2.6 Méthodes usuelles de dimensionnement du renforcement géosynthétique dans le cas d’un
2.6.1 Principes généraux de dimensionnement
cohésion du mélange jusqu’à une valeur maximale et ensuite elle provoque sa diminution
alors que l’angle de frottement diminue quand la teneur en eau devient plus élevée (Figure
2.8). Ces premiers résultats ont permis d’orienter le choix que nous avons fait pendant la thèse
d’utiliser un mélange de 30% de kaolin et 70% de sable humidifié à moins de 12% d’eau.
Figure 2.8. Variation de la cohésion et de l’angle de frottement du mélange sable-kaolin en fonction de la teneur en eau pour les mélanges de 30 et 40 % de kaolinite Speswhite (Boussaid, 2005)
L’effet de la vitesse de cisaillement sur les paramètres (𝑐 et ∅), a également été étudié
(Boussaid, 2005) lors d’une troisième campagne d’essais menés à des vitesses de cisaillement
allant de 0,03 mm/min à 0,3 mm/min. La fraction d’argile a été fixée à 30%, la teneur en eau
variant entre 4 et 12%. Les résultats des essais ont montré qu’à une teneur en eau de 8%, la
vitesse de cisaillement a très peu d’effet sur la cohésion et sur l’angle de frottement interne du
mélange.
Au vu des résultats obtenus par (Boussaid, 2005), un mélange à 30% de kaolinite préparé à
une teneur en eau de 8% permet d’obtenir un matériau dont le comportement est proche de
celui d’un sol naturel. Ces proportions permettent d’obtenir des valeurs intermédiaires en
termes de cohésion et d’angle de frottement, des caractéristiques peu sensibles à la vitesse de
chargement et en plus un matériau stable dont la préparation est relativement aisée.
2.6 Méthodes usuelles de dimensionnement du
renforcement géosynthétique dans le cas d’un
remblai non cohésif
2.6.1 Principes généraux de dimensionnement
Les méthodes d’analyse du pontage des zones effondrées à l’aide de renforcement
géosynthétique font l’objet d’évolution constante et sont le plus souvent soumises à des
normes, pratiques ou réglementations spécifiques à chaque pays. Sans être exhaustif, nous
présenterons dans ce chapitre les principales méthodes ou concepts les plus usités.
21
Les principales étapes de dimensionnement comprennent :
• Le choix d’une déformation maximale admissible 𝑑
𝑠⁄𝐷
𝑠:
Le degré de déformation de surface acceptable peut être estimé en fonction de la stratégie
de conception et d’utilisation du renforcement. Le renforcement est généralement conçu pour
supporter le remblai sus-jacent pendant la durée de vie de l’infrastructure de façon à ce que le
tassement de surface reste dans les limites de service acceptables. Les déformations
admissibles en surface dépendent des exigences spécifiques du projet, et sont spécifiées au cas
par cas. Ci-dessous les critères adoptés pour certains types de projet selon (1) EBGEO (2011)
et (2) Lawson et Yee (2011) :
Tableau 2-4. Exemple de critères permettant de définir les valeurs 𝑑𝑠,𝑎𝑑𝑚
Type de projet Restriction
Voies ferrées 𝑑𝑠 𝐷 𝑠 ⁄ ≤ 0,2% Et 𝑑𝑠≤ 1𝑐𝑚 (1) 𝑑𝑠 𝐷 𝑠 ⁄ ≤ 0,5% (2)
Autoroutes (vitesses élevées) 1,0% ≤
𝑑𝑠 𝐷𝑠 ⁄ ≤ 1,7% (1) 𝑑𝑠 𝐷𝑠 ⁄ ≤ 1,0% (2)
Routes secondaires (vitesses faibles) 1,7% ≤
𝑑𝑠 𝐷𝑠 ⁄ ≤ 2,5% (1) 𝑑𝑠 𝐷𝑠 ⁄ ≤ 2,0% (2)
Autres routes urbaines, parking, etc. 2,5% ≤𝑑𝑠
𝐷𝑠
⁄ ≤ 7% (1)
Parcs et zones piétonnes 𝑑𝑠 𝐷
𝑠
⁄ ≤ 5,0% (2)
• Le choix de la géométrie de la zone effondrée
Parmi les différentes approches du comportement du sol au-dessus de la cavité on peut
distinguer celles qui supposent un écoulement du sol suivant une zone plus ou moins
tronconique de celles qui prennent en compte un volume de sol effondré cylindrique au droit
de la cavité. En fonction de la géométrie de l’effondrement, la déformation maximale
admissible de la nappe géosynthétique peut être calculée. Celle-ci constitue une valeur de
référence pour la présélection du renforcement géosynthétique.
• Le calcul de la charge agissant sur la nappe géosynthétique et les tensions induites
Pour calculer la charge agissant sur la nappe géosynthétique, les méthodes usuelles de
dimensionnement prennent le plus souvent en considération une réduction de contrainte par
rapport au poids du sol sus-jacent (𝛾𝐻) qui est fonction des caractéristiques géométriques (H
et B) et mécaniques (C et 𝜑) du remblai.
L’effet membrane est pris en compte grâce à des formulations analytiques telles que
présentées au paragraphe 2.4. Ces formulations peuvent être appliquées à des nappes
22