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Chapitre 4 : RÉSULTATS

4.1 Caractéristiques sociodémographiques des répondantes

L‘échantillon de cette étude est constitué de treize femmes immigrantes qui habitent Rouyn-Noranda depuis quelques années. Ces femmes sont de différents pays d‘origine. Sept des treize répondantes sont âgées de 25 à 45 ans, alors que les autres sont âgées de 46 à 65 ans. La moyenne d‘âge des femmes participantes à l‘étude est de 44 ans. En ce qui a trait à l‘état civil des participantes, sept des treize sont mariées, trois sont divorcées et trois ont une relation d‘union de fait. En ce qui concerne le pays d‘origine des femmes participantes à l‘étude, cinq femmes proviennent d‘Amérique du Sud, cinq proviennent d‘ailleurs en Amérique du Nord et trois proviennent d‘Europe ou d‘Afrique. Au niveau scolaire, six des répondantes (46,2 %) ont un diplôme d‘études universitaires complété, cinq (38,5 %) ont un diplôme d‘études collégiales complété et deux (15 %) ont des études secondaires complétées. Relativement aux enfants, deux participantes n‘en ont pas, sept en ont un ou deux, et quatre ont trois ou quatre enfants. En ce qui a trait à la période de résidence à Rouyn-Noranda, quatre des treize femmes y habitent depuis 2 à 5 ans, six depuis 6 à 10 ans et le reste des répondantes y habitent depuis 11 à 16 ans.

Tableau n° 3 : Caractéristiques sociodémographiques des répondantes N=13

Âge des participantes au moment de l’entrevue

25 à 35 ans 36 à 45 ans 46 à 55 ans 56 à 65 ans

Moyenne d‘âge = 44 ans

3 4 4 2 23,1 % 30,8 % 30,8 % 15,4 %

État civil des participantes

Mariées Divorcées Union de fait 7 3 3 53,8 % 23,1 % 23,1 %

Pays d’origine des participantes

Amérique du Sud Amérique du Nord Europe Afrique 5 5 2 1 38,5 % 38,5 % 15,4 % 7,7 %

Niveau de scolarité complété

Diplôme d‘études secondaires Diplôme d‘études collégiales Diplôme universitaire 5 2 6 38,5 % 15,4 % 46,2 %

Nombre d’enfants dans la famille

Pas d'enfant 1 enfant 2 enfants 3 enfants et plus 2 2 5 4 15,4 % 15,4 % 38,5 % 30,8 %

Période de résidence à Rouyn-Noranda

1 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 15 ans 16 ans et plus 4 6 2 1 30,8 % 50,0 % 15,4 % 7,7 % 4.2 L’immigration

Cette première section vise à présenter les résultats relatifs à l‘immigration des femmes qui ont participé à l‘étude. C‘est ainsi que des informations sont apportées sur le contexte de l‘immigration, le statut au moment de l‘immigration, l‘accueil en terre étrangère, les

sentiments au moment de l‘arrivée en sol québécois, les difficultés à l‘insertion en emploi et autres difficultés vécues au début.

4.2.1 Le contexte de l‘immigration

Les données recueillies auprès des participantes permettent de constater que la grande majorité des femmes (dix participantes) ont établi leur relation de couple à l‘étranger. Parmi ces dix femmes immigrantes, trois sont du même pays d‘origine :

La raison pour laquelle je suis ici aujourd‘hui, c‘est parce que j‘ai connu mon ex- conjoint dans mon pays. Il travaillait là-bas dans les mines, j‘ai habité avec lui pendant une année là-bas et après ça, on a décidé de venir ici au Québec, c‘est-à- dire à Rouyn-Noranda. (Andrea)

Je me suis mariée avec un Québécois, nous sommes restés pendant 10 ans dans mon pays d‘origine, mais le travail de mon mari avait fini là-bas, puis nous avons décidé de venir ici, au Canada, pour qu‘il n‘ait plus travail chez nous, mais je me suis mariée chez moi. (Caroline)

Je me suis mariée avec un Québécois, nous sommes restés pendant à peu près trois ans ensemble au Mexique et, bon, comme son travail se terminait, nous avons discuté de la possibilité de venir nous installer au Canada, plus spécifiquement à Rouyn parce que lui est d‘ici. (Marie)

4.2.2 Statut au moment de l‘immigration

Huit des répondantes avaient le statut de résidente permanente au moment de toucher le sol canadien. Seulement cinq des répondantes n‘étaient pas résidentes. Parmi ces dernières, une répondante avait un visa d‘étudiante étrangère.

J‘ai fait tous mes papiers chez moi. Je suis arrivée à l'aéroport et tout était réglé très rapidement à l‘aéroport. Ensuite, on m‘avait expliqué que je dois faire l‘échéancier pour aller rencontrer les autorités dans la ville où je me suis installée tout au début, ça s‘est passé à (...). (Christine)

Quand je me suis mariée, mon mari m‘a fait venir ici comme étudiante étrangère parce que je me suis inscrite à la maîtrise en Gestion des organisations de l‘UQAT, puis mon mari m‘avait parrainée. Mon motif pour venir ici a été plutôt pour rester à côté de mon mari. (Chloé)

4.2.3 L‘accueil en terre étrangère

Une fois les répondantes installées à Rouyn-Noranda ou dans les environs, l‘accueil se fait dans la plupart des cas par la famille de leur conjoint. Dans un cas, une des répondantes a été accueillie seulement par son conjoint, car il est un immigrant qui n‘avait pas sa famille d‘origine avec lui :

À ce moment, mon mari a été la seule personne qui m‘a accueillie quand je suis arrivée à l‘aéroport de Dorval. Puis ici, à Rouyn, il n‘y avait personne d‘autre, parce que lui était tout seul. On n‘avait pas de la famille à ce moment-là avec nous. (Chloé)

La famille de mon mari, surtout ma belle-mère, ont été les premières personnes à m‘accueillir, et aussi une voisine très sympathique, et une amie de la famille de mon mari. Eux ont été les premières personnes que j‘ai connues lors de mon entrée dans ce coin du monde. (Marie)

4.2.4 Sentiments vécus au moment de l‘adaptation aux nouveaux changements

La vision des femmes par rapport à leur adaptation aux nouveaux changements est empreinte de plusieurs sentiments différents. En premier lieu, toutes les femmes répondantes voient leur adaptation comme très difficile, comme l‘exprime cette participante :

C‘était très difficile, parce que je n‘ai parlé pas la langue. Je n‘avais pas le permis de conduire, alors j'ai dépendu toujours de la famille de mon ex-conjoint qui m‘avait aidée la première année, car mon mari travaillait toujours à l‘extérieur du pays; il n‘a jamais été présent dans toute la vie de mariage. (Andrea)

Parmi les sentiments qui se dégagent du discours des répondantes, nous y trouvons plusieurs sentiments différents. En premier lieu, onze femmes voient leur immigration avec un sentiment d‘isolement, comme l‘exprime cette répondante :

Tout…, la langue, la nourriture, le calme. Je viens d‘une grande ville du Mexique où il y a de toutes les cultures, et maintenant je suis isolée de tout. J‘habite loin, à peu près 40 minutes de la ville. Donc j‘avais la difficulté pour faire des commissions et toutes les choses que je dois faire, surtout l‘hiver. Je me sentais loin de tout, de tout le monde, je me sens très loin. (Marie)

Toutes les répondantes ont mentionné que l‘immigration a été vécue avec un sentiment de

solitude, pour le fait qu‘elles n‘avaient pas leur famille d‘origine ou n‘avaient pas d‘amis

avec qui parler et communiquer dans leur langue maternelle. De plus, un sentiment de

tristesse à l‘égard de leur immigration est aussi vécu par douze des répondantes. À ce sujet

une femme illustre bien ce sentiment :

Je me sentais assez mal pendant les premiers mois, il me manquait tout de mon pays, tout! Ma maison, mes meubles. Même mon quartier, parce qu‘ici tout était différent. Les gens sont plus froids, le calme absolu qu‘on trouve pendant les soirées. Il y a des jours où je me sentais triste, et même aujourd‘hui je me sens un peu triste, on vit un sentiment que quelque chose te manque toujours, je pense que c‘est chez moi. Il va faire trois ans que je ne peux pas aller à chez moi. (Caroline)

Aussi, trois des répondantes ont éprouvé un sentiment de souffrance intérieure et de

dépendance envers leur conjoint. Aux dires des répondantes :

La langue, le fait de ne pas parler français me fait mal, car je suis une personne qui est très sociable, qui communique beaucoup, qui aime poser des questions. Tout ça me fait souffrir. Cette souffrance, je pense, la portent dans un certain temps toutes les immigrantes qui ont quitté leur pays. À la maison je ne fais rien, c‘est mon mari qui s‘occupe de tout. En fin de compte, je deviens une décoration quand il s‘agit d‘interagir avec le monde extérieur. Même pour répondre au téléphone, c‘est mon mari qui le fait parce que je ne suis pas capable de parler en français. (Laura)

Le sentiment de frustration qui se dégage du discours de deux des répondantes ne les a pas épargnées. Huit répondantes ont vécu ce sentiment. C‘est donc en ces termes que se sont exprimées ces deux femmes :

Je suis arrivée à l‘automne et il n‘y avait pas soleil, le froid, la neige plus tard, pas des amis, pas de famille, pas de travail – j‘ai été habituée à travailler comme professionnelle dans mon pays — donc c‘est difficile d‘avoir un réseau social sans avoir travail, pas de famille et en plus de s‘adapter à une culture différente. Tout ça me frustrait énormément pendant les premiers ans. (Paula).

Beaucoup de frustration, beaucoup! Parce que j‘ai mes études universitaires et, au début, j‘ai eu surtout dans les premiers temps beaucoup de peine parce que je ne pouvais pas travailler dans mon domaine. Mais cela n‘a pas changé pour moi. Les possibilités sont très difficiles si je veux vraiment continuer dans mon domaine. Alors cette période a été très difficile de ce côté-là. (Arielle)

Cependant, cette difficulté d‘intégration qu'expriment les répondantes est vue pour cinq d‘entre elles comme un défi à relever. Puis cette situation les a poussées à passer au travers et trouver des moyens pour s‘intégrer dans la société d‘accueil.

Je me suis adaptée aux changements, car je n‘avais pas le choix. C‘était de m‘adapter à la nouvelle vie ici ou de m‘ennuyer de mon pays d‘origine et j'ai choisi celle de m‘adapter. Pour moi, c‘était mon défi, mon projet, et c‘est tout ce que j‘ai maintenant. (Anne)

Nous étions très conscients que notre vie allait vraiment changer, alors le fait de devoir laisser de côté certaines activités que nous avions avant ne nous a pas causé de problèmes. Ça a été difficile au début. J‘ai choisi d‘accompagner mon mari et on lutte pour s‘en sortir. (Alicia)

Le tableau suivant présente des extraits du discours des répondantes en fonction des principaux types de sentiments éprouvés par elles.

Tableau n° 4 : Sentiments vécus au moment de l’adaptation à la nouvelle situation Sentiments vécus et extraits de verbatim

Sentiment d‘isolement

C'était très difficile, parce que je ne parlais pas la langue, je n’avais pas un permis de conduire, alors je dépendais toujours à 100 % de la famille de mon ex-conjoint. Il travaillait toujours à l’extérieur du pays. (Andrea)

Tout, la langue, la nourriture, j’ai habité loin de la ville, à peu près 40 minutes de la ville, j’ai habité dans la ferme, donc j’avais la difficulté pour faire des commissions, etc. (Marie)

Sentiment de solitude

On vit le stress, la solitude, ceci est un grand changement dans ta vie. Je te dis, pendant les premiers mois j’avais une dépression totale, tout me dérangeait et cela jamais ne m’arrivait à moi auparavant (Caroline)

Sentiment de tristesse

Mon mari ne me voyait pas du tout bien et lui m’a suggéré de faire quelque chose, de m’occuper en quelque chose, parce que je sentais une peine énorme que je ne peux pas vous expliquer. (Lucia)

Sentiment de souffrance et dépendance

Lorsque je ne pouvais pas rien faire, et pour tout j’avais besoin de mon mari. Je voulais au début rentrer à mon pays. Par exemple quand lui allait travailler pendant deux ou trois mois et je restais seule à la maison je n'ai jamais eu ce sentiment de solitude – je parle quand j’étais chez moi! Cependant ici, je me sens autrement, c’est difficile tout ça. Il va à son travail et je me sens mal (Caroline)

Sentiment de frustration

En Abitibi-Témiscamingue partout où j’ai cherché du travail, ils me disaient qu'il fallait que j’aie une bonne connaissance de l’Abitibi (…), mais l’Abitibi a été plus difficile qu’ailleurs. (Christine)

4.2.6 Difficultés à s'insérer dans le marché du travail

Huit répondantes ont vécu des difficultés importantes pour trouver un emploi. Cela constitue pour elles un élément important à mentionner quand il s‘agit de parler des difficultés qui nuisent à l‘intégration sociale et économique des femmes en région éloignée.

Je parle le français bien, parce que c‘est ma langue maternelle. En plus j‘ai travaillé à l‘extérieur de cette région; j‘y étais chargée du dossier politique. J‘avais donc une expérience québécoise de travail et quand je suis arrivée ici, en Abitibi- Témiscamingue, trouver un travail a été comme gagner la loterie, très difficile. Ils me demandaient de connaître la région avant de m‘engager, mais comment faire cela si je venais d‘arriver? (Christine)

Une autre répondante nous fait valoir le fait que, pour elle, dans cette région, il a été très difficile de s‘insérer dans le marché du travail étant donné sa formation professionnelle. Cela l‘a amenée à songer à d‘autres possibilités d‘études. C‘est dans les termes suivants qu‘elle s‘exprime :

C‘est sûr qu‘il y a des difficultés ici. Pour moi, le plus compliqué, c‘est que je ne peux pas travailler dans mon domaine, sept ans déjà et je n‘ai jamais trouvé quelque chose dans mon domaine. Il faut que je trouve un autre cheminement. (Arielle)

Dans d‘autres cas, la difficulté d‘insertion au travail passe par une reconnaissance des acquis par l‘Ordre des professionnels. C‘est le cas d‘une répondante qui œuvre aujourd'hui dans le domaine de la santé :

J‘ai une profession dans laquelle, au début, il était très difficile pour moi de travailler, parce qu‘à ce moment-là, l‘Ordre des professionnels (…) ne laissait pas travailler sans avoir le permis pour exercer la profession. Il a fallu passer des examens; même cela ne me garantissait pas qu‘ils aillent me prendre. Ils prennent seulement le 10 % des personnes qui passent les examens en anglais au français, mais tu n'as pas l‘assurance d‘avoir un poste, et après tu dois faire des études pour avoir les permis. (Paula)

4.2.7 Autres difficultés vécues au debut

Enfin, certaines mentionnent même que la nourriture a été un problème pour elles (9/13). Aux dires de ces neuf répondantes, il y a des produits qui ne sont pas disponibles dans les supermarchés de la région de l‘Abitibi-Témiscamingue, ou qui ne sont pas les mêmes dont

elles disposaient dans leur pays d‘origine; par exemple : le maïs, les piments, les tortillas, la farine de maïs, les feuilles de maïs pour faire les « tamales », etc.

Toutes les répondantes ont rapporté les températures froides d’hiver comme une des plus grandes difficultés pour l‘adaptation depuis leur arrivée à Rouyn-Noranda.

Je n‘avais pas de voiture, tout au début. J‘ai marché beaucoup dans la neige, et attendre l‘autobus était très difficile. On gelait dehors. Pour moi, ça a été vraiment difficile de m‘adapter à ça, parce que je ne connaissais pas l‘hiver froid. L‘hiver n‘existe pas chez moi comme ici, et que dire de la neige. C‘est très dur, vraiment dur. (Anne)

Si je pense aux difficultés les plus importantes que j‘ai vécues ici, je dirais que c'est l‘adaptation au climat. Je sens que le froid et le vent me font mal. Pendant mon premier hiver, je ne suis pas sortie beaucoup pour ça. (Chloé)

D‘autre part, une répondante considère qu‘aux températures glaciales de l‘hiver s‘ajoute le fait de conduire une voiture en hiver. Cela demande pour elle beaucoup de connaissances sur les différentes conditions climatiques et sur l‘état de la chaussée. Ce qui rend très difficile l‘adaptation au début, surtout pour les femmes qui viennent d‘Afrique et d'Amérique du Sud, comme en témoigne cette répondante :

Je n‘aime pas vraiment conduire pendant l‘hiver, ça me produit beaucoup de stress. J‘aimerais faire un changement, peut-être de trouver un appartement pendant l‘hiver à Rouyn-Noranda parce que j‘ai vécu les deux dernières années beaucoup de stress sur la route, et aussi j‘ai eu un petit accident. (Marie)

4.3 La culture du pays d’accueil

Cette section est divisée en deux parties, soit : une culture différente à celle du pays d‘origine et une culture québécoise accueillante.

4.3.1 Une culture différente à celle du pays d‘origine

Une des questions du guide d‘entrevue visait à savoir si le changement de pays a une répercussion sur ces rôles. Tout d‘abord, la plupart ont mentionné que les rôles sont différents ici, parce qu‘il s‘agit d‘une autre culture :

Oui, les rôles sont différents et c‘est sûr. Parce que ce sont deux cultures complètement différentes, très différentes : les costumes, les habitudes, les normes, les valeurs sont totalement différents. Par exemple, je viens d‘un pays où la religion est très importante, mais ici non, pas du tout. Chez nous, on a plus d‘autorité sur nos enfants. (Andrea)

Malgré la différence dans les rôles dont parlent certaines répondantes, cela ne constitue pas un problème dans leur dynamique familiale. À cet égard, trois des femmes jugent qu'il est possible de réduire cette différence en s‘adaptant à cette nouvelle vie, à ce nouveau pays. Pour elles, c'est un processus personnel à chacun.

Mais, quand tu es en couple avec une autre personne, on s‘adapte. On comprend que nous sommes des cultures différentes; lui avait des enfants, moi aussi. Si je pense c‘est quoi la grosse différence culturelle? C‘est l‘éducation. C‘est aussi la place des femmes dans la société et, pour une personne comme moi, je trouve que tout est possible si on parle avec votre partenaire sur la façon d‘élever nos enfants, de voir la vie, des tâches que j‘ai à la maison, de son implication envers moi, etc. Pour cela, je te dis que tout ça est un processus. (Christine)

Les tâches ménagères chez moi, je m‘occupe pendant la semaine, et lui la fin de semaine. Il m‘aide à faire les choses, le lavage, la cuisine, etc. Il fait le bricolage à la maison et moi j‘ai fait la décoration. Alors c‘est ça. Mon mari travaille et moi je m‘occupe de la maison, et pour arriver à ce que nous sommes aujourd‘hui, on a parlé beaucoup, on a dû négocier. (Laura)

Actuellement mon mari est à la recherche d‘emploi. Alors il passe plus de temps à la maison. Moi, je travaille. Les tâches ménagères ont été toujours faites par les deux. Avant, dans notre pays d‘origine, nous avions une personne qui m‘aidait avec ces tâches. Aujourd‘hui, c'est nous qu‘on fait tout! (Alicia)

Cependant, pour une répondante, les rôles de la femme, ici à Rouyn-Noranda, et ceux qu‘elle avait dans son pays d‘origine, n‘ont pas changé. Elle fait les mêmes choses qu‘elle pouvait faire ailleurs.

Les tâches, par exemple, j‘essaie de faire les mêmes choses que je faisais chez moi. Je ne crois pas qu‘ici soit différent de mon pays. Il est certain que je n‘ai pas des enfants avec mon chum! Mais à ce niveau-là, je ne sais pas et je ne pourrais pas dire grand-chose, vous me comprenez. (Arielle)

Une autre répondante soulève le fait que les rôles changent un peu dans la mesure qu‘on s‘adapte à la nouvelle société d‘accueil, mais toujours en gardant le bon de son pays d‘origine. Ainsi, elle témoigne qu‘on ne peut pas être très rigide dans la façon de voir et de percevoir les choses.

Quand tu arrives ici, tu as des valeurs; mais une fois que tu arrives ici, tu commences à connaître les valeurs de la société d‘accueil et tu dois t‘adapter à comment fonctionnent les choses ici, à comment s‘élèvent les enfants ici, etc. Dans mon cas, nous avons choisi les bonnes valeurs de mon pays, et aussi les bonnes