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Stabilité par descente

7.4 Descente des stratégies gagnantes

7.4.2 Stabilité par descente

Si∈dom(kr) tSi

où pour chaque i, rig tSi = vSi. Soient t1 et t2 deux tuiles quelconques dont les bords droits partagent une vue préfixe commune v. On montre que t1|v= t2|v par l’absurde en considérant le premier coup de lef t1 qui n’est pas isomorphe à un coup de lef t2 :

— ce coup n’est pas positif car γ est déterministe,

— il n’est pas non plus négatif car alors sa descente ne serait pas triviale. Or, un coup est identifié de manière unique par sa descente (ici dans rig t1) lorsqu’elle n’est pas triviale.

Quitte à appliquer le lemme 7.14, on peut choisir une famille où l’égalité t1|k = t2|k est vérifiée.

D’après le lemme 7.12, il existe donc une tuile t et des cubes de descente ci: tSi t. On montre que toutes ses vues-tuiles sont acceptées par γ.

Soit t tune vue-tuile de t : son bord droit admet un morphisme vers une vue vi donc le lemme 7.12 donne une factorisation du cube en t tSi t pour l’une des vues-tuiles

tSi définies précédemment. Le préfaisceau γ accepte tSi donc γ accepte t. Par innocence de

γ, t est acceptée, donc δ accepte rig t = kr. Proposition 7.20. Le préfaisceau � est innocent.

Preuve. Ce préfaisceau est obtenu par restriction de δ, qui est innocent.

7.4.2 Stabilité par descente

On prouve dans cette partie que :

Théorème 7.21. Les stratégies gagnantes sont stables par descente.

(On conserve dans cette partie les notations α, β, γ, δ et � introduites au début de la section précédente.)

Pour montrer ce résultat, on prouve que la descente préserve les différentes propriétés des stratégies gagnantes (voir la définition 4.12). Ainsi, on a :

Lemme 7.22. Les stratégies réceptives sont stables par descente.

Preuve. Le préfaisceau β est réceptif car s’il accepte un câble k avec dom k < 0, et si k est une extension élémentaire de k par un coup négatif, alors toutes les vues de kk sont de la forme vv où v est une vue de k, v une vue de k (tous les deux élementaires), et v est une extension de v par un coup négatif. Comme α est réceptif, vv est acceptée dès que v est acceptée : toutes les vues de kk sont donc acceptées quand k est accepté. Par définition de Π, kk est accepté.

Les préfaisceaux γ et � sont réceptifs dès que respectivement β et δ le sont, car ils sont obtenus par restriction.

Il reste à montrer que δ est réceptif. Soit k un câble accepté par δ dont le domaine est négatif. Par définition de δ, comme le foncteur rig: TH/c K/Y est une fibration, il existe une tuile de descente t :

V V

U U

k k

qui est acceptée par γ. Soit ke= mehe un câble élémentaire composable avec k où me est un coup négatif, et hesélectionne la composante positive de dom me. L’arête e ∈ edg(V ) n’a pas de sommet but : elle admet donc une unique arête antécédent e ∈ edg(V) par le morphisme de descente. Soit m

e le coup négatif sur V qui joue sur e la même occurrence que mesur e : à isomorphisme près, la descente de m

e est me. Soit h

ele plongement de composante connexe qui sélectionne la composante positive de dom m

e : ce plongement descend en he. Il existe donc une tuile de descente te négative :

W W V V U U k e ke k t k te

qui prolonge t. Comme γ est réceptif, tte est acceptée : ainsi par définition de Σ, l’extension

kke est acceptée par δ.

En revanche, les stratégies robustes ne sont en général pas stables par descente, et l’hy-pothèse que les vues sont finies joue un rôle crucial dans la preuve. Cette propriété demande l’existence de prolongements de câbles par certains types de coups : or, il est à priori possible que le foncteur polynomial

V/X Π K/X

engendre des stratégies infinies, i.e., pour lesquelles il existe une suite infinie de câbles élémen-taires composables dont tout préfixe fini est accepté. Un exemple d’un tel comportement est donné en début de partie 3.5. Tant que ces coups se jouent sur des arêtes qui seront écrasées par descente, toutes les tuiles de descente correspondantes ont un bord droit trivial : ceci permet d’engendrer des stratégies non robustes par descente de stratégies robustes.

En revanche, lorsque les stratégies sont finies on peut utiliser la forte normalisation énon-cée au théorème 3.27 pour montrer le lemme suivant :

Lemme 7.23. Si α est une stratégie finie, alors β, γ, δ et � sont finis.

Preuve. Le seul résultat non trivial est le fait que β est fini, les autres préfaisceaux étant

obtenus par extension de Kan à gauche ou par restriction.

Soit X la position enrichie (voir section 3.5) construite à partir de X en rajoutant, pour chaque arête pendante de X, un sommet qui bouche cette arête, et en choisissant pour chaque nœud l’étiquetage suivant :

— pour les nœuds qui proviennent de X, on prend la longueur maximale d’une vue acceptée par α sur son séquent ;

— pour les nœuds « bouchons », leur voisinage possède exactement une arête : on prend, sur la formule de cette arête, le plus grand nombre de négations imbriquées. Par exemple pour la formule (¬¬A) × (¬B), on prend l’étiquette 2. On note |e|, pour une arête e ∈ edg(X), ce nombre.

La position X vérifie que pour chaque x ∈ ver(X) :

�(x) ≥ min{|e| | e adjacente à x}. (7.3) On montre désormais que pour tout câble k accepté par β, il existe une partie enrichie p ainsi qu’une tuile de câbles :

X Y

X X,

k Up

par induction sur le câble k. On commence par le cas où k est élémentaire. Le coup p est le coup qui joue la même occurrence que m sur la même arête active : l’étiquette du sommet actif enrichi permet de jouer ce coup, car l’arête active possède au moins une négation, et X vérifie (7.3).

Les étiquettes des sommets non modifiés de Y vérifient encore (7.3). L’antécédent du sommet actif de p vérifie également cette condition : son étiquette a diminué de 1, mais c’est aussi le cas de la mesure de la formule sur l’arête active.

Ainsi, si X vérifie (7.3), alors Y vérifie également cette condition, ce qui permet de ter-miner la construction de p par induction.

Or, d’après le théorème 3.27, la position X est fortement normalisante : toutes les parties

p partant de cette position sont finies. Tout câble k accepté par β est donc de longueur finie.

Ce résultat entraine alors facilement le lemme suivant.

Lemme 7.24. Les stratégies finies et robustes sont stables par descente.

Preuve. Comme pour la réceptivité, le seul préfaisceau qui n’est pas évidemment robuste est δ.

Soit k un câble accepté par δ et dont le domaine est positif. Par définition de δ, comme le foncteur rig: TH/c K/Y est une fibration, il existe une tuile de descente t acceptée par

γ de la forme :

V V

U U

k t k

Le domaine de kest positif (les morphismes de descente préservent la polarité), donc il existe une extension de k par un coup m�0 telle que la composée des tuiles de descente :

W W V V U U m0 k0 k k t t

est acceptée par γ. Si k0 n’est pas trivial, alors on obtient bien une extension de k par un coup, ce qui assure que δ est robuste.

En revanche, si le bord droit de test trivial, alors dom m�0 est encore une position positive. On répète l’opération précédente, ce qui donne une suite de coups positifs tels que les préfixes de

sont acceptés. Comme γ est finie ce processus s’arrête, i.e., dom m

n est négatif. Le coup m

n

joue en particulier sur une arête dont la source est pendante dans cod m

n : par descente, ce coup descend sur un câble élémentaire non trivial.

Si m

i0 est le premier coup de la suite des (mi)0≤i≤n qui descend en un coup non trivial

m, alors km est accepté par γ.

Preuve du théorème 7.21. Les stratégies gagnantes sont par définition les stratégies :

— non vides, évidemment stables par descente, — finies, stables par descente d’après le lemme 7.23, — réceptives, stables par descente d’après le lemme 7.22, — robustes, stables par descente d’après le lemme 7.24,

— et déterministes, stables par descente d’après le lemme 7.18.