géosynthétique
2.4.1 Principes et définitions
Deux principes de confortement de mouvement de terrain sont différenciés en fonction du
degré de stabilisation recherché :
- Le principe de confortement optimal suppose que la stabilité est garantie pendant
toute la durée de vie de la structure renforcée, et qu’aucune restriction d’utilisation
de la structure ne survient à la suite d’effondrements. Par conséquent, la subsidence
de terrain est très faible. Une remédiation après effondrement n’est pas planifiée.
- Le principe de confortement partiel suppose que l’affaissement local est admissible
dans l’ouvrage renforcé par géosynthétique. Cependant, il ne peut pas dépasser une
limite de subsidence maximale définie pour une durée déterminée (100 ans par
exemple). La limite d’affaissement est spécifiée en fonction du type de projet. La
durée de la charge est choisie sur une base spécifique au projet, de sorte que
l’affaissement ou l’effondrement soit détecté de manière fiable pendant cette
période par un système de surveillance installé ou lors d’inspections régulières de la
structure. Des mesures de sécurité sur la circulation et sur l’accès aux zones
d’effondrement sont prises immédiatement après la détection de la subsidence, ces
mesures étant définies préalablement.
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Figure 2.6. Représentation schématique d’un remblai renforcé et définitions (EBGEO)
Le principe de stabilisation partielle favorise l’utilisation des géosynthétiques de
renforcement, pour lesquels le rôle de renfort doit être assuré temporairement le temps que
l’ouvrage soit réparé. Les géogrilles, géotextiles ou composites à haute résistance à la traction
ou à faible fluage sont généralement utilisés en une ou plusieurs nappes superposées.
Le renforcement géosynthétique est intégré au sol après la création d’une excavation. Le
niveau d’excavation est situé à une profondeur (H) déterminée lors du dimensionnement. La
couche de renforcement forme une zone de pontage de la cavité, la région au-dessus de la
zone de renforcement correspond à la plate-forme de chargement (la route par exemple).
Dans de nombreuses applications, le renforcement géosynthétique doit être ancré dans les
directions longitudinale et transversale quand des renforts (rubans, nervures, fibres) sont
positionnés dans les sens trame et chaîne. Pour les applications aux remblais routiers ou
ferroviaires renforcés sur cavité, la nappe de renforcement est le plus souvent déroulée et
implantée longitudinalement au-dessus et de part et d’autre de la zone exposée à
l’affaissement. Dans le sens transversal, un ancrage minimal est généralement adopté soit
sous forme d’un ancrage plat lorsqu’aucune contrainte géométrique n’est requise soit sous
forme d’un ancrage en tranchée (en U ou V) pour réduire la longueur d’emprise de l’ancrage
et de l’excavation.
2.4.2 Analyse du comportement d’un renforcement
géosynthétique au-dessus d’une cavité
Suite à l’apparition de la cavité, le géosynthétique de renforcement se met en tension. La
nappe géosynthétique qui ne possède pas de résistance à la flexion, se déforme en membrane
suite aux sollicitations extérieures. La forme de parachute prise par le géosynthétique lors de
sa mise en tension a conduit initialement à considérer deux types de répartition de charge (q)
au droit de la cavité : une répartition uniforme des contraintes verticales (Delmas 1979) et une
répartition uniforme des contraintes normales (Perrier 1983).
Dans ce mémoire, nous présentons uniquement l’approche de Delmas (1979) qui reste la
plus utilisée dans les méthodes de dimensionnement des renforcements géosynthétiques sur
cavité. De nombreuses autres méthodes ont été proposées pour prendre en considération
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d’autres géométries de chargement, d’autres conditions aux limites ou pour prendre en compte
la compressibilité du sol au niveau de la cavité (Kempfert et al., 1999 ; Zaeske, 2002).
Pour étudier l’effet membrane, Delmas (1979) considère une nappe géosynthétique
monodirectionnelle, horizontale, de largeur unité, fixée à ses deux extrémités et uniformément
chargée (Figure 2.7). La nappe géosynthétique est supposée ponter une cavité ; la présence et
l’action éventuelle d’un sol compressible sous la nappe est donc dans ce cas négligée.
Figure 2.7. Equilibre d’un tronçon élémentaire de la nappe géosynthétique sollicité par une répartition uniforme des contraintes verticales (Le Hello, 2007)
On note :
- B : la largeur de la cavité (m)
- q : la charge verticale répartie uniformément sur le géosynthétique (𝑁 𝑚⁄
2)
- 𝜑 : l’angle par rapport à l’horizontale du géosynthétique en un point M (rad)
- 𝑇
𝜑: la tension dans le géosynthétique par unité de largeur en un point M (𝑁 𝑚⁄ )
- 𝜀
𝜑: la déformation dans le géosynthétique en un point M.
- 𝐽 : la raideur en traction de la nappe géosynthétique (N/m).
- 𝑓
𝑚𝑎𝑥: la flèche verticale maximale du renforcement au centre de la cavité (m)
- 𝑇
𝑚𝑎𝑥: la tension maximale par unité de largeur, au bord de la cavité (𝑁 𝑚⁄ )
- 𝑇
ℎ: la composante horizontale définie par unité de largeur (constante sur toute la
largeur de la cavité) de la tension dans le renforcement géosynthétique (𝑁 𝑚⁄ )
L’équilibre des efforts horizontaux et verticaux agissant sur un tronçon de nappe
élémentaire de longueur curviligne déformée ds conduit à l’équation caractéristique de la
déformée parabolique de la nappe géosynthétique :
16 𝑍(𝑥) = 𝑞𝐵 2 8𝑇ℎ− 𝑞𝑥2 2𝑇ℎ
Eq. 2-1
La flèche maximale 𝑓
𝑚𝑎𝑥du renforcement est obtenue au centre de la cavité pour 𝑥 = 0,
d’où :
𝑓𝑚𝑎𝑥 = 𝑞𝐵
2
8𝑇ℎ
Eq. 2-2
La tension maximale 𝑇
𝑚𝑎𝑥aux points d’ancrage de la nappe (𝑥 = ± 𝐵 2⁄ ), a pour
composante horizontale 𝑇
ℎet pour composante verticale 𝑞𝐵
2
⁄ . On en déduit :
𝑇𝑚𝑎𝑥2= 𝑇ℎ2+ (𝑞𝐵 2 ) 2Eq. 2-3
En remplaçant 𝑇
0dans l’équation 2-3 par sa valeur issue de l’Eq. 2-2 on obtient :
𝑇𝑚𝑎𝑥 = 𝑞𝐵
2
8𝑓𝑚𝑎𝑥 √1 +
16𝑓𝑚𝑎𝑥2
𝐵2
Eq. 2-4
Pour déterminer 𝑓
𝑚𝑎𝑥et 𝑇
𝑚𝑎𝑥, il est nécessaire d’introduire une loi de comportement pour
le géosynthétique. Un comportement élastique linéaire est adopté par simplicité, donc en
chaque point M de la nappe, la tension 𝑇
𝜑et la déformation 𝜀
𝜑sont liées par la relation :
𝑇𝜑 = 𝐽. 𝜀𝜑
Eq. 2-5
L’augmentation de la longueur initiale de la nappe peut être calculée par différence entre la
longueur déformée et la longueur initiale de la nappe, ou par sommation des déformations
définies en chaque point de la nappe. On peut donc écrire :
∫ 𝜕𝑠 𝑥=𝐵 2⁄ 𝑥=0 − 𝐿 2= ∫ 𝜀𝜑𝜕𝑠 𝑥=𝐵 2⁄ 𝑥=0
Eq. 2-6
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La résolution de l’Eq. 2-6 permet de calculer la valeur de 𝑇
0, à partir de laquelle on déduit
𝑓
𝑚𝑎𝑥et 𝑇
𝑚𝑎𝑥grâce aux Eq. 2-2 et Eq. 2-3.
Giroud (1995, 1996) a proposé une formule simplifiée pour déterminer les tensions, les
déformations et la flèche maximale en fonction de la charge appliquée. L’auteur a défini une
déformation moyenne sur la base de l’Eq. 2-2.
𝜀 =∫ 𝜕𝑠 − 𝐵
Dans le document
Modélisation physique du renforcement par géosynthétique des remblais granulaires et cohésifs sur cavités
(Page 31-35)