2.4 Syst`eme d’imagerie
2.4.6 Imagerie du pi`ege dipolaire
20
15
10
5
0
Délai acquisition [ms]
Fig. 2.16: Rayon quadratique moyen du nuage d’atomes en fonction du
temps. L’ajustement hyperbolique donne la vitesse quadratique moyenne, et
donc la temp´erature du pi`ege sur les trois axes x (marqueurs en forme de
croix), y (marqueurs ronds), z (marqueurs triangulaires). Les temp´eratures
respectives sur ces trois axes sont ici :T
x= 16µK,T
y= 15µK etT
z= 15µK.
2.4.6 Imagerie du pi`ege dipolaire
Une image typique des atomes pi´eg´es dans un pi`ege dipolaire est pr´esent´ee sur la Figure
2.17.
Fig. 2.17: Image typique des atomes dans un pi`ege dipolaire.
Mise au point
Nous avons constat´e que la mise au point sur les d´efauts du miroir n’´etait plus suffisante
pour imager de fa¸con satisfaisante les atomes dans les pi`eges dipolaires.
Nous avons alors utilis´e l’objet de plus petite dimension dont nous disposions dans la
chambre `a vide : le pi`ege dipolaire lui-mˆeme. La lentille d’imagerie f2 est mont´ee sur une
platine de translation microm´etrique, afin de r´egler finement sa position. Pour diff´erentes
po-sitions de lentille d’imagerie, nous avons ensuite mesur´e la largeur de la distribution d’atomes.
Chaque acquisition donne deux largeurs correspondant aux images de gauche et droite de la
Figure 2.17 : une pour la densit´e d’atomes int´egr´ee selonx, et une pour celle int´egr´ee selon y.
En tra¸cant ces deux largeurs en fonction de la position de la lentille, on obtient deux minima
correspondants aux mises au point sur les deux objets (cf. Figure 2.18). En effet, les chemins
optiques 1 et 2 du sch´ema 2.11 diff`erent de√
2d, o`ud est la distance miroir/atome.
35
30
25
20
15
10
Rayon du piège [µm]
3
2
1
0
-1
-2
Position de la lentille [mm]
Fig. 2.18: Mise au point du syst`eme d’imagerie sur le pi`ege dipolaire. Le
rayon affich´e est celui en 1/ede l’ajustement gaussien du profil atomique. La
lentille est rapproch´ee des atomes lorsque que sa position augmente. L’image
correspondant au chemin optique le plus court est celle pour laquelle
l’ajuste-ment polynomial est en pointill´e (image 2 du sch´ema 2.11). La ligne horizontale
correspond `a 12,5 µm≃∆x
objet= 15µm.
La position de la lentille utilis´ee est alors le point m´edian de la mise au point des deux
pi`eges (position 0 sur la Figure 2.18).
Nous constatons alors que la plus petite taille mesur´ee correspond `a celle de la tˆache de
diffraction. En cons´equence, le syst`eme optique utilis´e ne permet pas de r´esoudre les plus petits
pi`eges dipolaires comme celui de la Figure 2.17. Ce n’est pas sans cons´equence sur l’estimation
du nombre d’atomes comme nous allons le voir.
Absorption et nombre d’atomes
Nous avons d´etaill´e au paragraphe 2.4.2 le lien entre l’absorption A et la densit´e projet´ee
d’atomes n2
D. Les pi`eges dipolaires que nous utilisons ont une taille transverse de l’ordre de
quelques microns. Cet axe ´etant g´en´eralement orthogonal `a celui du faisceau d’imagerie (cf.
Figure 2.17), la densit´e projet´ee n2D ne peut plus ˆetre consid´er´ee comme constante `a l’´echelle
de la r´esolution du syst`eme d’imagerie. Ceci a une double cons´equence.
La premi`ere est une diminution du signal : l’absorption ¯Aque nous mesurons est la moyenne
sur la r´esolution ∆z
res≃ 15µm de l’absorption A. La taille de l’objet ´etant plus petite que la
r´esolution spatiale, l’absorption mesur´ee ¯Aest plus faible que l’absorption maximale de l’objet.
La deuxi`eme cons´equence est une perte d’information. En effet, la fonction n2
D(A) est une
fonction non lin´eaire. En cons´equence, la densit´e d’atomes estim´ee n2D( ¯A) est inf´erieure `a la
densit´e moyenne dans le champ du pixel n2D(A). Dans l’´etat actuel du syst`eme d’imagerie,
nous ne pouvons donc mesurer quantitativement la taille et le nombre d’atomes dans le pi`ege
dipolaire.
Par ailleurs, les atomes se d´eplacent pendant la dur´ee de l’impulsion du laser d’imagerie.
D´eplacement des atomes lors de l’impulsion
Le volume du pi`ege ´etant faible, la fr´equence du laser d’imagerie est `a r´esonance pour
obtenir un rapport signal/bruit suffisant (εs0 ≃0,3). Comme nous l’avons vu pour les mesures
de temp´erature, les atomes se d´eplacent pendant la dur´ee de l’impulsion du laser d’imagerie du
fait de :
– leur vitesse initiale non nulle, li´ee `a la temp´erature. Le d´eplacement est de l’ordre de
10µm, l´eg`erement inf´erieur `a la r´esolution du syst`eme d’imagerie.
– la pression de radiation du laser d’imagerie, qui se traduit par un d´eplacement global et
un ´elargissement du nuage atomique, selon l’axe du laser d’imagerie (cf. 2.19).
En r`egle g´en´erale, le pi`ege est peu confinant selon la direction de propagation du laser dipolaire
(axe horizontal de la Figure 2.17). La longueur du pi`ege selon cette dimension est typiquement
de la centaine de microns, contre quelques microns dans les directions transverses.
150
100
50
0
Position du centre [µm]
500
400
300
200
100
0
Durée de l'impulsion [µs]
(a) Centre du nuage d’atomes
600
500
400
300
200
100
0
Longueur [µm]
500
400
300
200
100
0
Durée de l'impulsion [µs]
(b) Longueur du nuage d’atomes
Fig. 2.19: Influence de la dur´ee de l’impulsion du laser d’imagerie sur le
d´eplacement et l’´elongation du nuage le long de l’axe du laser d’imagerie. (a)
Position du centre du nuage atomique, d´efini comme le point m´edian des
mi-hauteurs. (b) Longueur `a mi-hauteur du profil atomique. Les courbes en tirets
sont uniquement donn´ees pour guider l’oeil.
Notons que le d´eplacement dˆu `a la pression de radiation (Figure 2.19) explique que sur
l’image 2.17, le centre de la structure (pixel 130) n’est pas au centre des deux images du nuage
d’atomes : ces derni`eres sont en effet toutes deux d´eplac´ees vers la droite, conform´ement aux
directions de propagation du laser d’imagerie.
Nous ne pr´esenterons dans ce m´emoire que les tous premiers r´esultats concernant la capture
dans ce type de pi`eges dipolaires. Cela nous a permis toutefois de mesurer les limitations du
syst`eme d’imagerie d´evelopp´e initialement pour caract´eriser le PMO puis le PMOM. Il est clair
que pour des ´etudes futures plus quantitatives, il faudra en premier lieu am´eliorer l’imagerie.
Voici quelques pistes.
Am´eliorations envisageables
Le premier point serait d’augmenter la r´esolution. ´Etant principalement limit´ee par la taille
de la tˆache de diffraction dont l’expression est donn´ee par l’´equation (2.19), il faut ainsi
augmen-ter l’ouverture num´erique. L’enceinte `a vide que nous utilisons nous empˆeche d’approcher une
lentille `a moins de do min ≃20 cm des atomes. De plus, la taille des hublots limite le diam`etre
des lentilles `a environ 50 mm.
Ainsi, la r´esolution maximale pouvant ˆetre atteinte avec ce dispositif `a vide sans mettre de
lentille sous vide est d’environ 4µm. Toutefois, cette am´elioration d’un facteur 3 sur le syst`eme
utilis´e dans ce travail ne serait toujours pas suffisante pour imager convenablement les pi`eges
dipolaires utilis´es ici.
En effet, les pi`eges r´esultent eux-mˆemes d’un ph´enom`ene de diffraction. Leur taille ultime
est donc limit´ee par l’ouverture num´erique de la lentille de Fresnel qui leur donne naissance.
Ainsi, pour r´esoudre correctement les pi`eges que nous souhaitons utiliser, il faudrait utiliser un
syst`eme d’imagerie dont l’ouverture num´erique est comparable `a celle des micro-structures que
nous utilisons pour cr´eer le pi`ege. Comme leur taille est du mˆeme ordre de grandeur que leur
focale, il est alors n´ecessaire de mettre la lentille d’imagerie sous vide, voire d’utiliser la mˆeme
lentille pour la cr´eation du pi`ege et la d´etection des atomes (cf. [25]).
Par ailleurs, pour faire des mesures quantitatives du nombre d’atomes, nous avons montr´e
qu’il fallait se placer `a param`etre de saturation faible et `a une absorption maximaleA
maxfaible.
De plus, nous avons vu que dans le cas o`u le nuage est plus petit que la r´esolution, la
moyenne de l’absorption mesur´ee ¯A est encore plus faible que l’absorptionA
max(≪1).
Pour contourner cet effet, nous pouvons couper le laser pi`ege avant l’acquisition. Le nuage
d’atomes s’´etend alors, et on prend l’image au moment o`u sa taille caract´eristique est de l’ordre
de la r´esolution du syst`eme d’imagerie. Ainsi, l’information spatiale n’est pas encore d´egrad´ee,
et l’absorption mesur´ee ¯A peut ˆetre maximis´ee dans la limite du maximum que l’on s’est fix´e
pourA
maxpar un d´esaccord appropri´e du laser d’imagerie.
Enfin, il faudrait aussi diminuer la dur´ee de l’impulsion du laser d’imagerie afin de limiter
les effets de la force de pression de radiation. Au final, nous devons diminuer et l’intensit´e et
la dur´ee de l’impulsion du laser d’imagerie au prix d’une d´egradation du rapport signal/bruit
de l’imagerie. Un fonctionnement `a environ 10
3coups/pixel semble ˆetre un bon compromis.
De plus, les lumi`eres laser parasites ne seront alors plus n´egligeables pendant les premi`eres
millisecondes apr`es la coupure du PMOM. Il faudra alors pouvoir modifier ce jeu de param`etres
pour les caract´erisations quantitatives du PMOM.
Le dispositif d’imagerie ayant ´et´e tr`es d´etaill´e, nous allons r´esumer les points importants
pour la lecture des chapitres suivants.
Dans le document
Manipulation d'atomes froids par des puces atomiques optiques
(Page 68-72)