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PROFESSIONNELS DE SANTE

THEME 3 : Pratiques actuelles et perspectives en France

4.4.2.1. Patients sous anticoagulants

4.4.2.1.1. Statistiques descriptives

Notre échantillon se compose de 68 patients sous AVK. Le Tableau 8 présente les principales

données médicales recueillies auprès de notre échantillon d’étude. Tableau 8

Données médicales recueillies auprès des patients (n=68) sur la maladie et le traitement AVK.

Ancienneté moyenne du traitement par AVK 6 ans

Répartition des pathologies 23

Cardiaques Vasculaires Cardio-vasculaires Réponses manquantes 50.8% 44.4% 4.8% 7.4% Type d’AVK Préviscan Coumadine Sintrom/Minisintrom Ne sait pas 61.8% 33.8% 2.9% 1.5%

Prescripteur de l’AVK Médecin généraliste

Médecin spécialiste

13.4% 86.6%

Durée du traitement

Quelques semaines à quelques années Traitement au long court

Ne connait pas la durée de la prise

11.8% 60.3% 27.9% Observance

(oubli de prise le mois précédent)

Aucun oubli

Oui, au moins une fois24

80.3% 19.7%

Besoin d’informations supplémentaires 31.3%

Pathologie(s) associée(s)* 42.4%

23 Répartition des principales pathologies rencontrées : 27.4% arythmies dont fibrillations auriculaires, 13.8% phlébites, 12.3% embolies pulmonaires, 9.1% remplacements de valve, 7.7% Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC), 6.1% Thromboses Veineuses Profondes (TVP), 3% infarctus, 3% artérites.

* Pathologies associées : plusieurs patients présentent jusqu’à 4 comorbidités associées à la pathologie cardio-vasculaire. Principalement 9% douleurs chroniques/rhumatismes et polyarthrites, 9% hypertension artérielle (HTA), 9% diabète, 6% cholestérol.

120 Les deux principales indications d’AVK sont les troubles du rythme de type fibrillation auriculaire

(27.4%) et les phlébites/embolies (26.1%). Généralement, la prescription de l’AVK est initiée par le

médecin spécialiste (cardiologue ou angiologue) dans la majorité des cas (86.6%). De plus, 42.4% des patients présentent une ou plusieurs pathologies associées, par ordre de prévalence les rhumatismes, l’hypertension, le diabète et le cholestérol. L’ancienneté de la prise d’AVK varie entre 2 mois et 29 ans avec une moyenne de 6 ans. Pour la durée du traitement, 11.8% mentionnent que la durée de prescription de leur AVK est de quelques semaines à quelques années, 60.3% que c’est un traitement à vie et 27.9% ne connaissent pas la durée de l’indication.

Les questions portant sur l’observance thérapeutique indiquent que 19.7% des patients déclarent avoir oublié leur comprimé au moins une fois au cours des quatre dernières semaines et 8% effectuent la surveillance de l’INR dans des délais supérieurs à ceux recommandés. L’information sur le traitement anticoagulant est délivrée principalement par le médecin spécialiste (75%) et secondairement par le généraliste (58%). Selon les patients et leurs parcours de soin, l’information a pu être apportée par un IDE (20.3%), par un pharmacien (15.6%) et dans une moindre mesure par le technicien de laboratoire (7.8%).

Les patients rapportent plusieurs informations concernant leur surveillance de l’INR (Tableau

9). Près de 80% de l’échantillon de patients va en laboratoire d’analyse, 17.6% a un infirmier à domicile

qui réalise la mesure et 2.9% utilise un dispositif portable de l’INR. On constate également que 56% des patients interrogés effectuent une prise de sang plusieurs fois par mois (30%) ou plusieurs fois par semaine (26%). En parallèle, on constate qu’un patient sur deux environ perçoit son INR instable. Le tableau croisé entre la fréquence de la mesure et la stabilité de l’INR fait figurer que les patients qui ne suivent pas les recommandations en matière de surveillance de l’INR (8%) perçoivent leur INR stable alors que ceux qui effectuent un prélèvement une à plusieurs fois par mois perçoivent leur INR instable. Par ailleurs, le principal inconvénient perçu à la prise de sang en laboratoire d’analyse est la régularité à aller au laboratoire d’analyse (63.2%). Plus de la moitié des patients (54.4%) ne rapportent aucun ou un inconvénient perçu, les 45.6% restant mentionnent au moins deux inconvénients perçus dont 8.8% rapportent plus de cinq inconvénients perçus. Une majorité de patients (78%) n’a pas connaissance de l’existence des dispositifs de l’INR contre 22% qui en a déjà entendu parler. Parmi ces 22%, la moitié a eu connaissance de leur existence par le biais de leur médecin (spécialiste ou généraliste), les médias (internet et presse) ou leur entourage. Dans notre échantillon, 13.4% ont déjà expérimenté un dispositif de POCT, du type glucomètre et 2.9% utilisent régulièrement un dispositif d’INR portable.

121 Tableau 9

Surveillance de l’INR rapportée par les patients.

Items Modalités de réponses Résultats

Lieu du prélèvement d’INR

Laboratoire d’analyse Infirmier à domicile Lecteur portable de l’INR

79.4% 17.6% 2.9%

Surveillance de la mesure d’INR

Tous les 2 mois ou plus 1x/mois 2-3x/mois 1x ou plus/semaine 8% 36% 30% 26%

Perception de la stabilité de l’INR Stable

Instable

52.5% 47.5%

Contraintes perçues à la prise de sang

Aller régulièrement au laboratoire d’analyse Devoir se déplacer au laboratoire d’analyse Abimer les veines du bras

Etre dépendant des professionnels de santé Ne pas pouvoir partir en voyage à tout moment Inquiétudes liées au résultat d’INR

Temps d’attente avant d’avoir le résultat de l’INR Appréhender/avoir peur de la prise de sang

63.2% 30.9% 29.4% 20.6% 16.2% 14.7% 8.8% 4.4%

Nombre d’inconvénients perçus

Nombre moyen d’inconvénients rapportés Aucun ou un inconvénient perçu

Deux inconvénients ou plus

1.88 (ET=1.57) 54.4% 45.6% Expérience des POCT

Connaissance des lecteurs d’INR Oui Oui

13.4% 22.0%

La comparaison entre les échelles de connaissances objectives et de perception de

l’information, Tableau 10, nous apporte plusieurs informations :

- 22.5% de l’échantillon de patients ne connaît pas la signification d’un INR élevé. L’INR élevé

doit alerter les patients sur un risque hémorragique (surdosage de l’AVK) alors que nous constatons que seul 12.5% des patients pensent ne pas connaitre les risques encourus. Cela laisse supposer que près de 10% d’entre eux pensent connaitre les risques qu’ils encourent alors qu’en réalité leurs connaissances s’avèrent inexactes à ce sujet. Cela nous a conduits à analyser plus finement la relation entre les items de l’échelle de perception de l’information avec celle des connaissances objectives.

- Les patients, qui pensent avoir des connaissances sur leur traitement et sur leur INR, rapportent

des erreurs ou ne savent pas répondre aux items de l’échelle de connaissances objectives. Parmi les

93.8% qui pensent avoir de bonnes perceptions de l’information, 3% se trompent et 5% ne savent pas répondre à la question sur le rôle de leur médicament. Ainsi, il existe une discordance entre la perception de l’information que pense posséder le patient et les connaissances objectives qu’il détient.

- De plus, quelle que soit la perception de l’information sur la maladie et le traitement (bonne ou

mauvaise) et le score à l’échelle de connaissances objectives, près d’un tiers des patients de l’échantillon (31.3%) souhaiterait bénéficier d’une information supplémentaire sur leur traitement. Aucun des patients présentant un défaut d’observance n’est demandeur d’informations supplémentaires sur la maladie et sur le traitement.

122 Tableau 10

Comparaison des résultats obtenus aux échelles de connaissances objectives et de perception de l’information sur l’AVK.

Perception de l’information Connaissances objectives Items Moyenne à

l’item

% Pas de

connaissances Items Juste Faux

Je ne sais pas Pathologie 4.55 16.1% Rôle du médicament 91.0 3.0 6.0 Traitement 4.97 6.2% INR 95.5 4.5 0.0 Mesure

d’INR 4.94 9.1% INR élevé 77.6 7.5 14.9 Risques

encourus 4.69 12.5% INR = 1.2 88.1 3.0 9.0

Le score varie de 6 à 24 (M = 19 ; ET = 3.6) Le score varie de 1 à 8

L’échelle de préférence nous informe que 79% des patients désirent utiliser un dispositif d’INR,

c’est-à-dire, changer de modalité de suivi, contre 21% souhaitant continuer la modalité d’analyse

actuelle en laboratoire (Tableau 11). Par ailleurs, l’utilisation du lecteur est préférée seule à domicile

(70.8%) ou dans une moindre mesure avec le médecin (15.4%). La moitié de l’échantillon (47.7%) souhaiterait adapter seule la posologie de l’AVK alors que l’autre moitié (52.3%) préférerait demander de l’aide à leur professionnel de santé.

Tableau 11

Pourcentage des réponses obtenues auprès des patients à l’échelle de préférence.

Type de technique Prise de sang

Lecteur portable de l’INR

21% 79% Lieu d’utilisation du coagulomètre Domicile Chez le pharmacien 92.4% 7.6%

Adaptation de l’AVK Seul

Avec l’aide d’un professionnel de santé

47.7% 52.3%

Les deux principaux avantages perçus au coagulomètre, Tableau 12, sont l’autonomie (89%)

et la possibilité de surveiller l’INR à tout moment (80%). Un quart des patients évoque des réticences liées à la fiabilité du dispositif. En moyenne, les patients perçoivent sept avantages à l’utilisation du lecteur et moins d’un inconvénient perçu (43.9%), seul 3% rapportent plus de trois inconvénients.

Par ailleurs, l’analyse descriptive des données manquantes indique que tous les items comportent moins de 10% de données manquantes à l’exception des deux items de confiance perçue (15% de données manquantes) et de deux items d’évaluation directe des normes subjectives (25% pour l’un des items).

123 Tableau 12

Pourcentage des avantages et des inconvénients perçus au lecteur d’INR par les patients.

Avantages perçus être autonome

surveiller l’INR à tout moment avoir immédiatement le résultat d’INR

éviter les déplacements au laboratoire d’analyse voyage ou déplacement professionnel

améliorer la surveillance de l’INR

détecter précocement les problèmes de coagulation mieux vivre son traitement ou sa pathologie se sentir en sécurité

préserver les veines du bras

diminuer les évènements hémorragiques

prélever une faible quantité de sang (1 à 2 gouttes)

89.4% 80.3% 68.2% 68.2% 63.6% 62.1% 54.5% 48.5% 47.0% 45.5% 40.9% 36.4% Inconvénients perçus fiabilité du dispositif (pas confiance) lire le résultat d’INR et mal le comprendre craindre de se piquer soi-même

absence d’aide d’un professionnel voir la goutte de sang

25.8% 21.2% 18.2% 13.6% 6.1%

Nombre moyen d’avantages perçus 7.16 Nombre moyen d’inconvénients perçus 0.85

Nous venons de décrire les caractéristiques de notre échantillon de patients. Nous proposons à présent d’évaluer les déterminants de l’acceptabilité de la technologie d’INR et de mesurer leurs liens sur l’intention d’usage.