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1-4 Principe de formation des représentations

Une kyrielle de recherches expérimentales ayant suggéré que la présence d'illustrations facilite non seulement la mémorisation des éléments illustrés du texte, mais, favorise même, la formation de représentations plus cohérentes et élaborées de son contenu, la recherche pictoverbale plus récente s'est attachée à définir le caractère distinctif de cet effet et à circonvenir le rôle de l'illustration dans l'élaboration de représentations de haut niveau (Fletcher et Tobias, 2005), d’ailleurs ,Gyselinck et Tardieu (1999) résument les préoccupations du milieu:

Il y a eu pas mal d'études sur les types d'illustrations qui profitent à l'apprentissage et à la mémoire. Cependant, il y a eu moins de travail sur les processus par lesquels ces effets se produisent. La question importante à ce stade de l'histoire de la recherche sur les illustrations est ce que sont précisément les processus impliqués lorsque les illustrations et les graphies qui sont utilisées facilitent la mémorisation et la compréhension. En d'autres termes, nous savons que les graphies dans le texte peuvent être efficaces pour l'apprentissage, mais nous avons besoin d'en savoir plus sur les processus impliqués dans la compréhension du texte et du graphique qui contribue à la formation d'une représentation élaborée (Gyselinck et Tardieu, 1999). ).traduction personnelle

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1-5- Mémoire et représentations cognitives:

-1-5-1-modèles théoriques

Afin de déterminer exactement la contribution de l'illustration à la formation de représentations mentales élaborées durant la lecture, chercheurs des années 90 se sont

mis d’accord à articuler leurs travaux autour des axes théoriques suivants: *la mémoire de travail,

*les modèles cognitifs de la compréhension de textes.

Dans la dernière décennie, l'avènement des (TICE) les nouvelles technologies de l'information et de la communication en éducation, a confronté les différentes théories à la complexité des processus mis en jeu dans le traitement des informations (textes et illustrations) et cela a soulevé plusieurs questions auxquelles les anciens modèles classiques n’auraient pas de réponses claires. Cet état des lieux a conduit, d’un côté, à une évolution dans les conceptions théoriques proposées et, et de l’autre, à une multiplication des recherches expérimentales pictoverbales ou multimodales pour tenter de vérifier leur validité.

Dans ce qui suit, nous exposerons brièvement le modèle du traitement de l’information et les principales caractéristiques des modèles dominants dans la littérature, en nous en tenant aux aspects de la théorie directement liés à nos propos.

-1-5-2-Modèle du traitement de l’information :

Dans une perspective cognitive, la compréhension permettrait de développer la production des textes. Dans tout apprentissage, l’apprenant devrait développer les compétences cognitives à commencer par le traitement des informations lues dans le texte en sélectionnant, en hiérarchisant , en planifiant et chercher dans d’autres sources à l’image des illustrations dans notre cas d’étude pour les réinvestir dans la production d’un rappel ou d’un résumé.

C’est par cette activité que l’étudiant prouve sa compréhension durant la séance d’expérimentation. L’activité d’un résumé exige l’articulation des différentes

34 connaissances et leur traitement, cela coute cher cognitivement, car la mémoire à long terme est constamment sollicitée du fait qu’elle dispose de toutes les connaissances procédurales (Anderson, 1993). Tandis que la mémoire à court terme de travail représente celle ou les traitements sont mis en œuvre.

D’une manière générale, il existe trois processus complexes qui interviennent lors du traitement de l’information. Ils sont considères comme très importants pour construire la signification globale ; la sélection, la hiérarchisation des informations en fonction de leur niveau d’importance relative et la mise en cohérence de ces informations (Kintsch &Van Dijk in Denhiere, 1984). Ce processus englobe à la fois :

-1-5-2-1-La sélection :

Ce processus permet au lecteur de prendre en compte certaines informations et d’en délaisser d’autres. Conformément au but de la lecture, l’apprenant ne sélectionne que les propositions importantes ou pertinentes, car il ne peut pas mémoriser toutes les informations contenues dans les textes.

-1-5-2-2- La hiérarchisation

Apres avoir effectué une sélection, certaines informations portant sur le thème général du texte dominant, tandis que d’autres restent secondaires. Cela résulte du processus de hiérarchisation. Il peut varier en fonction des connaissances de lecteur, de sa culture et de son origine. En organisant les informations, on peut augmenter la probabilité de les retenir pour devenir permanentes, les connaissances doivent être bien organisées.

-1-5-2-3-La cohérence

L’apprenant organise les informations déjà sélectionnées et hiérarchisées l’objectif de la lecture. Il tente de comprendre un texte ou une illustration, il doit construire une signification cohérente qui dépend de sa capacité à interpréter le contenu du texte et de la représentation de la causalité telle qu’elle était édifiée dans sa tête.

35 On peut déduire que la mémorisation de ce qui a été préalablement traité pour élaborer une représentation cohérente des informations disponibles, se réalise en s’appuyant sur les informations déjà acquises et sur les connaissances antérieures, puis Traiter les informations nouvelles et les relier de manières significatives à la représentation antérieure.

Pour construire la cohérence de la représentation des informations textuelles, deux niveaux de cohérences s’opèrent ; la microstructure (cohérence locale) qui présente un niveau sur lequel la signification est basée sur les informations qui se rattachent aux prépositions du texte. La macrostructure (cohérence globale), correspond à une structure globale de la signification d’un texte, elle désigne les propositions majeurs du texte à travers lesquelles l’apprenant peut organiser et hiérarchiser les informations dominants en s’appuyant sur les propositions du contenu textuel afin de constituer une représentation mentale définie et durable.

De la réussite de cette double opération, selon (D. Gaonac’h et M. Fayol, dépend la construction d’une représentation mentale unique et intégrée. Bartlett, (1982) y va dans le même sens ; les êtres humains mobilisent leurs connaissances et de ce fait interprètent ce qui leur est présenté en vue de constituer une représentation la plus cohérente possible à la de manière interne et en relation avec leurs connaissances et croyances. Ces interprétations s’accompagnent de distorsions de degré variable affectant les informations explicites du texte original et d’intrusions involontaires émanant du savoir de celui qui lit ou écoute.

Si l’on examine les travaux sur la compréhension de texte effectués depuis quatre décennies, on ne peut que reconnaître l’influence prépondérante de l’œuvre de Walter Kintsch et ses collaborateurs. Le fonctionnement des connaissances dans la compréhension est généralement décrit dans le cadre du modèle de construction intégration (Kintsch, 1988). La compréhension de texte résultant de l’interaction entre un texte et un lecteur, qui dépend, d’une part, des informations inscrites dans le texte, et d’autre part, des systèmes de connaissances antérieures du lecteur sur le domaine évoqué par le texte.

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-1-5-3-Le modèle théorique de la mémoire de travail

Le modèle de Baddeley(1987,1992), est l’une des théories souvent préférées pour rendre compte des processus de maintien de l'information à des fins d'utilisation immédiate et sans intervalle de temps, et pour expliciter les mécanismes responsables de l'effet facilitateur des illustrations. Baddeley définit la mémoire de travail comme un système mnésique à capacité limitée pour retenir, conserver et rappeler de nombreuses informations antérieures, qui gère les interactions entre les informations fournies par le texte et les connaissances stockées en mémoire à long terme. Ce système comporte trois composantes, soit

- un administrateur central, et

- deux sous-systèmes périphériques ou systèmes esclaves: - la boucle phonologique et le calepin visuo-spatial.

L'administrateur central est responsable de la gestion attentionnelle des deux systèmes esclaves. Il sélectionne, contrôle et coordonne les opérations de traitement de l’intrant (l’input), et serait impliqué dans la mise en œuvre d'opérations psycholinguistiques de haut niveau selon la taxonomie de Bloom, ainsi que dans les processus faisant appel à des raisonnements.

La boucle phonologique, quant à elle, assure la conservation à court terme des entrées phonologiques. Même les données visuelles verbales seraient également transférées dans ce sous-système sous le contrôle de processus articulatoires.

Pour ce qui est du calepin visuo-spatial, il est responsable du stockage à court terme des informations spatiales et visuelles. C'est là que seraient élaborées et actualisées les images mentales analogiques (Baddeley et Loggie, 1999), cela nous servira dans notre expérience lors de la restitution des informations pertinentes.

Notons que dans une recherche plus récente, Baddeley (2000) a ajouté une nouvelle composante à son modèle, le «tampon épisodique» (episodic butter), qu'il définit

37 comme étant un sous-système impliqué dans le stockage, la manipulation et l'intégration d'informations multimodales.

la capacité du système central et son incidence sur la compréhension de textes, les relations entre système de représentations ont fait l’objet de plusieurs recherches plus ou moins efficaces(Larkin & Simon,1987) ; D'autres, plus récentes, ont démontré, notamment au moyen de méthodes de tâches concurrentes, l'implication des trois composantes de la mémoire de travail dans l'intégration d'informations verbales et iconiques au cours de la compréhension, mais surtout la capacité limitée de la mémoire de travail, source de différences individuelles importantes dans l'efficacité de l'intégration des informations verbales et iconiques (Brunyé et al., 2006 ; Gyselinck et al., 2002).