3.3 Diagnostis plasma
3.3.2 Spetrosopie d'émission optique
Laspetrosopied'émissionoptiqueestundiagnostinonperturbateurquionsisteàanalyser
la lumière émise par le plasma pour aratériser les espèes exitées présentes au sein de la
déharge.Lespetred'émissiond'unplasmaestomposéderaiesspetralesquirésultenthaune
deladésexitationradiatived'uneespèe
X ∗
d'un niveaui
versunniveauj
d'énergieinférieure.L'intensité
I ij X
mesuréeàlalongueur d'ondeλ ij
, pourun plasmaoptiquement mine,s'exprime delamanière suivante :I ij X = K app (λ ij ) N i X A ij
(3.7)Lefateur
K app (λ ij )
prend en partiulieren ompte levolume de mesure, l'anglesolided'émis-sion,ainsi que la réponse du système de olletion optique, du spetromètre et du déteteur à
lalongueur d'onde
λ ij
.N i X
estladensitéde l'espèeX
àl'état exitéi
etA ij
laprobabilité de transition.L'évolution de l'intensité d'uneraie estdon représentative de ladensité de l'espèeau niveau émetteur et non dans sonétat fondamental qui est le plus peuplé. Pour aratériser
lesespèes dansleurétat fondamental, nousutilisonslatehnique de l'atinomét rie.
Prinipe de l'atinométrie
L'atinomét rie implique deux hypothèses pour l'espèe
X
onsidérée, orrespondant à un équilibrede typeoronal :Le niveau exité
i
est uniquement peuplé par ollisions életroniques à partir de l'état fondamentalf
:X f + e −→ X i ∗ + e
(3.8)Le dépeuplement du niveau exité
i
vers le niveauj
se fait uniquement par émissionspontanée d'un photon d'énergie
hν ij
:X i ∗ −→ X j ∗ + hν ij
(3.9)Dans es onditions, la variation de peuplement du niveau
i
peut s'exprimer de la manièresuivante :
dN i X
dt = k f i N f X n e − N i X τ X ∗
i
(3.10)
A l'équilibre, l'intensité de laraie d'émission àla longeur d'onde
λ ij
dépend don de ladensitéde l'espèe
X
à l'étatfondamental:I ij X = K app (λ ij ) k f i N f X n e A ij τ X ∗
i
(3.11)
N i X
etN f X
sont les densités de l'espèeX
à l'état exitéi
et l'état fondamentalf
res-petivement,
n e
est la densité életronique etτ X i ∗
est la durée de vie radiative du niveaui
(
1/τ X ∗
i = P
j<i
A ij
).k f i
estletauxd'exitation parollisions életroniquesduniveaui
àpartir dufondamental:
k f i = Z ∞
ǫ X
σ X (ǫ) f (ǫ) r 2ǫ
m e
dǫ
(3.12)σ X (ǫ)
est lasetioneae d'exitation életronique,ǫ X
l'énergie seuil pour leproessusonsi-déré,
f (ǫ)
lafontiondedistributionenénergiedeséletrons(FDEE)etm e
lamassedel'életron.L'exitation vers un niveau supérieur suivie de la déexitation radiative rapide vers le niveau
émetteur
i
(asade)peutêtreinlusedansletermek f i
pourlequelelle aurauneinueneassezonstante.
Leséquations3.11et3.12montrentqu'iln'estpaspossibledeorrélerdiretementl'intensité
d'uneraiespetraleàladensitédel'espèedanssonétatfondamentalsansonnaîtrele
ompor-tementdutauxd'exitation,quidépendlui-mêmedelasetioneaedeollisionséletroniques
et de lafontion dedistribution en énergie deséletrons.
L'atinométrie, tehnique introduite par Coburn et Chen [Coburn 80℄, onsiste à injeter
dans le plasmaune faible quantité ontrlée d'un gaz himiquement inerte, pour laquelle nous
suivonsl'intensitéd'uneraiebienspéique.Le peuplement et dépeuplementde l'étatémetteur
del'atinomèt re doitsatisfaire auxmêmeshypothèsesque e quia étéénonépour l'espèe
X
.Depluslesraiesémisesparl'espèe
X
et l'atinomèt reA
sontsoigneusementhoisiesdefaçonà equelessetionseaesd'exitationaientunomportementsimilaireenfontiondel'énergie,et pluspartiulière ment uneénergie de seuilassez prohe.Nouspouvonsalors érire:
N f X α I ij X
I kl A N f A
(3.13)ave
I kl A
l'intensitémesuréepourlaraiedel'atinomèt r ehoisieetN f A
ladensitédel'atinomèt re.Lerapportdel'intensitédesraiespeutdonsurepourdérirel'évolutionrelativedela
den-sitédel'espèe
X
danssonétatfondamental.Unemesurequantitativenéessiteladétermination dufateurK app (λ ij )
ainsiquelerapportdestaux d'exitation.Validité de la tehnique atinométrique
L'argonestlargementutilisé ommeatinomètredanslesplasmasdegravureuorésàbasse
pression.Traditionnellement , on hoisitles raies F
703,7 nm
et Ar750,4 nm
pour suivre l'évolution delaonentrationde uor [d'Agostino 85, Gaboriau 06℄. Leursétats émetteurs sonttous deuxpeuplés par ollisions életroniques à partir de l'état fondamental et leurs énergies seuil sont
assezprohes(13,47 eV et 14,74eV pour Aret Frespetivement). Deplus, on estime queleurs
setions eaes d'exitation életronique à partir du fondamental ont une forme omparable
(.f.gure3.12)arlesonguratio ns életroniquesdesniveauxémetteurset fondamentaux des
deux atomes sont similaires. La tehnique a été validée pour des plasmas CF
4
/O2
et NF3
/Arpartitrationhimique[Donnelly 84℄.Nousn'avonspaslapossibilitédevaliderlatehniquedans
nosonditionsexpérimentales,maisnoussupposonsqueletauxdedissoiationdanslesplasmas
ICPàbased'hexauorure de soufreestassez grand pour queles atomesF
∗
exitésproviennent
essentiellement de ollisions életroniquesave desatomesde uor àl'état fondamental. Il aen
eetétémontrépar Blanksetal [Blanks 87℄quelaraieF
703,7 nm
nefaitpaspartie desraieslesplusintensesémises suite à ladissoiationéletronique de lamoléuleSF
6
.Fig.3.12Setionseaesd'exitationdesniveauxdeAretFutilisésenatinométri e(soure:
[Ranson87℄).
La tehnique atinométri que est en revanhe moinsable pour suivre la densité d'oxygène
atomique.Lesétatsémetteursdel'oxygènepeuventàlafoisêtrepeuplésparimpatéletronique
des atomes à l'état fondamental et par exitation dissoiative de moléules O
2
. Walkup et al[Walkup 86℄ ont montréquelaraieO
844,6 nm
étaitmoinsinuenée par l'exitationdissoiative quelaraieO777 nm
. Deplus, dansdesplasmasoùledioxygèneestmélangéave d'autresgazetestdonfortement dissoié,lesignalatinométri que
I
O844,6nm/I
Ar750,4nmestbienorréléave
la onentration d'oxygèneatomique [Booth 91, Granier 94℄. Nousavons don suivi l'évolution
de e rapport pour onnaître l'évolution relative de la onentration d'oxygène atomique dans
les plasmasSF
6
/O2
et SF6
/SO2
.Pour suivre l'évolution de la densité atomique de hlore, l'argon n'est pas l'atinomèt re le
plus adapté. Les énergies seuil d'exitation desétats émetteurs de Cl sont plus faiblesde 3 eV
enmoyenneparrapportàAr; 10,50eVpar exemplepourleniveau émetteurdelaraieCl
822 nm
(13,47eVpourAr). Lexenonestsouvent préférépour etteraison,latransitionXe
828 nm
ayantunseuild'exitationde9,94eV[Fuller 01℄.EnplasmaCl
2
,lesétatsexitésdel'atomeClpeuventêtrepeuplésparexitationdissoiativedemoléulesCl
2
.Laontributiondel'exitation dissoia-tiveàl'émissionderaiesClestsigniativelorsqueleplasmaestpeudissoié[Fuller 01℄.Letauxde dissoiation du plasma est fortement inuené par la nature et l'état de surfae des parois
du réateur qui aetent le taux de reombinaison aux parois des atomes Cl [Cunge 07℄.
Sou-vent,lesmesuresd'atinométriesurl'atomeClsontdonomparéesàdesmesuresdedensitéde
moléulesCl
2
[Malyshev 00, Fuller 01℄.Sinon, lafrationd'atomes Clestdéduite indiretement de la mesure de la densité absolue de moléules Cl2
[Cunge 07℄. En plasma SiCl4
, l'exitation dissoiatived'espèesSiClx
peut ertainement ontribuer àl'émissiondesraiesCl.Pour l'étudedu plasmaSF
6
/SiCl4
, nous nenous appuyonspas surlamesure du rapport d'émission optiqueI
Cl822nm/I
Ar750,4nm pour onnaître l'évolution préise de la densité atomique de hlore, ne onnaissantpaslaontribution de l'exitationdissoiative desespèesSiClx
àl'émissiondéte-tée.Néanmoins,lamesurede esignalestutiliséeomme moyen dedétetiond'atomes Cldans
laphasegazeuse.
An de vérier quel'état émetteur de laraie à 750,4 nm de l'argon (l'état
2p 1
en notationde Pashen) n'est paspeuplé à partir d'états relais métastables, nous avons vérié en plasmas
SF
6
/O2
,SF6
/SO2
etSF6
/SiCl4
queladensitéd'atomes métastablesd'argonestfaible.Eneet, silapopulationd'atomesd'argondansdesétatsmétastablesestforte,lesraiesd'émissionquiseterminent sures états métastables peuvent être réabsorbées. Un moyen simple d'estimer
l'im-portanedelaréabsorptionestdemesurerlerapportd'émissionoptique
I
Ar763,5nm/I
Ar800,6nm .Ces deux raies sont émises par le niveau exité
2p 6
. Le niveau inférieur de la raie à 763,5 nmestl'étatmétastable
1s 5
, etlafored'osillateurpour latransition1s 5 −→ 2p 6
est assezgrande(1,25.10
− 1
[Ralhenko 07℄). Leniveauinférieurde laraie à800,6nmestl'étatde résonane
1s 4
,quiestoupléradiativementàl'étatfondamentaletestdonmoinspeupléquel'état
1s 5
.Deplus,la fore d'osillateur pour la transition
1s 4 −→ 2p 6
est plus faible (7,85.10− 2
[Ralhenko07℄).Les rapports d'émission optique
I
Ar763,5nm/I
Ar800,6nmque nous avons mesurés sont stables
pour laduréedesexpérieneset orrespondent au rapportdebranhement entrees deuxraies
(
≈
5 [Ralhenko07℄). Nous avons don pu faire l'hypothèse que la réabsorption de la raie à 763,5 nm est négligeable , e qui nouspermet de onlure que ladensité d'atomes métastablesd'argon est faible. Par onséquent, l'exitation de l'état
2p 1
à partir d'états métastables n'est passigniative devant letauxd'exitation életronique à partir duniveau fondamental.Dispositif
Lalumière émisepar leplasmaestolletée,àtraversunhublotsitué àenviron7mdubas
de la hambre de diusion, par une lentille plan-onvexe (foale 50 mm) puis transportée par
une bre optique vers la fente d'entrée du spetromètre. Celui-i est omposé d'un
monohro-mateurJobinYvonTRIAX550 etd'uneaméra CCDAndorDU440.L'ensembleestpilotépar
ordinateurgrâe aulogiielANDORMCD.
Le monohromateur
La onguratio n du monohromateur, représentée en gure 3.13, estde type Czerny-Turner.
Lefaiseauinident surlafented'entréeesttoutd'abordrééhiet foalisésurleréseauparun
premiermiroironave(M2). Leréseaurééhitet disperselalumièreenfontiondelalongueur
d'ondeversunseond miroir(M1). Cedernier dévieetfoaliseles faiseauxmonohromatique s
surledéteteur.La surfaedesmiroirsestasphérique, equi permet de orrigerlesaberrations
géométriqueset en partiulier l'astigmatisme.Le systèmeTRIAX 550 a une foale de 550 mm
et ungrandissement unitaire.
Fig.3.13 Conguration du spetromètreJobin YvonTRIAX550.
Trois réseaux sontdisponibleset xés surune tourelle motorisée:
un réseau à150 traits/mm,optimiséà 500 nm
un réseau holographiqueà1200 traits/mm, optimiséà630 nm
un réseau holographiqueà2400 traits/mm, optimiséà330 nm
Nousavonshoisid'utiliser le réseauà 1200 traits/mm arsalongueur d'ondeentrale estplus
prohe du domaine spetral étudié (700-850 nm) que elle du réseau le plus n, et pare que
la résolution obtenue est bien meilleure qu'ave le réseau à 150 traits/mm. La dispersion du
réseau est de1,55 nm/mm. Le domaine spetralouverts'étend de100 nm à1500 nm, maisla
diminution de transmission de la bre optique dans l'UV limite l'observation à des longueurs
d'ondesupérieures à 300 nm.
Le déteteur
Une partie de la lumière dispersée en longueur d'onde par le réseau est olletée par une
barretteCCDdex=2048pary=512pixels.Lahauteurdelafenteorrespondàl'axeytandisque
lalumière est dispersée selon l'axex. Le spetromètre a étéétalonné an de faire orrespondre
la position du pixel sur la matrie CCD à la longueur d'onde. Au nal, e système permet
d'enregistrerunspetreompletsurundomaine spetrald'environ40nmetaveunerésolution
spetrale meilleureque 0,1nm. L'orientation duréseau s'ajuste automatiquement pour ouvrir
la gamme spetrale demandée par l'utilisateur par le biais du logiiel AndorMCD. La améra
CCDestrefroidieàunetempératurede-50°CparunmodulePelletieranderéduire lerapport
signalsurbruit surles spetresenregistrés.
Aquisitiondes spetres
Plusieurs modes d'aquisition sont possibles. Le plus simple est un suivi en temps réel d'un
domaine spetral déni par l'utilisateur, qui s'avère utile lors de réglages, notamment pour
vérier l'alignement de la bre optiqueave la fente d'entrée duspetromètre. Le mode leplus
fréquemment utilisé pour nos études est l'enregistrement de spetres moyennés, e qui permet
d'augmenter le rapport signal/bruit. Le temps d'exposition (au minimum 0,043 s)ainsi que le
nombre d'aquisitions utilisées pour onstruire lespetre sontdénis par l'utilisateur.Un autre
mode d'aquisition est l'enregistreme nt en séries inétiques. Il onsiste à aquérir un spetre,
quipeut êtremoyenné,àintervallesréguliers.L'ensembledespetresestenregistrédansunseul
hier.Le tempsd'exposition, lemoyennage,l'intervallede tempsen haquenouveauspetreet
le nombre total de spetres sont soigneusement hoisis pour pouvoir suivre ave une préision
susantel'évolutioninétiquedesraiesd'émissionduplasma.Cemodeaétéutilisépourl'étude
desréations de surfaeen plasmaSF
6
/SiCl4
, présentéeen hapitre 5.Pour l'ensembledesmodesd'aquisition,ilestpossiblederetirerà haquespetreun
bak-ground enregistrésans plasma, avant ledébut del'expériene. Nousavonsremarqué que ette
option est plutt utile pour s'aranhir des pixels morts de la matrie CCD, le système de
olletionoptique n'étant pasinuené par l'environnement extérieur.