Partie II Pi´ egeage dipolaire 75
Chapitre 8 Perspectives 161
8.5 Am´elioration du dispositif exp´erimental
Nous avons vu au paragraphe 2.4 et au chapitre 7 que le syst`eme d’imagerie, initialement
pr´evu pour caract´eriser le PMOM, atteint ses limites pour imager les atomes captur´es dans
les petits pi`eges dipolaires. Des propositions ont ´et´e faites pour l’am´eliorer dans le cadre de
l’exp´erience d´ej`a en place (cf.§ 2.4.6).
Toutefois,il est difficile d’atteindre une r´esolution inf´erieure `a 4 µm avec notre dispositif.
Il serait alors avantageux d’utiliser une chambre `a vide en cellule, pour augmenter les acc`es
optiques et diminuer la distance entre la lentille d’imagerie et les atomes.
Soulignons l’int´erˆet particulier du dispositif exp´erimental utilis´e dans [73]. Celui-ci est une
cellule de quartz, dont le fond est remplac´e par la puce atomique. Les auteurs soulignent la
simplification de la connectique ´electrique qui en d´ecoule, mais dans notre cas, elle facilite
´egalement l’´eclairement des structures par l’arri`ere de la puce. La mise en forme des faisceaux
serait commode, car la lentille de focalisation peut ˆetre plac´ee tr`es pr`es de la puce atomique,
sans ˆetre sous vide. L’utilisation d’un objectif de microscope permettrait d’obtenir facilement
des diam`etres d’´eclairement des structures tr`es faibles. Les exp´eriences sur les structures de
petites longueurs focales ou celles d’adressage pourraient alors ˆetre approfondies.
Notons que ce dispositif am´eliorerait probablement ´egalement la qualit´e des images
d’ab-sorption. La puce atomique ne serait en effet plus suspendue au bout d’un bras d’une vingtaine
de centim`etres de long comme dans notre exp´erience (cf. Figure 3.1). Les vibrations, et donc
les diff´erences entre l’image d’absorption et celle de r´ef´erence, seraient alors diminu´ees.
De plus, l’am´elioration de l’acc`es optique pourrait nous permettre d’utiliser un faisceau
d’imagerie dont l’angle d’incidence sur le miroir θ est plus faible que celui que nous utilisons
actuellement (45➦) [74]. Nous pourrions ´egalement utiliser la lentille `a focale variable que nous
avons pr´esent´ee, de quelques millim`etres de long : les atomes du PMOM, au centre la cellule,
seraient transf´er´es dans la fonction `a ´etudier, au bord de la cellule o`u l’imagerie sera plus simple.
Enfin, l’imagerie `a proximit´e d’une surface reste compliqu´ee du fait des lumi`eres parasites
diffus´ees par le miroir. Pour les diminuer, il faudrait que la dur´ee d’acquisition de la cam´era soit
`a peine sup´erieure `a la dur´ee de l’impulsion du laser d’imagerie. Des voies telles que l’utilisation
du frame transfer ou d’une cam´era `a obturateur ´electronique peuvent ˆetre ´etudi´ees.
8.6 Conclusion
Nous avons montr´e que les structures diffractives grav´ees sur les surfaces b´en´eficient de lois
d’´echelles. Celles-ci encouragent le d´eveloppement de ce domaine de recherche dans la direction
de longueurs focales plus courtes.
Pour capturer des atomes dans ces pi`eges `a partir d’une source distance de la surface comme
un PMOM, il faut toutefois pouvoir amener les atomes dans la zone d’utilisation/pi´egeage.
La lentille `a focale variable est pour cela une alternative aux techniques d´ej`a existantes de
transport par force magn´etique. Nous avons d´ecrit diff´erentes am´eliorations possibles de la
premi`ere version que nous avons r´ealis´ee.
Quelques id´ees ont ´et´e donn´ees sur l’utilisation des r´eseaux de lentilles, avec l’adressage
magn´etique des puits ou la r´ealisation de r´eseaux de double puits.
L’emploi des micro-structures pour pi´eger des atomes avec des d´esaccords vers le bleu a
ensuite ´et´e ´evoqu´e.
Nous avons finalement vu comment am´eliorer notre dispositif exp´erimental pour nous donner
les moyens de d´etecter des atomes captur´es dans des pi`eges de petites dimensions et `a quelques
dizaines de microns de la surface.
Retenons que nous disposons d’une grande libert´e dans le dessin des structures, `a laquelle
vient s’ajouter les possibilit´es offertes par les lentilles de phase. L’´eclairage des structures offre
´egalement un vaste choix de param`etres : la polarisation, le diam`etre, ou l’angle d’incidence
des faisceaux utilis´es. Chacun d’eux peut ˆetre de plus r´egl´e dynamiquement. `A cela se rajoute
l’´eventualit´e de cr´eer des champs magn´etiques (voire ´electriques) locaux. Les quelques pistes
que nous avons pr´esent´ees ici tirent parti de ces possibilit´es, mais le champ des applications
reste vaste !
Conclusion g´en´erale
Ce m´emoire a port´e sur la capture d’atomes froids dans des pi`eges dipolaires mis en forme
par des micro-structures grav´ees `a la surface d’un miroir. Il s’inscrit dans le domaine des puces
atomiques. Celui-ci est en plein essor actuellement car il permet de r´ealiser des exp´eriences
d’atomes froids plus simples, plus robustes et plus compactes. La condensation de Bose-Einstein
peut par exemple ˆetre obtenue dix fois plus rapidement grˆace `a des potentiels bien plus
confi-nants. Ce domaine rendra peut-ˆetre les exp´eriences d’interf´erom´etrie atomique, d’informatique
ou de cryptographie quantique plus accessibles. L’originalit´e de l’approche suivie ici est
l’uti-lisation de potentiels optiques comme alternative aux champs magn´etiques largement utilis´es
jusqu’`a pr´esent.
La premi`ere ´etape a consist´e en la r´ealisation d’un pi`ege magn´eto-optique `a miroir. Les
atomes issus de ce pi`ege ont ensuite ´et´e captur´es dans des lentilles cylindriques de focale fixe,
puis dans des r´eseaux de lentilles cylindriques. Nous avons `a cette occasion montr´e la
pos-sibilit´e d’adresser s´electivement les pi`eges d’un r´eseau de lentilles `a l’aide d’une c´eramique
pi´ezo-´electrique. Nous sommes de plus parvenus `a capturer des atomes dans des lentilles de
type circulaire, mais notre syst`eme d’imagerie ne nous a pas permis de r´esoudre d’´eventuels
atomes pi´eg´es au foyer de la lentille. Nous avons finalement pr´esent´e les premiers r´esultats
exp´erimentaux pour une lentille `a focale variable.
Ces exp´eriences d´emontrent la possibilit´e d’impl´ementer des fonctions de manipulation
op-tiques des atomes sur une puce atomique, en les gravant `a mˆeme le miroir. Nous avons propos´e
quelques id´ees pour d´evelopper les exp´eriences r´ealis´ees dans ce m´emoire. Deux pistes nous
semblent particuli`erement int´eressantes.
D’un cˆot´e la lentille `a focale variable. Elle tire pleinement profit des lois d’´echelle, en
per-mettant de rapprocher les atomes pr`es de la surface o`u les potentiels sont tr`es confinants, tout
en ´eloignant la source pour ne pas perturber son fonctionnement.
D’autre part, l’int´egration de diff´erents types de potentiels ouvre de nombreuses
perspec-tives, comme par exemple la r´ealisation de r´eseaux de lentilles adress´ees magn´etiquement.
Nous esp´erons que ces premi`eres r´ealisations ouvriront la voie `a de nouvelles exp´eriences
excitantes.
Annexe A
Quelques donn´ees sur l’atome de
c´esium
A.1 Grandeurs caract´eristiques
Symbole D´efinition
Atome
13355
Cs
Masse atomique M 132,9 uma = 2,21 10
−25kg
Spin nucl´eaire I 7/2
Transition 6S1/2 →6P3/2
Longueur d’onde λ 852,35 nm (vide) – 852.11 (air)
´
Energie de r´esonance hν0 1.455 eV
Dur´ee de vie τ 30.7 ns
Largeur naturelle Γ 2π5,18 MHz
Intensit´e de saturation Isat 1.1 mW.cm
−2Vitesse de capture vc = Γ/kL 4,42 m.s
−1Temp´erature Doppler TD =~Γ/(2kB) 124 µK
´
Energie de recul Er=~
2k
2 L/(2M) 1,37.10
−30J
Vitesse de recul vr=~kL/M 0,352 cm.s
−1Temp´erature de recul Tr = 2Er/kB 198 nK
Pression de vapeur saturante Psat 1,9.10
−6mbar `a 25˚C
Dans le document
Manipulation d'atomes froids par des puces atomiques optiques
(Page 186-191)