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RESULTATS ET ANALYSES

1. Les origines de la fatigue

1.3. Les skippers de course au large

1.3.1 Evoluer dans l’environnement marin

La météorologie est un facteur prépondérant, puisqu’il détermine systématiquement le niveau de confort dans lequel évoluent les coureurs. Même si à l’opposé, des conditions de vent faibles et instables impliquent plus de changements de voiles et de réglages pour le skipper.

Si pour tous les marins, la dégradation des conditions climatiques n’est pas synonyme d’appréhension sur le plan psychologique, il est tout de même possible de caractériser cet inconfort.

En premier lieu, la survenue de l’humidité, avec les paquets de mer qui viennent se briser sur l’embarcation. Le skipper, qui passe la majeure partie de son temps dans le cockpit, est alors abondamment mouillé. Ces volumes d’eau déversés sur le pont représentent également un risque en terme d’adhérence, particulièrement pour les manœuvres à l’avant de l’embarcation. Cette

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humidité ambiante provoque aussi, des irritations sur l’épiderme des marins, surtout au niveau des mains et poignets. Et enfin, la forte diminution de la visibilité accentue les risques liés à la navigation.

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Pierre : « C’est sûr que ça fait chier d’aller se faire rincer sous la flotte, tu vas vraiment nager quoi ! Un, c’est vraiment, ça va être dangereux d’aller à l’avant dans ces conditions là, en plein milieu du golfe, avec une mer démontée pour changer un foc, et puis deux, après t’es trempé quoi !!! » C1605

Juliette : « C’était pas très, très physique comme étape, c’était la mer, les vagues et tout, mais j’ai senti que je tombais plus que normalement, j’étais pas à l’aise sur mon bateau, je tombe, j’étais pas malade… » C169

Nicolas : « Quand il faut que tu ailles à l’avant changer ta voile, tu prends des paquets de mer dans la gueule, t’as plus de force dans les mains, tu as la drisse qui bloque, t’es tout seul, y’en pas un qui choque, si tu lâche ça va s’envoler, bah, même à la barre, c’est le truc tout con, mais dans des conditions, comme ça, au reaching [travers au vent], on barre de travers, faut que tu te tiennes, faut que tu barres, tu vois rien, tout est dur ! » C184

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En second lieu, l’apparition du froid avec la chute de la température extérieure (notamment dans les étapes irlandaises), implique une déperdition de chaleur du corps humain.

Ces sensations de froid sont décuplées par le vent et l’humidité.

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Pierre : « Tu as beaucoup plus de déperdition de chaleur, donc d’énergie, dans l’eau que dans l’air, donc quand t’es mouillé, tu te refroidis vite, et t’es plus fatigué, donc on essaye de rester sec quand même ! […] Sur le rationnel, c’est pas bon d’être mouillé, d’être humide, d’être trempé, surtout que tu te refroidis très vite, et que tu dépenses un maximum d’énergie quoi ! » C161

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En troisième lieu, les mouvements du bateau, malmènent l’organisme, notamment ceux de tangage, et imposent la nécessité de s’amariner. Il n’est pas rare de constater plusieurs cas de mal de mer à plus ou moindre degré durant la première étape. Ce phénomène fut accentué lors de cette première étape du millésime 2005, par une houle courte et croisée. L’équilibre du marin est également affecté par l’instabilité de l’embarcation. C’est non seulement, l’augmentation de

5 C : Retranscription des entretiens avec les skippers

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l’amplitude et de la fréquence des mouvements, mais aussi leur irrégularité qui influe sur la difficulté à maintenir son équilibre. A cet égard, les principales blessures observées en course proviennent de chutes.

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Nicolas : « Par contre après, ça commençait à branler, et j’avais pas beaucoup d’appétit […] comme un petit mal de mer […] j’avais pas faim, et donc du coup, je commençais après à fatiguer. » C177

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La météo et ses variations ont également des répercussions sur les skippers d’un point de vue psychologique. Le cas échéant, cela peut se traduire par de l’anxiété. Nous pouvons illustrer cette appréhension au cours de la dernière étape : le départ de Cork fut anticipé de 24H, et le parcours tronqué avec l’éviction de la marque de parcours au Fastnet. Ces décisions de la direction de course, accentuèrent l’anxiété des marins, même si l’objectif premier était évidemment de renforcer la sécurité des navigateurs (arriver avant le passage d’un coup de vent).

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Nicolas : « Il y a des moments de tension quand même, quand la brise monte, et c’est long, tu vois, ça a été long là, le coup de vent que l’on attendait en fin de matinée. » C190

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Face à cet environnement hostile, l’équipement vestimentaire du skipper joue un rôle non-négligeable, que ce soit d’un point de vue qualitatif (imperméabilité à l’eau, au froid, adhérence…), ou en fonction de son entretien et de son état d’usure.

Malgré tout, cet équipement n’offre pas toujours une protection suffisante, et les skippers sont parfois obligés de se réfugier dans l’habitacle, au détriment de la navigation et de la vigilance qu’elle requiert.

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Juliette : « J’ai beaucoup dormi à l’intérieur sur cette étape, parce que ça mouillait, et le bateau était très gîté, parce que si je dors dans le siège à la barre, et j’ai pas mal dormi dans le siège, mais j’ai besoin de m’accrocher, sinon je tombe, et je pense que c’est mieux à l’intérieur, même si je vais dormir moins longtemps… » C170

Nicolas : « J’ai dormi à l’intérieur du bateau […] un truc que je fais rarement, mais là, comme on se faisait tremper la gueule, tu vois, je m’étais fait un petit trou dans la bannette, sur mes caisses, tu vois juste pour m’allonger. » C178

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1.3.2 Le rythme de la course

L’effort d’un coureur au large en solitaire alterne entre des moments d’activité intense, et des moments moins sollicitant. Les manœuvres correspondent à des périodes d’effort soutenu, entrecoupées par des instants de surveillance, où le skipper se positionne en retrait, afin d’observer les événements et d’élaborer des stratégies.

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Pierre : « C’est pas un sprint, c’est une succession de sprints, enfin moi, c’est comme ça que je le vois, une étape, je pense que c’est un peu, comme si on avait fait une quinzaine de 100m, on n’a pas fait un 1500m, on a fait quinze 100m, avec des moments très intenses, et avec des moments de creux, on n’a pas fourni un effort constant. » C159

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A travers l’analyse des enregistrements continus, nous percevons que l’activité à bord oscille entre des moments intenses d’activité et des moments plus calmes. Concernant les moments intenses, nous avons répertorié les parcours côtiers qui avaient lieu en préambule de chaque étape. Les solitaires devaient virer (contourner) les trois bouées de ce parcours avant de partir au large. Ceci donnait lieu à une régate au contact, avec le stress et l’effort physique qui en découle.

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Figure 17 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Juliette 2, fait le 12/08/05, début à 10H18. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

A 15’ après le début d’enregistrement (10h35), on constate une augmentation de l’énergie dans la bande basse fréquence pendant plusieurs minutes.

Cette activation du système orthosympathique pourrait correspondre à un événement durant la régate au contact du parcours côtier. Cela pourrait résulter du stress lors d’un virement de bouée et/ou à l’activité physique d’un changement de voile.

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Figure 18 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Nicolas 2, fait le 12/08/05, début à 10H20. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

Cet enregistrement présente de nombreux accroissements d’énergie au cours du temps, sur la bande basse fréquence, notamment un pic à la 45ème minute.

Cet enregistrement correspond à la régate au contact du parcours côtier, la sollicitation récurrente du système nerveux orthosympathique (particulièrement à 10H20) résulterait du stress et/ou de l’activité physique des manœuvres intenses lors des virements de bouées.

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Figure 19 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 3, fait le 12/08/05, début à 11H55. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

Sur la bande basse fréquence, on constate des variations d’énergie pendant la première demi-heure, puis dix minutes de faible intensité, puis un nouvel accroissement durant 20 minutes, avant de chuter sensiblement pendant cinq minutes, et un dernier accroissement durant 20 minutes.

La représentation graphique de ce test illustre précisément l’alternance de phases d’activité et de repos, mentionnée par ailleurs, lors des entretiens psychologiques. Si l’on recoupe cet enregistrement au niveau de l’horaire, il atteste de l’effort réalisé pendant la régate au contact

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du parcours côtier. La sollicitation récurrente du système nerveux orthosympathique résulterait du stress et/ou de l’activité physique. Cette période pourrait correspondre à une remontée au vent, avec de nombreux virements de bord.

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Photo 1 : Le 23/08/05 - Parcours côtier 4ème étape Solitaire Afflelou-Le Figaro 2005

Sur cette photo, les solitaires venaient virer la bouée orange située sur la droite. Pendant cette phase d’approche, les navires étaient à proximité immédiate, et avançaient à des vitesses conséquentes.

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Photo 2 : Le 23/08/05 - Parcours côtier 4ème étape Solitaire Afflelou-Le Figaro 2005

Cette seconde photo a été prise lors du virement de la bouée précédemment signalée. Elle illustre parfaitement la notion de régate au contact durant le parcours côtier. Puisque sur cette prise de vue, les embarcations étaient mêmes proches du « contact physique ». Cela donne lieu à d’intenses moments pour le skipper qui demeure vigilant, car il doit se livrer au jeu de la compétition. Tout en se préservant, lui et l’embarcation, afin de ne pas annihiler ses ambitions sur le long parcours hauturier à venir.

Néanmoins, les phases d’activité soutenue pour le skipper ne sont pas restreintes exclusivement au parcours côtier. Au large, les embarcations tout comme les manœuvres sont plus espacées mais le skipper perpétue ses efforts dans des conditions hauturières (avec une forte houle par exemple).

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Figure 20 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Juliette 4, fait le 18/08/05, début à 11H21. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

Tout au long de cet enregistrement, nous remarquons des variations d’énergie dans la bande basse fréquence, ainsi qu’une diminution d’énergie dans la bande haute fréquence vers 15’.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Ces pics pourraient correspondre à des manœuvres qui débuteraient vers 30’ et se prolongeraient jusqu’à la fin du test. La diminution des hautes fréquences correspondrait à de l’activité physique réduisant l’activité du système nerveux parasympathique.

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Figure 21 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Juliette 5, fait le 19/08/05, début à 15H33. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

Nous notons plusieurs variations d’énergie au cours du temps, dans les basses fréquences, et particulièrement dans la seconde moitié de l’enregistrement, avec un fort accroissement de l’énergie vers 36’.

Ce pic dans les basses fréquences pourrait être attribué à une manœuvre quelconque (stress et/ou activité physique), sollicitant le système nerveux orthosympathique. Après ce pic, les variations énergétiques sont plus nombreuses et pourraient révéler une augmentation de l’activité du skipper sur la seconde partie de l’enregistrement.

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Figure 22 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 1, fait le 07/08/05, début à 15H27. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

La bande basse fréquence est très chargée en contenu énergétique tout au long de l’enregistrement, avec de nombreux accroissements, notamment avec un pic vers 52’.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Ceci pourrait laisser croire que le skipper a une activité soutenue.

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Figure 23 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 2, fait le 08/08/05, début à 17H19. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

La bande basse fréquence représente plusieurs variations d’énergie, tout au long de l’enregistrement.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Il semblerait que le skipper ait une activité soutenue tout au long de cet enregistrement.

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Figure 24 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 4, fait le 13/08/05, début à 20H21. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

La bande basse fréquence présente plusieurs variations d’énergie au cours de l’enregistrement, particulièrement entre 20 et 40 minutes.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés, entre 20’ et 40’, dans la bande basse fréquence. Ceci laisse supposer une activité du skipper qui s’accentue sur cet intervalle de temps.

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Figure 25 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 6, fait le 20/08/05, début à 20H33. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

La bande basse fréquence présente des accroissements d’énergie sur toute la durée de l’enregistrement.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Ceci traduirait une activité régulière du skipper, pendant cet enregistrement.

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Figure 26 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 8, fait le 25/08/05, début à 15H07. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

La bande basse fréquence présente des variations d’énergie sur toute la durée de l’enregistrement, notamment un pic à 80’.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Ceci traduirait une activité soutenue du skipper. Le pic à 80’ pourrait être corrélé avec un effort et/ou un stress ponctuel.

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Figure 27 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Nicolas 3, fait le 13/08/05, début à 14H03. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

Cet enregistrement présente de nombreuses variations d’énergie au cours du temps, sur la bande basse fréquence.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Malgré un horaire propice au repos (14H00), ceci signalerait une activité régulière du marin, tout au long de l’enregistrement.

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Figure 28 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Nicolas 4, fait le 14/08/05, début à 14H53. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

La bande basse fréquence comporte de nombreuses variations d’énergie au cours du temps, et plus particulièrement, un accroissement à 10’.

Ces variations d’énergie sont la conséquence d’une modification de l’activité du système nerveux orthosympathique sur le système parasympathique, avec une augmentation de ce rapport lors des pics observés dans la bande basse fréquence. Cet enregistrement lors des dernières heures de la seconde étape, ne témoignerait pas d’une baisse de l’activité du skipper, mais signalerait plutôt le maintien d’une activité soutenue, avec un effort et/ou un stress ponctuel à 10’ (15H05).

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A l’opposé de ce constat, des séquences d’activité réduite font leur apparition pendant le parcours hauturier. Une fois le bateau réglé dans des conditions stables, les skippers profitent de ces moments de répit, pour se reposer et anticiper sur la navigation à venir.

Figure 29 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Pierre 7, fait le 23/08/05, début à 21H45. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

En moyenne, cet enregistrement ne montre pas de fortes variations en terme énergétique, au cours du temps. Ces variations sont moins marquées que pour les enregistrements précédents, la bande basse fréquence ne présentant que quelques pics d’énergie.

Par recoupement avec les données ethnographiques recueillies, il apparaît que cet enregistrement a été réalisé en début d’étape avec des conditions favorables pour la navigation.

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Figure 30 : Représentation temps-fréquence du contenu énergétique d’un enregistrement continu de la variabilité de la fréquence cardiaque. Enregistrement Nicolas 1, fait le 07/08/05, début à 20H28. La quantité d’énergie exprimée en unité arbitraire est représentée par les couleurs ; la quantité augmente du bleu au rouge.

Cet enregistrement présente très peu d’accroissement d’intensité au cours du temps, sur la bande basse fréquence, sauf sur les quinze dernières minutes d’enregistrement.

A travers les faibles variations du contenu énergétique, il semblerait que le skipper n’ait pas développé une activité intense, lors de cet enregistrement en fin de soirée. Nous notons tout de même un accroissement de cette activité par la sollicitation du système nerveux orthosympathique entre 75’ et 90’.

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Cette alternance entre des périodes d’activité plus ou moins soutenues, est régie par les impératifs de la compétition et de la navigation. En solitaire, les skippers n’ont évidemment pas la possibilité de se faire remplacer quand ils sont fatigués. Ainsi, les coureurs ne s’autorisent que très peu de temps de repos durant les quatre étapes. Le déficit de sommeil s’accroît dès le premier jour de course. Il s’agit d’approcher le rapport optimal qui permet d’assurer une performance en évitant tout risque de dommage (corporel ou matériel). Ici, l’expérience du marin tient un rôle essentiel dans le fait de ne pas s’épuiser prématurément.

Verbalisations 39

Pierre : « Les premières 24 heures, je pense que je suis allé dormir au bout de la 22ème heure, à peu près, il faudrait que je vérifie où c’était, à peu près. » C150

Nicolas : « J’ai dormi au bout de 24 heures, j’ai dormi au bout de 20 heures de course, 20 heures de course, ça fait en

Nicolas : « J’ai dormi au bout de 24 heures, j’ai dormi au bout de 20 heures de course, 20 heures de course, ça fait en