Partie II Pi´ egeage dipolaire 75
4.2 Simulations num´eriques 1D
4.2.2 Simulation par transform´ee de Fourier
Suite `a une discussion avec Simon Aigner lors de la conf´erence CAMS/Jobs, nous avons
adopt´e une seconde m´ethode. Elle rejoint dans son approche les autres travaux de notre groupe
sur l’´etude de structures sub-longueur d’onde [5], et se nommed´ecomposition en spectre d’ondes
planes ouen spectre angulaire[48, 49, 50].
Connaissant le champEL(u,0
+), on le d´ecompose sur une base d’onde plane par transform´ee
de Fourier inverse, pour obtenir le spectre ˜EL(ku,0
+) :
˜
EL(ku,0
+) = 1
2π
Z
EL(u,0
+) exp (−ikuu)du (4.7)
θu
kw
ku kL
Fig. 4.5: Sch´ema de l’angle de diffraction la composantek
u.
`
relation de dispersion
9(Figure 4.5) :
k
u2+k
w2= k
L2(4.8)
soit
k
2 w= k
2 L1−
ku
k
L 2!
(4.9)
De sorte qu’apr`es propagation, le champ ´electrique EL(u,w) devient :
EL(u,w) =
Z
˜
EL(ku,0
+) exp (ikww) exp (ikuu)dku (4.10)
qui est la transform´ee de Fourier de :
˜
EL(ku,w) = EL˜ (ku,0
+) exp (ikww) (4.11)
Remarquons dans l’expression (4.9) que ku/kL= cosθu, o`uθu est la direction dans laquelle
est diffract´ee la composante ku (cf. Figure 4.5), d’o`u le nom de “spectre angulaire”. Ainsi, si ku
est sup´erieur `akL,kwest imaginaire pur : les ondes correspondantes sont des ondes ´evanescentes.
L’expression du champ ´electrique est donc valable en champ proche ´egalement, dans la limite
o`u le champ `a la surface EL(u,0
+) est connu.
L’avantage principal de cette m´ethode est que l’on obtient le champ ´electrique pourwdonn´e
par une seule transform´ee de Fourier pour laquelle on dispose d’algorithmes tr`es efficaces. Par
opposition, l’approche du 4.2.1 n´ecessite le calcul d’une int´egrale par point d’observation. Cet
avantage peut ´egalement ˆetre un inconv´enient si l’on souhaite par exemple calculer le champ sur
l’axe optique : il est n´ecessaire de calculer le champ dans un plan entier parall`ele `a la structure
mˆeme si on ne souhaite connaˆıtre l’intensit´e en un seul point de ce plan.
En pratique, on d´ecoupe l’axe Ou en une grille de taille totale finie L avec une densit´e
lin´eique de pointsnpour effectuer une transform´ee de Fourier num´erique discr`ete. La structure
est alors discr´etis´ee selon cette grille, par l’expression (4.2). Nous avons dans un premier temps
utilis´e Mathematica pour faire les calculs, et varier les diff´erents param`etres.
Longueur totale de la grille
Du fait de la longueur finie de la grille, le champ obtenu correspond en r´ealit´e `a celui
diffract´e par un r´eseau de la structure ´etudi´ee de p´eriode L. Ainsi, pour n´egliger l’influence
des autres motifs lors de l’´etude d’une lentille unique, il est n´ecessaire de prendre une grille
dont la longueur totale est grande devant celle de la lentille ´etudi´ee. Par ailleurs, cette longueur
d´etermine ´egalement la densit´e de points dans l’espace r´eciproque, et donc la r´esolution sur ku
qui vaut 2π/L.
Contrairement `a la simulation directe, nous ne disposons pas ici d’expression de l’erreur de
calcul en fonction des diff´erents param`etres. Pour ´evaluer l’erreur en fonction de la longueur
totale de la grille L, nous effectuons plusieurs simulations pour des valeurs diff´erentes deL. En
comparant chacune d’elle `a la simulation pour la plus grande valeur de L (Lmax = 16 mm)
10,
on obtient une estimation de l’erreur en fonction de la longueur de la grille. La Figure 4.6 (a)
indique le maximum de la diff´erence d’intensit´e des cartes ainsi que la d´eviation standard en
fonction de la longueur de la grille. Le calcul est men´e jusqu’`a 1 mm de la surface et la densit´e
de points de la grille est constante pour toutes ces simulations et vaut environ 8 µm
−1.
Soulignons que la longueur de la grille n´ecessaire pour atteindre une pr´ecision donn´ee du
calcul d´epend de la distance du point d’observation `a la structure. En effet, plus le point
d’observation est loin, plus l’influence du repliement de spectre dˆu `a la taille finie de la grille
est importante. En cons´equence, la grille devra ˆetre d’autant plus grande que l’on souhaite
d´eterminer l’intensit´e en des points ´eloign´es de la structure. Contrairement `a la simulation
directe, le temps de calcul augmente avec la distance d’observation. De mˆeme, plus les d´etails
de la structure sont fins, plus la diffraction se fait dans les grands angles et imposent de grandes
grilles.
0.0001
0.001
0.01
0.1
1
Différence d'intensité
2 4 6 810
3 2 4 6 810
4Longueur de la grille [µm]
(a) Variation de la largeur de la grille
0.0001
0.001
0.01
0.1
1
Différence d'intensité
2 4 6 810
2 4 6 8100
2Densité de points [µm
-1]
(b) Variation de la densit´e de points
Fig. 4.6: Estimation de l’erreur de la simulation par transform´ee de Fourier.
Les croix et les ronds correspondent respectivement `a la diff´erence maximum
et `a la d´eviation standard entre la simulation pour le param`etre donn´e en
abscisse et la simulation de r´ef´erence. (a) Variation de la longueur totale de
la grille. La densit´e de points est constante : n ≃ 8 µm
−1. (b) Variation de
la densit´e de points de la grille. La longueur totale de la grille est constante :
L= 4 mm.
Densit´e de points de la grille
La densit´e de points n de la grille d´etermine quant `a elle la r´esolution spatiale du calcul.
Elle fixe donc la r´esolution selon uavec laquelle le champE(u,w) est ´evalu´e. Ce point n’est pas
limitatif en pratique car nous ´echantillonnerons tr`es au del`a des plus petits d´etails en λ/2 du
champ propageant. En revanche, elle fixe ´egalement la r´esolution sur la description de la
struc-ture `a ´etudier, contrairement `a l’approche du 4.2.1 dont les bornes des int´egrales calcul´ees sont
pr´ecis´ement les bords des fentes ´etudi´ees. S’agissant d’un ph´enom`ene d’interf´erences, l’impact
d’une mauvaise d´efinition du bord des zones est tr`es sensible.
Par ailleurs, la valeur maximale de ku vaut πn. Le fait que la densit´e de points soit finie
´equivaut donc `a un filtre hautes fr´equences. Cependant, pour les valeurs de ku sup´erieures `a
kL, les ondes sont ´evanescentes. Comme nous l’avons d´ej`a mentionn´e, nous ne nous int´eressons
pas ici au champ proche (w inf´erieur `a quelques microns). Nous annulons alors toutes les
composantes du spectre angulaire correspondant `a ku > kL. En effet, `a longue distance,
celles-ci impliquent le calcul d’exponentielles dont l’argument est tr`es n´egatif (quelques 10
3), ce qui
augmente d’un facteur 30 le temps de calcul sous Mathematica (qui travaille en pr´ecision finie).
La Figure 4.7 montre la diff´erence entre les simulations avec et sans ce filtre, le long de l’axe
optique de la lentille de r´ef´erence. Sans le filtre angulaire, la valeur maximale deku reste limit´ee
par la densit´e de points de la grille, et vaut dans cette simulation environ 7kL. Comme le montre
cette figure, la contribution des ondes ´evanescentes devient n´egligeable au del`a de 15 µm, et les
calculs `a une distance moindre de la surface ne seront donc pas pertinents
11.
-10x10
-3-5
0
5
10
Différence d'intensité
50
40
30
20
10
0
w [µm]
Fig. 4.7: Comparaison des simulations par transform´ee de Fourier avec et
sans filtre en fr´equence spatiale k
u< k
L. La courbe indique la diff´erence
d’in-tensit´e entre les deux cas sur l’axe optique de la lentille de r´ef´erence.
Rappe-lons que les intensit´es sont normalis´ees sur l’intensit´e de l’onde plane incidente.
Dans cette simulation, la valeur maximale dek
uest environ 7k
L.
Pour estimer l’erreur li´ee `a la densit´e de points, nous proc´edons de la mˆeme fa¸con que
pour la taille de la grille. Les intensit´es simul´ees pour diff´erentes densit´es sont compar´ees `a une
simulation `a nmax ≃ 520 µm
−1. La Figure 4.6 (b) montre les diff´erences d’intensit´e calcul´ee
pour une largeur constanteL= 4 mm.
Pour les simulations par transform´ee de Fourier des structures unidimensionnelles pr´esent´ees
dans la suite de ce m´emoire, nous choisissons d’utiliser une largeur de grille et une densit´e de
11
On pourrait faire le calcul en deux ´etapes en calculant d’abord le champ proche (w <20µm) sans annuler
les ondes ´evanescentes, puis le champ plus lointain en annulant ces composantes. Nous ne l’avons pas fait car cela
ne pr´esente pas d’int´erˆet pour nos structures dont les longueurs focales sont de quelques centaines de microns.
Rappelons de plus queE
L(u,0
+) n’est certainement pas connu avec assez de pr´ecision pour se lancer r´eellement
dans des calculs significatifs.
points qui donnent une erreur similaire de l’ordre du pourcent. Les valeurs retenues sont alors
n ≃16 µm
−1et L= 2000µm.
Un exemple de cartographie simul´ee est pr´esent´e sur la Figure 4.4 (b) pour la lentille de
r´ef´erence. Le calcul d’une carte de 2
15×250 points n´ecessite environ 1 minute. Elle est ensuite
sous-´echantillonn´ee `a 257×250 points pour le trac´e et la comparaison avec la Figure 4.4 (a).
Nous disposons donc de deux m´ethodes num´eriques tr`es diff´erentes permettant de calculer
l’intensit´e diffract´ee par une structure uni-dimensionnelle `a des vitesses proches. Nous les avons
alors ´etalonn´ees et compar´ees.
Dans le document
Manipulation d'atomes froids par des puces atomiques optiques
(Page 96-100)