• Aucun résultat trouvé

4. Méthodologie

4.2. Sources de données

Les données primaires ont été recueillies auprès de travailleurs saisonniers mexicains. L’enquête de terrain a été réalisée auprès de 30 travailleurs migrants se trouvant sur l’ensemble du territoire d’étude ; Deslauriers (1991 : 84) suggérant pour ce genre d’étude des échantillons d’entre 30 et 50 individus. Ce nombre est classique en sciences sociales et une telle taille d’échantillon permet une mise en commun des informations plus simple tout en offrant une certaine diversité. De plus, les statistiques concernant le nombre de travailleurs mexicains par région administrative québécoise ne sont pas connues, les sources officielles (ex. : RHDCC) ne publient les statistiques que pour chaque province et ne distingue pas l’origine des travailleurs. Comme il s’agit d’une recherche exploratoire et qu’il s’est avéré difficile d’entrer en contact avec les travailleurs mexicains, aucun nombre fixe d’individus à interviewer n’a été déterminé pour chacune des régions. Les entrevues se sont faites selon les disponibilités des travailleurs. Tel qu’évoqué

précédemment, des informateurs-clés ont permis de déterminer quelles entreprises sur ces sites accepteraient que leurs travailleurs participent à l’étude. Les entrevues ont été enregistrées en format audio seulement avec l'accord du sujet. Leur contenu a été par la suite transféré sur support informatique. Des notes manuscrites ont été rédigées lors des entrevues en complément dans un calepin. Les matériaux de la recherche, incluant les notes et les enregistrements, ont été conservés sur l’ordinateur de travail, sur une clé USB personnelle et dans le calepin. Ils seront détruits, avec l'accord de la directrice de recherche, deux ans après le dépôt du mémoire.

Les entrevues ont été conduites directement en espagnol sans interprète, avec l’autorisation du sujet, à l’aide d’un guide d’entrevue (annexe 2) composé de 10 thèmes ou questions exploratoires :

• Croyez-vous qu’il existe des éléments positifs (connaissances, techniques, façons de faire) dans l’expérience acquise des travailleurs agricoles saisonniers mexicains au Canada ?

• Comment décririez-vous l’expérience positive acquise (connaissances, techniques, façons de faire) par les travailleurs agricoles saisonniers mexicains au Canada ?

• Comment cette expérience est-elle appliquée dans la communauté d’origine ?

• Quels seraient les changements survenus dans la communauté suite au séjour au Québec ?

• Comment est géré le revenu obtenu grâce au Programme des Travailleurs Agricoles Saisonniers ?

• Qui a la responsabilité de la gestion du revenu ? • Qui détermine les besoins et leur ordre d’importance ?

• Quand, à quelle fréquence et de quelle façon s’effectuent les transferts d’argent vers les communautés d’origine ?

28

• Pensez-vous que le P.T.A.S peut favoriser le développement durable dans les foyers des travailleurs saisonniers agricoles mexicains ?

• Croyez-vous que le travailleur a la volonté de créer, avec des membres de sa famille à l’étranger ou au pays, des entreprises dans leurs communautés d’origine ou ailleurs ?

Les questions formulées ont cherché à répondre directement aux objectifs tout en permettant une certaine flexibilité dans l’échange avec le travailleur. Certaines questions ont permis de faire des ouvertures dans la conversation ou de faire des liens avec d’autres thèmes à survoler. Ce type d’entrevue est libre et le fait de ne pas avoir eu recours à un intermédiaire a permis aux sujets de s’exprimer avec plus de spontanéité, tout en orientant la conversation vers les besoins de la recherche. Cette façon de faire a permis de comparer les réponses d’une entrevue à l’autre. Les questions ont été posées puis explorées pendant quelques minutes, pour une durée totale d’entrevue d’environ 10 minutes. L’entrevue a été réalisée seul à seul avec le participant et il n'y a eu qu'une entrevue avec chaque individu, en fonction de sa disponibilité. En effet, il n’y a pas eu besoin d’ajourner des entrevues. Ces échanges ont permis d’avoir accès à d’autres opinions et perceptions, de comparer les points de vue, d’enrichir les réponses et de partir en quête de signification de l’expérience vécue et des motivations de chacun.

La campagne de terrain a duré de juin à août 2012, période où les travailleurs sont actifs au Québec, et a nécessité en tout 15 sorties de terrain. Dans un premier temps, les agriculteurs donnés en référence par les informateurs-clés ont été contactés. Un protocole d'enquête leur a été fourni. Une rencontre a ensuite été prévue avec l'agriculteur pour déterminer quand et où il serait le plus convenable d'interviewer les travailleurs mexicains. Les sorties de terrain ont finalement été programmées en fonction des réponses des agriculteurs. Au total, 12 travailleurs migrants ont été approchés, selon les renseignements fournis par les employeurs contactés et ont été interviewés sans la présence de l’employeur. Comme il a été impossible de prévoir le nombre de réponses positives via les agriculteurs, l’autre partie des travailleurs a été abordée directement, sans passer par leur employeur,

dans les lieux normalement fréquentés en dehors des périodes de travail. Ces travailleurs ont été tout d’abord informés de la nature de la recherche avant de donner leur accord. Dans un cas comme dans l’autre, ils ont été abordés dans un cadre informel, soit sur leurs lieux de repos, de dîner ou encore lors de leurs emplettes hebdomadaires et n’ont en aucun temps été dérangés en période de travail. De plus, l’approbation a été donnée par le Comité de l’éthique de la recherche de l’Université Laval pour assurer des pratiques conformes lors du travail sur le terrain. Toute personne interviewée a signé un formulaire de consentement, en a conservé une copie et a pu se retirer en tout temps du projet si elle le désirait.