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Courbe de chargement : Comparaison des résultats analytiques et expérimentaux

4.5 Sol granulaire non renforcé : Tests 1-3

4.5.1 Courbe de chargement : Comparaison des résultats analytiques et expérimentaux

analytiques et expérimentaux

Dans cette section, nous présentons l’évolution de la contrainte verticale agissant sur la

trappe, les champs de déplacement du sol et les déformations volumétriques et de cisaillement

correspondants obtenus dans les tests 1-3 avec un sol non renforcé pour trois ratios (H/B =

0,25, 0,5 et 0,75).

(a) (b)

Figure 4.2. Etat initial ( a) et final (b) du remblai de sol granulaire non renforcé de H/B=0,75 (Test 3).

La Figure 4.3 montre l’évolution de la contrainte verticale (p) agissant sur la partie centrale

de la trappe normalisée par la contrainte géostatique (𝑝

0

= 𝛾𝐻), en fonction du déplacement

𝛿 normalisé par la largeur de la trappe B.

Figure 4.3. Evolution du ratio (p/p0) agissant sur la trappe en fonction du déplacement relatif de la trappe δ/B.

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On constate que dès que la trappe est abaissée, la contrainte agissant sur la trappe chute

rapidement pour atteindre une valeur minimale de la contrainte p (état de transfert de charge

maximal). En continuant à déplacer la trappe vers le bas, la contrainte p augmente

progressivement selon une courbe relativement linéaire avant d’atteindre une valeur limite

correspondant au déplacement maximal de la trappe définissant l’état ultime de chargement.

Les différences significatives entre les tests 1-3 sont liées à la valeur de la réduction

maximale de charge et à la valeur ultime obtenue à la fin de l’essai. Le déplacement 𝛿

correspondant à l’obtention de la charge minimale sur la trappe est de l’ordre de 1,35% de B

pour tous les essais.

En raison des mécanismes de transfert de charge, la contrainte initiale p

0

est réduite à 68%,

55% et 35% pour respectivement H/B = 0,25, 0,5 et 0,75. Des taux de réductions plus élevées

peuvent être atteints pour les remblais de forte épaisseur. Contrairement aux remblais

profonds (hauteur importante), les courbes de chargement des tests 1-3 montrent que la valeur

minimale de p augmente avec la hauteur du sol (elle est de 0,522 ; 0,836 et 0,866 kPa pour H

= 5, 10 et 15 cm respectivement). Ceci peut s’expliquer par le fait que le transfert de charge

n’est pas identique dans les tests 1-3 et que l’effet de voûte n’a pas une configuration stable.

En outre on constate à l’état ultime pour le test 1 (H/B = 0,25) pour lequel le taux de

déformation est très important (rapport /H= 92%) que la contrainte initiale géostatique est

approximativement entièrement récupérée, ce qui n’est pas le cas des tests 2 et 3 (H/B = 0,5 et

0,75) qui sont moins cisaillés (rapport /H de 46% et 30% respectivement), et pour lesquels

des réductions ultimes de charge de 13% et 20% sont observées.

Dans cette section, nous avons accordé plus d’attention à l’estimation de la réduction

maximale de charge générée par les mécanismes de transfert de charge. De nombreuses

théories de voûte estiment la réduction de la charge selon différentes géométries (triangulaire,

trapézoïdale, semi-circulaire ou parabolique). La plupart de ces méthodes calculent également

la réduction de charge en utilisant un angle de frottement au pic. Un résumé des équations

proposées pour estimer la charge minimale et ultime causée par le mouvement actif de la

trappe est fourni dans le Tableau 4-2

La comparaison, à l’état maximal de report de charge, des résultats analytiques présentés

au Tableau 4-2 et ceux expérimentaux donnés sur la Figure 4.3, pour les tests 1-3 est donnée

au Tableau 4-3. Les estimations analytiques sont en général assez proches des valeurs

expérimentales de 𝑝

𝑝

0

⁄ à l’état maximal de report de charge. Il parait difficile d’en adopter

une seule formulation qui approche au mieux les résultats des trois hauteurs de la couche de

sol. Malgré la non prise en compte des propriétés mécaniques de la couche de sol, la formule

de Guido et al. (1987) donne des estimations de 𝑝

𝑝

0

⁄ assez proches des valeurs

expérimentales (Tests 2 et 3). En tenant compte de son domaine d’application, la formule de

Bierbaumer, qui suppose une zone déformée sous forme triangulaire au droit de la cavité, peut

être utilisée pour approcher le rapport de transfert de charge au sein d’un remblai de faible

hauteur (𝐻

𝐵

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Tableau 4-2. Expressions de réduction de la charge

Référence Formulation

Rapport de réduction de charge en phase de report maximal de charge

Engesser (1882) 𝑃 𝑝0 = 𝐵 𝐻 ( 𝐾𝑎 2 tan + 𝐵 𝐻⁄ 𝐾𝑎+ 𝑡𝑎𝑛 6 ) (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 𝐵⁄ ≥tan ∅ 4 ) 𝐾𝑎= (1 − sin)/(1 + sin)

Propose une forme parabolique de la zone déformée du sol au droit de la cavité, ayant une inclinaison égale à l’angle de frottement interne du

remblai à partir de l’horizontale

Bierbaumer (1913) 𝑃 𝑝0= 𝐵 4𝐻𝑡𝑎𝑛 (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 𝐵⁄ ≥cos ∅ 2 )

Prends en compte la formation au droit de la cavité d’une zone de sol déformée en un triangle isocèle à angles latéraux égaux à l’angle de

frottement du sol à partir de la verticale

Evans (1983) 𝑃 𝑝0 = 1 − 𝐻 𝐵 𝑡𝑎𝑛 (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 𝐵⁄ < 1 2𝑡𝑎𝑛⁄  ) 𝑃 𝑝0= 𝐵 4𝐻𝑡𝑎𝑛 (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 𝐵⁄ ≥ 1 2𝑡𝑎𝑛⁄  )

Similaire à la formulation de Bierbaumer (1913), cependant Evans (1983) introduit la possibilité de formation d’une zone trapézoïdale de

sol déformée sur la cavité

Iglesia et al. (2014) 𝑃 𝑝0= 𝐵 𝐻 ( 𝐾𝐸 2 cot + 𝐵 𝐻⁄ 𝐾𝐸+ 𝑐𝑜𝑡 6 ) (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 𝐵⁄ ≥cot ∅ 4 ) 𝐾𝐸= (1 − 𝑠𝑖𝑛2)/(1 + 𝑠𝑖𝑛2)

Issue de la reprise de la formulation de Engesser (1882), pour une inclinaison égale à l’angle de frottement interne, à partir de la verticale,

de la zone de sol déformée au droit de la cavité

Guido et al. (1987) 𝑃 𝑝0= 𝐵 4𝐻 (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 𝐵⁄ ≥√2 4)

Similaire à la formulation proposée par Bierbaumer (1913), Guido et al. (1987) suppose que les lignes de rupture sont inclinées de 45° par

rapport à la verticale

Rapport de réduction de charge en phase d’état ultime de report de charge

Bierbaumer (1913)

𝑃

𝑝0= 1 − 𝐾𝑎 𝐻 𝐵 tan

Modélise une zone d’effondrement cylindrique de sol au droit de cavité, en utilisant le coefficient de poussée des terres établi par

Marston et Anderson (1913)

Terzaghi (1943)

𝑃

𝑝0= 𝐵

2𝐻𝑡𝑎𝑛 (1 − 𝑒−2 tan ∅ (𝐻 𝐵⁄ )) (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻𝐵 ≤ 2) Suppose une zone d’effondrement de sol cylindrique au droit de la cavité, avec une mobilisation complète de la résistance en cisaillement

sur les plans de rupture et une valeur K =1 de poussée des terres

Evans (1983)

𝑃

𝑝0= 2.4𝐻𝑠𝑖𝑛𝐵 (1 − 𝑒−2,4𝐻𝐵𝑠𝑖𝑛) (𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻𝐵 ≤ 2)

Formulation similaire à celle de Terzaghi (1943), alors que Evans (1983) utilise un coefficient K = 1,2 de poussée des terres basé sur des

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Tableau 4-3. Comparaison des résultats analytiques et expérimentaux de l’état maximal de report de charge dans le cas d’un remblai granulaire (Test 1- 3)

Formulation/

résultats

𝒑

𝒑

𝟎

⁄ : Etat maximal de report de charge

Engesser

(1882)

Bierbaumer

(1913) /

Evans (1983)

Iglesia et al.

(2014)

Guido et al.

(1987) Expérimental

H/B = 0,25 - 0,737 0,858 - 0,687

H/B = 0,50 0,368 0,526 0,471 0,5 0,555

H/B = 0,75 0,351 0,245 0,325 0,333 0,348

Les estimations analytiques par les formulations de Bierbaumer (1913), Terzaghi (1943) et

Evans (1983) sont données en confrontation avec les résultats expérimentaux à l’état ultime

de chargement de la trappe. La formulation de Bierbaumer (1913) semble à nouveau la

meilleure pour estimer les valeurs des reports de charge pour les Tests 1-3 à l’état ultime. Les

estimations de Terzaghi (1943) donnent des valeurs intermédiaires de report de charge entre

l’état maximal et l’état ultime.

Tableau 4-4. Comparaison des résultats analytiques et expérimentaux de l’état ultime de report de charge dans le cas d’un remblai granulaire (Test 1- 3)

Formulation/

résultats

𝒑

𝒑

𝟎

: Etat ultime de report de charge

Bierbaumer

(1913)

Terzaghi

(1943)

Evans (1983) Expérimental

H/B = 0,25 0,963 0,726 0,791 0,978

H/B = 0,50 0,926 0,547 0,640 0,876

H/B = 0,75 0,890 0,427 0,527 0,801

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