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Evolution du déficit d'évaporation pour 7 stations bretonnes Le choix des stations présentées ici s'est basé sur la période de fonctionnement qui devait

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 162-165)

F REQUENCE ET INTENSITE DES SECHERESSES AU 20 EME SIECLE

6.1 Caractéristiques climatiques de 5 stations bretonnes au cours du 20ème siècle

6.2.2 Evolution du déficit d'évaporation pour 7 stations bretonnes Le choix des stations présentées ici s'est basé sur la période de fonctionnement qui devait

démarrer dans les années 1900, au plus tard, et être encore en cours. Les longues séries requises pour cette analyse proviennent de deux sources : la publithèque de Météo-France et les bulletins mensuels de l'Office National Météorologique de France (Mestre, 2000). Bien que certains sémaphores et certaines stations aient été en fonctionnement assez tôt au XIXème siècle, les données climatiques observées ne sont pas systématiquement référencées dans la base de données numérique de Météo-France. De ce fait, les séries climatiques provenant de la publithèque ont la plupart du temps été comblées manuellement grâce aux bulletins mensuels. Ce comblement des lacunes n'a pas toujours pu être fait à partir des mêmes stations. C’est notamment le cas de la station de Groix, où les données d'une station voisine ont été utilisées.

Dans les cas où une autre station a été récupérée, celle-ci a été choisie de manière à être la plus proche géographiquement et climatiquement de la première station.

Cependant, le fait d’utiliser des données issues de plusieurs stations, même très proches, entraîne des écarts aux valeurs réellement observées qui ne peuvent être déterminés rigoureusement du fait du manque de valeurs observées dans les bases de données. Afin de limiter au maximum ces écarts à la réalité une homogénéisation des données a été effectuée. Cette technique a également été utilisée pour faire face aux ruptures dans les séries de données liée à un changement de matériel par exemple. L'homogénéisation effectuée ici repose sur une régression linéaire (Mestre, 2000) réalisée sur une période de 30 ans où les données sont les plus rigoureuses. L'équation de la droite de régression ainsi obtenue est appliquée à toute la période étudiée, depuis les années 1880 jusqu'à 2009 comme proposé par Dubreuil et Planchon (2009). Les différentes séries climatiques étudiées ont également été comparées à la série de Rennes qui était déjà homogénéisée (Moisselin et al., 2002) et a donc servi de référence.

A partir de ces données climatiques anciennes le déficit d'évaporation a été calculé afin de suivre l'intensité et la fréquence des épisodes secs en Bretagne. Tous les résultats présentés ici ont été obtenus sur la base d'une réserve utile identique pour toutes les stations de 125 mm, l'occupation du sol est considérée de type gazon et l'ETP est calculée à partir de la formule de Turc, nécessitant une estimation de l'insolation. Ainsi la figure 6.5 montre le DE annuel pour sept stations bretonnes et la figure 6.6 le DE au mois d'août. Chacun des graphiques présentés est composé de 2 courbes : en violet les observations annuelles et en bleu la moyenne mobile sur 5 ans et d'une droite, rouge, de tendance. A la fin du 19ème siècle l'essentiel du réseau météorologique était composé de sémaphores, ce qui explique l'abondance de stations côtières présentées ici par rapport aux stations intérieures.

Figure 6.5 Evolution du déficit d'évaporation annuel pour 7 stations bretonnes (Ile-de-Batz, Bréhat, Belle-Ile, Groix, Nantes, Plougonvelin et Rennes) depuis 1880 jusqu'à 2009

A l'échelle du territoire on ne remarque pas de tendance d'évolution du déficit d'évaporation au cours du 20ème siècle. Cependant, la variabilité interannuelle de cet indice met en évidence des années de plus ou moins grande sécheresse, ce qui permet d'apprécier la fréquence et l'intensité de ces évènements sur plusieurs points du territoire. La figure 6.5 révèle des moyennes de déficit d'évaporation autour de 200 mm pour les stations de Rennes, Groix et Nantes. La station de Plougonvelin, où le DE augmente nettement au cours du siècle, présente une grande variabilité avec un DE moyen de 150 mm entre 1880 et 1935, puis de 200 mm environ à partir des années 1990, entrecoupé d'une période moins sèche dans les années 1970-80. Cette grande variabilité n'est pas observée sur tout le territoire puisque les stations de Groix et Nantes, par exemple, présentent une variabilité interannuelle qui augmente à partir des années 1980. Au nord du territoire, le déficit d'évaporation moyen est plus faible, variant principalement entre 150 et 200 mm pour les stations de Bréhat et de l'Ile-de-Batz. A l'extrême sud, le déficit moyen est d'environ 250 mm à Belle-Ile, confirmant ainsi que les sécheresses les plus intenses s'observent au sud et à l'est du territoire breton. Les pics de déficit d'évaporation visibles sur ces graphiques mettent en

évidence les années de grandes sécheresses vécues en Bretagne. La sécheresse de 1921 apparait à Groix et Belle-Ile (déficit d'évaporation supérieur à 430 mm), à Nantes et Rennes (DE = 400 mm) ainsi qu' à Plougonvelin (DE = 280 mm). En 1976 et 1989 le déficit d'évaporation, bien que plus faible, atteint le même ordre de grandeur qu'en 1921 pour Groix, Nantes, Rennes, Plougonvelin et Belle-Ile. La station de Bréhat, peu impactée par la sécheresse de 1921, présente des valeurs de déficit supérieures à 350 mm pour les sécheresses de 1976 et 1989. La sécheresse de 1949 est quant à elle visible, à travers l'indice de déficit d'évaporation, seulement sur le littoral.

La figure 6.6, qui montre le déficit d'évaporation au mois d'août pour les mêmes stations que la figure 6.5, permet de compléter cette interprétation.

Figure 6.6 Evolution du déficit d'évaporation au mois d'août pour 7 stations bretonnes (Ile-de-Batz, Bréhat, Belle-Ile, Groix, Nantes, Plougonvelin et Rennes) depuis 1880 jusqu'à 2009

Pour la période estivale, contrairement au pas de temps annuel, la droite de tendance montre une augmentation notable du déficit d'évaporation au cours du 20ème siècle, sur tout le territoire, sauf pour la station de l'Ile de Groix. Quelques années de grandes sécheresses sont également visibles avec les variations annuelles. La sécheresse de 1955 est visible sur les graphiques de toutes les stations sauf Nantes, dans des intensités variables. La sécheresse de 1976 ressort plus nettement sur les stations littorales, bien que tout le territoire ait été touché. La sécheresse de 1989 est visible sur les chroniques de 4 stations sur les 7 : Belle-Ile, Nantes, Rennes et Bréhat. Celle de 2003 apparait sur les graphiques de toutes les stations sauf celui de l’Ile-de-Batz.

Le comportement du déficit d'évaporation est lié aux paramètres climatiques (précipitations et évapotranspiration) et pédologiques (réserve hydrique des sols). Il est donc intéressant de suivre également l'évolution temporelle des réserves en eau des sols afin d'apporter des informations complémentaires, utiles pour le suivi de l'évolution des sécheresses.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 162-165)

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