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Chapitre 1 Médias sociaux : quels espaces pour les fans

4) Interagir avec Hollywood

Les espaces de discussions et d'expression qu'ont envahis les fans restent malgré tout publics et donc utilisables par tous. Nous avons vu que les créateurs, les chaînes et maisons de production et les acteurs investis dans une série avaient recours aux médias sociaux pour assurer une promotion efficace. Si la plupart des annonces promotionnelles transmises sur Twitter sont accueillies avec enthousiasme, que se passe-t-il lorsque les fans s'offusquent d'un commentaire de l'un des membres de l'équipe créative d'un ouvrage culturel ?

A l'heure où nous rédigeons69, la chaine américaine ABC entame la diffusion de la cinquième saison de la série OUAT. Malgré sa contemporanéité, et malgré la pression exercée par la concurrence écrasante d'autres séries nord-américaines qui, pour la plupart, doivent leur succès à une ouverture des thèmes et des identités représentées dans la narration, la série reste marginalement normative. Ses personnages principaux sont exclusivement blancs ; les quelques personnages de couleur sont secondaires et d'ordinaire, victimes d'un trope supplémentaire, celui de voir un personnage de couleur subir une fin tragique ou une fin dramatique non résolue. Par ailleurs, de tous les personnages qui ont foulé les rues de Storybrooke et les terres de la Forêt Enchantée, un seul se positionne sur le spectre LGBTQ, Mulan, guerrière de la légende chinoise qui n'apparait que dans une poignée d'épisodes de la saison 3. L'histoire de la naissance de cette particularité chez Mulan n'est en aucun cas anodine en ce qui concerne notre étude ; de la même manière, la réception peu concluante du personnage lui-même et de ce qu'il représente nous fournit un aperçu intéressant de ce que les fans queer recherchent lorsqu'ils demandent une plus ample représentation.

Il existe une convention de fans dont la réputation n'est plus à asseoir dans le milieu du

fandom, le Comic Con tenu à San Diego en Californie tous les étés pour quelques jours riches de

rencontres, de discussions et de promotion. Les créateurs des ouvrages populaires les plus en vogue, et notamment les producteurs et acteurs de séries, viennent y tenir des panels afin de s'entretenir avec leurs fans. Le Comic Con de juillet 2013 devint un événement décisif pour les fans de

SwanQueen lorsque l'une d'entre eux décida de poser une question dont la réponse allait modifier la

nature des interactions entre l'équipe créative de Once Upon A Time et les fans de SwanQueen. L'échange entre cette fan et l'un des co-créateurs de la série fut suffisamment court pour que nous en donnions une transcription intégrale ici :

Fan : Hi, I'm a proud member of the SwanQueen Nation. My first question is to Adam, Eddy, Jennifer and Lana: it's in the acting, it's in the writing, it's in the editing, are you guys giving us SwanQueen on purpose? And I'm referring to specifically season 1 and season 2 since, no spoilers.

Edward Kitsis : I think you're referring to for those that don't know SwanQueen is the pairing of Emma and Regina and I don't think we're doing anything on purpose except for writing two women who both love Henry and want what's best for him. One who's the daughter of Snow White and Prince Charming and the woman who cursed her and made her grow up without parents.70

Le message est clair : il n'existe pas de projet d'un jour faire exister officiellement le couple Emma/Regina dans la série. Kitsis sous-entend d'ailleurs que la relation entre les deux personnages est davantage alimentée par l'amertume, la rancune et le reproche qui transpirent des événements de leur passé commun que d'une quelconque affection pouvant un jour mener à une histoire d'amour.

Bien sûr, approcher un fandom de cette façon catégorique ne présage ni la sérénité au sein du

fandom, ni une communication aisée avec les fans. Il ne fallut pas plus de quelques secondes après

l'échange pour que l'information circule sur le net et que les fans de SwanQueen fassent entendre leur déception dans la blogosphère. Face au remue-ménage, Adam Horowitz (le plus actif des deux créateurs sur les médias sociaux) tenta de calmer les esprits en publiant un tweet par lequel il déclara soutenir la communauté LGBT et dévoila l'intention de l'équipe créative de Once Upon A Time d'inclure un personnage queer dans un futur proche71. La franchise d'Horowitz lorsqu'il ajouta qu'il ne s'agirait pas de rendre homosexuels les personnages déjà existants eu raison du peu de retenue dont disposait le fandom et empira la situation.

70« Swan Queen Question – OUAT panel Comic Con 2013 », YouTube, vidéo mise en ligne par Liz Mason, 23 juillet 2013, https://www.youtube.com/watch?v=gCH-kOm6AMo. Accès 8 octobre 2015.

71@AdamHorowitzLA, « We respect LGBT and do intend to make it a part of #onceuponatime. It may not be with chars u want, but plz stop with the hate #bekind2all », Twitter, 20 juillet 2013, 16h01,

Car ce que les fans queer redoutent davantage qu'une absence de représentation, c'est une mauvaise représentation, celle basée non pas sur un désir de contribuer à la figuration de l'homme moderne dans ses diverses formes mais sur un raisonnement de prévenance par un contingent. En d'autres termes, les fans craignent le recours au personnage « token », celui censé dissiper les malentendus d'homophobie, de racisme ou d'autres formes de xénophobie par sa simple présence. C'est la conclusion que les fans de SwanQueen semblent avoir tirée si l'on en juge par les réactions postées sur différentes plateformes : « Wow. Must be easier to breath [sic] now that it's off their shoulders. They should keep their consolation presentation [sic] to themselves.72 », « Adam please don't bother with introducing some random gay couple as a consolation prize. It doesn't even matter anymore whether there is one or not. » (#31318) Le « feed » d'Horowitz, c'est-à-dire la zone de la plate-forme Twitter où apparaissent les flux des tweets correspondant à un hashtag ou à une mention (désignée par une arobase, dans notre cas la mention @AdamHorowitzLA), s'est rapidement retrouvé inondé de tweets porteurs d'un message similaire.

En définitive, les interrogations sur la noblesse des intentions d'Horowitz et Kitsis importèrent peu en cela que le résultat (l'introduction d'un personnage LGBTQ dans la série) figura précisément ce que les fans redoutaient. En effet, après une saison entière (hors écran, précisons-le) à protéger Aurora et le prince Philipe des dangers rôdant dans la Forêt Enchantée, Mulan décide contre toutes attentes de se rendre à leur château afin de dévoiler ses sentiments à Aurora. Par malchance, cette dernière interrompt Mulan avant qu'elle n'ait le temps de se confier et lui révèle qu'elle porte l'enfant de Philipe. Mulan ravale ses larmes et sa fierté, la félicite puis part rejoindre les rangs des guerriers de Robin des Bois, suite à quoi le téléspectateur ne la reverra plus de la saison (et même de la saison suivante)73. Le tout en l'espace de moins de deux minutes à la fin de l'épisode ; autant dire, loin de l'épopée chevaleresque, romantique et passionnée que les fans de

SwanQueen espéraient.

Dans le monde du fandom, Twitter se fait occasionnellement la « rue » des fans. Ils s'y réunissent pour manifester et faire entendre leur mécontentement, leur déception face à une décision prise par les créateurs. Un simple tweet de protestation ne suffirait pas ; il se perdrait dans le flot continu de messages qui constitue le « feed » d'une personnalité publique telle qu'Horowitz. A l'image des marches et mobilisations physiques, c'est la masse qui importe ; l'affluence de centaines

de tweets répertoriés par un hashtag unique, témoin d'une revendication commune.

Les fans de SwanQueen ne sont pas étrangers aux « Twittergates », ainsi nommés par les 72Anonymous post #31265, « Once Upon A Time 2.0 », The L Chat, 20 juillet 2013,

http://s1.zetaboards.com/L_Anon/topic/5121914/894/. Accès 8 octobre 2015.

73« Quite A Common Fairy », Once Upon A Time, Writ. Edward Kitsis and Adam Horowitz. Dir. Ralph Hemecker. ABC, 2011. Digital File.

fans pour définir ce type d'esclandres sur Twitter. Outre le « Comic Con Gate », on compte au moins deux autres circonstances au cours desquelles les fans de SwanQueen ont haussé le ton.

Le premier, « Ginnygate » doit son nom à l'actrice Ginnifer Goodwin qui incarne Blanche Neige dans la série et à son tweet dorénavant légendaire au sein du fandom. Lorsqu'un fan lui demande quelques jours avant la diffusion de la saison 2 aux États-Unis si les prochains épisodes donneraient à voir Emma et Regina s'embrasser, Goodwin répond : « Unfortunately ABC did not pick up the pilot of Once Upon A Time In My Pants. Check cable?74 ». Difficile de déterminer quel est le message derrière ce tweet. On peut supposer qu'il s'agit d'un trait d'humour anodin, une plaisanterie insignifiante, tout au plus amusante pour certains, médiocre pour les autres. Telle était probablement l'intention du tweet mais c'était encore une fois sans compter sur la sensibilité des fans qui, bien sûr, n'ont pas manqué de se faire entendre.

Car que décèle-t-on derrière la désinvolture de Goodwin ? Les fans de SwanQueen y ont lu de la condescendance, un sarcasme qui encourage à rire d'une inégalité : celle de ne pas s'attendre à voir autre chose que de l'hétérosexualité sur une chaîne de télévision publique. Goodwin avait pourtant le choix dans les réponses qu'elle aurait pu donner, à commencer par le fait que rien dans le texte canonique n'indique une quelconque affection entre Emma et Regina. Elle aurait pu plaisanter en publiant du point de vue de son personnage pour condamner une idylle entre sa fille et son ennemie jurée de longue date. Elle aurait pu simplement ne pas répondre. Malgré tout elle choisit d'insinuer que la raison pour laquelle SwanQueen ne se produirait pas est d'ordre éthique. Par sa formulation, elle sous-entend qu'il est convenu de ne pas s'attendre à ce genre de représentation dans une production telle que Once Upon A Time (une production Disney destinée au grand public), que l'espace pour la non-hétéronormativité est conventionnellement limité aux chaînes du câble et enfin, que la non-hétéronormativité s'apparente automatiquement à la pornographie. C'est ce que semble en tout cas suggérer la tournure « Once Upon A Time In My Pants ». Soudainement le trait d'humour censé donner sa légèreté au message révèle un commentaire social terrible.

Face au tapage sur les médias sociaux généré par son tweet, l'actrice tenta de rectifier ses propos par de nouveaux tweets :

Goodwin, Ginnifer (ginnygoodwin). “'Twas an uproar over my response to a ? about “Emma” & “Regina” making out on OUAT. I fully support homosexuality. It's doubtful Emma (…)”

74Tweet dorénavant indisponible sur le comtpe Twitter de l'actrice, disponible sous forme de capture d'écran sur le forum de discussion suivant : Anonymous #46985, « Once Upon a Time 6.0 », The L Chat, 17 juillet 2015,

Goodwin, Ginnifer (ginnygoodwin). “<contd> will be “making out” with her stepGRANDMOTHER. Now Snow and Charming on the other hand...”75

Ainsi il y aurait eu une mauvaise lecture de son premier message ; ce que Goodwin condamnait n'était pas une relation entre deux femmes mais une relation incestueuse... Même en laissant à l'actrice le bénéfice du doute quant à la véracité de sa déclaration, le mal était fait. Son

tweet a embrasé un fandom important de la série à laquelle elle appartient et tout ce qu'elle a pu dire

après coup n'a été considéré que comme une tentative pour limiter les dégâts. Et quand bien même, l'argument de l'inceste s'applique peu puisque Regina ne partage aucun lien de sang avec Blanche-Neige. Elle est sa belle-mère par un remariage forcé avec son père, ne l'a pas même élevée et n'a connu Emma qu'à son arrivée à Storybrooke.

L'effervescence que ce genre d'événements crée chez les fans finit toujours par se dissiper, ce qui ne signifie évidemment pas qu'ils oublient. Au contraire, ils suivent ces « affaires » avec autant de soin que celui employé à l'analyse d'un épisode de série et ne manquent jamais de les remettre sur la table à chaque nouvelle anicroche.

Un an après le « Ginny Gate » et quelques mois seulement après le « Comic Con Gate », les fans de SwanQueen ont dû essuyer un coup de la part d'un des membres de l'équipe créative. Michael Coleman, l'interprète du nain Joyeux dans la série, publia une série de tweets assassins envers ce fandom en réponse à un fan lui demandant son opinion sur SwanQueen. La source originale de ses tweets ne nous est plus accessible puisque Coleman décida par la suite d'effacer cette conversation. Fort heureusement, Internet permettant la reproduction fidèle et rapide de l'information, certains internautes ont sauvegardé des copies des tweets de l'acteur.

Coleman commence par répondre au fan en exprimant son scepticisme quant à une éventuelle canonisation de SwanQueen (« I think it's not gonna happen »76). Plus tard dans la conversation, il ajoute : « You guys are welcome to ship what you like... but it's not gonna happen nor do cast and creators want it to happen » (Fanpop) ; lorsque le fan lui répond : « yes and we'LL keep shipping swan queen, hope never dies, is that what fairytales are about, aren't they? »

(Fanpop), Coleman déclare : « It's funny how rude the #SnowQueen [sic] fans have become. It's

noticed by all cast. Jen & Lana included. Doesn't look good on you » (Fanpop).

Coleman commet ici deux faux pas majeurs : outre l'évidente offense directement dirigée 75Tweet dorénavant indisponible sur le compte Twitter de l'actrice, mentionné dans l'article suivant : Friedman, Molly, « Once Upon a Time's Ginnifer Goodwin Has a Message for Emma/Regina Shippers », Wetpaint, 7 septembre 2012,

http://www.wetpaint.com/once-upon-a-times-ginnifer-goodwin-has-a-message-for-emmaregina-shippers-728325/. Accès 29 avril 2018.

76BellaLovett, « A Defence to Jmo, Lana, Adam H. and SQ Shippers and Why Michael C. Did a Big Mistake »,

Fanpop, 2013, http://www.fanpop.com/clubs/once-upon-a-time/articles/226362/title/defence-jmo-lana-adam-h-sq-shippers-why-michael-c-did-big-mistake. Accès 10 octobre 2015.

envers le fandom. Le premier, s'exprimer au nom de ses collègues et principales intéressées (« Jen & Lana ») ; le second, « blowing holes in a ship » par quoi les fans entendent toute déclaration négative de la part des créateurs ou des acteurs envers leur « ship ». Et Coleman ne s'arrêta pas là. Au lieu d'apaiser les humeurs et de mettre fin à l'échange en voyant les fans bouillonner à la lecture de ses déclarations, l'acteur continua d'attiser leur colère via une série d'une dizaine de tweets

supplémentaires dont les suivants : « Keep watching the show. See what you want to see. I didn't kill your ship as it never had life. »77 et « Follow a different show. Please. The show you "think" you love is actually something quite different » (The L Chat).

Non seulement Coleman prend l'initiative de mener une sorte d'anti-promotion publique de la production de laquelle il dépend mais il essaie en outre d'imposer la règle du triomphe de l'officiel sur l'officieux, ou plus précisément du « canon » sur le « fanon » qui, comme nous l'avons vu, ne véhicule aucune autorité dans le monde du fandom. Le « Colegate », comme les fans finirent par l'appeler, généra davantage de réactions, publications et essais en tout genre que les deux précédents, du fait d'une part de l'accumulation de ces accrocs avec différents membres de l'équipe créative de la série et d'autre part, de l'effronterie jusqu'alors inédite employée pour s'adresser à eux. Contre toute attente, la suite des événements prit une tournure inhabituelle. Bien loin du silence que les fans de SwanQueen reçoivent d'ordinaire durant les quelques jours qui suivent une altercation, ils ont eu la surprise de voir les tweets suivants apparaître sur leur fil d'actualité (l'équivalent Twitter du tableau de bord Tumblr) :

Horowitz, Adam (AdamHorowitzLA). To be clear, @1MichaelColeman DOES NOT speak for me, Eddy, the cast or anyone at ONCE. We sincerely apologize for any misunderstanding.78

Parrilla, Lana (LanaParrilla). TBC, @1MichaelColeman doesn't speak 4 me. I love all of our fans & appreciate ur love for our characters! #SwanQueen #EvilRegals #ABC #OUAT.79

Morrison, Jennifer (jenmorrisonline). I just woke up to find out someone has in 77Tweet désormais indisponible sur le compte Twitter de l'acteur, disponible sur le forum de discussion suivant: Anonymous Post #24561, « Once Upon A Time 3.0 », The L Chat, 20 décembre 2013,

http://s1.zetaboards.com/L_Anon/topic/5271234/702/. Accès 10 octobre 2015.

78@AdamHorowitzLA, « To be clear, @1MichaelColeman DOES NOT speak for me, Eddy, the cast or anyone at ONCE. We sincerely apologize for any misunderstanding », Twitter, 20 décembre 2013, 17h05,

https://twitter.com/adamhorowitzla/status/414064091963998208.

79@LanaParilla, « TBC, @1MichaelColeman doesn't speak 4 me. I love all of our fans & appreciate ur love for our characters! #SwanQueen #EvilRegals #ABC #OUAT », Twitter, 20 décembre 2013, 18h04,

appropriately [sic] spoken about swan queen. No one should speak on my behalf about this ever!80

Morrison, Jennifer (jenmorrisonlive). @1MichaelColeman your comments were totally out of line and I resent that I spent my day dealing with repercussions for your actions.

(JustJared)

C'est par ces quelques tweets que le fandom dédié à Emma et Regina a vu pour la première fois les individus pour et à cause de qui il consacre sans relâche tant de temps et d'énergie prendre sa défense et qui plus est, prendre sa défense face à « l'un des leurs ». Après deux années de silence, de laisser-faire et de maladresse dans les propos des producteurs, cette preuve de soutien a été reçue comme un soulagement et à défaut d'une promesse de canonisation, comme une légitimation, l'acceptation des fans d'un « crackship » (un « ship » qui n'existe que dans le « fanon ») en tant que partie intégrante du fandom général de la série au même titre que les fans de « ships » canoniques.

Alors que les membres de la SwanQueen Nation se réjouissaient, un internaute extérieur au

fandom, qui suivit malgré tout l'affaire à travers les tweets et publications sur Tumblr de ses

abonnements, remarqua un détail qui le désola :

It unfolded as I watched: the angry tweets to a very polite fan, the rude remarks about a pairing, the ignorant comments about a fandom as a whole, and most importantly the several claims that the cast and crew shared his stance. I confess that I was both horrified and fascinated by this train wreck he [Coleman] created for himself, and while I felt bad for the shippers who got treated disrespectfully and unfairly, I left assuming the errant extra would be reprimanded and apologies and defensive statements would emerge from associated parties. And indeed they did (…). Exactly as I expected. But it was here that I saw something I did not expect. The Swan Queen shippers were surprised by this defense. Surprised. They were surprised.81

Il ne s'agit pas ici d'un cas isolé. Il ne s'agit d'ailleurs même plus exactement de fandom et de

fanculture si ce n'est pour le simple fait que le « Colegate » et la décision à l'évidence surprenante

de l'équipe créative de prendre la défense de la faction queer de son fandom est synecdotique d'un problème politico-social qui dépasse, cela s'entend, les limites géographiques de notre champ d'étude. On peut résumer ce problème très simplement : la communauté LGBTQ+82 est confrontée à 80Tweet désormais indisponible sur le compte Twitter de l'actrice, disponible dans l'article suivant : « Jennifer Morrison Fires Back Over Swan Queen Twitter Drama », JustJared, 23 décembre 2013,

http://www.justjared.com/2013/12/23/jennifer-morrison-fires-back-over-swan-queen-twitter-drama/. Accès 30avril 2018.

81Cammien Ray, « The Colgate Scandal: An Outsider's POV », Cammien Ray, 23 décembre 2013,

http://cammienray.tumblr.com/post/70872471719/the-colgate-scandal-an-outsiders-pov. Accès 11 octobre 2015.