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1-8 Le style cognitif des apprenants et leurs préférences dans la

compréhension

Dans tout ce qui a été cité précédemment, l'effet différentiel des illustrations a été expliqué en fonction de la nature des illustrations ou bien du degré d'estimation des sujets dans le domaine du texte.(Riding et Douglas,1993) ont étudié la question sous un autre angle, ils se sont intéressés au style cognitif des apprenants et à leur mode préférentiel (verbal ou non verbal) dans leur appréhension du texte.

Dans leurs travaux, ils ont étudié l'interaction entre le style cognitif des étudiants et le format de présentation d'un texte traitant de systèmes de freinage de voiture. Le texte, présenté sur écran d'ordinateur, est accompagné soit :

1. de descriptions verbales additionnelles (texte + texte), ou bien 2. D’illustrations (texte + illustrations).

47 Il faut noter que les informations supplémentaires, (verbales ou visuelles), sont affichées à l'écran dans une surface distincte par rapport au texte. À l'issue de l'expérimentation, un test d'évaluation du style cognitif des sujets, centré sur les dimensions «verbal/non verbal» et «global/analytique», est effectué.

Les résultats au post-test montrent qu’une influence réciproque s’établit entre le style

cognitif «verbal/non verbal» et le mode de présentation de l'information. En effet, dans la condition 2 (texte + image), les sujets à style visuel réussissent mieux

que les sujets à style verbal, qui eux se distinguent, dans la condition 1 (texte + texte). De plus, les sujets à style visuel utilisent plus de diagrammes pour rendre saisissantes leurs réponses.

Riding et Douglas concluent que ces derniers apprennent mieux en présence d'illustrations, car elles leur permettent de mieux visualiser mentalement l'information abstraite exprimée dans le texte, Ils laissent entendre que la performance de ce type d'apprenants peut éprouver des difficultés de l'absence d'informations picturales, par contre la compréhension est optimisée en présence des plages visuelles. Si nous transposons ces données à notre contexte expérimental, qui implique des apprenants novices profil visuel (PV) et profil auditif (PA), elles nous suggèrent que l'effet des illustrations se manifesterait principalement chez les sujets (PV) (à aisance à faire des images mentales), car, en observant les visuels arrivent à trouver le sens implicites, et en focalisant l'attention sur les images, les diagrammes ou les représentations graphiques pallieraient, dans une certaine mesure, les lacunes linguistiques.

Par ailleurs, il y a absence d’effet par rapport au mode de présentation chez les sujets verbaux, qui affichent des résultats équivalents dans les deux conditions. Les auteurs expliquent cela par le fait que l'information verbale fournie en plus reprend la même information qui existe déjà dans le texte, d'où son effet négligeable. A la fin de leur expérimentation, Riding et Douglas proposent d'étudier l'effet différentiel des illustrations en fonction de la complexité du texte et du type du contenu présenté, c'est- à-dire de son potentiel de «représentativité» ou de «figurabilité». Pour eux, les sujets

48 non verbaux (à profil visuel) retiennent plus facilement l'information verbale descriptive lorsqu'on peut la visualiser mentalement avec aisance.

Enfin, en arrivant au style cognitif et qui est lié directement à notre recherche, on doit mettre l’accent sur deux points récurrents qui avertissent sur les éléments qui concourent à la différence de traitement des images entre les apprenants.

D’une part, un nombre important de chercheurs à l’image de (Jiménez, 2003), ont mis en exergue les différences sur les plans des styles d’apprentissage entre les hommes et les femmes. Ils relèvent les différences comportementales entre les deux sexes dans la manière de traiter les informations. Ils ont affirmé que les apprenants hommes assimilent mieux les informations à partir des illustrations (dessin, images représentations graphiques, etc.) d’une manière concomitante, par contre, les filles fondent leur compréhension beaucoup plus sur les indicateurs verbaux et le font séquentiellement.

D’autre part, Peeck(1993) qui est une référence dans l’étude pictoverbale, dresse un lien entre les capacités à lire l’image et la facilité à encoder les informations verbales. En plus, il affirme que la compréhension des textes illustrés se réalise grâce à l’habileté et l’adresse visuelle. Pour ce chercheur, il est important d’acquérir des habiletés à lire l’image pour avoir des compétences solides en lecture et même en écriture. On doit retenir de cette expérience que les apprenants qui ont une aptitude visuelle profiteraient de l’apport des illustrations, ce qui est le sujet de notre recherche.

Tous les chercheurs sont unanimes à affirmer que l’apprentissage est une construction du savoir dans lequel les représentations et les profils d’apprentissage jouent un rôle important. L’utilisation des neurosciences pour connaitre le comportement des étudiants en manière de réception des informations s’avère utile à connaitre.

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-1-8-1- Les profils d’apprentissage :

. Pour parler de ce sujet d’actualité, nous devrons faire appel à plusieurs disciplines comme les neurosciences, la psychologie et de la didactique. Les différences individuelles des profils d’apprentissage observées au niveau de la population des étudiants sont évidentes. C’est à partir de cela que nous avons décidé de se pencher sur ce domaine qui rentre dans le programme de la neurodidactique et par conséquent voir comment les étudiants reçoivent les informations pendant leurs cours.

L’enseignement à l’université est généralement assuré par des enseignants chercheurs qui transmettent des connaissances d’une manière traditionnelle sans tenir compte des profils de compréhension de leurs apprenants. Le rôle de l’enseignant dans cette perspective neurodidactique, est de faciliter la création des conditions et des paramètres qui facilitent la réorganisation des structures cognitives chez l’étudiant pour lui permettre de développer de nouvelles stratégies d’apprentissage .

Cette pensée met en exergue la manière des apprenants d’organiser la réception des connaissances selon ses propres schémas mentaux selon leurs styles d’apprentissage que Monique Linard(1990) définit comme étant ; « un ensemble de dispositions relativement stables et permanentes chez un individu, à recueillir et à traiter les informations selon des modes préférentiels distincts. »

-1-8-1-1- L’approche de l’apprentissage

Tous les apprenants n’ont pas la même manière d’apprendre, ce qui veut dire que la façon de percevoir les informations et de comprendre le contenu d’un texte scientifique ne se réalise pas pareillement (Chartier, 2003). L’enseignant devrait prendre conscience des profils d’apprentissage de ses apprenants, c’est à dire la façon d’apprendre. D’ailleurs même Wang (2015) défend l’idée de la prise de conscience des styles d’apprentissage des étudiants.

Il affirme que, connaitre sa façon d’apprendre, génère chez l’apprenant ses émotions positives, il devient efficace avec plus de motivation qui est un élément primordial

50 dans l’apprentissage. Plusieurs recherches récentes citées par Wang (2015) affirment que les apprenants qui réussissent bien leurs études sont ceux qui font usage des stratégies correspondantes à leurs profils d’’apprentissage. Ceci va dans le sens ou la notion d’approche de l’apprentissage se définit comme une manière générale de se comporter en classe. (Bedard & Bêchard, 2015). C'est-à-dire que chacun a son style d’apprendre.

-1-8-1-2- Les styles d’apprentissage

Le style pédagogique de étudiants et leur manière d’apprendre est souvent hétérogène. Leur appartenance géographique et différence socioculturelles fait en sorte que l’apprentissage de la langue française soit vu différemment les uns des autres. Pendant notre observation, nous avons remarqué que les apprenants ont des rythmes et des styles différents. C’est pourquoi, nous avons trouvé nécessaire de mettre en évidence les différents profils d’apprentissage pour un meilleur rendement en matière de compréhension.

D’ailleurs, Pelpel (1993, p.77), citant Hameline, parle des postulats de Brunus qui mettent en exergue l’utilité de tenir compte des différences existantes entre les apprenants d’une même classe et il cite dans ce sens qu’il n’y pas deux apprenants qui progressent à la même vitesse, qui sont prêts à apprendre en même temps, qui utilisent les mêmes techniques d’étude, qui résolvent les problèmes de la même manière, qui possèdent le même répertoire des comportements, qui possèdent le même profil d’intérêt ou d’apprentissage et qui sont motivés pour les mêmes buts.

Le style d’apprentissage fait référence à la manière naturelle habituelle et préférée d’un étudiant de retenir et de traiter les nouvelles informations et compétence (Reid, 1995). Il se distingue aussi par la capacité et la préférence pour orienter un apprenant au comment approcher les taches d’apprentissage (Ellis, 2009)

Les styles d'apprentissage sont des concepts clés de la didactique qui sont proches de stratégies d'apprentissage métacognitives (Wolfs, 2001 ; Del Olmo, 2016) cela sous- entend que les apprenants s’impliquent dans leurs apprentissages en se posant des

51 questions pour surveiller leur compréhension avec l’utilisation de certaines stratégies comme les stratégies de contrôle ou d’affection.

D’après Romainville (2007), la métacognition désigne d’une part les connaissances introspectives et conscientes que l’apprenant a de ses propres manières d’apprendre et d’autre part sa capacité à les réguler délibérément. Cette façon de parler de la métacognition, qui concerne à savoir le processus d’acquisition des connaissances met l’accent sur le rôle de la conscience dans l’apprentissage et ensuite adapter ses stratégies selon sa manière d’apprendre.

La notion de profil d'apprentissage se construit sur trois niveaux qui sont le profil d’identité, qui prend en compte le savoir être de l’apprenant en situation d’apprentissage. Le profil de motivation, qui s’intéresse à tout ce qui motive l’apprenant pour apprendre et le profil de compréhension, qui définit comment intégrer l’information et par quel moyen ou canal.

Ce dernier est le profil qui nous intéresse dans notre étude et nous retiendrons des profils d’apprentissage que le profil de compréhension. Toutes ces caractéristiques et concepts de style d’apprentissage aident les apprenants à favoriser certaines stratégies métacognitives. Selon Brophy (2010), il est important de considérer les styles d’apprentissage au sein de l’université, car toutes les activités des étudiants exigent des stratégies qui seront mises en œuvre selon son trait de personnalité, sa manière de se comporter et sa façon d’apprendre.

D’après une recherche réalisée par Ingosan et al. (2012), le test de profil de compréhension (visuel, Auditif et kinesthésique) est prôné par l’enseignement anglo- saxon pour voir et affirmer les réflexions concernant la réussite des apprenants.

Nous, nous avons choisi le questionnaire de Virginie Michel qui permet de mettre en évidence trois styles d’apprentissage à savoir :

- Un style à dominance visuelle, ou L’apprenant utilise une mémoire eidétique (relatif à la forme), c’est-à-dire qu’un apprenant de ce profil mémorise plus facilement les illustrations (images, les schémas, les photos). Pour les études, il est conseillé de bien écrire ses cours, de faire des fiches simples et bien construites. Mémoriser le tableau

52 de synthèse est sans aucun doute une solution efficace pour la personne au profil visuel dominant. Le visuel est souvent une personne organisée, qui planifie tout à l’avance, elle aime contrôler la situation et agir.

-Un style à dominance auditive, ou l’apprenant retient aisément les sons et les bruits. Tout ce qu’il peut entendre est facilement mémorisable pour lui, pour se rappeler des choses, il les répète plusieurs fois à haute voix. La solution évidente pour lui c’est d’être attentif en cours. Dans notre cas a la lecture d’un texte illustré.

Même pour ses révisions, il préfère lire et entendre les cours à haute voix, c’est la meilleure alternative efficace pour comprendre ses cours.

-Il y a aussi un style à dominance kinesthésique. Ce dernier ne rentre pas dans le sujet de notre recherche, on lui préféré un profil audiovisuel qui a les deux profils au même temps et qui va dans le sens de notre étude.

Ce questionnaire est axé sur la perception sensorielle et concerne tous les apprentissages en général (Voir l’annexe). Nous l’avons choisi pour sa simplicité et l’abondance des données fournies par les étudiants et nous croyons aussi que ce dernier aiderait les étudiants à avoir conscience de leurs profils et leurs comportements vis-à-vis de la compréhension d’un texte scientifique écrit en langue française. Notons qu’il n y a pas de profil meilleur que l’autre, mais il y a des profils plus favorables que les autres dans la compréhension des différents textes qu’ils soient littéraires, scientifiques ou autres.

Selon les recherches de (Ginet, 1997), le cerveau humain est composé de deux parties qui forme un tout indissociable et chaque hémisphère a une spécification ; celui de gauche est analytique, linéaire, scientifique, rigide dans ses visions et traite tout ce qui a trait au langage, il analyse, il raisonne et permet la compréhension détaillée. L’hémisphère droit, il est flexible, artiste, aime les jeux, global et visuel. Il traite la perception des images et permet la compréhension globale.

53 Pour apprendre, chaque apprenant fait appel à ses sens. Ils existent trois profils d’apprentissage principaux : le profil visuel, le profil auditif et le profil kinesthésique. Ils déterminent nos principaux canaux de mémorisation. Il existe 5 canaux qui correspondent aux cinq sens (VAKOG): le visuel, l’auditif, le kinesthésique, l’olfactif et le gustatif. Le profil visuel avec le sens de la vue, le profil auditif avec le sens de l’ouïe et le kinesthésique avec la vue, l’ouïe et le toucher. Chacun des étudiants possède un ou plusieurs de ces profils qui lui sont propres, souvent nous en favorisons un profil dominant.

Les étudiants spécialistes de notre échantillon se composent de tous ces profils. Mais, nous voudrions favoriser trois profils visuel, auditif et audiovisuel pour nous faciliter l’expérience et diviser l’échantillon en trois groupes. Le groupe visuel, le groupe auditif et le groupe audiovisuel.

Evidemment, ce sont des dominantes. Savoir si les apprenants sont visuels, auditifs ou kinesthésiques nous permettra d’adapter les méthodes de travail suivant le profil et ainsi d’optimiser la compréhension.