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Chapitre 4 : RÉSULTATS

4.9 Suggestions pour les nouvelles arrivantes

Ici, nous regroupons ce qui comporte chez les répondantes des suggestions en lien avec les nouvelles immigrantes qui désirent éventuellement venir s‘installer en région. C'est divisé selon que les énoncés mettent l‘emphase sur le statut de résidence permanente, les organismes communautaires, la langue du pays d‘accueil, la culture, les activités sociales et la vie quotidienne en région. Nous avons illustré les résultats par des citations.

4.9.1 Entrer au Canada avec le statut de résidente permanente

Toutes les répondantes ont fait mention des avantages d‘avoir la résidence permanente avant d‘entrer au Canada. Pour elles, cela leur a facilité la vie en termes d‘accès à la

francisation, accès à la santé et couverture médicale, accès à l‘université et même trouver un travail tout en possédant les compétences linguistiques.

Tout d‘abord, la première chose importante est d‘entrer au Canada comme résidente permanente, parce que ta vie est plus facile. Tu auras le droit à faire la francisation que donne le ministère d‘Immigration et Communautés culturelles, l‘assurance maladie, avoir ton permis de conduire, travailler, etc. Je connais des gens qui sont entrés au Canada comme visiteurs. Ces gens-là n‘ont aucun accès aux bénéfices comme nous les résidentes permanentes. La vie pour eux, je trouve qu‘il est plus difficile dans le sens de s‘intégrer et trouver un travail comme il faut. (Alicia)

Je peux dire que, pour moi, tout a été plus difficile ici, étant donné mon statut de visiteur au début. Le processus pour le parrainage qu'a fait mon mari pour moi a été très long. Pendant ce temps, je ne pouvais pas faire la francisation, je ne pouvais avoir un permis de conduire, je n‘avais pas la carte soleil. Quand j‘étais malade, c‘est mon mari qui payait pour ça. J'avais une assurance privée seulement pour moi. La vérité, c‘est que je ne comprends pas pourquoi la résidence a pris trop de temps, car je suis marié depuis 13 ans avec mon conjoint. Pour ça, je conseille à tous ceux qui veulent venir ici d‘avoir la résidence permanente avant de venir s‘installer, en plus que le traitement de dossier dans les services d‘Immigration Canada est tellement long, c'est décourageant tout ce processus. (Caroline)

4.9.2 Établir un contact avec des organismes communautaires

Six des participantes qui ont établi des contacts avec des organismes communautaires en Abitibi-Témiscamingue, depuis leur arrivée en région, y voient plutôt des avantages que des inconvénients, pour l‘intégration sociale, pour construire un réseau de contacts, pour prendre connaissance des expériences d‘autres immigrants, pour s‘informer sur le fonctionnement de la ville ou de la région, pour apprendre sur la culture et sur la langue.

Si je dois rencontrer une nouvelle arrivante, la première chose que je lui demanderai, c‘est de se contacter avec La Mosaïque. C‘est là où la personne va trouver beaucoup de soutien; par exemple : comment ça marche la vie ici, s‘inscrire pour la francisation et les démarches de la vie quotidienne, et après ça je lui proposerai de l'aider et de l'accompagner dans ses démarches. (Muriel)

Après aller chercher des organismes comme La Mosaïque qui, comme immigrantes, est important. Si je ne suis pas francophone ou je ne parle pas bien le français, je suggérerai aux nouvelles arrivantes de visiter tous les organismes publics ou parapublics ici, peut-être le cégep, le Centre local d‘emploi, etc. Le plus important est d‘aller au Centre local d‘emploi et chercher tous les conseils et outils nécessaires pour bien s‘intégrer. (Ève)

4.9.3 Bien apprendre le français

Pour les répondantes, le temps investi dans l‘apprentissage de la langue, dont le français qui est devenu une langue seconde, a été énorme selon leurs dires. Cela est vu comme prioritaire, car les possibilités ou l‘accès à la francisation dans la ville de Rouyn-Noranda, ou dans la région d‘Abitibi-Témiscamingue, sont presque impossibles puisque la francisation n‘est pas offerte de façon systématique aux immigrants qui viennent s‘installer ici. C‘est dans ces termes qu‘une répondante s‘exprime :

Je suis bien critique et réaliste sur ce point. Le français est presque impossible de l‘étudier comme on peut le faire ailleurs, dans les grandes villes, exemple la ville de Québec, Gatineau ou Montréal, etc. Ici nous n‘avons pas de programme de francisation pour les nouveaux immigrants. Par contre, je ne sais pas pourquoi ici le ministère a coupé auparavant le financement pour ce programme. Il y a des institutions comme le cégep, l‘université, mais juste quelques heures par semaine. Alors, ça fait très difficile l‘intégration pour nous et, pour ça, je recommande d'étudier le français avant de venir ici. (Marie)

4.9.4 Faire des activités sociales pour s‘intégrer dans la culture d‘accueil

Selon les témoignages des répondantes, il a été possible de constater que deux des femmes participantes à l‘étude mettent en valeur le fait de faire des activités sociales. Ce serait quelque chose à suggérer aux nouvelles immigrantes pour mieux s‘intégrer dans la société d‘accueil.

Aussi, de participer dans un comité, un club de marche, de danse, je ne sais pas! S‘intégrer à la vie des Québécois et ne pas rester dans son coin, isolée. Ici, il y a une vie sociale très active où on peut faire des choses intéressantes pour mieux s‘adapter à la nouvelle vie, parce qu‘il ne faut pas oublier que les changements que nous vivons lorsque nous atterrissons ici : juste la langue, l‘hiver, sont assez ne croyez- vous! (Chloé)

En outre, pour huit des répondantes, s‘intégrer dans la nouvelle culture aide beaucoup au processus d‘immigration des participantes. Pour cela, elles suggèrent de participer aux activités qui se font dans la ville; par exemple : la Fête d‘hiver, assister aux spectacles culturels comme le Festival des guitares du monde, le Festival du cinéma ou Osisko en lumières.

De s‘y intégrer, parce que l‘erreur que nous faisons toujours quand on arrive à une nouvelle société est de chercher les gens de notre même culture. On doit s‘intégrer et connaître la société québécoise, sa culture, ses valeurs, participer dans ses activités. Partager avec les gens d‘ici, on peut aller en hiver à la Fête de neige, le Festival du cinéma, etc. C‘est à nous de nous intégrer. (Laura)

La première chose à faire pour connaître cette culture, les gens d‘ici, est de faire des amis québécois, de participer aux activités qu‘ils font pour toute la communauté. Je me rends compte qu‘en région on a beaucoup d‘activités culturelles et je n'ai pas besoin d'aller à Montréal pour assister à une pièce de théâtre ou écouter un bon film. Nous avons chaque année dans toute la région le Festival de cinéma, cela est très réputé dans le Québec et c‘est un espace pour rencontrer des gens d‘ici. (Lucia)

4.9.5 Se renseigner sur comment se passe la vie quotidienne en région

Il a été également possible de constater que deux autres répondantes suggèrent aux nouveaux immigrants et à tous ceux et celles qui désirent venir s‘installer en région, de se renseigner sur la vie au quotidien. Pour elles, cela est une autre démarche que doit faire toute personne avant d‘immigrer

Je donnerai d‘autres conseils au niveau de la vie quotidienne ici, de se renseigner de comment se passe la vie en région. Parce qu‘il y a des choses que la personne ne connaît pas quand arrive ici. Par exemple, l‘hiver est long et froid, on n‘a pas beaucoup de place où aller magasiner, où aller prendre un café, etc. Les principales activités que font les gens ici, les écoles existantes, les possibilités d‘avoir une place en garderie pour les plus petits. Ceci dit, ce sont beaucoup de renseignements à avoir avant de venir s‘installer en région. (Arielle)

Après mon vécu, je crois qu‘il est super important que les gens s‘informent bien du lieu qu'ils ont choisi pour s‘installer pour vivre en famille. Cela fait une grande différence. Mettons si vous êtes une personne qui aime vivre dans de grandes villes avec beaucoup de gens, c‘est sûr qu‘ici n‘est pas votre place; par contre, si vous aimez le calme, la nature, bienvenue en Abitibi. (Muriel)