• Aucun résultat trouvé

Simulation de l’expérience complète

2.6 Compréhension du spectre

2.6.4 Simulation de l’expérience complète

Jusqu’à présent,

l’observation des

premiers

niveaux habillés

atomes-champ

a été

interprétée,

de manière

satisfaisante,

en considérant des atomes immobiles dans la cavité. Dans

l’expérience,

les atomes du

jet

traversent le mode et l’excitation des états habillés est relevée sur le taux d’excitation des atomes

après

leur sortie

de la cavité. Cette

pratique

se trouvera

justifiée

par les résultats de la simulation

numérique

décrite ici : soit un atome sort de la cavité en

portant

l’excitation introduite par la sonde dans le

système atomes-champ ;

soit un

photon

est laissé dans la cavité et excite un atome suivant. Dans les deux cas, l’excitation des

atomes

après

la cavité reflète celle du

système atomes-champ.

La simulation

numérique

décrit le

système

par une

superposition

d’états

ten-soriels

atomes-champ.

Le hamiltonien

qui

gouverne son évolution tient

compte

des deux

types

d’atomes à deux niveaux

(e, g)

et

(e’, g’) susceptibles d’interagir

avec la

cavité,

et de leur

couplage

et

découplage

au mode : la

pulsation

de

cou-plage 03A9(x(t))

d’un atome

dépend explicitement

du

temps

par l’intermédiaire de la

position x(t)

de l’atome dans la cavité

(cf. § 2.4).

La

présence

de la sonde est

modélisée par le hamiltonien

Ws(t)

défini au

§ 1.4.1, qui injecte

des

photons

dans le mode. La durée de vie d’un

photon

dans la cavité est de 200 03BCs,

grande

face

au

temps

d’interaction de ~ 20 03BCs d’un atome avec le mode : l’amortissement de la cavité est

négligé.

La durée de vie finie des atomes n’est pas non

plus prise

en

Figure

2.17 :

Spectres

d’excitation

atomique

pour différents désaccords de la cavité. Pour

chaque spectre,

la

fréquence

de la cavité est

indiquée

par la flèche.

N

a

= 10 atomes sont

présents

en moyenne dans la cavité.

(Les

barres verticales

Figure

2.18 :

Spectre

d’excitation obtenu

numériquement

en tenant

compte

des fluctuations du nombre d’atomes et de leur

position.

10 atomes en moyenne sont

compte. À résonance, l’équation

de

Schrödinger

est

intégrée

avec le hamiltonien suivant :

On reconnaît sur cette

expression

le hamiltonien propre des

atomes,

celui du

mode,

les deux termes d’interaction

atome-champ

concernant les deux

types

d’atomes à deux

niveaux,

et enfin le hamiltonien du

champ

sonde. On se

place

dans le

régime

où la sonde est

faible : |Cs|

~

03A9Max.

Les atomes entrent dans la cavité à des dates aléatoires

(en respectant

la

statistique poissonnienne

du

jet atomique),

dans un état g ou

g’ (avec

la propor-tion

statistique

habituelle de

7/5),

et avec des vitesses tirées au hasard

(en

suivant la distribution maxwellienne du

jet).

La

probabilité

de détecter

chaque

atome

dans un état excité e ou e’ à sa sortie de la cavité est

calculée,

et le résultat de la

mesure

(atome

excité ou non

excité)

est tiré au hasard à l’aide d’un

générateur

de nombre aléatoire. Tous les atomes sont détectés. En suivant les

postulats

de la

mécanique quantique, chaque

détection

projette

l’état

global atomes-champ

con-cernant les atomes restants sur le sous-espace propre

correspondant

au résultat de la mesure.

Le nombre moyen

Na

d’atomes dans la cavité est le seul

paramètre ajustable.

Pour

chaque

valeur de la

pulsation

03BD de la

sonde,

100

Na

atomes sont

détectés,

dont ns dans un état non excité et np dans un état excité. Le taux de transfert

T

s~p

=

np/(ns

+

np)

est alors évalué.

Le

spectre

d’excitation

atomique

ainsi construit rend très bien

compte

des

points expérimentaux.

La

figure

2.19 montrent ceux

qui

ont

déjà

été

présentés

au

§ 2.5 pour 03B4

=

0,

avec une échelle verticale où

figure

un taux d’excitation réaliste : la décroissance du nombre d’atomes le

long

du

jet

est

prise

en

compte

sur les données brutes de

l’expérience.

En

appelant

t0 la durée moyenne de

parcours des atomes de l’entrée de la cavité au centre de la zone de détection

(t0

~

239s

1/2

),

le nombre d’atomes par seconde dans

39s1/2 (et 39p3/2)

est

pris égal

à

n

s

exp(t

0

/39

s1/2

) (et npexp(t0/39p3/2)), où ns (et np)

est le nombre d’atomes

comptés

par seconde dans

39s1/2 (et 39p3/2)

par le condensateur d’ionisation. Avec une homothétie

qui ajuste

les

échelles,

et un

décalage qui

rend

compte

du fond de

détection,

les

spectres

d’excitation calculés pour des nombres moyens

Figure

2.19 : Résultats de la simulation

complète

de

l’expérience.

Les valeurs

N

a

= 10 et 6 atomes en moyenne dans la cavité

permettent d’ajuster

au mieux les

points expérimentaux déjà présentés.

N = 6 et 3 atomes en moyenne sont

N

a

= 10 et

Na

= 5 d’atomes dans la cavité sont ceux

qui

suivent au mieux les

points expérimentaux.

On confirme ainsi les valeurs de N =

7Na/12

= 6 et 3

atomes en moyenne résonnants avec le

mode,

déduites

qualitativement

au

§

2.5.

La détermination de

Na

= 10 atomes en moyenne dans le mode est en accord

avec une mesure du courant résultant de l’ionisation des atomes avant leur entrée dans la cavité.

À

cause de la création d’électrons secondaires par les ions dans le condensateur de

détection,

cette méthode ne fournit

qu’une

borne

supérieure

au

flux

atomique

du

jet

à l’entré de la

cavité, qui

conduit à

Na ~

15.

La simulation

prévoit

une

largeur

des

pics

d’excitation de 60

kHz ,

due au

temps

de transit des atomes dans le

mode,

à leur nombre aléatoire dans la cavité

et à leur distribution de vitesse.

Ainsi,

il est confirmé que la

largeur expérimentale

est due à un effet Stark

inhomogène

à l’intérieur de la cavité. La simulation a

aussi l’intérêt de déterminer

précisément

le nombre d’atomes dans la cavité : un

écart d’une unité sur

Na

donne un

spectre

calculé en désaccord

flagrant

avec les

points expérimentaux.