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L'apport de la carte pédologique détaillée

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 136-140)

5.2 Spatialisation du bilan hydrique

5.2.4 L'apport de la carte pédologique détaillée

Contrairement au bilan hydrique stationnel qui considère la réserve utile comme fixe dans l'espace, le bilan spatialisé intègre la diversité des sols et de leurs réserves. Pour cela on utilise ici la carte de taille des réserves utiles des sols bretons fournie par le Laboratoire Science du Sol d'Agrocampus Ouest. Cette carte (figure 5.11) a été finalisée au cours du printemps 2011 à la suite d’une campagne de terrain menée sur les quatre départements bretons dans le cadre du programme Sols de Bretagne, déclinaison régionale du programme national d'Inventaire, de Gestion et de Conservation des Sols (IGCS). La carte et la base de données sont établies à l'échelle des pédopaysages. Ceux-ci sont des unités paysagères, définis par une combinaison de différents facteurs : nature et organisation de la couverture pédologique, nature et structure géologique, forme du relief dominant ou types de relief associés, végétation naturelle et/ou systèmes culturaux existants (Baize, 2004). La prospection pédologique permet de recueillir une grande quantité d'informations quant à la nature du sol, sa profondeur, la teneur en éléments grossiers et l'humidité. A partir de ces informations les pédologues peuvent établir la taille de la réserve utile du sol, fonction de sa profondeur et de sa capacité à retenir l'eau. La carte de la taille des réserves

utiles met ainsi en évidence la diversité spatiale en Bretagne, dont la valeur médiane est comprise entre 125 et 200 mm, confirmant le choix d'une taille moyenne de 125 mm pour le bilan stationnel. Des sols moins profonds, avec une taille de réserve utile inférieure à 125 mm, sont essentiellement présents dans le Finistère au niveau des Monts d'Arrée. Les sols plus profonds, où la taille de réserve utile est supérieure à 200 mm, se situent au nord du Finistère et des Côtes-d'Armor, ainsi qu'en Ille-et-Vilaine.

Figure 5.11 Carte de la taille des réserves utiles à l'échelle des pédopaysages, fournie par le laboratoire Science du Sol d'Agrocampus Ouest

La carte de la taille des réserves utiles initialement au format vecteur a été transformée en raster à la précision de 8 km (figure 5.12). La carte ainsi obtenue à été utilisée pour le bilan hydrique mensuel, tandis que pour le bilan hydrique journalier nous avons transformé la carte d’origine en raster de précision kilométrique. La carte des réserves utiles pour le bilan hydrique journalier a donc un visuel proche de la carte d’origine.

Figure 5.12 Carte de la taille des réserves utiles au format raster à 8km

Cette transformation permet de faire coïncider les données climatiques avec les données pédologiques. Le passage au format raster a pour principale conséquence de simplifier la variation spatiale de l'information présentée. Cependant les grandes structures restent visibles : les sols sont peu profonds dans le Finistère et plus profonds au nord de la région et en Ille-et-Vilaine.

Afin de vérifier l'intérêt d'une telle base de données dans le calcul du bilan hydrique une comparaison basée sur deux méthodologies de calcul différentes a été réalisée. Pour cela une même situation climatique estivale a servi de support à deux bilans hydriques différents. La différence entre les deux bilans ne concerne que la taille des réserves utiles des sols bretons. Dans le premier cas la réserve hydrique est égale à 125 mm sur tout le territoire, ce qui correspond à l'hypothèse de travail retenue pour le bilan hydrique stationnel. Dans le second cas la carte de réserve utile des sols bretons est utilisée. Les résultats de ces deux bilans sont présentés dans la figure 5.13 qui présente, sous la forme d'un tableau, une situation estivale d'une année quelconque de la première moitié du 21ème siècle selon le scénario A1B. La ligne du haut correspond au mois de juin, celle du milieu au mois de juillet et celle du bas au mois d'août. De gauche à droite les colonnes correspondent à l'évapotranspiration moyenne mensuelle, aux précipitations moyennes mensuelles, à la teneur en eau dans les réserves hydriques dans le cas d'une réserve utile de 125 mm et à la teneur en eau dans les réserves hydriques en situation réellement observée par les pédologues. Si l'on considère une taille de réserve utile de 125 mm la seule diversité spatiale observée dépend de la répartition des précipitations et de l'évapotranspiration. De plus, pour la période estivale la variabilité temporelle est très réduite puisque le niveau minimum est très rapidement atteint pour toute la région Bretagne. Inclure la taille réelle des réserves utiles apporte une vision plus nette du comportement de la réserve hydrique à l'échelle spatiale et temporelle. Les cartes de la colonne de droite de la figure 5.13 révèlent une répartition spatiale de la teneur en eau des sols liée aux conditions climatiques et pédologiques. On retrouve en effet les sols profonds possédant une grande réserve utile au nord de la région et les sols moins profonds s'asséchant plus rapidement, au sud. L'évolution temporelle de la réserve hydrique que l'on peut également percevoir ici est plus précise si l'on prend en compte la base de donnée du Laboratoire Science du Sol. En effet, si l'on compare la teneur en eau de la réserve hydrique au mois d'août selon les deux bilans hydriques, la différence de précision de l'information est notable.

Contrairement au bilan réalisé avec une RU de 125 mm, le bilan réalisé à partir des observations des pédologues révèle une situation au mois d'août riche en contrastes spatiaux.

Figure 5.13 Bilan hydrique estival (ligne du haut : juin, milieu : juillet, bas : août) conditionné par l'évapotranspiration potentielle et les précipitations (1ère et 2ème colonnes) dans le cas d'une réserve utile de 125 mm (3ème colonne) ou réelle d'après la carte du Laboratoire Science du Sol (4ème colonne)

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