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1.3 Strat´egies d’usinage « classiques »

1.3.5 Strat´egie bas´ee sur la hauteur de crˆete

1.3.5.3 Strat´egies isocrˆetes

Avec des strat´egies type plans parall`eles ou isoparam´etriques, seule la hauteur de crˆete maximale est maˆıtris´ee. Le concept de «l’usinage isocrˆete » est de maintenir une hauteur de crˆete constante sur toute la surface et d’effectuer ainsi une planification de trajectoires efficace. Il existe plusieurs ´etudes dans la litt´erature concernant ce sujet. Le probl`eme pos´e

´etant de trouver une m´ethode de construction de la trajectoire adjacente qui respecte une hauteur de crˆete donn´ee.

1.3.5.3.1 Strat´egie isocrˆete en 3 axes avec un outil h´emisph´erique

L’approche qui est d´evelopp´ee dans [SY94] s’appuie sur la r´esolution d’un probl`eme plan.

Soit S(u, v) la surface nominale, Ti une trajectoire d´ej`a ´etablie sur la surface et CCi un point de contact outil/mati`ere appartenant `a Ti. Le but de la m´ethode est de trouver le point adjacent `a CCi sur la trajectoire suivante Ti+1 : CCi+1. Ce point va ˆetre d´efini comme le point d’une courbe g´eod´esique perpendiculaire `aTi en CCi, `a la distance g de ce dernier (figure 1.21). L’utilisation des courbes g´eod´esiques est tr`es limit´ee puisque seule une approximation `a l’ordre 1 de ces derni`eres est utilis´ee. La particularit´e de cette m´ethode est qu’elle ne se base pas sur la construction d’un point de crˆete interm´ediaire.

S(u, v)

q

t Ti

CCi

CCi+1 g

Figure 1.21 – Mod´elisation ´etablie dans [SY94]

L’approche qui est d´evelopp´ee dans [SD97] s’appuie sur la r´esolution de deux probl`emes plans. Cette m´ethode se base sur la construction d’un point de crˆete interm´ediaire et se d´eroule comme suit :

Soit S(u, v) la repr´esentation param´etrique de la surface nominale, Ti une trajectoire d´ej`a

´etablie sur la surface, CCi un point de contact outil/mati`ere appartenant `a Ti, n(u, v) le vecteur normal `a S(u, v) en CCi et hc la hauteur de crˆete (figure 1.22).

S(u, v)

q

t CCil Ti

θ r

Figure 1.22 – Mod´elisation ´etablie dans [SD97]

La premi`ere ´etape de cette m´ethode consiste `a trouver le point de crˆete Pi `a partir de CCi =S(u0, v0). Pour cela, on va utiliser les petits d´eplacements δu, δv en ´ecrivant :

Pi =S(u, v) +hcn(u, v) avec : u=u0+δu, v =v0+δv

La deuxi`eme ´etape consiste `a trouver le pointCCi+1 surTi+1 `a partir dePi. La m´ethode de r´esolution est alors identique `a la premi`ere ´etape.

Bien que les m´ethodes propos´ees dans [SD97] et [SY94] diff´erent, elles s’appuient n´eanmoins sur un mˆeme raisonnement. Dans les deux cas, on cherche `a d´eterminer un point en se basant sur la notion de distance. La valeur de cette distance est diff´erente, mais la mise en ´equation garde le mˆeme esprit. Elle s’appuie sur les notions suivantes :

– D´efinition du plan dans lequel l’´etude sera men´ee : le plan utilis´e pour la mise en

´equation est le plan perpendiculaire `a la tangente t `a la surface S(u, v) en CCi. En appelant e1 et e2, une base du plan tangent `a la surface nominale en CCi, et en effectuant un d´eveloppement limit´e `a l’ordre 1 du vecteur CCiPi, les coordonn´ees du point Pi(u0+δu, v0v) doivent v´erifier :

t·(δue1+δve2) = 0

– Calcul de la courbure dans le plan d’´etude : La surface est localement approch´ee par sa sph`ere osculatrice. La courbure kn de cette derni`ere est ´egale `a la courbure normale dans la direction q du plan d’´etude :

kn =−qBq qAq

avec A le tenseur m´etrique et B le tenseur de courbure.

– Calcul de la distance `a parcourir :

[SY94] ´evalue la distance parcourue sur une surface pour un d´eplacement (δu,δv) grˆace

`a la premi`ere forme fondamentale :

dl = (n·Suu)δu2+ 2(n·Suv)δuδv+ (n·Svv)δv2

Par contre, [SD97] utilise la notion de longueur th´eorique `a parcourir d´efinie par : l = θ

kn

avec :

cosθ = (1 +r.kn)2+ (1 +hc.kn)−r2.kn2 2(1 +r.kn)(1 +hc.kn)

La d´emarche effectu´ee par [SY94] et [SD97] pr´esente un certain nombre de probl`emes. Tout d’abord, dans la d´efinition du plan d’´etude : le calcul se base sur des variationsδu,δv. Or, il n’est pas dit qu’un tel d´eplacement dans l’espace param´etrique et dans une direction donn´ee soit facilement transposable `a l’espace 3D. Une deuxi`eme source d’erreur dans la d´efinition du plan d’´etude r´eside dans le fait qu’on construit un plan perpendiculaire `a la trajectoire des points CCi alors qu’on devrait consid´erer les points CLi. En effet, la courbe des points CCi et celle des points CLi ont des tangentes diff´erentes ceci a pour cons´equence que la cin´ematique de la trajectoire ne sera pas respect´ee au mieux. Si on regarde un peu plus loin dans la m´ethode, on se rend compte qu’au niveau du calcul de la courbure se situe une nouvelle source d’erreur vu que ce dernier se base sur l’hypoth`ese que la courbure est localement constante. Toute ´evolution de la courbure ou toute discontinuit´e ne sera donc pas prise en compte.

Une autre approche a ´et´e d´evelopp´ee dans [Tou01] pour l’usinage isocrˆete adapt´e `a un outil h´emisph´erique. Cette approche a aussi ´et´e d´evelopp´ee dans [FL02]. On peut pr´esenter la m´ethode en plusieurs points :

– D´efinition de la courbe `a hauteur de crˆete constante : on consid`ere une surface nominale et ses deux surfaces offset de magnitude R et hc. Sur la surface offset de magnitude

R, on se donne deux trajectoires adjacentes (trajectoires des points CL). Sur chaque trajet, la surface enveloppe du mouvement de l’outil est une surface tubulaire de rayon R et de g´en´eratrice la trajectoire des points CL. La crˆete engendr´ee par les deux trajectoires est donc l’intersection des deux surfaces tubulaires. Dans le cadre d’un usinage `a hauteur de crˆete constante, cette courbe est la courbe `a hauteur de crˆete constante et elle appartient `a la surface isocrˆete ou surface offset de magnitude hc. – Pr´esentation de la construction de trajectoires : pour chaque position de l’outil, on

´evalue dans un premier temps le point Piso qui appartient `a la courbe isocrˆete, puis dans un second temps on cherche la position adjacente de l’outil respectant le point Piso trouv´e :

* D´etermination du point isocrˆete : on cherche l’intersection entre la courbe enveloppe de l’outil pour une position donn´ee et la surface offset d’amplitude hc ou «surface isocrˆete». Ceci va nous permettre d’identifier les deux points du profil g´en´erateur de l’outil qui sont `a une distance hc de la surface `a usiner S(u, v).

* D´etermination de la position adjacente de l’outil : `a partir du point isocrˆetePiso, on cherche la position de l’outil adjacent qui respectera le crit`ere de hauteur de crˆete constante.

Par la suite, [Tou01] m`ene une ´etude comparative entre les diff´erentes m´ethodes de construc-tions des trajectoires isocrˆetes et conclut en disant que l’interˆet de cette m´ethode est de n’utiliser `a aucun moment un mod`ele exprimant la hauteur de crˆete en fonction du pas transversal, mod`ele qu’il n’est pas toujours possible d’´etablir.

1.3.5.3.2 Strat´egie isocrˆete en 3 axes avec un outil `a bout torique

[Tou01] a aussi pr´esent´e un raisonnement adapt´e au calcul de trajectoires isocrˆetes pour un outil torique en trois axes. L’utilisation d’outil torique en 3 axes n’est pas courante car les interf´erences avec l’arri`ere de l’outil ne peuvent ˆetre ´elimin´ees comme en fraisage `a 5 axes.

La seule solution est de laisser des parties non usin´ees qui seront ensuite reprises avec un outil h´emisph´erique. La mise en ´equation propos´ee par [Tou01] se d´ecompose l`a-encore en deux ´etapes. Le raisonnement est le mˆeme que pour un outil h´emisph´erique en 3 axes, mais la mise en ´equation va changer ´etant donn´e que la courbe enveloppe de l’outil change (figure 1.23).

– D´etermination du point isocrˆete : on va chercher l’intersection entre la courbe enveloppe et la surface offset d’amplitude hc ou «surface isocrˆete» pour une position donn´ee de l’outil. Ceci va nous permettre d’identifier les deux points du profil g´en´erateur Piso

qui sont `a une distance hc de la surface `a usiner.

– D´etermination de la position adjacente de l’outil : `a partir du point isocrˆete Piso, on va chercher la position de l’outil adjacent qui respectera le crit`ere de hauteur de crˆete constante.

R

b

CC

xt

b yt

zt

CL1

yt ⊗ zt

CC

courbe enveloppe

Figure 1.23 – Courbe enveloppe pour un outil torique et un outil h´emisph´erique

1.3.5.3.3 Strat´egie isocrˆete en 5 axes avec un outil `a bout plat ou torique [Lo99] d´eveloppe un raisonnement pour le calcul des trajectoires isocrˆetes appliqu´ees `a un outil `a bout plat en 5 axes. Apr`es avoir rappel´e bri`evement le positionnement de l’outil

`a partir de deux angles de rotation et ´evoqu´e les probl`emes d’interf´erence, [Lo99] propose le calcul du rayon effectifre de l’outil `a bout plat lorsqu’il est inclin´e dans sa direction d’avance et du rayon de courbure de la surface Rb dans un plan perpendiculaire `a l’avance de l’outil.

Il en d´eduit ensuite l’expression du pas transversal pt en fonction de la hauteur de crˆete impos´ee hc :

pt=

r8Rbrehc

Rb ±re

Le signe ± est mis `a 1 dans la cas d’une surface convexe et −1 dans la cas d’une surface concave. Le pas transversal se mesure dans la directionb perpendiculaire au plan form´e par le vecteur avance de l’outil et par la normale `a la surface au point de contact.

Par la suite, le raisonnement men´e pour la construction de la trajectoire adjacente s’effec-tue dans l’espace param´etrique (u,v) (figure 1.24). La trajectoire initiale de l’outil est trans-crite dans le domaine param´etrique, [Lo99] prend comme premi`ere trajectoire une courbe isoparam´etrique. La distance entre deux trajectoires adjacentes correspondant au pas trans-versal ´evoqu´e pr´ec´edemment, il suffit de transcrire ce dernier dans l’espace param´etrique. On appelle ∆c= [∆u,∆v] la transcription du pas transversal pt dans l’espace param´etrique :

∆u∂S

∂u + ∆v∂S

∂v =ptb

[Lo99] a mis en place le raisonnement utilis´e pour calculer `a chaque position outil la position

umin, vmin u v

vmax

trajectoire i trajectoire i+ 1

∆c=[∆u,∆v]

Figure 1.24 – Recherche de la trajectoire adjacente dans l’espace isoparam´etrique

adjacente correspondante pour une hauteur de crˆetehc donn´ee. Ce raisonnement est bas´e sur le pas transversal entre deux trajectoire adjacentes et il s’appuie sur la calcul d’un nombre de points suffisant pour former les trajectoires. Une autre ´etude est men´ee en parall`ele dans [Lo00] o`u la notion de pas longitudinal est abord´ee. Des algorithmes d’interpolation entre les diff´erentes positions outil calcul´ees sont donn´es afin de les impl´ementer sur une machine `a commande num´erique. Cet article reste concentr´e sur les outils `a bout sph´erique et n’aborde pas les outils `a bout plat ou torique.

[Lee98] m`ene un raisonnement identique `a [Lo99] en cherchant la trajectoire adjacente dans l’espace param´etrique. La diff´erence r´eside dans le pas transversalptqui est parcouru en n incr´ements de telle sorte que les d´eriv´ees premi`eres de la surface `a usiner sont recalcul´ees `a chaque incr´ement. Le calcul propos´e par [Lee98] est plus pr´ecis que lorsque le pas transversal est appliqu´e en une seule fois vu qu’on adapte la direction de chaque incr´ement `a la g´eom´etrie de la surface.

[Tou01] a lui-aussi abord´e la calcul de trajectoires isocrˆetes pour un outil torique en 5 axes, le raisonnement men´e reste le mˆeme qu’en 3 axes `a la diff´erence pr´es que l’axe de l’outil est modifiable. La courbe enveloppe d´ependra donc des param`etres de positionnement de l’outil.