3.3 T rois versions du théorème des zéros
3.3.2 Solutions en séries formelles
puisque
p
est diérentiel. Il sut de prendre pourG
le orps diérentieldes fra tionsdeR/p
etpouru1, . . . , un
lesimagesdesindéterminéesdiérentiellesu1, . . . , un
par le morphisme naturelφ : R → G
. Évaluer un polynme diérentiel en(u1, . . . , un)
'est prendre son image parφ
. Tous les éléments deΣ
s'évaluent don en zéro. Le polynmep
s'évalue en une quantité diérente de zéro.Lessolutionsabstraites sontpeutêtre omplètementsatisfaisantes d'unpointde vue
al-gébriquemais,en pratique,onaimeraitquandmêmepouvoirinterpréterlesdérivations
abs-traites ommedes dérivations par rapport à des variablesindépendantes (
δi = ∂/∂xi
) eton aimeraitquelessolutionssoientdesn
upletsde fon tionsdem
variablesuj(x1, . . . , xm)
.3.3.2 Solutions en séries formelles
Nous allons ommen er par faire la moitié du hemin et her her des solutions dont
les omposantes
uj
soient des séries formelles. On interprète don les dérivations abstraites ommedes dérivationspar rapportàdes variablesindépendantes (δi = ∂/∂xi
)eton her he des solutions de la formeuj =X
cj,a1,...,am
xa1
1 · · · xam
m
a1!· · · am!·
3Paranalogieave un assimple.Pardénition,
Z/nZ
estl'ensembledesn
lassesd'équivalen epourla relation d'équivalen e modulon
'estàdiremodulo l'idéal(n) = nZ
de l'anneauZ
. OnmunitZ/nZ
d'unestru tured'anneauenposant(la barresignie lassed'équivalen e):
a + b = a + b,
eta× b = a × b.
Ladénition aunsenspar e quela lassede
a + b
(resp.a× b
)ne dépend quedes lasses dea
et deb
et nondesreprésentants hoisis.Parexemple,pourn = 5
onvérieque1 = 6
+ +
3 = 13
k k
4 = 19
1 = 6
× ×
3 = −2
k k
3 = −12
Si
A
est unidéal d'un anneauR
quel onque, on onstruit l'anneau quotientR/A
exa tement dela même façon.SimaintenantA
estunidéaldiérentield'unanneaudiérentielR
onpeutmunirl'anneauR/A
d'une stru tured'anneaudiérentielenposant,pourtoutedérivationδ
δa = δa.
Làaussi,par equel'idéalestdiérentiel,la lassedeladérivéede
a
nedépend quedela lassedea
etpas dureprésentant hoisi.Les oe ients
cj,a1,...,am
appartiennent à une stru ture qui reste à pré iser. On verra qu'il sut de les prendre dans une extension algébrique deK
qui dépend du système onsidéré. Remarque : la série idessus est entrée sur l'origine pour faire simple mais lesraisonne-ments tenus se généralisent immédiatement à des séries entrées en un élément quel onque
de
Rm
.Autre remarque:le adre idessus ouvre aussile as de systèmesdiérentielsdont les oe ients appartiennent àQ(x1, . . . , xm)
. Il sut en eet de oder haque variable in-dépendantexi
par une indéterminée diérentiellezi
et d'ajouter au système onsidéré les équationsδjzi = 1
sii = j
et0
sinon. Noussupposons don sans perte de généralité queK
est un orps de onstantes.
Commençonsparunexemple:l'idéaldiérentiel
A= [u2
x−4 u]
de l'anneaudepolynmes diérentielsR = Q{u}
muni d'une unique dérivationδx
.On regardeA
ommeun idéal non diérentiel de l'anneauQ[u, ux, uxx, . . .]
et on onsidère une de ses solutionsuˆ
(dans une extensionde orpsG0
du orps de baseQ
des équations). Con rètement,sur l'exemple,ˆ
u
est une solution du système formédep
et de l'innité de ses dérivées
u2x− 4 u = 0,
2 uxuxx− 4 ux = 0,
2 uxuxxx− 2 u2
xx− 4 uxx = 0,
. . . Par exempleˆ
u = (ˆu, ˆux, ˆuxx, . . .) = (9, 6, 2, 0, . . .).
J'appelleune telle solutionune solution purement algébrique de
A
. Plus formellement,Dénition 1 (solution purement algébrique)
Soient
A
un idéal diérentiel d'un anneau de polynmes diérentielsK{U}
etφ
une appli ation de l'ensemble des dérivéesΘU
dansune extension de orps nondiérentielleG0
de
K
. L'appli ationφ
, qui se prolonge de façon unique en un morphisme d'anneau non diérentielK[ΘU]→ G0
, est une solution purement algébrique deA
siφA = (0)
. Formonsla sérieu = ˆu + ˆuxx +uˆxx
2 x
2+· · ·
et substituons la dans
u2
x− 4 u = 0
vue omme une équation diérentielle, la dérivationδx
étant
∂/∂x
.ux = ˆux+ ˆuxxx +uˆxxx
2 x
2+· · ·
u2x = ˆu2x+ 2 ˆuxuˆxxx +· · ·
u2x− 4 u = (ˆu2x− 4 ˆu) + (2 ˆuxuˆxx− 4 ˆux) x +· · ·
= 0.
On onstate queles oe ientsde la série
ux2− 4 u
sontdonnés parp
etses dérivées évalués suruˆ
'estàdirep(ˆu)
,px(ˆu)
, ... Tous les oe ients de la série sont don nuls. La sérieu
est don une solutionde l'équationdiérentielle.On peut d'ailleursmontrer sur et exemple
pré is que les valeurs
uˆxk
sont nulles pourk ≥ 3
. La sérieu
est don le polynmeu =
9 + 6 x + x2
. On atrouvé l'une des paraboles
u(x) = (x + 3)2
.
Inversement, supposons que lasérie formelle
u =X
ˆ
uxk
xk
k!
soitune solution de l'idéal diérentiel
A
. Alors, quelque soitp∈ A
,la sériep(u) =X
pxk(ˆu)x
k
k!
est identiquement nulle, don
pxk(ˆu) = 0
pour toutk
et donuˆ
est une solution purement algébriquedeA
.Le raisonnement tenu sur l'exemple se généralise. Soit
A
un idéal diérentiel deR =
K{u1, . . . , un}
muni de dérivations∂/∂xi
pour1≤ i ≤ m
.Unn
uplet(u1, . . . , un)
de séries formellesuj =X
cj,a1,...,am
xa1
1 · · · xam
m
a1!· · · am! (1≤ j ≤ n)
(dontles oe ients
cj,a1,...,am
appartiennent àuneextensionde orps (nondiérentielle)G0
du orps de base
K
) onstitue une solutiondeA
siet seulementsi l'appli ation∂a1+···+amuj
∂xa1
1 · · · ∂xam
m
7→ cj,a1,...,am
onstitue une solution purement algébrique de
A
. On en déduit leThéorème et dénition 2 (théorème des zéros pour les solutions en série formelle)
Dénissons une solution en série formellede
Σ
omme ladonnée1. d'une extension de orps non diérentielle
G0
deK
(on peut prendreG0 = C
dans tous les as),2. d'un
n
uplet(u1, . . . , un)∈ G = G0[[x1, . . . , xm]]n
qui annule les éléments de
Σ
. Alors un polynme diérentielp ∈ R
s'annule sur toutes les solutions en série formelle deΣ
si et seulement sip∈ p[Σ]
. En parti ulierΣ
est sans solution en série formelle si et seulement si1∈ [Σ]
.Preuve L'impli ation de droite à gau he est immédiate.
L'impli ation de gau he à droite. On onsidère un polynme diérentiel
p /∈p[Σ]
eton montrequeΣ
admetunesolutionensérieformellequin'annulepasp
.Lethéorème1implique qu'ilexisteun idéaldiérentielpremierp
qui ontientΣ
maispasp
.D'aprèslethéorème des zéros (la version purement algébrique)p
admet une solution purement algébriquedans uneextension de orps non diérentielle
G0
deK
(et don une solution en série formelle dansG0[[x1, . . . , xm]]
d'après e qui pré ède) quin'annulepasp
.On montreen se tion6.1.4,page97 omment al ulerledéveloppementen sérieformelle
d'un idéal diérentiel présenté par un ensemble ara téristique diérentiel (ou une haîne
diérentielle régulière).