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3 LA FIN DE L'ACADEMIE, SURVIVANCE DE L ’ECOLE

CHAPITRE IV : LES DERNIERS MOMENTS DE L'ACADEMIE

3 LA FIN DE L'ACADEMIE, SURVIVANCE DE L ’ECOLE

faut noter que l'occasion ou le prétexte choisi pour fermer l'acadé- mie d'architecture est le jugement du grand prix.

Alors que le procès de l'académie est déjà fait depuis l o n g t e m p s c ' est uhe institution trop liée au pouvoir monarchique pour ne pas être consi- derée comme suspect - on hésite à la dissoudre. Pratiquement jusqu'aux derniers jours elle reste considérée qualifiée et compétente dans le domaine de l'architecture.

clan de David cependant refuse de laisser à l'académie la responsa­ bilité de juger le prix. On voit ici l'importance attribuée à juste titre à la fonction enseignante de l ’académie.

^ d'autres temps, le débat se serait déroulé dans le cadre même de institution académique.

b académie croit bien faire en rapprochant la date du concours pour aisser les élèves courir au secours de la Patrie - puis la date du Jugement. C'est le prétexte que prend le citoyen David pour dénoncer a soi-disant manoeuvre de l'académie et obtenir qu'elle soit déssaisie dü jugement.

Jhois jours plus tard, le 8 août, l'académie sera mise sous scellés. Ecole sera explicitement maintenue.

Une manière de dessiner à grands traits l'histoire de l'Académie est de repérer les principaux professorats. L'Académie dès son origine a mission d'enseigner l'architecture. Le premier directeur de l'Acadé­ mie François Blondel, sera en même temps le premier professeur. Le professeur est "perpétuel" : il est nommé "a vita". L'Académie évolue dans la manière de comprendre cette obligation d'enseigner.

1671-1686

Le premier professorat de Blondel est un enseignement qui s'adresse au grand public. Blondel parle au public des "gens distingués". Il s'adresse à des gens de goût qui s'intéressent à l'architecture comme on s'intéresse aux arts libéraux ou mécaniques : c'est un enseignement de culture.

1686-1719

Il est suivi par ' r professorat de Delahire, père d'abord, fils ensui­ te. Cet enseignemen*. est différent de celui de Blondel, il est consacré aux Sciences. Les deux Delahire essaient de rattacher l'architecture à la science des arts mécaniques. Le cours porte sur l'utilisation de la géométrie, sur l'explication des engins et des machines. On ne s'adresse plus tellement aux "gens distingués" ; on essaie d'articu­ ler la science à la pratique particulière de l'architecture.

1719-1728

L'enseignement de Desgodet va mettre l'accent sur l'aspect juridique de la pratique architecturale.

A partir de 1720 on commence à voir apparaître les élèves de l'Acadé­ mie. 1720 est une date importante puisque c'est à partir de ce moment que la pratique régulière du Prix de Rome est instaurée. Les élèves sont chaque année invités à concourrir pour le Prix. Il y a pendant le professorat de Desgodet l'apparition d'un modèle pédagogique qui durera jusqu'à la fin de l ’Académie et qui sera repris et transformé par l'Ecole des Beaux-Arts jusqu'en 1968: le concours.

1729-1762

De 1729 à 1762 il y a une succession de professeurs qui vont tous axer leur enseignement sur les ordres : Bruand, Courtone, Jossenay et Loriot. Ce dernier professeur, Loriot n'est pas très connu ; il n'a rien construit ni rien écrit ; il est le seul professeur qui n'ait pas été jusqu'au bout de son mandat. (Bruand semble avoir démissionné pour raison de santé). Loriot a été contraint de démissionner. A partir de 1760 on voit dans les procès verbaux se succéder un certain nombre de commissions qui se donnent comme objectif de réfléchir sur l'école de l'Académie. A la même époque Loriot présente de plus en plus fré­ quemment de nouvelles planches d'ordres. Puis subitement en 1762 appa­ raît un successeur, Jacques François Blondel, il est assez facile de comprendre ce qui s'est passé ; Loriot était contesté et le travail des commissions qui avait comme mission de réfléchir dans l'abstrait au problème de l'enseignement, dans le concret préparait le remplace­ ment du professeur... procédure connue.

examinera dans ce chapitre successivement : Le professorat de François Blondel.

Les professorats de Philippe de la Hire et de la Hire fils. Le professorat de Desgodet.

• Le professorat de Bruand. • Le professorat de Courtonne.

Le professorat de Loriot. • Le professorat de J.F. Blondel.

PROF de MATH. PROF. ADJOINT Né le Entre l'AC. 2ème j à 1ère Nommé Prof. A l'âg de Prof, e pendant

1671 F. BLONDEL 1617 1671 671 54 15 jusqu'à sa mort 1686

1687 P. DE LA HIRE 1640 1687 1687 47 31 jusqu'à sa mort 1718

1718 G. DE LA HIRE 1677 1706 - 1718 51 1 Jusqu'à sa mort 1719

1719 A DESGOOETS 1653 1699 1718 1719 66 9 jusqu’à sa mort 1728

1729 F. BRUAND 1679 1699 1706 1729 50 1 jusqu'à sa démis1730

1730 J. DE COURTONNE CAMUS 1671 1728 - 1730 60 8 jusqu'à sa mort 1739

1739 D. JOSSENAY 1680 1717 1739 1739 59 9 jusqu'à sa mort 1748

1748 L.A. LORIOT 1700 1735 1758 1748 48 14 jusqu'à sa démis1762

1762 J.F. BLONDEL D. LEROI 1705 1755 - 1762 57 12 jusqu'à sa mort 1774

1768 MAUOUIT

1774 D. LEROI 1728 1758 1775 1774 46 jusqu'à la fin 1793

1786 CHERPITEL

1793

1739

1767

îondel publie la première partie de son cours en 1675. La seconde troisième en 1683. La quatrième et cinquième en 1698.

ouvrage s'intitule "Cours d'architecture enseigné dans l'académie r°yale d'architecture".

londel avait publié avant la fondation de l'académie "l'architecture rançaise" • et la même année la "Résolution des quatre princi­ paux problèmes d'architecture". Il publiera en 1684 "Notes sur l'archi-

ecture française de Savot".

est en 1672 qu'il est chargé de la construction de la Porte Saint "ls. sa seule oeuvre d'architecte. La même année il est chargé d'en- 5eigner les mathématiques au dauphin.

omonier s'exprime ainsi sur l'enseignement de Blondel :

vuant à son enseignement il est tout entier dans son cours d'architec- e > on peut l'y juger. Avouons qu'il paraît quelquefois bien méticu- x et essentiellement enfermé dans le passé romain.

^ huel est en effet un dogmatique, autoritaire. Il parle de l'art f fois en disciple de Vitruve, de Palladio, de Vignole et en mathé- ^ i c i e n . il appartient exactement à son temps par sa défiance à e9ard des innovations et par l'appel constant aux doctrines de l'An­ tiquité".

Pour biographie de F. Blondel - Lemonier p. XXII à XXX, tome I.

Présence de ^obit seigneur Colbert et de plusieurs personnes de

lte> Blondel professeur royal aux mathématiques et en architec-

en a fait l'ouverture par un discours sur l'excellence de l'ar-

6hitecture.

mentlte duquel ü a déclaré l'intention de Sa Majesté sur l'établisse- paut de cette compagnie, composée de MM. Levau, Bruant, Gittard, Le l’o h* ’ Mi9nand et d'Orbay, architectes choisis par Sa Majesté et qUe re que mondit seigneur le surintendant veult que l'on garde est bous les mardis et vendredis de la semaine, ledit Sieur Blondel dans ^e^°n Publique d'architecture à tous ceux qui voudront se trouver a quatU S a l l e i'académie, depuis deux heures de relevée jusques

première heure il dictera les leçons et .pendant la seconde, d'Euclide ou autres connaissances nécessai- Pendant la

^ K' c n u c r e n e u r e

e,Pliqijsna ies éléments res

au* architectes.

Le

M. Jeudi 7 janvier 1672 - 1ère séance de l'Académie

nier

q. i u i i . — o c a n u c u c x a u c u n e

el ayant mis en délibération la question proposée jeudi der- SOn ’ad ,V01r ce que c'est qu'on nomme bon goût, chacun

Vls et a fait assez comprendre la siqnification

dit sur cela assez comprendre la signification de ce mot par

les différentes manières dont l'on s'est servi pour l'expliquer. Mais avant qu'en arrester une définition précisé, tous sont convenus qu'on peut dire que toutes les choses faites de bon goust doivent nécessaire­ ment plaire, mais q u ’il y a plusieurs choses qui peuvent plaire, q u ’on ne peut pas dire de bon goust.

Après cela, il faut aresté qu'à la première assemblée on dirait cott- ment, parmy les choses qui plaisent on peut discerner celles qui sont de bon goût d'avec les autres.

Le jeudi 14 Janvier .... On avance dans l'étude de cette question ... Et tous sont convenus que la véritable règle pour connaître le8 choses de bon goût parmi celles qui plaisent est de considérer ce qui a toujours plu d'avantage aux personnes intelligentes, dont Ie mérite s'est fait connaître par leurs ouvrages ou pour leurs écrits. * * L'Académie est installée lors de sa création au Palais Royal, hôtel Richelieu. Elle y restera jusqu'en 1692 et fut alors transférée au Louvre.