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1 SOLIDARITE ACADEMIQUE ET LEGITIMITE INSTITUTIONNELLE

qui issent par s'accorder sur une manière de décrire le meilleur projet satisfasse les positions les plus opposées.

1 SOLIDARITE ACADEMIQUE ET LEGITIMITE INSTITUTIONNELLE

Progressivement l'académie va mettre au point une procédure qui va devenir immuable, elle a des caractéristiques qu'il est important de souligner, pour comprendre l'utilisation souvent abusive qu'on en fera ultérieurement. Premièrement, l'académie nomme une commission pour examiner le projet, cette commission est composée d'au moins quatre membres, en général six membres. Il semble que la commission est en général équilibrée : des jeunes et des anciens. Quand à la fin de l'académie il y aura de vrais débats doctrinaux notamment entre les élèves turbulents de Blondel, on va dose les commissions en nommant des académiciens de toutes tendances.- Cette commission nomme un rappor­ teur que l'académie entend lors d'une de ses séances. Le corps académi­ que est donc réuni dans son ensemble pour écouter le rapport du rappor- teur ; enfin, le corps académique se prononce à l'unanimité, et très rarement à la pluralité des voix. Cette procédure révèle que la commis- sion ne reçoit pas de délégation du corps académique.

ta commission est technique, elle éclaire l'académie mais c'est l'aca­ demie qui donne son avis.

La procédure de la correction a plusieurs effets sociaux :

Elle a l'effet de créer une solidarité académique. La règle de l'unani- mate montre bien que malgré les luttes d'influence (exemple de la démission de Loriot) il y a une solidarité académique, le corps acadé- JJ’aque doit être socialement indiscutable s'il veut être consulté.

Aogevillers explique à l'académie l'intérêt de porter le plus de s°in possible aux corrections qu'elle opère : "la réputation du corps Académique en dépend".

e deuxième effet de la correction académique est de créer une hiérar­ chie professionnelle entre correcteurs et corrigés. Ici cette hiérar-

. le est socialement établie, institutionnellement reconnue. C'est important parce que cette pratique académique en se transformant au , m e siècle et au XXème siècle aboutit aux pratiques actuelles qui °Perent de véritables transferts institutionnels.

u XIXème siècle par exemple on garde la distinctions correcteur- So^ri9e mais on aura plus d'institution pour donner au correcteur . statut collectif : il sera obligé de se construire un statut indi- uel de correcteur. La procédure de la correction académique (procé- paf<e institutionnelle) sera saisie après la disparition de l'académie eli corps de professeur de l'Ecole des Beaux Arts. Dans ce transfert

e change de sens. Le t . ..

me roisieme effet est de renforcer ce qu'on peut appeler le centralis- de C*OC*r'inai' A partir du moment où une institution académique dispose Da C e .dr°it de correction, elle fait une doctrine officielle, centrale, lenne> à l ’ombre du pouvoir, pas seulement du pouvoir politique, SQrt^ de celui dont dispose une certaine catégorie d'architectes qui a membres de cette académie et qui représentent ou correspondent

Tout le débat institutionnel des architectes au XIXème siècle va être un débat Paris/Province. En 1888 c'est précisément la révolte des architectes de province contre la Société Centrale. Le congrès de Bourges marque le début de la révolte contre la Société Centrale qui prétend jouer le rôle de l'Académie sans en avoir la légitimité insti­ tutionnelle (elle n'est pas protégée par le pouvoir politique comme l'est l'académie d 'architecture au XVIIIème). Ce centralisme doctrinal va rester l'obsession des architectes au cours du XIXème siècle.

Pour illustrer cette idée de la correction comme procédure institution­ nelle on peut évoquer la correction du projet de Loret pour les Halles de Paris en 1781. Apparaît ici une véritable réglementation de la procédure de la correction : "Lorsque l'académie est consultée sur des projets d'architecture, il est nécessaire que leurs auteurs remet­ tent dans les dépôts de l'académie un double du projet proposé afih qu'il ne résulte point de l'attention de l'académie sur ces objets en abus qui peut être préjudiciable en ce que les auteurs peuvent s'autoriser des réponses qu'ils disent être celles de l'académie". Autrement dit circulaient des projets qu'on disait avoir reçu l'aval de l'académie. L'académie met un terme à ces pratiques. Elle entend contrôler l'usage qui est fait de son approbation.

tre des de lui :i- ime lal •n- es la ur t- in ts nt al nd 2 - CORRECTION ET PEDAGOGIE

L'académie dans cette pratique de la correction est très influencée par l'évolution de sa pédagogie. A partir du professorat de Blondel 0n a affaire à une pratique du projet très semblable à celle que va utiliser l'Ecole des Beaux-Arts : le sujet est donné, les élèves tra­ vaillent sous la direction du professeur, ils proposent des projets, les projets sont exposés et jugés.

Le sujet du concours n'est jamais donné par le professeur sans qu'il reçoive l'approbation de tous les académiciens réunis en corps complet. L'académie délègue parfois au professeur le soin de rédiger le sujet. A Partir de 1762 l'académie reviendra plusieurs fois sur la rédaction Proposée par le professeur et la mqdifiera. Elle garde donc le droit ^ "dire le programme".

*-es élèves travaillent sous la dépendance de leur professeur ; on v°it apparaître une nouvelle pratique pédagogique à la fin du siècle. Certains professeurs vont avoir un rôle dont la formation alors que Pour d'autres, patronner un élève est une formalité administrative, faudra recenser les professeurs qui s'occupaient de leurs élèves. n voit apparaître quelque chose qui va être repris au XIXème siècle a correction d'un élève par son professeur.

Au XIXème siècle, quand le modèle Beaux-Arts va se mettre en place °n voit apparaître un type de correction qu'il faut distinguer de _a correction académique. Ce n'est plus l'académie qui corrige ses ®leves. L'apparition du patron ou chef d'atelier correspond à la dis- ^['Ltion de l ’institution, le professeur est dans l'obligation de institutionnaliser lui-même. Il n'a pas le secours d'une institution Pour iUi donner l'autorité de corriger, il est donc obligé de se cons- uire lui-même sa légitimité. L'Ecole des Beaux-Arts qui, apparemment Popie ie m0dèie académique, en diverge grandement en raison de cette ference, le chef d'atelier n'est pas le membre d'un "corps académi- mais un professeur qui se construit lui-même sa légitimité. L'en- 01e des patrons qui se sont reconnus entre eux - bien qu'ils ne se d , ptent pas (puisque ce sont les élèves qui les choisissent) sont er)acc°rd pour former un groupe. La "société d'architecte" qui se met e Place après la Révolution et obsédée par l'institution (l'académie ^ supprimée, il n'y a pas de corporation des architectes - par contre Se * a un corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées). Les architectes (y Sentent désinstitutionnalisés. Cette société dite des trois V, ya^ C*0Xe r> Vignon, Veil) cherche à reconstruire l'académie. A un moment le °yer dit qu'il n'y a que l'ensemble des "membres du jury" de l'éco- tu t,Ui PuLssent former l'autorité architecturale, incarner l'architec- Présenter au nom de tous la revendication de restaurer l'aca- e dans ses privilèges et fonctions.

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