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Bibliographie et sitographie

6) Sixième entretien

PE6 – ENTRETIEN du 21 mars 2017 Les variables concernant l’identification de l’enseignant :

66 ➢ âge : 38 ans

➢ ancienneté dans le poste : 8 ans

➢ lieu où est exercé la profession : Corneville-sur-Risle ➢lieu de formation initiale : (Ecole Normale, IUFM, ESPE)

QUESTIONS

 Selon vous, qu’est-ce que l’hétérogénéité du public scolaire ?

Pour moi, c’est des enfants avec des profils différents, des capacités différentes, des

comportements différents et donc il faut adapter sa pratique en fonction de chaque enfant. Ce qui n’est pas simple évidemment.

 Selon vous, l’hétérogénéité des élèves est-elle compatible avec « la réussite pour tous » ?

Disons que c’est difficile dans la pratique de faire réussir chaque enfant. Bon c’est l’objectif que tout enseignant doit se fixer. Donc chacun essaye de faire du mieux qu’il peut avec les moyens qu’il a et les enfants qu’il a. Donc même si parfois on n’arrive pas à faire acquérir toutes les compétences qu’on voudrait à un enfant, on essaye de tout faire pour. Mais

bon…c’est vrai que parfois il y a des situations tellement compliquées que malheureusement on peut pas dire qu’on va faire réussir cent pour cent des enfants. Pour moi, c’est un leurre parce que parfois il y a des enfants qui ont un tel décalage avec d’autre que c’est compliqué. C’est sûr que le but pour chacun et pour moi, c’est essayer de tout faire pour mais dans la réalité c’est loin d’être si simple. Il y a des enfants qui, malgré tout ce qu’on va mettre en place, vont vraiment se retrouver en décalage par rapport aux autres.

 Comment appréhendiez-vous cette hétérogénéité en début de carrière ?

En début de carrière j’étais complètement paniquée. Parce que déjà un métier tout nouveau avec la charge de travail que ça implique. En plus, moi j’ai commencé avec un triple niveau cycle 3, avec une grosse hétérogénéité des enfants. Donc franchement là, j’ai eu très peur, je me suis sentie submerger parce qu’il faut presque faire du cas particulier à chaque fois et c’est très compliqué dans la pratique. Après, comme tout le monde, j’ai essayé de faire ce que j’ai pu avec les moyens que j’avais, le peu d’expérience que j’avais au départ. Donc ça a été vraiment un sentiment de dépassement au départ.

 Comment appréhendez-vous cette hétérogénéité maintenant ?

Là, j’ai un peu plus de recul. Donc déjà pour ce qui est de la gestion de classe, je maitrise un peu plus ce champ là, ce qui est logique. Bon maintenant, il y a encore des enfants qui me posent problème parce qu’il y a des enfants pour qui il faut vraiment un étayage particulier qui prend du temps, qui demande des moments précis dans la journée. c’est pas toujours évident de répondre à leur besoin en particulier. Donc c’est mieux, mais voilà, je n’ai que 8 ans d’expérience donc ça va peut-être encore progresser avec le temps. Du moins, j’espère ! Il faut être optimiste quand on fait ce métier là parce que des fois ça peut-être décourageant. Quand on met quelque chose en place et qu’on voit que les progrès sont difficiles à venir. C’est que parfois, il faut pas baisser les bras.

 Comment gériez-vous l’hétérogénéité de vos élèves en début de carrière ?

Début de carrière, j’étais vraiment submergée par la quantité de travail, les nouvelles tâches qui sont liées à ce métier là et que je ne connaissais pas. La formation et quand on est sur le terrain c’est vraiment différent. Donc les premières années, il y avait vraiment un manque de recul. J’ai fait comme j’ai pu on va dire. Au départ, j’étais beaucoup dans le frontal. Déjà

67 triple niveau, j’ai essayé de faire trois niveaux. Après, ça me paraissait difficilement gérable. Après dans chacun des niveaux, il y avait des différences effectivement. Donc j’essayais de passer plus de temps avec certains élèves, ceux qui en avait le plus besoin. Ceux qui se débrouillaient bien, j’essayais de leur donner plus de travail en autonomie. Mais c’était compliqué dans la journée de trouver un temps pour chaque enfant.

 Comment gérez-vous l’hétérogénéité de vos élèves actuellement ?

Et là aujourd’hui, j’essaye de mieux m’organiser dans la journée pour prévoir plus de petits temps pour les enfants qui en ont besoin et des temps particulier pour chacun. Je vais essayer de programmer plus ça sur la semaine. Dans mon emploi de temps de trouver des petits moments appropriés pour chacun. Mais ça reste quand même toujours difficile quand il y a vraiment des problèmes pour certain. C’est compliqué en maternelle parce que c’est là que tu apprends tout. Ne serait-ce que les règles de vie déjà. Les enfants ont pas toujours envie de travailler. Ils ont encore un comportement très bébé pour certain. Faut les mettre dans le travail, faut qu’ils aient envie, faut qu’ils comprennent le sens de ce qu’on leur demande. Les élèves qui ne sont pas en difficulté, du coup, il faut les occuper aussi car il font leur tâche assez rapidement. Donc pour qu’ils ne tombent pas dans l’ennuie, il faut leur donner des activités qui vont les intéresser et les faire progresser encore plus. Donc eux aussi, il faut leur prévoir des petites choses à part car heureusement, il y en a aussi.

 Considérez-vous que vos pratiques pédagogiques ont évolué avec l’expérience professionnelle ?

Oui, j’ai pris plus d’assurance. Du coup, j’ose faire des choses que je n’osais pas avant. C’est-à-dire qu’avant, j’avais tellement peur de mal faire que j’essayer de prendre des séances clés en main. Des choses pris des manuels parce que ça me rassurait. Je savais au moins que je ne faisais pas n’importe quoi. Puis il y a des guides, ça a été testé et tout, ça a fait ses preuves. J’essayais de suivre ça. Maintenant, je vais essayer de faire des choses parce qu’avec la pratique du coup, j’ai des idées qui viennent et je me dis : « tiens, je pourrais essayer certaines choses et tout, faire comme ça et pas comme ça » et puis du coup j’ose plus facilement de nouvelles choses. Parce que j’ai plus confiance en moi et je vois à peu prés ce que les enfants sont capables de faire et comment je peux les amener à ça autrement. Et du coup ça laisse une petite liberté qui est assez sympa parce que ça permet d’innover et de faire des choses différentes. Au niveau de la gestion de l’hétérogénéité, le fait d’essayer de

nouvelles choses, ça permet de trouver des activités qui vont permettre de susciter l’intérêt des élèves un peu plus. Car c’est vrai qu’au début, je faisais des activités où je me disais : « mince, ça a pas accroché » donc j’essaye maintenant quand je prépare les activités de vraiment trouver quelque chose qui va les accrocher davantage et du coup, s’ils sont plus intéressés, ça va avoir un impact sur les apprentissages et ça fait évoluer les choses un peu plus positivement. Même s’il y a encore des choses très critiquables, à améliorer.