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La singularité narrative de The 100

Chapitre 2 « LGBT Fans Deserve Better » : la contre-offensive des fans

1) La singularité narrative de The 100

The 100 est une série de science-fiction post-apocalyptique située en 2148, soit 97 ans après

une guerre nucléaire qui endommagea la biosphère au point d'éradiquer toute forme de vie animale de la surface de la Terre. L'histoire débute in medias res à bord d'une station spatiale (l'Ark) dont on apprend qu'il abrite 4000 humains, derniers rescapés de la planète bleue. L'Ark est le vaisseau-mère d'une flotte spatiale et le dernier bâtiment encore en orbite autour de la Terre. En proie à une pénurie de vivres et d'oxygène, les autorités de l'Ark décident d'y envoyer 100 individus, 100 délinquants jugés accessoires et utilisés comme cobayes pour définir si la Terre est de nouveau viable. Le téléspectateur quitte l'Ark en même temps que ces adolescents et découvre une planète hostile, terrain de jeu d'une faune mutante dangereuse. Rapidement les « 100 » apprennent qu'ils ne sont pas les derniers spécimens du genre humain et que deux groupes ont survécu : les Grounders, une population divisée en douze clans disséminés sur l'étendue du nord-est de ce qui constituait auparavant les États-Unis et les Mountain Men, une petite communauté qui prolifère dans une base militaire de l'ancien monde nichée au cœur d'une montagne.

La houle que la rencontre de ces trois structures socio-politiques divergentes engendre constitue, cela s'entend, la trame centrale de la série. Stratégies, coups bas, déclarations de guerre, alliances, trahisons sur fond de colonialisme sont les thématiques auxquelles le téléspectateur s'attend à être confronté. Au fil des épisodes, il observe l'implacabilité du pouvoir et de l'autorité de chacune des trois puissances s'étioler à mesure que les affinités inter-claniques se tissent.

La série, qui fut relativement bien accueillie par la critique dès la diffusion de sa première saison (« relativement » si l'on considère que la critique fut favorable à la série malgré, selon ses dires107, une narration truffée de stéréotypes) fut davantage saluée pour sa deuxième saison, évoquant tantôt l'épopée tolkienoise pour les uns108, tantôt des séries comme Breaking Bad109, les

Sopranos110 ou encore GameofThrones111, célèbres pour l'audace par laquelle elles s'éloignent de la

rigueur et la précaution généralement appliquées au traitement de certaines valeurs et thématiques éthiques et morales112.

Au-delà des intrigues narratives et de leurs exécutions à l'écran, médias et fans s'entendent sur un point : la volonté de la part du créateur de la série Jason Rothenberg et de son équipe d'élargir le spectre de représentation qu'offre généralement, conformément aux raisons que nous exposions dans le chapitre précédent, une série d'une chaîne hertzienne nord-américaine telle que la CW. A commencer par la décision de rendre bisexuel leur personnage principal, Clarke Griffin (interprété 107« The 100: Season 1 », Rotten Tomatoes, 2014, https://www.rottentomatoes.com/tv/the-100/s01/. Accès 12 avril 2016.

108Ryan, Maureen, « Review : "The 100" Season 3.” Variety,21 janvier 2016, http://variety.com/2016/tv/reviews/the-100-season-3-premiere-review-1201685186/. Accès 12 avril 2016.

109Johnson, Mark, créateur, BreakingBad, AMC, 2008.

110Grey, Brad, créateur, The Sopranos, HBO, 1999.

111Benioff, David et D. B. Weiss, créateurs, Game of Thrones, HBO, 2011.

112Fowle, Kyle, « "The 100": Blood Must Have Blood, Part Two », A. V. Club, 11 mars 2015,

par Eliza Taylor), meneuse officieuse du groupe envoyé par l'Ark. Rothenberg ne s'arrête pas là et profite de la deuxième saison pour introduire un nouveau personnage LGBT, Lexa (Alycia Debnam-Carey), chef des Grounders et très vite instaurée comme potentiel objet de l'affection de Clarke.

Alors qu'elle n'apparaît que dans un total de treize épisodes en trois saisons, Lexa a su séduire le public et est aisément devenu l'un des personnages de la série les plus appréciés chez les fans. Et non sans raison : Lexa est une guerrière avertie, experte dans la stratégie militaire et chef de douze armées. Malgré la menace constante d'une guerre entre les trois puissances et les tensions résultant des tentatives de putsch et autres négociations manquées, Lexa s'efforce de mener son peuple avec sagesse et de toujours faire triompher la raison de la passion dans les décisions qu'elle prend. Sa force, sa témérité, sa détermination, sa position de pouvoir et d'autorité absolue dans la structure politico-cultuelle de cet univers précaire ainsi que sa disposition à se dévouer toute entière à son peuple, souvent aux dépens de sa vie personnelle, sont autant de particularités qui ont fait de Lexa un personnage captivant et une addition profitable au récit de la série.

Mais ce qui distingue Lexa des autres personnages féminins impérieux et puissants tels qu'ils sont généralement dépeints à la télévision, c'est son homosexualité et sa relation avec Clarke. Il nous faut insister sur la singularité de cette situation, à savoir, le fait qu'une relation queer sur une chaîne publique américaine est portée en partie par la figure du héros, une figure féminine qui plus est. Par ailleurs, le traitement de Clarke et Lexa représente une rare instance télévisuelle en cela que le téléspectateur a pu voir à l'écran le récit de leur rencontre et des épreuves qu'elles ont eu à surmonter ensemble ; il a pu, grâce à une écriture en subtilité, comme la promesse d'une récompense à terme, véritablement apprécier le déroulement des événements. C'est un privilège auquel le public LGBTQ n'a guère accès et dont les fans de « Clexa » ont pu se réjouir en apparente sérénité.

2) « Bury Your Gays » : une convention narrative toxique

Il existe une peur intrinsèque aux fans queer ; aux fans lesbiennes et bisexuelles pour être exact. Un bref coup d'œil dans l'historique des relations lesbiennes à la télévision nous indique qu'en effet, un schéma narratif se répète : la femme queer de télévision connaît presque invariablement un destin lugubre. Dans la meilleure des alternatives, elle devient folle, haineuse ou finit par succomber à des pulsions meurtrières enfouies ; dans l'éventualité la plus funeste, elle meurt. C'est d'ailleurs le scénario le plus fréquent, si bien qu'il possède sa propre appellation, le trope « Lesbian

A chaque nouvelle annonce de l'introduction d'une trame LGBTQ pour un personnage féminin dans une série donnée, les fans s'affolent. Le magazine Autostraddle a, suite aux soulèvements de fans et des médias liés à la série The 100 que nous examinerons bientôt, décidé de mener des recherches afin de chiffrer la représentation lesbienne et bisexuelle féminine à la télévision. En résulte tout d'abord, une liste exhaustive des décès (ainsi que de leurs causes) de ces personnages lesbiens et bisexuels, toutes séries confondues, dressée selon les critères suivants :

every television death of an OPENLY lesbian or bisexual or queer female character on a television show. With a handful of exceptions, these are all characters who appeared for more than one episode. The exceptions were deemed exceptional because something about the characterization still fits in with the Bury Your Gays trope. Victims-of-the-week from crime procedurals (…) or patient-of-the-Victims-of-the-week from hospital dramas (…) aren't on this list (…)113

La liste compte 153114 décès sur la totalité des séries télévisées mondiale diffusées depuis 1976. Le chiffre en lui-même ne signifie rien sans le nombre total de personnages lesbiens et bisexuels à la télévision internationale depuis 1976 et sans la lumière qu'apporterait une analogie avec le nombre de décès des personnages hétérosexuels proportionnellement avec le nombre total de ces personnages hétérosexuels dans l'ensemble des séries existant depuis 1976. Ce que la liste révèle cependant, c'est une propension à utiliser un autre trope tristement célèbre au sein des différents fandoms LGBTQ, celui par lequel les créateurs d'une série font tomber leurs lesbiennes et bisexuelles sous les balles. Sur la quarantaine de causes de décès recensée sur cette liste, le nombre de morts causées par une arme à feu dépasse largement toutes les autres, avec 32 personnages tués par balle. A titre comparatif, la deuxième cause de mort chez les personnages queer la plus répandue est le suicide, avec seulement 13 victimes (Riese, Autostraddle).

Le second compte-rendu que publie Autostraddle est infographique et constitue un travail de recherche davantage abouti qui apporte le contexte nécessaire manquant à la liste ci-dessus. Les paramètres de recherche ont été recalibrés afin, d'une part, de faciliter la traque des séries et de leurs différents personnages et d'autre part, d'assurer une précision optimisée des données rassemblées. Ont ainsi été pris en compte tous les personnages lesbiens et bisexuels féminins visibles à l'écran dans plus d'un épisode d'une série donnée et faisant partie de séries diffusées sur les écrans américains, ce qui inclut parfois des séries non produites aux États-Unis.

113Riese, « All 153 Dead Lesbian and Bisexual Characters On TV, and How They Died », Autostraddle, 11 mars 2016,

https://www.autostraddle.com/all-65-dead-lesbian-and-bisexual-characters-on-tv-and-how-they-died-312315/. Accès 12 mars 2016.

114195 au 19 avril 2018, https://www.autostraddle.com/all-65-dead-lesbian-and-bisexual-characters-on-tv-and-how-they-died-312315/.

Les résultats sont pour le moins troublants : sur les 1586 séries télévisées recensées entre 1976 et 2016, seules 193 ont intégré des lesbiennes et bisexuelles dans leurs groupes de personnages récurrents ; 68 de ces 193 séries ont eu recours au décès, majoritairement par meurtre, de leurs personnages féminins LGBT. En termes d'effectifs à l'intérieur des séries, on compte, toujours pour la période de 1976 à 2016, un total de 383 personnages féminins LGBT à la télévision, 95 desquels sont décédés contre 30 à qui l'on a écrit un véritable « happy ending ». Enfin, notons qu'Autostraddle recense, pour l'ensemble des séries américaines (ou des séries étrangères disponibles à la télévision américaine) encore en production, plus de 18000 personnages hétérosexuels récurrents ; au 27 avril 2016, seulement 76 lesbiennes et bisexuelles constituent des personnages récurrents visibles à la télévision américaine.

D'où l'omniprésence de cette crainte au sein des fandoms concernés par une thématique LGBTQ, une crainte qui nourrit la plupart des discussions sur les forums de fans dans les rubriques dédiées aux différents personnages queer de séries TV. Si l'on faisait l'expérience de choisir un personnage queer au hasard et de lire l'intégralité des pages qui lui sont consacrées sur l'un de ces forums, il est très certain que l'on serait confronté à l'expression de cette inquiétude. Presque immanquablement, il arrivera qu'un fan ravive les angoisses sur cette question du destin de leur favori et qu'un débat s'ensuive concernant le trope. C'est ainsi qu'on trouve par exemple, dans les pages d'un forum consacrées à Lauren Lewis (docteur et lesbienne dans l'univers de la série Lost Girl115) une discussion autour de l'intérêt pour les écrivains d'une série de tuer ou non leurs personnages LGBTQ ainsi que de l'impact créé par le recours à ce procédé. En l'occurrence ici, les fans de Lost Girl compare la mort du vampire Angel (l'un des personnages hétérosexuels masculins phares de la série Buffy contre les vampires116 ) avec celle potentielle du docteur Lewis :

Killing off Angel was shocking and emotionally devastating in an effective, dramatic way, because he was the heroine's popular and primary love interest and a massive fan favorite. Killing off the lesbian even though she too is both of those things, would just seem like conforming to a trope. Even if they were to do so while fully intending to “resurrect” her later on, as it transpired they always did with Angel, the understandably cynical modern lesbian audience would never believe that was always the plan, they'd be risking a terrific amount of trust by doing that for little reward.117

A ce point dans la série Lost Girl, rien n'indique, au-delà du perpétuel risque qu'entraîne la cohabitation avec les créatures mutantes d'un univers science-fictionnesque, que la vie du docteur 115Lovretta, Michelle A., créatrice, Lost Girl, Showcase, 2010.

116Whedon, Joss, créateur, Buffy The Vampire Slayer, The WB, 1997.

117Anonymous post #66529, « Lost Girl – Part 2 », The L Chat, 12 avril 2013,

Lewis est en péril imminent. Les fans spéculent le pire au vue du simple fait que c'est ce à quoi ils sont habitués et ce alors que l'équipe créative de Lost Girl a montré maintes et maintes fois, au cours de ses cinq saisons, son engagement à traiter ses (multiples) personnages LGBT avec respect, c'est-à-dire non pas en les préservant à tout prix d'un destin funeste mais par l'écriture globalement soignée et étoffée d'une intrigue qui leur fait honneur, qui leur donne de la valeur. Le constat par lequel une série telle que LostGirl (qui s'est de surcroît terminée par un « happy end » pour Lauren, que l'on peut voir vivante et en couple avec l'héroïne de la série dans l'ultime épisode) n'a pu assurer un lien de confiance avec ses fans queer et leur fournir un espace suffisamment serein pour apprécier sans réserve le déroulement du récit, est très parlant quant au traumatisme presque pavlovien palpable au sein des fandoms queer. Les fans y réfèrent d'ailleurs parfois par

« TVPTSD », par quoi il faut comprendre « Television Post-Traumatic Stress Disorder », soit en

français syndrome de stress post-traumatique dû à la télévision.

Le TVPTSD n'a certainement pas manqué de toucher les fans de Lexa et Clarke dans The

100. Un jour avant la diffusion du neuvième épisode de la saison 2118, la CW révélait un « spoiler », c'est-à-dire un élément de l'intrigue que les créateurs préfèrent garder secret jusqu'à la diffusion officielle de l'épisode de manière à générer une réaction plus intense chez les téléspectateurs. C'est par ce « spoiler », contenu dans une bande-annonce, que les fans apprirent la sexualité de Lexa et que fut ainsi sonnée l'alarme au sein du fandom queer de The 100 qui exprima sa crainte de voir Lexa inopinément disparaître avant même l'officialisation à l'écran de l'introduction d'un personnage LGBT dans la série. Les fans obtinrent toutefois un retour pour le moins encourageant de la part de Rothenberg et de son équipe :

« You guys know I don't ship. But I gotta admit, #Clexa is seaworthy. #justsaying (...) »119

« In post, working on the most insane Clarke/Lexa scene. God, these two are good together (...) »120

« (…) All I'm hearing is that Clexa makes the world a happier place. »121

On trouve dans les archives Twitter des différents membres de la production de la série des dizaines de messages de ce type visant tous à rassurer les fans, à les inciter à ne pas céder à la panique et à leur faire confiance quant au destin qu'ils réservent à leurs personnages. Rothenberg est même parvenu à tirer profit de sa présence sur les médias sociaux pour contrôler le tumulte 118« Remember me », The 100, écrit par Dorothy Fortenberry, réalisé par Omar Madha, The CW, 2015.

119@JrothenbergTV, « You guys know I don't ship. But I gotta admit, #Clexa is seaworthy. #justsaying (...) », Twitter, 28 janvier 2015, 18h56, https://twitter.com/jrothenbergtv/status/560632588571009025.

120@JrothenbergTV, « In post, working on the most insane Clarke/Lexa scene. God, these two are good together (…) »,

Twitter, 30 janvier 2015, 18h14, https://twitter.com/jrothenbergtv/status/561346730856169473.

121@kimshum, « All I'm hearing is that Clexa makes the world a happier place », Twitter, 8 février 2015, 16h56,

occasionné chez les fans par la diffusion du pénultième épisode de la saison 2122, au cours duquel Lexa se retrouve contrainte de sauver son peuple aux dépens de celui de Clarke, qu'elle abandonne à un éventuel funeste destin. Lexa était à l'évidence ce soir-là au cœur des débats sur les médias sociaux et face aux questionnements des fans quant à son futur et à sa relation avec Clarke, Rothenberg n'a pas hésité à les inciter à rationaliser leur déception en leur rappelant que Lexa « [was] at least alive. »123 Une manœuvre soutenue par l'un des écrivains de son équipe, qui ajouta « Listen, everyone: all you asked was that Lexa not die. Guess what? She didn't die. She WON. #The100 #yourewelcome. »124

Entretenir l'intérêt du fandom est un exercice auquel Rothenberg & co sont devenus maîtres en pratiquant surtout pendant le « hiatus » qui désigne, dans le monde de la télévision, l'intervalle séparant les diffusions de deux saisons d'une série donnée. Et en effet, les dix mois qui composèrent

le « hiatus » américain entre les saisons 2 et 3 furent riches en déclarations de la part du pôle

producteur de The 100. Rothenberg profitait tout d'abord du Comic Con tenu courant juillet 2015 pour rendre officiel le retour de Lexa, en précisant tout de même qu'il ne s'agirait que d'un nombre réduit d'épisodes, l'actrice concernée étant contractuellement engagée dans le tournage d'une autre série. D'ajouter, au sujet de ce que les fans pouvaient attendre de la réunion entre Lexa et Clarke dans la saison à venir :« I feel like the show is dark. It's going to be dark. It's not going to change. Little things like Lexa and Clarke's relationship (…) will be our bright spots. »125 Juillet 2015 marquait également le début du tournage de la saison 3, largement commenté sur Twitter par les différents écrivains responsables des quelques seize épisodes prévus pour la saison.

Autant dire que les efforts continus de l'équipe créative pour rassurer et maintenir en haleine tout un pan du fandom sur une période couvrant plusieurs mois ont porté leurs fruits et les fans n'ont pas manqué de répondre à cette apparente générosité par des élans d'enthousiasme, notamment en faisant du hashtag #ClexaForMe un « trending topic » sur Twitter. Pour qu'un « topic » devienne

« trending », il faut qu'un hashtag ou une courte phrase soit utilisé à répétition ; selon l'intensité de

cette utilisation, un sujet peut être « tendance » à échelle régionale, nationale ou internationale.

#ClexaForMe fut un sujet tendance l'espace de quelques heures le 21 décembre 2015 (soit environ

un mois avant le début de la diffusion de la saison 3) lorsque les fans décidèrent spontanément de 122« Blood Must Have Blood Part 1 », The 100, écrit par Aaron Ginsburg et Wade McIntyre, réalisé par Omar Madha, The CW, 2015.

123@Jrothenberg, « At least she's alive. #The100finale #the100 », Twitter, 4 mars 2015, 19h31,

https://twitter.com/jrothenbergtv/status/573324931196272640.

124@kimshum, « Listen, everyone: all you asked was that Lexa not die. Guess what? She didn't die. She WON. #The100 #yourewelcome », Twitter, 4 mars 2015, 22h05, https://twitter.com/kimshum/status/573363576057937921.

125Fowler, Matt, « Comic-Con: Lexa Returning To "The 100" », IGN UK, 10 July 2015,

partager ce que représente pour chacun d'entre eux la présence de personnages tels que Lexa et Clarke à la télévision. Des dizaines et des dizaines de messages, de tweets simples de type « It's important because we didn't grow up with relatable couples. Or models. #clexaforme. »126, au témoignage davantage étoffé, davantage personnel :

The first memory I have of a lesbian couple on tv is of two women being charged in court in a movie for pedophilia. Fast forward to 14 year old me, quite gay but not completely secure in my sexuality. I started watching the 100 with my family. My sister and I mentioned how great it would be if Clarke and Lexa got together. Obviously that wouldn't happen, because really, what are the odds that a queer couple would become canon? It's rare to happen at all, let alone on a popular show aimed at a teenage audience focusing on survival in a post apocalyptic world. But it happened. The first representation on TV that I've ever been subjected to of not just a canonically queer