresses encore plus intenses au niveau du littoral des Côtes d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine, ainsi que le long d'un l'axe Saint Brieuc - Vannes (DE compris entre 250 et 350 mm) et dans une moindre mesure sur la moitié ouest de l'Ille-et-Vilaine (150-200 mm) et le nord du Finistère (100-200 mm). Pour le littoral sud, d'Audierne à Auray, le pays du Léon et le sud-est des Côtes d'Armor, les sécheresses seraient moins intenses que sur la période 2060-2079 avec un déficit d'évaporation moyen de 100 à 150 mm.

Le scénario A1B prévoit donc des sécheresses plus intenses que le scénario B1, sauf pour la période 2040-2059 où les situations moyennes seraient très proches. De manière générale l'intensité attendue des sécheresses au cours du 21ème siècle serait sensiblement identique pour les deux scénarios pour la moitié ouest de la Bretagne. La différence entre les deux scénarios concerne la moitié est de la région qui connaitrait des sécheresses plus intenses dans le contexte du scénario A1B avec une différence de déficit de 100 mm environ.

Scénario B1 Scénario A1B Scénario A2

2020-392040-592060-792080-99 Figure 7.7 Evolution du ficit d'évaporation estival moyen (juin à août) selon 3 scénarios du GIEC sur quatreriodes moyennes du 21ème siècle - Résolution 8 km, RU variable, OS : CORINE Land Cover

D'après le scénario A2 les sécheresses seraient légèrement plus intenses sur la période 2020-2039 en comparaison aux scénarios A1B et B1. Le déficit moyen de l'est et l'ouest de la région resterait du même ordre de grandeur que pour les deux autres scénarios. Il serait de 50-150 mm en moyenne à l'ouest et 100-200 mm en moyenne à l'est. Au sud, le déficit serait un peu plus important, 200 à 250 mm en moyenne, sur un espace limité à la région vannetaise et au golfe du Morbihan, donc plus réduit que dans le cas du scénario B1. Le scénario A2 ne prévoit donc pas franchement une situation plus pessimiste que les deux autres scénarios pour la période 2020-2039. Pour la période 2040-2059 le déficit augmenterait, contrairement aux deux autres scénarios, pour atteindre 100 à 200 mm en moyenne à l'ouest et 150 à 250 mm à l'est. Cependant, le déficit d'évaporation sur la période 2040-2059 ne dépasserait celui modélisé d'après le scénario A1B que sur le sud-ouest du territoire. C'est donc principalement l'ouest qui aurait des sécheresses plus intenses avec le scénario A2 qu'avec le scénario A1B. L'Ille-et-Vilaine, la région des Monts d'Arrée et le pays du Trégor connaitraient des sécheresses moins intenses et moins fréquentes sur la période 2040-2059 dans le cas du scénario A2 par rapport au contexte du scénario A1B. Par la suite, au cours de la période 2060-2079, le déficit d'évaporation augmenterait principalement le long de l'axe St Brieuc - Vannes tout en rayonnant sur l'Ille-et-Vilaine ainsi qu'à l'ouest des Côtes d'Armor et au sud du Finistère, où le déficit d'évaporation serait en moyenne de 200 à 300 mm.

Dans le Finistère les sécheresses gagneraient en intensité entre la période 2040-2059 et 2060-2079 principalement au niveau des Monts d'Arrée et de la moitié sud du département. Le déficit moyen y serait compris entre 150 et 200 mm. Le littoral nord du Finistère ne connaitrait pas de réelles variations de l'intensité des sécheresses, avec un déficit d'évaporation de 100 mm environ.

L'augmentation de l'intensité du déficit d'évaporation entre les périodes 2040-2059 et 2060-2079 serait plus modérée dans le cas du scénario A2 par rapport au scénario A1B. Ainsi, sur la période 2060-2079, les sécheresses seraient plus intenses dans le cas du scénario A1B. Il faut attendre la période 2080-2099 pour avoir des sécheresses plus intenses dans le cas du scénario A2 par rapport au scénario A1B sur toute la région Bretagne. On aurait ainsi, à la fin du 21ème siècle d'après le scénario A2, un déficit d'évaporation moyen compris entre 200 et 250 mm à l'ouest et entre 250 et 300 mm à l'est.

Le scénario A2 qui prévoit les plus fortes concentrations en gaz à effet de serre des trois scénarios SRES étudiés ici n'aurait donc pas pour autant des conséquences dramatiques en termes de sécheresses à moyen terme. Jusqu'aux environs des décennies 2060 et 2070 les sécheresses seraient plus intenses dans le contexte du scénario A1B que dans celui du scénario A2. La différence majeure du scénario A2 concerne l'assèchement des sols de l'ouest de la région qui serait plus intense que celle estimée par les projections des scénarios B1 et A1B à la fin du 21ème siècle. C'est sur les deux dernières décennies du 21ème siècle que les sécheresses modélisées à partir du scénario A2 deviendraient particulièrement intenses. On se rend ainsi compte que jusqu'aux alentours de 2070 les trois scénarios prévoient des tendances, en termes de sécheresses, peu différentes les uns des autres. Les quelques différences observées semblent même parfois contre-intuitives lorsque le scénario B1 prévoit des sécheresses plus intenses que le scénario A1B ou A2. C'est seulement sur les vingt dernières années que les scénarios se distinguent. Sur cette période on retrouve les caractéristiques majeures des scénarios : les sécheresses se trouveraient être plus intenses dans le cas du scénario A2 et moins intenses pour le scénario B1.

Ces résultats révèlent ainsi qu'une augmentation en gaz à effet de serre même modéré (scénario A1B) aurait des conséquences notables sur le climat breton. Les sécheresses gagneraient en intensité au cours du 21ème siècle, pour atteindre régulièrement des seuils encore exceptionnels à l'heure actuelle. Le seuil de déficit d'évaporation de 300 mm qui correspond à l'intensité de la sécheresse de 1976 observée à Rennes, serait ainsi atteint très régulièrement à la fin du 21ème siècle dans le cas des scénarios A1B et A2 pour la partie orientale de la Bretagne.

7.3.2 Suivi du déficit d'évaporation mensuel pour trois scénarios

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 180-184)

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