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3-2-Problématique de la lecture d’un texte scientifique.

La lecture met en jeu un ensemble complexe de processus mentaux et de compétences, dont un certain nombre, qui relèvent de la compréhension, ne sont pas spécifiques à la lecture. En effet, la lecture correspond tout d’abord à la mise en œuvre des différents processus perceptifs et cognitifs de traitement des lettres qui permettent au lecteur d’accéder à l’identification du mot écrit. Le lecteur doit « dé linéariser » ce qui est présenté pour le transformer en une représentation mentale ou cognitive, construction qu’il effectue en interaction avec le texte et le contexte (Tardiff, 1994). La construction du sens d’un texte résulte donc du traitement d’un texte particulier, par un lecteur particulier, dans un contexte particulier.

Selon Certains chercheurs (Giasson & Fayol, 2003), Comprendre un texte, c’est se faire une représentation mentale cohérente en combinant les informations explicites et implicites qu’il contient à ses propres connaissances. Cette représentation est dynamique et cyclique. Elle se transforme et se complexifie au fur et à mesure de la lecture. Donc, L’activité de compréhension est une activité complexe qui s’envisage dans une activité de résolution de problème au cours de laquelle le lecteur construit progressivement une représentation.

Pour accéder au sens, au cours de la lecture d’un texte scientifique, suppose un ensemble de processus qu’on effectue pour parvenir à la compréhension de ce texte écrit. Nous savons que l’acte de lecture consiste à déchiffrer des signes linguistiques pour en dégager un sens et accéder au contenu d’un message. La compréhension des signes linguistiques implique de savoir percevoir ce qui est écrit et d’associer les

93 signes à des sens. L’apprenant accède au sens d’un message par une opération appelée « décodage ».

Dans son ouvrage, Chauveau, (2000) souligne que la compréhension est une activité à la fois langagière et culturelle : elle est langagière, parce que lire c’est traiter un message verbal mis par écrit. C’est une façon d’interroger, de reproduire et de reformuler une production langagière écrite comme par exemple raconter un phénomène scientifique dans le cas de notre pratique. Elle est culturelle, car lire c’est informer, imaginer, répondre à une question. Il y a lecture quand il y a une information à traiter et à reconstruire, ce qui implique un travail langagier et linguistique de la part de l’apprenant. Et il y a lecture quand cette activité se pratique socialement ou culturellement comme lire pour le plaisir, lire pour prépare quelque chose, lire un texte scientifique pour comprendre un phénomène etc.

Il y a toujours cette double dimension de tout acte de lecture langagière et culturelle, ce qui nous amène à mettre le point sur le rôle de ces deux composantes dans la lecture, d’une part, les compétences langagières et linguistiques et d’autre part, les activités scripturales qui ont trait à la culture et aux profils d’apprentissage.

-3-2-1-Situation de lecture

:

L'étudiant lit dans un but bien défini surtout quant il s'agit d'un texte scientifique, en d'autres termes, une situation de lecture suppose deux questions incontournables qui sont : pourquoi lire et comment lire ?

La lecture d'un texte est influencée par plusieurs paramètres. En effet, un texte n’est jamais présenté seul, sans qu’il y ait un lien avec d’autres éléments para textuels. Ainsi, la lecture d'un texte scientifique doit obéir au lien existant entre ces deux éléments. De cela, on peut définir la lecture comme étant un processus de communication entre une mémoire artificielle et un apprenant, elle est caractérisée par un canal visuel, une mémoire artificielle et le codage qui consiste à transférer les objets mentaux ou oraux en signes visuels (Richaudeau, 1979). Pour lire n’importe texte scientifique, un apprenant doit utiliser ses compétences cognitives, linguistiques qui sont primordiales pour le codage et les compétences physiologiques qui sont en relation directe avec le canal et la mémorisation du contenu. Ce processus de lecture,

94 Fayol & al l’appelle communément « la machine à lire ». Pour appréhender cette machine, il faudrait avoir un projet de lecture.

-3-2-2-Projet de lecture d’un texte

D’après Birkmine, les savoirs antérieurs du lecteur, conditionne la compréhension des textes scientifiques. En effet, il affirme que les spécialistes dans un domaine donné adaptent leurs lectures selon leurs connaissances spécifiques dans leur spécialités ce qui les aident à lire plus vite les concepts qui leur sont familier. En revanche les étudiants novices aux textes de spécialité réagissent lentement dans la lecture. C’est le cas de notre échantillon qui n’a pas de connaissances conceptuelles dans le texte proposé en première séance de notre expérimentation. Tout au long de la lecture, il faut vérifier certaines hypothèses. Pour cela, l’apprenant devrait suivre certaines étapes pour réagir à la perte de compréhension et afin d’arriver au sens. La lecture d'un texte scientifique, doit être abordée comme un tout en faisant le lien entre le texte et l’illustration. La compréhension viendrait de l’exploration conjointe des deux codes. Nous croyons que les obstacles rencontrés par les étudiants seraient dus au fait que ces derniers sont incapables de s’approprier les informations contenues dans le texte et les reformuler à leurs manières. C’est pour cela qu’il est important d’initier les étudiants aux diverses étapes et stratégies de lecture.

-3-2-3-Les étapes de lecture :

Il y a plusieurs étapes qui sont mises en place et qui jalonne la lecture d'un texte scientifique, ainsi, nous citerons quatre étapes qui définissent le projet de lecture et qui sont :

-3-2-3-1- La pré lecture:

C'est une étape qui facilite l'entrée dans un texte, avant d’entamer la lecture d’un texte en général, le lecteur va mobiliser les connaissances déjà acquises et créer un horizon d'attente. Par contre, Dans un texte scientifique, une image, un visuel, une représentation graphique ou un schéma qui accompagne ce texte peut s'avérer utile et favorisant à la formulation d'hypothèses avant d'entrer dans le vif du texte.

95 3-2-3-2-L'observation du texte :

Cette lecture est équivaut à une lecture balayage afin de voir la présentation des titres des images, des légendes des icônes, etc. Tous ces éléments aident le lecteur à anticiper sur le sens et avoir une idée globale qui sera peut être vérifiée a la fin de la lecture. Cette stratégie a été utilisée par nos participants lors de la première séance de notre expérience. Parce que les étudiants fixent leur attention sur des mots bien précis pour que ces derniers puissent être stockés par le cerveau.

3-2-3-3-Lecture silencieuse :

Généralement cette lecture est guidée par des consignes données par l’enseignant. Ces consignes, quand elles sont respectées aident à la construction du sens et favorise la compréhension. Comme la compréhension d’un texte est notre objectif majeur, la lecture silencieuse dans la première séance de l’expérimentation pourrait s’avérer utile pour accéder au sens. Elle est rapide et l’étudiant est concentré sur le texte à lire. Elle aide surtout à mobiliser tous les savoirs faire relatifs à la réalisation d’un véritable travail cognitif.